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 biographies des reines de france

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Romy50300
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Romy50300


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MessageSujet: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 19:38

Catherine de Médicis


biographies des reines de france Cather11


Portrait de Catherine de Médicis (vers 1555).



Titre


Régente du Royaume de France
5 décembre 1560 – 17 août 1563


Monarque Charles IX
Reine de France
31 mars 1547 – 10 juillet 1559
Couronnement 10 juin 1549,
en la basilique Saint-Denis
Monarque Henri II

Biographie

Dynastie Maison de Médicis
Nom de naissance Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici
Date de naissance 13 avril 1519
Lieu de naissance Florence (Florence)
Date de décès 5 janvier 1589 (à 69 ans)
Lieu de décès Château de Blois (France)


Père

Laurent II de Médicis



Mère

Madeleine de la Tour d'Auvergne


Conjoint

Henri II de France


Enfants

François II
Élisabeth de France
Claude de France
Louis de France
Charles IX
Henri III
Marguerite de France
François de France
Victoire de France
Jeanne de France


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Reines de France



Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence (Italie) sous le nom de Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici et morte le 5 janvier 1589 à Blois (France).

Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519), elle grandit en Italie d'où elle est originaire par son père.

À la mort de ses parents, elle hérite du titre de duchesse d'Urbino, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.

Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559.

Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot »), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563.

Catherine de Médicis est une figure emblématique du XVIe siècle.

Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de Religion opposant catholiques et protestants.

Partisane d'une politique de conciliation, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les protestants, et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de tolérance civile.

Une légende noire persistante la dépeint comme une personne acariâtre, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence.

Aujourd'hui, la tendance historiographique la réhabilite, et reconnaît en elle une des plus grandes reines de France.

Néanmoins, son rôle dans le massacre de la Saint-Barthélemy contribue à en faire une figure controversée.



La jeunesse



L'héritière des Médicis



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Le paysage de Florence où Catherine de Médicis passa sa petite enfance




Née à Florence, le 13 avril 1519, Catherine de Médicis se retrouve très rapidement orpheline, puisque ses parents meurent quelques jours après sa naissance.

Placée sous la tutelle des vieilles tantes de sa famille, elle devient l'unique héritière de la fortune des Médicis et prend le titre de duchesse d'Urbino.

Les Médicis ont joué un rôle important durant l'enfance de Catherine.

Elle bénéficie de la protection de son oncle le pape Léon X, puis surtout de celle de Clément VII, un autre de ses oncles, élu pape en 1523.

L'enfance de Catherine dans la ville de Florence est perturbée par la guerre que se livrent Clément VII et l'empereur Charles Quint.

Les républicains florentins profitent de la défaite du pape et du désordre qui règne à Rome pour se révolter contre les Médicis et prendre le contrôle de la ville.

En 1529, Catherine est prise en otage par les républicains qui menacent de la violer et de la tuer quand les troupes pontificales mettent en place le siège de la ville.

Catherine n'a alors que dix ans et restera toute sa vie marquée par la cruauté politique de ce conflit.

Pour la protéger, on la place dans un couvent de la ville où par souci de sécurité, on lui fait prendre l'habit de nonne.

Une fois la ville de Florence soumise au pouvoir du pape et de l'empereur, Catherine est emmenée à Rome où désormais elle va grandir.

Placée sous la protection directe du pape, elle y reçoit une éducation très soignée.

Elle bénéficie ainsi d'une culture raffinée, imprégnée d'humanisme et de néoplatonisme.

Elle quitte l'Italie en 1533, lorsque le pape fait alliance avec le roi de France, François Ier - qui prévoit de la marier à l'un de ses fils cadets, Henri, alors duc d'Orléans.

En tant qu'unique héritière de la branche aînée des Medicis (famille dominant alors Florence) et avec un oncle pape (à la tête des États pontificaux), Catherine est, en effet, un parti utile pour François Ier dans le contexte des Guerres d'Italie.

Néanmoins, seules les filles d'empereurs ou de rois étant considérées comme dignes de devenir reine de France, on préfère attendre un meilleur parti pour le dauphin François III de Bretagne et plutôt marier Catherine au jeune frère du dauphin, Henri, non destiné à régner.



La dauphine de France



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Portrait présumé d'Henri d'Orléans par Corneille de Lyon (vers 1536)



Catherine quitte Florence le Ier septembre 1533 à bord de la galère du pape.

Elle apporte avec elle une dot de 100 000 écus d'argent et 28 000 écus de bijoux.

Il avait été convenu dans le contrat que le pape procurerait une dot assez importante pour combler le trou des finances royales.

Le mariage a lieu à Marseille le 28 octobre 1533 en présence du pape venu s'entretenir avec le roi et lui remettre personnellement la main de Catherine.

S'ensuivent des festivités somptueuses qui durent plusieurs semaines.

L'alliance avec la papauté ne procure finalement pas à la France les effets escomptés du fait de la mort de Clément VII, survenue l'année suivante.

Au début de son mariage, Catherine n'occupe que peu de place à la Cour.

Elle n'a pas quinze ans, ne parle pas bien le français et son jeune mari est plus intéressé par son amie et confidente Diane de Poitiers.

Le 10 août 1536, le destin de Catherine bascule.

Le fils aîné de François Ier, le dauphin François, meurt soudainement, faisant de l'époux de Catherine l'héritier du trône.

Catherine devient dauphine de Viennois et duchesse titulaire de Bretagne (1536-1547).

Elle prend progressivement sa place à la Cour.

Mais Catherine et Henri n'ont toujours pas d'héritier (ils mettront dix ans à en avoir un).

Pour Catherine, la menace de répudiation plane dès 1538.

Mais elle reçoit l'appui inattendu de Diane de Poitiers, sa propre cousine et celle d'Henri.

Elle laisse Henri arborer partout les couleurs de Diane.

Remarquée pour son intelligence, Catherine est appréciée par le roi, son beau-père.

Partageant avec sa belle-sœur Marguerite de France un goût pour les arts et lettres, Catherine devient son amie.

Avec la reine de Navarre Marguerite d'Angoulême, elles participent à l'élévation culturelle de la cour, notamment par des compositions littéraires.

C'est à cette époque que Catherine choisit son propre emblème : l'écharpe d'Iris (l'arc-en-ciel).

Alors qu'elle craint de plus en plus d'être répudiée, elle accouche finalement en janvier 1544 d'un héritier : François, futur François II de France.

Sa naissance, suivie l'année suivante par celle d'une fille, baptisée Élisabeth, conforte la position de Catherine à la cour.

À la mort de François Ier le 31 mars 1547, Henri d'Orléans monte sur le trône sous le nom d'Henri II et Catherine devient reine de France.



La reine de France


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Catherine de Médicis (vers 1555)



Le 10 juin 1549, Catherine est officiellement sacrée reine de France à la basilique de Saint-Denis.

Le rôle qui lui est conféré à la cour est celui de procréer.

En l'espace d'une quinzaine d'années, Catherine mettra au monde dix enfants, dont sept survécurent.

Les difficultés de l'accouchement de deux jumelles en 1557 y mirent un terme.

Dans sa maison, Catherine réunit autour d'elle une cour où elle place de nombreux compatriotes italiens.

Elle reste très attentive à la politique italienne de la France et protège les opposants au grand-duc de Toscane qui se sont exilés dans le royaume.

À ces italiens qui préfèrent servir la France plutôt que l'empereur, elle incite Henri II à confier des responsabilités militaires ou administratives.

Parmi ces hommes se trouvent Simeoni, le jeune Gondi (qui deviendra l'un des conseillers les plus influents de la reine dans les années 1570) et les cousins de Catherine, les frères Pierre et Léon Strozzi qui s'illustrent au service du roi durant les guerres d'Italie.

A l'avènement d'Henri II, Catherine doit souffrir la présence de la favorite royale Diane de Poitiers.

Bien que par respect pour elle, le roi lui cache ses infidélités, elle doit accepter que sa rivale prenne une place importante à la cour.

Diane de Poitiers exerce une influence importante sur le roi et reçoit en contrepartie de nombreuses responsabilités.

Elle obtient ainsi la charge de l'éducation des enfants royaux et le titre de duchesse de Valentinois.

Catherine souffre de cette situation en silence.

Dans le fameux duel (le coup de Jarnac) qui oppose La Châtaigneraie et Jarnac, Catherine prend le parti du second, celui de la duchesse d'Étampes, l'ennemie jurée de Diane.

Catherine obtient des responsabilités quand le roi reprend la guerre en 1552 contre Charles Quint et s'absente pour mener les opérations dans l'est du royaume.

Catherine est nommée régente et avec l'aide du connétable Anne de Montmorency, elle assure l'approvisionnement et le renforcement des armées.

Elle intervient également en 1557, après le désastre de Saint-Quentin.

Elle est envoyée par le roi demander à la ville de Paris l'argent nécessaire pour poursuivre la campagne.

Enfin, Catherine ne manque pas de désapprouver ouvertement la paix signée les 2 et 3 avril 1559 au Cateau-Cambrésis qui fait perdre l'essentiel des possessions italiennes à la France et met un terme à sa politique d'ingérence en Italie.

Elle marque par là son opposition au connétable et son rapprochement avec le clan des Guise.

Le traité est suivi par des festivités au cours desquelles des mariages princiers doivent venir renforcer les alliances politiques tout juste conclues.

Alors, que sa seconde fille , Claude, a épousé le duc Charles III de Lorraine en février, sa fille aînée Élisabeth épouse le roi Philippe II d'Espagne et sa belle-sœur Marguerite épouse le duc Emmanuel-Philibert de Savoie : le premier mariage est célébré par procuration à Notre-Dame de Paris le 22 juin, tandis que le second a lieu le 10 juillet alors que le roi est sur son lit de mort.

Celui-ci a en effet été blessé à la tête le 30 juin par le capitaine de sa garde écossaise, Gabriel de Montgommery, lors d'un tournoi donné à l'occasion des noces, et meurt après plusieurs jours d'agonie ce même 10 juillet.



Le règne de François II




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François II et Marie Stuart
dans le livre d'heures de Catherine de Médicis




Le deuil de la reine



Lorsque son fils François monte sur le trône, Catherine de Médicis lui recommande de confier les rênes du gouvernement à la famille de son épouse : les Guise.

Issus de la maison de Lorraine et apparentés à la famille royale, les Guise sont riches et puissants.

Ils ont su se faire une place de première importance à la cour et leur sœur Marie de Guise, la mère de la nouvelle reine, est régente d'Écosse pour sa fille.

Catherine les soutient et approuve la mise à l'écart opérée par eux, du connétable et de Diane de Poitiers.

Elle-même intervient dans la redistribution des faveurs royales en échangeant avec l'ancienne favorite le château de Chenonceau contre celui de Chaumont.

Par l'ascendant qu'elle exerce sur le jeune roi, Catherine joue un rôle central au sein du conseil royal, mais profondément atteinte par la mort de son époux, elle reste en retrait par rapport aux Guise qui détiennent la réalité du pouvoir.

Les contemporains ont souligné la douleur extrême manifestée par la reine à la mort du roi.

Pour marquer son chagrin, Catherine choisit de ne plus s'habiller qu'en noir (alors que le deuil se marquait traditionnellement en blanc) et arbore désormais un voile qu'elle ne quittera plus.

La souffrance qu'entraîne chez elle le souvenir de son défunt époux, la pousse même à ne pas assister au sacre de son fils le 18 septembre 1559.

Catherine change son emblème : la lance brisée, avec la devise : « De là viennent mes larmes et ma douleur » (Lacrymae hinc, hinc dolor).




Le problème protestant





Le règne de François II est marqué par la montée des violences religieuses.

Jusqu'à présent Henri II avait réprimé très sévèrement le protestantisme.

La mort de ce dernier encourage les protestants à réclamer la liberté de conscience et celle du culte.

Bien que leur chef Calvin condamne la violence, une minorité de réformés veulent en découdre par la force.

Devant la menace grandissante, les Guise sont favorables à une politique de répression.

À la mort de son époux, Catherine de Médicis était considérée par certaines autorités protestantes comme une personne ouverte d'esprit et sensible à l'injustice.

Sous l'influence de ses amies les plus proches, attirées par la réforme protestante (la princesse Marguerite, la duchesse de Montpensier et la vicomtesse d'Uzes), et prenant conscience elle-même de l'inutilité de la répression, elle entame dès la mort du roi un dialogue avec les protestants.

Elle se disait prête à accepter leur présence à la condition qu'ils restent discrets et qu'ils ne s'assemblent pas (et ainsi éviter l'agitation dans la population).

Progressivement, elle devient face aux Guise le plus ferme soutien des partisans de la tolérance civile (appelés aussi moyenneurs).

Catherine demeurait toutefois étrangère à la religion nouvelle.

Heurtée par l'injonction des prédicateurs, elle approuvait pleinement la sanction des fauteurs de trouble.

Touchée personnellement par des pamphlets injurieux déposées chez elle lors de la conjuration d'Amboise, elle appuie la répression par les Guise des rebelles huguenots qui avaient attaqué la résidence royale.



L'entrée en scène de Catherine de Médicis




L'ampleur du mécontentement provoqué par les Guise au printemps 1560 obligeait ces derniers à céder davantage de pouvoir à Catherine de Médicis.

Jusqu'alors réservée et marquée par la douleur du deuil, la reine-mère prend davantage part aux affaires.

La montée du parti modérateur accroît son influence politique et le parti de la répression est contraint de l'écouter davantage.

Elle s'entoure de conseillers modérés favorables à la Réforme et favorise leurs idées au sein du conseil royal.

Parmi eux se trouvent des hommes d'Église comme Jean de Morvillier, Jean de Monluc (suspecté par Rome de protestantisme) ou encore Paul de Foix (qui avait été arrêté par le roi l'année précédente avec Anne de Bourg).

En juin, elle permet au juriste Michel de L'Hospital, opposant à la répression, d'être nommé chancelier de France.

En août, elle parvient à réunir à Fontainebleau une assemblée de notables pour discuter des problèmes du royaume et appuie malgré l'hostilité du pape, la tenue d'un concile national pour réformer l'Église de France.

La mort de son fils François II, le 5 décembre 1560, la meurtrit profondément mais lui permet de prendre en main les rênes du pouvoir.



Le règne de Charles IX


Le frère cadet du roi monte sur le trône sous le nom de Charles IX.



Comme il n'a que dix ans et qu'il est encore mineur, Catherine de Médicis est déclarée régente.

Face aux troubles religieux, elle met en place avec le soutien de conseillers modérés une politique de conciliation.

L'échec de sa politique la conduit toutefois à durcir à plusieurs reprises sa position à l'égard des protestants.



Une politique de conciliation



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L'enfant-roi



Catherine de Médicis est inspirée par deux courants : l'érasmisme, orienté vers une politique de paix, et le néoplatonisme, qui prône la mission divine du souverain pour faire régner l'harmonie dans son royaume.

L'émergence de Catherine de Médicis et de Michel de L'Hospital sur la scène politique induit un relâchement de la pression sur les réformés.

Ceux-ci dévoilent au grand jour leur foi et la cour installée au château de Saint-Germain voit l'arrivée en grand nombre de « schismatiques ».

Pour améliorer le sort de ses sujets prêts à s'entredéchirer, Catherine de Médicis multiplie les tractations et les assemblées de décision.

Dès décembre 1560, des États généraux regroupant les trois ordres de la société s'étaient tenus à Orléans.

Ils siègent de nouveau durant l'été 1561.

Enfin au mois de septembre de cette même année se tient le Colloque de Poissy destiné à réconcilier la religion catholique et la religion protestante.

En agissant ainsi, Catherine de Médicis se met à dos le pape Pie IV et les catholiques intransigeants, mais elle est très optimiste sur l'évolution de la situation.

Pour finir, le 17 janvier 1562, Catherine de Médicis promulgue l'Édit de janvier, qui constitue une véritable révolution, puisqu'il remet en cause le lien sacré entre unité religieuse et pérennité de l'organisation politique.

L'Édit de janvier autorise en effet la liberté de conscience et la liberté de culte pour les protestants, à condition que ceux-ci restituent tous les lieux de culte dont ils s'étaient emparés.

Cet édit fait partie de la politique de concorde voulue par Catherine de Médicis et Michel de L'Hospital.

Pour eux, les réformés ne sont pas la cause du mal qui s'est abattu sur la terre mais ils sont un agent de conversion que Dieu a envoyé pour éveiller l'humanité à la conscience de son péché.

Pour elle, la mission des dirigeants politiques consiste avant tout à briser le cycle des violences qui ravageaient le royaume.

Mais l'Édit de janvier échoue à cause des antagonismes trop forts qui opposent protestants et catholiques.

Un triumvirat composé des trois anciens favoris d'Henri II s'oppose à la politique de tolérance de la reine-mère.

Antoine de Bourbon, roi de Navarre choisit le camp des catholiques.

La position de la régente est difficile.

Elle espère un soutien de la part du prince de Condé, le chef des protestants.



Entre guerres et paix



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Catherine de Médicis et ses enfants , Copie d'un tableau détruit par un incendie en 1940



La reine refuse dans un premier temps la marche à la guerre que provoque en mars 1562 le massacre de Wassy.

Elle se tient à l'écart des deux partis, jusqu'à ce que par un coup de force, François de Guise l'oblige à se placer sous sa protection.

Le 31 mars il débarque à Fontainebleau où se trouve la famille royale et la contraint à le suivre à Paris.

Durant le mois de mai et de juin, Catherine tente encore de provoquer des rencontres entre les belligérants, mais finit par se résigner à la guerre devant la résolution des chefs militaires à en découdre.

Pendant plusieurs mois, elle intervient activement dans l'organisation logistique pour défaire les protestants.

Elle se déplace également personnellement au siège de Rouen.

La mort et l'emprisonnement des principaux chefs de guerre lui permet finalement de ramener la paix.

Tout en prenant ses distances avec les Guise, elle accorde aux huguenots la paix d'Amboise en mars 1563.

L'édit prévoit déjà une certaine liberté de culte dans les maisons seigneuriales et dans les villes.

En août 1563, Charles IX devient majeur.

Catherine abandonne la régence, mais Charles IX la confirme immédiatement dans ses pouvoirs.

Pour Catherine, l'heure est à la reconstruction, car la guerre civile a entraîné de très grosses destructions.

Les grandes fêtes de Fontainebleau marquent le départ du « tour de France » qu'entreprend la famille royale à partir de 1564.

Pendant 28 mois, la reine parcourt la France pour montrer le roi à son peuple, faire oublier les dissensions religieuses et imposer ses édits de paix.

Son but est également de provoquer la rencontre des chefs d'État européens et de relancer un nouveau concile.

La reine n'avait pas accepté que lors du concile de Trente, les protestants n'aient pas été invités.

Le voyage est une succession d'entrées royales.

Il se termine le 1er mai 1566 à Moulins.

Après quatre années de paix, le conflit religieux reprend.

En 1567, le prince de Condé tente de s'emparer du roi par surprise.

C'est la « surprise de Meaux » : Charles IX et Catherine se réfugient à Paris, stupéfaits de la trahison du chef des protestants.

Catherine impute au chancelier L'Hospital l'échec de la politique de tolérance civile et le renvoie en mai 1568.

Le pouvoir royal décide d'en finir avec les rebelles et de terribles guerres s'ensuivent, ruinant le pays.

Les deux armées arrivent à bout de force en 1570.

Catherine pousse les protestants à accepter la paix de Saint-Germain-en-Laye, qui leur accorde une liberté de culte très limitée.



Le massacre de la Saint-Barthélemy




Article détaillé : massacre de la Saint-Barthélemy.



Pour concrétiser une paix durable entre les deux partis religieux, Catherine tente d'organiser le mariage de sa fille, Marguerite avec le prince protestant Bourbon Henri de Navarre.

Après la consécration des Espagnols à la bataille de Lépante, Catherine se rapproche des puissances protestantes en établissant une alliance avec Elisabeth d'Angleterre avec qui elle aimerait marier l'un de ses fils, et en promettant à Louis de Nassau le soutien de la France aux révoltés des Pays-Bas.

La mort, en juin 1572, de la reine de Navarre Jeanne d'Albret, une importante rivale politique du côté protestant, l'arrange.

Elle doit encore contrer l'influence, auprès de Charles IX, de l'amiral de Coligny : ce chef militaire des protestants veut que la France intervienne directement contre l'Espagne dans la guerre aux Pays-Bas, ce que Catherine veut éviter à tout prix.

Suite à l'attentat manqué contre Coligny le 22 août 1572, Catherine semble avoir opté sur le conseil de certains membres de son entourage de convaincre le roi à faire tuer les principaux chefs huguenots montés à Paris pour les noces.

Le massacre, dit de la Saint-Barthélemy, commence dans la nuit du 24 au 25 août 1572.

En dépit des ordres du roi et de sa mère pour l'arrêter, il s'étend les jours suivants avec l'aide du peuple excité par quelques prédicateurs catholiques à tous les protestants parisiens, puis les mois suivants en province.

Il fait plusieurs milliers de victimes.

Le massacre de la Saint-Barthélemy a suscité un important débat historiographique.

Des thèses historiques contradictoires se sont longtemps affrontées sur la responsabilité de la reine dans ce massacre.

Aujourd'hui, les historiens n'estiment plus que le massacre ait pu être prémédité.

Face à une situation explosive, la reine et le roi ont décidé de prendre une décision exceptionnelle.

Ce massacre, qui fait plusieurs milliers de victimes à Paris puis en province, pèsera lourd sur la popularité de Catherine chez les protestants et dans l'Histoire.

Catherine prend le parti de rompre avec sa politique de concorde et fait contraindre les protestants à revenir à la religion catholique.

Deux ans plus tard, Charles IX meurt d'une pleurésie.



L'action artistique




Une politique culturelle au service de la monarchie




Catherine de Médicis poursuit la politique culturelle que son beau-père François Ier avait inaugurée.

La cour de Catherine de Médicis est une succession de fêtes, de bals et de jeux.

En février-mars 1564, la reine-mère organise dans le parc du château de Fontainebleau les plus somptueuses fêtes que le royaume ait jamais connues.

Tout comme l'avait fait François Ier au Camp du Drap d'Or, Catherine veut éblouir ses sujets.

Elle s'entoure de femmes ravissantes qui attirent à la cour les hommes et les amènent à abandonner le parti de la guerre pour celui de la paix.

Des ballets et des spectacles mythologiques mettent en scène la politique de tolérance de la reine ainsi que la gloire de la France et de la maison royale.

Les enfants de Catherine participent aux danses et se travestissent dans des spectacles qui soulignent l'unité de la famille royale.

Catherine de Médicis utilisait la beauté des arts et des fêtes pour faire oublier la guerre aux hommes et n'hésitait pas à s'entourer d'un « escadron volant » - des jeunes femmes séduisantes - pour apaiser leur caractère belliqueux.

Si elle encourageait les festivités et laissait la mode suivre son cours, la reine-mère s'est toujours montrée rigoureuse sur la moralité de sa cour et surveillait la vertu de ses filles d'honneurs.

Lorsque l'une d'entre elles, Isabelle de Limeuil, fut mise enceinte par le prince de Condé (1564), le scandale provoqué lui attira les foudres de la reine-mère qui la chassa improprement.

Elle rédige en 1564 une lettre pour son fils « pour la police de Cour et pour le gouvernement », série de conseils qui établit l'emploi du temps d'un roi et la manière de s'occuper de sa cour.

Excellente cavalière, on lui attribue parfois l'importation en France de la manière de monter en amazone.

Elle a imposé le corset et le caleçon lors des promenades à cheval aux dames de sa cour.



Le mécénat



biographies des reines de france Margot11

Les tapisseries des Valois qui devaient appartenir à Catherine, mettent en scène la famille royale et les mémorables festivités organisées par la reine-mère - Galerie des Offices, Florence



Héritière des goût des Médicis pour les arts, Catherine de Médicis est considérée comme l'une des plus grands mécènes du XVIe siècle français.

Elle aimait s'entourer d'artistes, de poètes, d'hommes de lettres et de musiciens qu'elle faisait venir à la cour et pensionnait à son propre service, ce qu'aucune reine de France n'avait fait jusqu'à alors.

Sa politique de mise en scène de la monarchie se doublait d'une véritable passion pour les arts.

Elle s'intéressait aussi bien à l'orfèvrerie et à la musique qu'à la peinture et l'architecture.

Catherine de Médicis portait également un intérêt particulier pour le portrait français et multipliait le nombre de portraitistes à son service, parmi lesquelles se tenaient François Clouet et les frères Dumonstier.

À sa mort, sa collection de portraits comprenait entre 600 et 700 dessins, aujourd'hui éparpillés dans le monde.

Catherine protégeait également les hommes de lettre comme Montaigne ou Ronsard.

Elle portait un soin à privilégier les artistes français, au lieu de faire appel à des artistes italiens comme il était d'usage chez les rois de France depuis le début de la Renaissance.

Aujourd'hui, il ne reste plus grand chose de ses somptueuses collections.

De son vivant, les visiteurs de marque pouvaient venir les admirer dans son grand palais parisien, mais accaparées en partie par la Ligue à sa mort, elles sont aujourd'hui ou disparues ou dispersées.

Catherine a également mis en place une politique de construction et des transformations architecturales : elle fait édifier non loin du Louvre le palais des Tuileries par Philibert Delorme et fait agrandir le château de Chenonceaux.

Son plus grand chantier est celui du somptueux mausolée des Valois à Saint-Denis, construit à l'antique sous forme d'une rotonde qui tranchait radicalement avec le style moyen-âgeux de la basilique.

Aujourd'hui disparu, ce monument élevé à la gloire des derniers Valois devait contenir tous les gisants de ses enfants disposés autour du monument dédié à elle et à son époux.

On y trouvait les trois gisants du couple royal dont ceux réalisés par le Primatice et Germain Pilon.

Excepté le château de Chenonceau, il ne reste rien de ses nombreux chantiers de construction.

Le palais des Tuileries, le luxueux hôtel de la reine, la chapelle des Valois à Saint-Denis et les châteaux de Montceaux et de Saint-Maur qu'elle appréciait beaucoup, ont tous disparu.



Article détaillé : Projets architecturaux de Catherine de Médicis.




Le règne de Henri III


À l'âge de vingt-trois ans, le duc d'Anjou, quatrième fils de Catherine, succède à son frère sous le nom de Henri III.

Connu pour être le fils préféré, et sans doute le plus intelligent, le nouveau roi entend gouverner par lui-même.

Catherine continue d'exercer le pouvoir, mais elle ne peut plus agir sans le consentement du roi.



La redistribution des pouvoirs




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L'hôtel de la reine



Comme le roi se trouve en Pologne quand meurt Charles IX, Catherine est déclarée régente par le parlement.

Elle assure l'intérim du pouvoir et jusqu'au retour du roi en septembre 1574, elle tente de combattre les troubles qui paralysent le royaume.

Elle se réjouit de la capture de Montgomery, l'homme qui avait accidentellement tué son mari et qui depuis combattait dans le camp réformé.

Elle encourage la justice à procéder à son exécution qui a lieu le 26 juin 1574.

Pendant son retour, le roi a commencé à répartir les postes publics aux membres de son entourage.

Inquiète de voir lui échapper le contrôle du pouvoir, Catherine se déplace à sa rencontre et descend avec la cour jusqu'à Lyon.

Elle entre en opposition avec son fils sur la distribution des dignités de la cour.

Si elle parvient à maintenir auprès du roi certains de ses fidèles comme le comte de Retz, elle laisse le roi réorganiser l'étiquette à sa guise.

C'est une période tendue pour Catherine qui se remet mal de la mort de sa fille Claude, et qui entretient pendant quelques mois des rapports difficiles avec la nouvelle reine Louise de Lorraine que son fils épouse en février 1575.

Catherine doit également accepter que son fils la décharge du pouvoir.

Contrairement à son prédécesseur, le roi entend régner par lui-même.

Catherine de Médicis s'attriste quelque temps de se voir privée du pouvoir par son fils préféré.

Catherine est également hostile aux favoris du roi qui restreignent l'accès au souverain et prônent parfois une politique contraire à la sienne.

Elle contribue notamment à la chute de Bellegarde (fin 1574).

À la même époque, elle fait construire par Jean Bullant, non loin de l'église Saint-Eustache un hôtel particulier dans lequel elle s'installera en 1584.

De ce palais qui fut un lieu de la cour très prisé pendant les années 1580, il ne reste aujourd'hui que la grande colonne astrologique, près de l'actuelle bourse de commerce.



L'intarissable négociatrice



Sous le règne d'Henri III, Catherine demeure plus active que jamais au sein du gouvernement.

Sa présence à la cour est particulièrement utile pour raccommoder le roi avec François d'Alençon, son fils cadet, victime des calomnies répandues par les mignons de la cour.

Elle n'hésite pas à poursuivre son jeune fils et le ramener à la raison quand il s'enfuit et prend les armes en 1576.



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Portrait de Catherine de Médicis exposé au Château de Chenonceau



Médiatrice hors norme, elle intervient surtout pour gérer les affaires diplomatiques.

C'est elle qui mène les négociations et parcourt le royaume pour faire respecter les édits de paix et l'autorité du roi.

En 1578, elle entame un nouveau tour de France.

Elle rencontra finalement Henri de Navarre non loin de Saint Macaire, peut être au château de Langoiran, résidence de Guy de Montferrand (frère de Charles, gouverneur de Bordeaux) au début du mois d’octobre 1578.

Puis, elle continua son voyage jusqu'à Nérac, la capitale du roi de Navarre avec qui elle réconcilie sa fille Marguerite.

En dépit de ses rhumatismes, Catherine continue son voyage en litière et à dos de mule.

Se privant la plupart du temps de confort, elle traverse les régions aux mains des rebelles comme le Languedoc et le Dauphiné, où elle rencontre les chefs protestants.

Toujours guidée par son optimisme, elle espère même rejoindre son fils François en Angleterre pour arranger son mariage avec la reine Élisabeth Ière.

À la fin de sa tournée, en 1579, Catherine se félicite d'avoir rétabli l'entente dans sa famille.

Dans les années 1580, elle intervient personnellement dans la succession au trône du Portugal et envoie une expédition navale pour aider les Portugais à reconquérir leur pays envahi par le roi d'Espagne.

En dépit de ses réticences, elle finit par soutenir les projets de son fils François pour devenir le souverain des Pays-Bas.

À l'approche de ses soixante-dix ans, elle n'hésite pas à payer de sa personne.

En 1585, elle part dans l'est rappeler les Guise à l'ordre.

En 1586, elle entame dans le sud-ouest des négociations avec son gendre Henri, roi de Navarre.

Enfin lors de la Journée des barricades (1588), elle n'a pas peur d'affronter la rébellion parisienne, en parcourant les rues de Paris à pied et en se frayant un chemin parmi les barricades.

Par son combat, envers et contre tous, pour la concorde, Catherine de Médicis est devenue aux yeux de ses contemporains une personne hors du commun qui impose le respect.

Cependant, son entêtement à se battre inutilement pour une cause qui semble perdue la discrédite aux yeux de ceux de ses sujets qui veulent en découdre avec leurs adversaires.



Échec et fin de vie




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Catherine de Médicis meurt au château de Blois le 5 janvier 1589



La fin de la vie de Catherine est marquée par les préparatifs de mariage de sa petite-fille Christine de Lorraine qu'elle élevait depuis la mort de la duchesse de Lorraine sa mère (1575).

Ses derniers mois sont assombris par la montée en puissance de la Ligue catholique qui, à l'occasion de la journée des barricades, prend possession de la ville de Paris.

Prisonnière dans la ville, Catherine se fait l'intermédiaire du duc de Guise pour le réconcilier avec le roi, ce qu'elle croit avoir réussi, lorsqu'ils se retrouvent à Chartres.

Catherine entreprend ensuite son ultime voyage lorsque la cour se rend à Blois pour la réunion des États généraux.

À l'arrivée de l'hiver, Catherine prend froid.

Alitée en décembre 1588, sa santé se dégrade rapidement avec l'assassinat du duc de Guise qui l'inquiète d'autant plus que le roi ne l'avait pas avertie.

Quelques jours plus tard, le 5 janvier 1589, elle meurt d'une pleurésie, entourée de l'amour des siens, mais complètement abattue par la ruine de sa famille et de sa politique.


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Gisants de Catherine de Médicis et Henri II par Germain Pilon (1583), basilique Saint-Denis




Comme la basilique de Saint-Denis est aux mains des ligueurs, elle ne peut être enterrée dans le somptueux tombeau qu'elle y avait fait édifier pour sa famille.

Sa dépouille n'y sera mise que vingt-deux ans plus tard, et au XVIIIe siècle son monument sera détruit.

Notons à ce sujet, une anecdote célèbre au sujet de sa mort : une quinzaine d'années auparavant, vers 1571, son astrologue Côme Ruggieri lui aurait prédit qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ».

Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction.

Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine.

Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain.




La légende noire de Catherine de Médicis




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Catherine de Médicis, Chaumont copie d'un original se trouvant à la Galerie des Offices.




Historiographie




La personnalité de Catherine de Médicis est difficile à saisir parce qu'une légende noire est depuis toujours associée à son image.

D'un tempérament optimiste et d'une grandeur d'âme particulièrement clairvoyante, Catherine de Médicis est devenue dans la mémoire collective l'incarnation de la noirceur, du machiavélisme et du despotisme.

Cette désinformation historique est restée longtemps intacte du fait que les historiens ont eux-mêmes véhiculé cette image sans souci d'objectivité.

Il a fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que l'historiographie traditionnelle de la reine soit alors remise en question, en particulier grâce à des historiens contemporains comme Garisson, Bourgeon, Jouanna, Crouzet, Sutherland et Knecht.

Dès l'époque des guerres de Religion, les catholiques et les protestants ont raillé la politique de tolérance de la reine-mère.

Un véritable travail de propagande dressé contre les Valois a véhiculé une image très erronée de la reine.

La mort du dernier des Valois en 1589 n'a pas permis sa réhabilitation.

Au XVIIe siècle, on oublie que le travail accompli par Henri IV puis par Richelieu n'est que la continuité de la politique de Catherine de Médicis.

Au XVIIIe siècle, les philosophes critiquent la monarchie absolue et la sage politique de la reine n'est désormais perçue que comme un despotisme oppressant et arbitraire.

Sous la Révolution, le temps est à la dénonciation des rois et les révolutionnaires comme Marat reprennent les légendes parfois sordides qui couraient à son sujet pour vilipender la monarchie.

C'est la Révolution française qui donne à la légende noire de Catherine de Médicis son aspect définitif.

Au XIXe siècle, l'école républicaine et la tradition populaire pérennisent cette légende désormais rendue populaire par les romans historiques comme La Reine Margot de l'écrivain Dumas ou encore les travaux historiques de Balzac.



La légende



La légende noire de Catherine de Médicis entretenue jusqu'au milieu du XXe siècle fait d'elle une femme dominatrice qui cherche à accaparer le pouvoir, une adepte du machiavélisme qui n'hésite pas à utiliser les moyens les plus extrêmes, une Italienne qui laisse des étrangers (Gondi, Birague...) gouverner la France et enfin une femme acariâtre, dévorée de jalousie.

Quand Catherine devient régente de France, elle gouverne pour ses enfants qui sont trop jeunes pour régner par eux-mêmes.

Face aux différents partis religieux et politiques qui tentent d'accaparer le pouvoir en faisant pression sur elle, Catherine essaye de rester ferme pour éviter l'effondrement du pouvoir royal.

C'est de là qu'est née la légende d'une reine arriviste et despotique.

En tant que reine mère, elle souhaite préserver l'héritage royal de ses enfants.

Les catholiques lui reprochaient d'accorder trop de liberté aux protestants, les protestants de ne pas en accorder assez.

Prise entre ces deux partis antagonistes, Catherine de Médicis a tenté tant bien que mal de maintenir sa politique d'union nationale autour du trône.



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Le massacre de la Saint-Barthélemy (détail), François Dubois, après 1576 ?, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne



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Un matin devant la porte du Louvre, Édouard Debat-Ponsan, 1880, Mairie de Clermont-Ferrand



Les allégations selon lesquelles elle aurait fait empoisonner la reine de Navarre Jeanne d'Albret puis, involontairement, son fils Charles IX, sont l'œuvre de deux romanciers (Michel Zévaco pour la première et Alexandre Dumas pour la seconde) et ne reposent sur aucun élément tangible.

Les romanciers et le cinéma sont en grande partie responsable de cette légende noire de la reine mère.

Dans La Princesse de Clèves, film tourné en 1961, Catherine de Médicis utilise des nains espions et fait tomber ses ennemis dans des trappes qui donnent sur des profondes oubliettes.

L'iconographie la représente parfois devant les cadavres des huguenots massacrés dans la cour du Louvre.

Les adversaires de Catherine lui reprochaient de louvoyer entre les partis et même de créer la discorde pour mieux régner.

En réalité, Catherine de Médicis se méfiait de tous les partis et elle passa sa vie à tous les rabaisser pour n'en mettre en valeur qu'un seul, celui du roi.

C'est la décrépitude du pouvoir royal et la faiblesse de ses moyens qui obligeait Catherine de Médicis à s'appuyer sur tel ou tel parti.


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Au château de Blois, on a longtemps cru que Catherine cachait des poisons derrière des armoires secrètes de son cabinet de travail.



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Tombe de Henri II et de Catherine de Médicis à la Basilique Saint-Denis, France




Catherine était considérée comme une étrangère par beaucoup.

Il est vrai qu'elle avait un accent italien assez marqué.

Quand elle est arrivée en France pour épouser le duc d'Orléans, elle savait à peine parler le français.

Mais la reine s'est toujours considérée comme française.

Elle a effectivement introduit à la cour et au pouvoir certains de ses familiers d'origine italienne comme les Gondi et les Birague.

Mais la plupart avait grandi en France et possédaient une culture et une intelligence raffinée, et ils surent le plus souvent se mettre au service de leur pays d'adoption.

Les écrivains ont tendance à réduire le personnage de Catherine à sa haine pour Diane de Poitiers, maîtresse âgée de son mari.

Il est vrai que Catherine n'avait guère de sympathie pour celle qu'elle appelait la putain du roi.



Descendance


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Monogrammes d'Henri II de France (à gauche) et de Catherine de Médicis sur une cheminée du Château de Chenonceau




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Portrait de Catherine de Médicis au Château de Chenonceau



Catherine de Médicis, (1519 † 1589)
X 1533 Henri II (1519 † 1559), roi de France de 1547 à 1559

├─> François II (1544 † 1560), roi de France de 1559 à 1560
│ X 1558 Marie Stuart, Reine d'Écosse

├─> Elisabeth de France(1546 † 1568), reine d'Espagne
│ X 1559 Philippe II d'Espagne
│ │
│ ├─> Isabelle Claire Eugénie, gouverneur des Pays-Bas espagnols
│ └─> Catherine Michèle, duchesse de Savoie

├─> Claude de France (1547 † 1575), duchesse de Lorraine et de Bar
│ X 1559 Charles III de Lorraine
│ │
│ ├─> Henri II (1563 † 1624), duc de Lorraine et de Bar
│ ├─> Christine (1565 † 1637), grande-duchesse de Toscane
│ ├─> Charles (1567 † 1607), cardinal de Lorraine
│ ├─> Antoinette (1568 † 1610), duchesse de Juliers et de Berg
│ ├─> Anne (1569 † 1676)
│ ├─> François II (1572 † 1632), duc de Lorraine et de Bar
│ ├─> Catherine (1573 † 1648), abbesse de Remiremont
│ ├─> Elisabeth (1575 † 1636), duchesse puis electrice de Bavière
│ └─> Claude (1575 † 1576)

├─> Louis (1549 † 1550), duc d'Orléans

├─> Charles IX (1550 † 1574), roi de France de 1560 à 1574
│ X Élisabeth d'Autriche
│ │
│ └─> Marie-Élisabeth de France (1572 † 1578)

│ X Marie Touchet
│ │
│ └─> illégitime : Charles de Valois (1573 † 1650), duc d'Angoulême

├─> Henri III (1551 † 1589), roi de Pologne en 1574, roi de France de 1574 à 1589
│ X 1575 Louise de Lorraine

├─> Marguerite (1553 † 1615) Reine de Navarre et de France
│ X 1572 Henri III de Navarre, futur Henri IV, roi de France de 1589 à 1610

├─> François (1555 † 1584), duc d'Alençon puis d'Anjou

├─> Victoire de France (1556-1556)
└─> Jeanne de France (1556-1556) jumelles, l'accouchement fut difficile et faillit coûter la vie à la reine.
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MessageSujet: marie Stuart   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 20:13


Marie Ire d'Écosse


Marie Ire


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Marie Stuart, reine d’Écosse et reine de France par François Clouet.



Titre



Reine d’Écosse
14 décembre 1542 – 24 juillet 1567
Couronnement 9 septembre 1543
Régent James Hamilton (1542-1554)
Marie de Guise (1554-1560)

Reine de France
10 juillet 1559 – 5 décembre 1560




Biographie



Dynastie Maison Stuart
Date de naissance 8 décembre 1542
Lieu de naissance Palais de Linlithgow, West Lothian (Écosse)
Date de décès 8 février 1587 (à 44 ans)
Lieu de décès Château de Fotheringhay, Northamptonshire (Angleterre)



Père

Jacques V d’Écosse



Mère

Marie de Guise



Conjoint

François II de France (1558-1560)
Henry Stuart (1565-1567)
James Hepburn (1567-1578)


Enfants

Jacques VI


Héritier

James Hamilton (1542-1566)
Jacques Stuart (1566-1567)


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Monarques de Grande-Bretagne


Marie Ire d’Écosse — aussi connue dans sa forme gaélique écossaise de « Mairi Ire » ou encore comme « Marie, reine des Écossais » (Mary, Queen of Scots en anglais) —, née Marie Stuart (8 décembre 1542 et 8 février 1587), était une souveraine du royaume d’Écosse qui fut emprisonnée en Angleterre par sa cousine, la reine Élisabeth Ire d’Angleterre. Après avoir été condamnée pour trahison, elle fut exécutée en 1587.

Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, elle doit son nom de Stuart à la francisation de la maison Stewart, nom de la branche dynastique de son père.

Marie Stuart fut reine d’Écosse à la mort de son père, quasiment dès sa naissance — elle n'a alors que six jours — du 14 décembre 1542 au 24 juillet 1567.

Elle est probablement la plus connue des souverains écossais, en grande partie à cause de son destin tragique qui inspira écrivains, compositeurs et cinéastes.

Elle fut aussi reine de France à dix-sept ans (de 1559 à 1560), après l’accession au trône de son mari François II.

De fait, en Europe, elle fait partie des rares reines régnantes d’un État donné à avoir été reines consorts d’un autre État, à l’instar de Marie Ire d’Angleterre qui fut juste avant elle reine consort de l’Espagne dirigée par Philippe II.

Marie se maria trois fois.

Elle épousa tout d’abord le 24 avril 1558 à Paris, François de France qui devint le en 1559 roi de France sous le nom de François II.

Six ans plus tard, elle épouse en secondes noces le à Édimbourg, Henry Stuart, dit « Lord Darnley » et comte de Lennox qui devint par ce mariage duc d’Albany et roi consort d’Écosse.

Enfin le 15 mai 1567 , elle s’unit à James Hepburn, comte de Bothwell qui devint duc d’Orkney et prince consort d’Écosse.



Naissance et contexte politique initial (1542-1543)


Naissance


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Jacques V, le père de Marie Stuart, décède lorsqu'elle a six jours.
Huile, vers 1579, 41,3 x 33 cm, Édimbourg, National Gallery of Scotland.



Jacques V d'Écosse et Marie de Guise eurent deux fils, qui moururent peu après leur naissance, puis une fille, Marie Stuart.

Celle-ci naquit le 7 ou 8 décembre 1542 au palais de Linlithgow, West Lothian : bien que le 7 soit inscrit dans le registre officiel du Lothian, le 8 sera conservé comme date officielle de l'anniversaire, peut-être en raison de sa concordance avec la date de l'immaculée conception.

L'enfant fut baptisée presque immédiatement à l'église de Saint Michel à Linlithgow.

Le roi, très malade, se trouvait au palais de Falkland lorsqu'un messager lui annonça que la reine avait accouché d'une fille ; il répondit à la nouvelle : « [La couronne d'Écosse] Tout a commencé par une fille, tout finira par une fille », faisant référence à Marjorie Bruce, l'héritière de Robert Bruce qui avait transmis la couronne à sa famille, et prédisant ainsi un destin tragique à sa fille.

Avec la mort du roi Jacques le 13 décembre du choléra, soit une semaine plus tard, de nombreuses rumeurs circulèrent sur la santé de sa fille, quoique infondées.

Ainsi, Eustace Chapuys, ambassadeur du Saint-Empire romain germanique, écrivit le 23 que Marie de Guise et sa fille étaient très malades, bien que Sir George Douglas ait constaté le 19 que l'enfant était bien portante.




Établissement de la Régence



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La reine-douairière et mère de Marie Stuart, Marie de Guise.


James Hamilton, comte d'Arran, le plus proche héritier de la couronne, devint Régent d'Écosse, tandis que la garde de l'enfant revenait à sa mère, Marie de Guise.

Cependant, « Arran n'avait pas les talents qu'exigeait une aussi haute charge : il était indolent, irrésolu, et se laissait gouverner par ceux qui l'approchaient ».

Ainsi, le cardinal David Beaton, chef du parti catholique, aurait pensé que la nomination d'Arran n'allait pas dans les intérêts du pays en une période de crise et qu'un homme fort était nécessaire.

Il lutta donc contre la nomination d'Arran, faisant valoir un testament que le roi aurait signé sur son lit de mort.

Ce document, exécuté par le révérend Henry Balfour du diocèse de Dunkeld, partageait la régence entre le Cardinal Beaton, James, comte de Moray, George, 4e comte de Huntly et Archibald Campbell, 5e comte d'Argyll.

La lutte entre Arran et Beaton porta sur la nature du document, accusé d'être un faux.

Cela aurait pu se vérifier en faisant appel aux témoins cités sur le testament, mais certains d'entre eux étaient particulièrement hostiles à Beaton, comme William Kirkcaldy of Grange qui fut en partie responsable du meurtre du cardinal en 1546.

Par ailleurs, ce testament répartit la régence sans même y inclure Arran : Henri VIII d'Angleterre fait ainsi dire à Arran, par l'intermédiaire de son secrétaire d'État Ralph Sadler : « pouvez-vous penser que vous devriez continuer comme gouverneur quand d'autres partis, d'après un testament avec vous, ou plutôt sans vous, devraient avoir autorité ».

Finalement, le 3 janvier, Arran fut proclamé Régent et le cardinal fut arrêté le 28 janvier alors même qu'il siégeait au conseil, puis conduit au Palais de Dalkeith et transféré au château de Blackness, à la suite de quoi « les églises furent fermées et les prêtres refusèrent d'administrer les sacrements et d'enterrer les morts ».



Projets d'union entre l'Écosse et l'Angleterre



Dans le même temps, Henri VIII envisageait une nouvelle approche destinée unir les couronnes d'Écosse et d'Angleterre ; plutôt que de prendre l'Écosse par les armes comme du temps du roi Jacques V, il entendait unir son fils Édouard à Marie Stuart.

Pour mener à bien ce projet, il disposait d'un avantage conféré par sa victoire à la bataille de Solway Moss : de nombreux nobles écossais étant restés prisonniers d'Henri, ces derniers furent contraints à demander publiquement que Marie soit confiée à Henri et la principale forteresse transférée sous sa garde.

Parmi ces nobles, on compte Gilbert, 3ème Comte de Cassilis, Alexander, 5ème Comte de Glencairn, James, 6ème Lord Somerville, Patrick, Lord Gray, Robert, 4ème Lord Maxwell, Laurence, Lord Oliphant et Malcolm, 3ème Lord Fleming.

Les deux autres principaux agents d'Henri en Écosse étaient Archibald Douglas, comte d'Angus, et son frère George Douglas.

Toutefois, George Douglas joua un double rôle, faisant son possible pour faire vaciller la politique d'Henri en obtenant notamment, le 18 janvier, une lettre du régent Arran pour Henri, dans laquelle le régent exprimait son désir de forger de nouvelles relations avec l'Angleterre, mettant l'accent sur une approche diplomatique au moment même où Henri ordonnait la prise de la forteresse et de Marie.



Le Traité de Greenwich et le Rough Wooing (1543 - 1548)



Couronnement de Marie Stuart



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Le cardinal David Beaton, meneur du parti catholique en Écosse, et principal opposant à Henri VIII d'Angleterre.



Le cardinal Beaton fut transféré à son propre château de St-Andrews, où il restait en théorie confiné ; son pouvoir sur la scène politique demeura malgré tout intact sinon renforcé.

Avec l'appui du parti français, il fit rentrer le comte de Lennox de France, le présentant comme l'héritier de la couronne face à Arran, et disposant ainsi d'un moyen de pression supplémentaire.

Arran, n'ayant aucune confiance en Beaton, se trouva dans une position délicate ; il ne pouvait plus en effet continuer de soutenir le protestantisme sans dépendre pleinement de l'aide d'Henri, dont les vues sur l'Écosse étaient claires, et ne pouvait non plus appeler la France à son secours sans l'aide du cardinal.

Cependant, Beaton ne fit aucune objection ouverte aux négociations de mariage entre Marie Stuart et le fils d'Henri.

Ainsi, le 1er juillet 1543 le traité de Greenwich, qui promettait Marie à Édouard, fut signé, Henri y étant invité sur les conseils de son secrétaire d'État Ralph Sadler.

Ce traité satisfaisait l'essentiel des demandes des Écossais, au premier plan desquelles figuraient le fait que Marie resterait en Écosse jusqu'à son dixième anniversaire et que son pays conserverait ses lois propres.

Cependant, Henri n'entendait pas respecter ce traité, pas plus qu'il ne pouvait s'accommoder du cardinal.

Beaton rassembla donc six à sept mille de ses partisans à Stirling le 26 juillet, et marcha le jour suivant sur Linlithgow où se trouvait Marie.

Le cardinal ne souhaitait pas une révolte, ni renverser le régent ou s'opposer à la ratification du traité : il demandait que la sécurité de l'enfant (et de sa mère) soit assurée en la transférant au château de Stirling, sous la protection de quatre gardiens (les lords Graham, Lindsay, Erskine et Livingstone.

La position d'Arran devenant intenable face à Henri qui entendait prendre l'enfant de force, Arran sortit à cheval d'Édimbourg et rencontra Beaton.

Ensemble, ils se rendirent à Stirling, où Marie de Guise et sa fille furent transférées sous l'escorte de 2 500 cavaliers et d'un millier de fantassins.

Le 8 septembre, Arran retourna au sein de l'Église catholique, recevant l'absolution du cardinal.

Le lendemain, Marie Stuart fut couronnée dans la chapelle du château de Stirling par le cardinal Beaton ; Arran portait la couronne, Lennox le sceptre et le comte d'Argyll l'épée de l'État.



Genèse du Rough Wooing



Article détaillé : Rough Wooing.



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James Hamilton, comte d'Arran et régent d'Écosse, portant autour du cou la distinction de l'Ordre de Saint-Michel.


Apprenant la réconciliation d'Arran avec le Cardinal, Henri commença alors une politique guerrière connue sous le nom de rough wooing.

Il suggéra tout d'abord un raid sur Édimbourg au duc de Suffolk, mais ce projet fut reporté à l'automne par George Douglas.

Le 23 septembre, le Cardinal se plaignit à Sadler d'une violation du traité puisque Henri avait, quelques mois plus tôt, saisi des navires écossais naviguant vers la France.

De plus, le Cardinal déclara que par le refus d'Henri de ratifier le traité, celui-ci cessait de prendre effet sur l'Écosse.

Ces deux raisons ne signifient pas qu'il y avait une faute exclusive de l'Angleterre dans ses engagements, puisque les Écossais n'avaient pas non plus respecté leur part en ne renvoyant pas les otages promis à Henri : cela marque une rupture volontaire du traité, et un changement de politique.

Ce changement se traduisit de façon immédiate sur l'Écosse : le parlement renouvela l'alliance avec la France, le Cardinal fut confirmé dans sa charge de Lord High Chancellor, et les nobles Angus et Cassilis, qui soutenaient auparavant Henri, signèrent un document dans lequel ils soutenaient Arran contre l'Angleterre et défendaient l'église catholique.

Par ailleurs, ces évènements marquent un tournant dans ce qui allaient être les éléments essentiels de la vie de Marie : elle serait sous l'influence française et catholique au lieu d'anglaise et protestante.

Lennox et Glencairn furent poussés par Henri à prendre les armes contre Arran mais furent défaits le 26 mai vers Glasgow ; Glencairn se réfugia au château de Dumbarton tandis que Lennox fuyait en Angleterre.

Cependant, George Douglas continuait de mener double jeu ; afin de pacifier Henri, il se vanta d'être l'instigateur de la convention des nobles ayant abouti à retirer à Arran sa charge de régent.

La raison invoquée fut qu'Arran, sur les conseils du Cardinal, avait brisé la paix et le contrat de mariage, aboutissant donc à la situation délicate dans laquelle le pays se trouvait.

Cette convention renversait également le Cardinal, qui avait perdu la confiance de la reine-douairière.

En effet, celle-ci comptait sur le Cardinal pour défendre les intérêts de Marie, contrairement à Arran qui tentait de la marier à son fils, mais, suite à la réconciliation du Cardinal et d'Arran, ils se trouvèrent tous deux d'accord afin de marier Marie au fils d'Arran.


Nouvelle répartition des alliances


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Les oncles de Marie Stuart, le duc François (ici peint par François Clouet) et le cardinal Charles auront une influence décisive sur le nouveau roi de France, Henri II.


La reine-douairière s'engagea ainsi dans une nouvelle alliance avec Angus, qui fut promu lieutenant-général au sud du Forth.

Le 12 décembre, Angus et son frère Sir George furent pardonnés de leurs trahisons passées : Henri perdit alors foi en eux comme agents de l'Angleterre, et accorda à Ralph Eure toutes les terres qu'il pourrait conquérir sur Angus, ce qui conduit à la bataille d'Ancrum Moor le 27 février 1545.

Par la suite, l'Écosse reçut des renforts français (3000 fantassins et 500 cavaliers), mais les Douglas tentèrent de renouer avec leur double jeu et laissèrent Henri dévaster le sud de l'Écosse (soit 43 villages et 16 places fortes en ruine), pensant que cela effrayerait les Écossais et qu'ils se montreraient plus favorables à un traité de mariage.

Finalement, les principaux acteurs sont renouvelés : le cardinal fut assassiné le 29 mai 1546, et Henri mourut le 28 juin 1547. François Ier de France décéda le 31 mars, laissant le trône à son fils Henri II de France.

Opposant plus vigoureux que son père aux Anglais, Henri II se trouvait en outre sous l'influence des frères François, et Charles de Guise. Leur nièce Marie Stuart devint un objet de mariage clair avec le dauphin de France, François II.

Henri Clutin, seigneur d'Oysel et de Villeparisis[note 4] fut dépêché en Écosse en tant qu'ambassadeur de France pour confirmer l'alliance entre les deux pays et, comme signe de bonne volonté du roi de France, des galères furent envoyées pour capturer le château de St Andrews, où les meurtriers du cardinal Beaton s'étaient retranchés.

Un résultat inattendu de la prise du château fut le registre d'Henry Balnaves : ancien secrétaire du gouvernement de Marie, Balnaves était un agent payé pour la cause de l'Angleterre, et son registre contenait les noms de nombreux nobles en faveur de l'Angleterre, parmi lesquels Gray, Cassilis, Lennox et Glencairn mais aussi Patrick Hepburn, Comte de Bothwell (père de celui qui serait le 3e époux de Marie Stuart).



Départ pour la France


Les incursions anglaises en territoire écossais ne prirent pas fin avec la mort d'Henri VIII d'Angleterre, et furent maintenues par son successeur, le régent Somerset.

Après leur victoire à la bataille de Pinkie Cleugh le 10 septembre 1547, les Anglais avancèrent jusqu'à Leith sur le Firth of Forth : la reine-douairière et Marie se retirèrent discrètement du château de Stirling pour le monastère de l'île d'Inchmahome, puis rentrèrent à Stirling après le retrait des Anglais.

Devant la poursuite des invasions anglaises, en 1548, Marie est transférée au Château de Dumbarton et, le 7 juillet 1548, des envoyés français et écossais signent au couvent d'Haddington un traité qui promet de marier Marie Stuart au dauphin de France et place l'Écosse sous la protection du roi de France.

Deux éléments permirent de lever les objections initiales à l'envoi de Marie en France.

D'une part, l'aide de la France était devenue nécessaire à l'Écosse lorsque Haddington, importante ville écossaise, fut occupée par les Anglais.

D'autre part, des titres français furent offerts à plusieurs nobles écossais : Arran reçut le titre et les bénéfices du Duché de Châtellerault, tandis que les comtes de Huntly, Argyll et Angus furent faits chevaliers de Saint-Michel.

En août 1548, Marie embarqua à Dumbarton à bord de la flotte envoyée par Henri II de France (comprenant le navire royal d'Henri) sous le commandement de Nicolas Durand de Villegagnon.

Naviguant le long des côtes d'Irlande pour éviter la flotte anglaise, elle accosta en France à Roscoff[note 6] puis à Morlaix.

Elle rencontre ensuite sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme (duchesse douairière de Guise), sur ses terres de Joinville, puis arrive à Carrières-sur-Seine le 16 octobre.

La reine douairière, Marie de Guise, ne s'embarqua pas avec sa fille.

Elle continuait en effet de représenter le parti pro-français en Écosse et jouissait de la faveur politique, utilisant ses propres finances pour la guerre et se montrant plus impartiale qu'Arran.

Lieux où résida Marie avant son départ pour la France




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Le château de Stirling (vu en 1693 par John Slezer).



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Le château de Dumbarton (vu en 1800 par John Stoddart).



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Abbaye d'Inchmahome.




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Le palais de Linlithgow (vu en 1830 par William Miller).






Personnes ayant accompagné Marie Stuart en France



Les quatre Marie, quatre petites filles de l'âge de Marie et portant le même prénom : Mary Fleming, dont la mère était une fille illégitime de Jacques IV d'Écosse (grand-père de Marie Stuart).Mary Livingstone, fille d'Alexander Livingston, un des gardiens de Marie Stuart.

Mary Beaton, nièce du cardinal Beaton.Mary Seton, fille de Lord Seton.Robert Stuart, de l'abbaye d'Holyrood, demi-frère de Marie Stuart.

John Stuart, prieur de Coldingham, demi-frère de Marie Stuart.Lady Fleming, sa gouvernante.Jean Sinclair, sa nurse.



Jeunesse en France (1548 - 1561)



Éducation (1548 - 1557)



Divertissements de cours



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La famille royale de France, avec en haut à gauche, Marie Stuart et François II.



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Marie Stuart en 1555, âgée de treize ans, par le portraitiste français François Clouet.




Marie Stuart fut éduquée à la cour de France, où elle partageait sa chambre avec Élisabeth, fille du roi régnant Henri II.

Les nombreux Écossais qui accompagnaient Marie furent renvoyés, excepté, sur l'insistance de Marie de Guise, sa gouvernante, Lady Fleming, et sa nurse, Jean Sinclair.

Henri préférait en effet l'entourer de Français pour lui faciliter l'apprentissage de la langue, et la cour considérait que « les compatriotes de Marie étaient assez laids, frustes et mal lavés et, ainsi, des compagnons inadaptés pour la future femme du Dauphin ».

Les quatre Marie furent ainsi envoyées dans un couvent dominicain.

Marie fut instruite dans les matières importantes pour les divertissements en vogue à la cour de France, tels que la fauconnerie et l'équitation, où elle apprend à monter à la mode française (à califourchon, i.e. une jambe de chaque côté) plutôt qu'en amazone à la mode anglaise (i.e. les deux jambes du côté gauche).

Elle fut également versée dans la broderie, enseignée par le brodeur personnel du roi, et la musique, pour laquelle l'écrivain Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, rapporta qu'elle chantait en s'accompagnant du luth.

D'autres auteurs décrivirent qu'elle jouait également de la cithare, de la harpe et du virginal.

Henri II montrera son habilité de danseur à la fin d'avril 1548 en la faisant parader devant l'ambassadeur d'Angleterre aux festivités du mariage de François de Guise avec Anne d'Este.

Pour ces occasions, Marie dispose d'une garde-robe conséquente contenant des « [robes] damassées dorée et satin vénitien pourpre sur de la soie pourpre et un riche taffetas noir, tandis que les coiffes sont brodées minutieusement, ses gants faits du meilleur cuir » et ses trois coffres en cuivre pouvaient à peine contenir tous ses bijoux.



Humanités



Marie Stuart compta parmi ses tuteurs mademoiselle de Curel, Claude Millot et Antoine Fouquelin.

Ce dernier lui enseigna la rhétorique, tandis que Pierre de Ronsard la formait à la poésie.

D'après Michel de Castelnau, Marie appréciait particulièrement les œuvres de Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay et Étienne de Maisonfleur.

Elle lut Plutarque, Plaute et Cicéron en latin, ainsi qu'Érasme et des extraits de La République de Platon traduit en français ; bien qu'elle ait possédé les œuvres complètes en grec, sa maitrise de cette langue était insuffisante pour en permettre l'étude.

En mai 1555, elle donna un discours en latin devant la Cour dans le grand hall du Louvre, où elle affirma qu'une éducation dans les lettres et les sciences humaines est adéquate pour une femme.

Enfin, Marie reçut des cours de littérature française, géographie et histoire, et fut versée dans plusieurs langues vivantes (espagnol, anglais, italien) qui viennent compléter sa langue maternelle, le scots, et le français.



Éducation religieuse



Selon Joseph Stevenson, l'éducation religieuse de Marie aurait été assurée par sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme; l'étude plus récente de Henderson conclut cependant que, quel qu'ait été le personnage prodiguant l'éducation religieuse, elle était un intérêt majeur en arrière-plan de son oncle, le cardinal de Guise.



Intendance



L'intendance de l'éducation des enfants royaux, c'est-à-dire la gestion des gouvernantes et le choix des précepteurs, était la charge de Diane de Poitiers.

La gestion du personnel de Marie fut dévolue à Jean de Humières puis, après sa mort en juillet 1550, à Claude d'Urfé jusqu'en 1553.

Henri II ne payant que pour l'éducation de Marie, les fonds destinés aux domestiques et à l'intendance provenaient de sa mère et étaient limités.

La grand-mère de Marie s'alarma ainsi du faible nombre de domestiques, qui quittaient fréquemment leur poste pour des emplois mieux rémunérés.

Le Cardinal suggéra des économies sur le train de vie, mais Marie refusa, afin de ne pas se couper de la mode.

Lady Fleming devint la maîtresse du roi et tomba enceinte.

Elle lui donna un fils, Henri d'Angoulême puis fut renvoyée en Écosse.

Marie devenant alors une jeune femme, ses oncles décidèrent de lui donner comme nouvelle gouvernante une catholique fervente, Françoise d'Estamville, de bonne réputation.

L'opposition à Françoise d'Estamville est le seul acte d'autorité dont Marie ait fait preuve dans sa jeunesse.

À la fin de 1555, Marie donna des robes qui n'étaient plus à sa taille à ses tantes abbesses, qui souhaitaient utiliser le tissu pour leurs autels.

Françoise d'Estamville s'y opposa, demandant les robes pour elle-même, et devant la querelle retourna à Paris avant de démissionner, ou d'être renvoyée, en 1557.


Visite de Marie de Guise (1550 - 1551)


En septembre 1550, la reine-douairière d'Écosse, Marie de Guise, se rendit en France accompagnée d'un grand nombre de nobles, après deux ans de séparation d'avec sa fille, qu'elle retrouva vers le 25 septembre.

Elles assistèrent ensemble, en octobre, à l'entrée royale de Henri II à Rouen.

Le but du voyage de Marie de Guise était essentiellement d'impressionner ses nobles ; la mise en scène du pouvoir politique lors de l'entrée à Rouen était probablement l'évènement le plus coûteux organisé en France en 1550, tandis que des comtés et présents variés étaient offerts aux nobles écossais.

L'ensemble fut qualifié de « lavage de cerveau » par Gordon Donaldson, professeur d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg, tandis que l'ambassadeur vénitien déclara que « le roi acheta [les nobles] complètement, de sorte qu'il n'y avait en France pas un duc, Lord, ou prélat écossais [...] qui ne soit pas manifestement soudoyé ».

À Rouen, le roi se posa également en sauveur de l'Écosse, et un groupe portait des bannières représentant les endroits où l'armée française était intervenue en Écosse :


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Spectacle nautique lors de l'entrée royale de Henri II de France à Rouen.


« Voici Dundee, Haddington, Broughty Craig,
Où Thermes, avec Essé, reçu l'honneur
De devenir chevalier de ton ordre.
Tout le pays où la nation anglaise
Avait osé occuper le territoire écossais
A été rendu par la force française. »


Durant sa visite, Marie de Guise découvrit un complot mené par Robert Stuart, qui visait à éliminer Marie Stuart en soudoyant un cuisinier pour empoisonner son mets favori, les beignets aux poires.

En 1551, la question de la régence d'Écosse fut débattue. Initialement utilisée pendant la minorité de Marie, la régence était appelée à devenir un poste permanent puisque Marie resterait auprès de son époux en France.

De plus, le parlement français déclara que la majorité de Marie daterait du commencement et non de la fin de l'année de sa majorité, ce qui la rendrait effective le 8 décembre 1553 ; ce changement faisait suite à l'attitude instable d'Arran, prêt à abandonner l'alliance française, et dont la régence devait en conséquence se terminer aussi vite que possible.

Le choix du régent était ainsi crucial. Marie de Guise était fortement appuyée par les Écossais, et ses frères De Guise, ce qui lui permit d'obtenir la régence.

La réticence d'Arran fut vaincue grâce aux offres d'Henri II (telles que la jouissance du duché de Châtellerault) et par des lettres envoyées par des nobles, tels que le comte de Huntly; Marie de Guise fut officiellement investie dans ses fonctions le 12 avril 1554.

Elle perdit son seul fils, François III d'Orléans et duc de Longueville, le 22 septembre 1551 avant son voyage de retour en Écosse ; issu de son premier mariage, il était le demi-frère de Marie Stuart.

Personnes ayant accompagné Marie de Guise en France


Fidèle à l'Écosse :

George Gordon, 4e comte de Huntly
Malcolm Fleming, 3ème Lord Fleming
Alexander Home, 5e Lord Home
John Gordon, 11e comte de Sutherland
Graham, comte de Meinteith
James Hmailton de Crawford
johnWilliam Lauder de Haltoun

Parti pro-anglais :

William Keith, 4e comte
MarischalAlexander Cunningham,
5e Comte de Glencairn, et ses filsGilbert Kennedy,
3e Comte de Cassilis
Robert Maxwell, 4e Lord Maxwell
Sir George Douglas de Pittendriech



Préparatifs et cérémonie de mariage (1557 - 1558)




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François II et Marie Stuart , Livre d'heures de Catherine de Médicis




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Médaille commémorative du mariage.




Le 30 octobre 1557, Henri invita les Écossais à envoyer des représentants afin de discuter des termes du mariage.

Le 14 décembre, le parlement écossais dépêcha neuf députés, demandant des conditions avantageuses pour son indépendance nationale : si Marie Stuart venait à décéder sans descendance, la France devrait aider à la succession du trône d'Écosse par l'héritier le plus proche par le sang.

Henri accepta les conditions, et le parlement français naturalisa tous les sujets écossais comme français le 8 juillet 1558.

En réponse, les Écossais naturalisèrent tous les sujets français.

Les conditions furent ensuite changées en secret entre Marie Stuart et Henri II le 4 avril 1558 : si elle venait à mourir, tous les droits de Marie à la couronne d'Angleterre seraient transférés à la France sans contrepartie, et la France se rembourserait par les revenus écossais de ses investissements dans la défense de l'Écosse.

Elle scella également le contrat en renonçant à tout autre arrangement qui ne respecte pas ces conditions.

Selon Susan Doran, historienne à Christ Church (Université d'Oxford), il n'est pas certain que Marie ait lu ces documents puisqu'elle signait déjà des documents vierges transmis à sa mère pour des actes officiels.

Le 19 avril 1558, la cérémonie du handfasting entre Marie et François eut lieu dans le grand hall du Louvre.

Le mariage se tint le 24 à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

L'évènement revêtait une importance particulière pour la ville, car c'était en deux cents ans la première fois que le dauphin se mariait à Paris.

Les époux furent reçus à la porte ouest par le cardinal de Bourbon, puis l'évêque de Paris délivra un discours sous une voûte en fleurs de lis et continua la messe à l'intérieur.

Plusieurs observateurs firent part d'une grande différence entre le physique des deux époux, considérant parfois que cela conférait un côté « grotesque » à la cérémonie.

En effet, Marie fit forte impression aux côtés de François, de santé fragile et de stature plus légère que son épouse, dont la tenue était particulièrement riche :

« [Sa] robe blanche était couverte de bijoux et décorée avec des broderies blanches, tandis que sa longue traîne de velours gris était tenue par deux jeunes filles.

À son cou se trouvait un pendant étincelant orné de bijoux, un cadeau de son beau-père, et sur sa tête une couronne en or spécialement commissionnée, émaillée de rubis, saphirs et perles ; la rumeur disait que la pierre imposante au centre avait coûté la somme énorme de plus d'un demi-million de couronnes. »

Après la cérémonie, la procession traversa les rues de Paris jusqu'au Palais de Justice, où un grand banquet fut tenu.

Celui-ci se termina avec six galions parés de draps d'or qui traversèrent la salle de bal : chacun avait un prince masqué à son bord, et ils embarquèrent les six femmes de plus haut rang.



La couronne d'Angleterre (1552 - 1559)



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Henri II sur son lit de mort. De profil, à côté du barreau du lit, Marie Stuart et à gauche son époux, François II.



Après le décès d'Henri VIII, Édouard VI d'Angleterre, le nouveau souverain était mineur et l'Angleterre était donc dirigée par un Lord Protecteur, Edward Seymour.

Tombant en disgrâce, il fut décapité le 22 janvier 1552 ; Édouard VI décéda un an plus tard. La suivante dans la succession était sa demi-sœur Marie Tudor : comme Édouard était protestant et Marie Tudor catholique, il avait tenté de l'empêcher d'hériter en désignant Jeanne Grey pour lui succéder, mais celle-ci fut renversée par Marie Tudor qui la fit décapiter le 12 février 1554.

Pour les catholiques, Marie Tudor était la dernière héritière d'Henri VIII d'Angleterre ; le divorce entre Henri et Catherine d'Aragon (mère de Marie Tudor) n'ayant jamais été reconnu par le pape, son remariage avec Anne Boleyn, dont était issue Élisabeth, était considéré comme illégitime.

Ainsi, l'héritière après Marie Tudor à la couronne d'Angleterre devait venir de la sœur aînée d'Henri VIII, Marguerite Tudor, dont la descendante directe était Marie Stuart.

Aussi, lorsque Marie Tudor mourut le 17 novembre 1558, Marie Stuart pouvait prétendre à la couronne d'Angleterre. Par ordre de son beau-père Henri II, elle fut alors proclamée à Paris reine d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse ; elle prit, avec son mari, les armes d'Angleterre.

Cette proclamation se situe dans la rivalité entre la France et l'Espagne, pour qui l'Angleterre et l'Écosse n'étaient alors que deux pions de leurs vues impériales.

Le pape, bien que poussé par les agents français, refusa de prendre parti pour Marie car il ne désirait pas offenser Philippe II d'Espagne, déterminé à ne pas laisser l'Angleterre tomber sous le contrôle de la France.

Toutefois, Élisabeth monta sur le trône d'Angleterre ; la situation entre la France et l'Espagne changea rapidement, leurs finances ne permettant plus de supporter des politiques impérialistes.

La paix du Cateau-Cambrésis entre l'Espagne et la France fut signée au début du mois d'avril 1559, et Philippe II d'Espagne épousa Élisabeth de France.

Un tournoi fut donné le 30 juin en l'honneur de ce mariage, et de celui devant suivre peu après entre Marguerite de France et le duc de Savoie : Henri II y fut blessé accidentellement et mourut le 10 juillet, ce qui mit définitivement fin à la politique française d'extension sur les îles britanniques.



Reine de France (1559-1560)




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Marie Stuart en tenue de deuil blanc




Après le mariage, Marie et son époux habitèrent aux appartements royaux de Saint-Germain.

Conformément à la coutume, Marie demanda à Diane de Poitiers un inventaire des bijoux que cette dernière avait reçu de Henri II et les récupéra.

Le tempérament du roi et sa santé ne lui permettant pas de faire face aux nécessités de la vie quotidienne, il pouvait encore moins gouverner.

Ainsi, son couronnement, initialement prévu le dimanche 17 septembre 1559, dut être exceptionnellement reporté d'un jour en raison de sa maladie.

De ce fait, François II fut le premier roi à ne pas être couronné ni un dimanche, ni un jour serein.

Écoutant les conseils de son épouse, il confia le pouvoir à ses oncles de Guise.

François indiqua au parlement qu'il donnait au duc de Guise le contrôle de l'armée tandis que le cardinal prenait en charge l'administration et les finances.

En théorie, sa mère, Catherine de Médicis, devait toujours être consultée, mais l'autorité réelle revenait aux frères de Guise, devenus les dirigeants du royaume.

Catherine ne supporta pas d'être ainsi écartée du pouvoir, et commença à nourrir sa rancœur contre Marie.

La situation était donc excellente pour les Guise, mais ils savaient qu'elle était fragile : la mauvaise santé de François ne devant pas lui permettre de vivre longtemps, tous leurs espoirs étaient qu'il ait un enfant avec Marie.

Toutefois la santé de Marie était altérée en raison de l'anxiété que lui causait la situation délicate de sa mère en Écosse.

Cependant les dames d'honneur de la cour mirent les symptômes de Marie sur le compte d'une grossesse.

Les Guise ne souhaitant que trop qu'elle soit enceinte, ils répandirent ces rumeurs, et Marie finit par y adhérer en adoptant les vêtements flottants portés par les dames enceintes.

Elle comprend toutefois à la fin septembre 1560 qu'il n'en est rien.

Le 16 novembre, après une chasse vers Orléans, François prend froid et se plaint de douleurs à la tête.

La santé déclinante du roi ne pouvait être officialisée pour les Guise, en raison d'une situation intérieure avec les huguenots et ils la dissimulèrent à la cour et aux ambassadeurs.

Cependant, la maladie de François, localisée dans l'oreille gauche, commença à s'étendre au cerveau et lui causa de fréquentes crises de délire.

Les Guise firent tout leur possible pour sauver le roi, leur succès étant lié à son éventuelle descendance avec Marie.


Sous l'influence du cardinal, des processions partent de toutes les églises de la ville tandis que la cour entière prie, mais François décède le 5 décembre 1560.

Devenue veuve, Marie céda la couronne au jeune Charles IX, dont la mère, Catherine de Médicis prit le pouvoir en tant que régente et demanda l'inventaire des bijoux.

Marie se retira ensuite pour mener le deuil, en suivant la tradition de rester dans une chambre noire pour quarante jours.

Elle choisit pour cela l’abbaye Saint-Pierre-les-Dames dont sa tante, Renée de Lorraine était abbesse.

C'est aussi dans cette région, la Champagne-Ardenne, qu'elle reçut en douaire la ville et seigneurie d’Épernay.

L'ensemble de ses propriétés par le contrat de mariage lui rapportait 60 000 livres tournois par an, ce qui permettait de vivre confortablement, mais Marie et ses oncles poursuivirent leurs ambitions.



Vers attribués à Marie Stuart sur la mort de François II


En mon triste et doux chant
D'un ton fort lamentable,
Je jette un deuil tranchant,
De perte irréparable,
Et, en soupirs cuisants,
Passe mes meilleurs ans.

Fut-il un tel malheur
De dure destinée,
Ni si triste douleur
De dame infortunée
Qui mon cœur et mon œil
Voit en bière et cercueil?

Qui, en mon doux printemps,
Et fleur de ma jeunesse,
Toutes les peines sens
D'une extrême tristesse ;
Et en rien n'ai plaisir
Qu'en regret et désir.

Ce qui m'était plaisant
Ores m'est peine dure;
Le jour le plus luisant
M'est nuit noire et obscure;
Et n'est rien si exquis
Qui de moi soit requis.

J'ai au cœur et à l'œil
Un portrait et image
Qui figure mon deuil
En mon pâle visage
De violettes teint,
Qui est l'amoureux teint.

Pour mon mal étranger
Je ne m'arrête en place ;
Mais j'en ai beau changer,
Si ma douleur n’efface,
Car mon pis et mon mieux
Sont les plus déserts lieux.

Si, en quelque séjour,
Soit en bois ou en pré,
Soit à l'aube du jour
Ou soit à la vesprée,
Sans cesse mon cœur sent
Le regret d'un absent.

Si parfois vers ces lieux
Viens à dresser ma vue,
Le doux trait de ses yeux
Je vois en une nue;
Ou bien le vois en l'eau
Comme dans un tombeau ;

Si je suis en repos,
Sommeillante sur ma couche
J'ois qu'il me tient propos,
Je le sens qu'il me touche.
En labeur, en recoy,
Toujours est près de moi.

Mets, chanson, ici fin
A si triste complainte
Dont sera le refrain :
Amour vraie et non feinte
Pour la séparation
N'aura diminution.



L'Écosse était divisée sur la question religieuse.

Du fait des troubles religieux en France, il devenait plus difficile pour les Guise de secourir les partisans écossais de Marie.

Selon les termes du traité d'Édimbourg signé par les représentants de Marie le 6 juillet 1560, suivant la mort de Marie de Guise, la France décida de retirer ses troupes d'Écosse et de reconnaître les droits d'Élisabeth sur l'Angleterre.

Marie refusa de ratifier ce traité.

Elle portait alors les deuils successifs de son mari et de sa mère, dont les restes venaient d’être apportés d’Édimbourg à Reims.

C’est de là, enfin, qu’elle partit pour s’embarquer à Calais et quitter définitivement la France, le 14 août 1561.



Vers attribués à Marie Stuart sur son départ de France



Adieu, plaisant pays de France,
O ma patrie
La plus chérie,
Qui as nourri ma jeune enfance !
Adieu, France, adieu, mes beaux jours !
La nef qui disjoint nos amours
N’a ci de moi que la moitié :
Une part te reste, elle est tienne,
Je la fie à ton amitié,
Pour que de l’autre il te souvienne.



Le retour en Écosse



Evolution de la politique intérieure (1557 - 1561)



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John Knox, figure importante de la réforme écossaise



Bien que des nobles protestants fissent partie du gouvernement écossais formé par Marie de Guise, un petit nombre d'entre eux ne lui faisaient pas confiance et se rassemblèrent comme Lords de la Congrégation en décembre 1557.

En 1559, John Knox, figure de la réforme écossaise rentra en Écosse, recherchant le soutien des nobles pour promouvoir sa cause, et entreprit donc un tour du pays.

Chez James Sandilands, il arriva à rallier deux personnages importants : Archibald Campbell et James Stuart, le demi-frère de Marie Stuart.

Il continua son tour, gagnant d'autres nobles comme John Erskine, et séjourna à Édimbourg, Ochiltree (demeure de Lord Ochiltree) et chez le Comte de Glencairn. Galvanisés, les Lords de la Congrégation émirent des revendications pour un changement religieux ; Marie de Guise dut faire appel à l'aide militaire de la France, recevant à la fin août 1 800 soldats.

Dans le même temps, Marie de Guise enregistra des défections dans son gouvernement.

William Maitland of Lethington, son secrétaire d'état, réalisa qu'elle œuvrait pour l'annexion de l'Écosse à la France, menaçant ainsi la souveraineté nationale.

Alors que les Lords de la Congrégation occupaient Édimbourg à la fin octobre, il y vit l'occasion idéale pour déserter de Leith (port d'Édimbourg où la reine douairière était réfugiée) : quelques jours plus tard, apprenant que Marie de Guise désirait l'annexion de l'Écosse, les Lords la déposèrent.

Marie de Guise parvint à revenir brièvement à Édimbourg, mais Élisabeth d'Angleterre s'impliqua dans le conflit : pensant que la présence de l'armée française et la défaite des protestants pouvait être un plan pour installer Marie Stuart sur le trône d'Angleterre, elle décida d'envoyer des fonds aux Lords et demanda à l'Amiral Winter de bloquer Leith.

Fin février, Maitland fut envoyé en émissaire auprès d'Élisabeth, et ils signèrent le traité de Berwick par lequel Élisabeth envoyait des troupes pour soutenir les protestants.

L'armée conduite par Lord Grey assiègea Leith en mars.

La situation en France ne permettait plus par ailleurs l'envoi de renforts militaires.

Les efforts diplomatiques de Maitland conduisirent à la ratification, par un grand nombre de nobles, d'un document signant l'expulsion des troupes françaises et la défense de la réforme religieuse.

Parmi les signataires figuraient Huntly, Morton, Borthwick, et les Kerr.

Marie de Guise mourut le 12 juin 1560.



Vie en Écosse


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Henry Stuart, roi consort d'Écosse



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Jacques, le fils de Marie et Lord Darnley




La jeune veuve retourna en Écosse l'année suivante.

Malgré son éducation, elle n'était pas préparée aux intrigues de la cour d'Écosse de cette époque.

La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray était le meneur de la faction protestante.

Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets.

Son goût pour la danse et les robes sophistiquées étaient dénoncés par des réformateurs protestants comme John Knox.

Marie ne prit pas la tête du parti catholique, ce qui en déçut les partisans.

Au contraire, tolérant les protestants, elle avait gardé Jacques Stuart, son demi-frère protestant comme plus proche conseiller et prenait acte de son manque de forces militaires face aux seigneurs protestants.

Elle réduisit encore sa marge de manœuvre en se joignant à Jacques Stuart dans l'anéantissement du chef catholique Lord Huntly en 1562.

En 1561, Marie invita Élisabeth Ire en Écosse afin de réchauffer leurs relations diplomatiques ; Élisabeth refusa et le désaccord se creusa encore entre elles.

Le 29 juillet 1565, Marie épousa sans préavis Henry Stuart, lord Darnley, un petit neveu du roi Henri VIII, et son cousin germain.

Ce mariage avec un meneur catholique précipita son demi-frère Jacques dans le parti protestant en rébellion.

Ils furent mis en déroute lors du raid de Chaseabout.

Avant longtemps, Marie tomba enceinte, mais Darnley devint arrogant, insistant sur ce que son titre de roi lui donnait du pouvoir.

Il était jaloux de l'amitié de Marie avec son secrétaire privé David Rizzio et, en mars 1566, Darnley entra dans une conspiration secrète avec les nobles qui s'étaient rebellés précédemment.

Le 9 mars, un groupe de seigneurs accompagné par Darnley assassina Rizzio pendant qu'il était en conférence avec la reine dans le palais de Holyrood.

Cette action précipita la fin de leur mariage.

Darnley changea d'allégeance et peu après attaqua Marie et tenta sans succès de provoquer un avortement.

En juin 1566, Marie commença une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier qui devint son troisième époux.

Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley, déjà malade (peut-être de la syphilis), mais à qui Marie rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible.

En février 1567, alors qu'il était en convalescence dans une maison d'Édimbourg, une explosion survint dans la maison et Darnley fut retrouvé mort dans le jardin, apparemment étranglé.

Cet événement qui aurait dû sauver Marie ne fit que salir sa réputation.

Bothwell fut généralement considéré comme coupable mais un tribunal de complaisance l'acquitta.

Peu après, il abusa de Marie ; la nouvelle qu’elle l'avait épousé scella son destin.

Arrêtée par une confédération de nobles écossais, Marie fut emprisonnée au château de Loch Leven, situé sur une île au milieu du loch, en juin 1567.

Entre les 18 et 24 juillet 1567, Marie avorta de jumeaux.

Le 24 juillet, elle abdiqua le trône d’Écosse en faveur de son fils Jacques, alors âgé d'un an.



Évasion en Angleterre



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Marie Stuart exilée en Angleterre



Le 2 mai 1568, Marie Stuart s'évada et leva une petite armée.

Trois jours après sa défaite à la bataille de Langside le 13 mai, elle s'enfuit en Angleterre, où elle fut emprisonnée par les officiers d'Élisabeth à Carlisle le 19 mai.

Elle prononça alors cette phrase célèbre « En ma Fin gît mon Commencement », qu'elle broda sur sa robe.

Après quelques hésitations sur l'accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu'un procès.

Marie fut détenue à York d'octobre 1568 à janvier 1569.

L'enquête était sous influence politique -

Élisabeth ne souhaitait pas la condamner pour meurtre et Marie refusait de reconnaître l'autorité de quelque cour que ce soit.

Il suffisait de la garder hors d'Écosse et de contrôler ses partisans.

Le cas tenait dans les huit lettres du coffret qui auraient été écrites par Marie à Bothwell et découvertes par le comte de Morton.

Marie ne fut pas autorisée à les voir ni à parler pour sa défense.

Elle refusa d'offrir une défense écrite à moins qu'un verdict de non culpabilité lui soit assuré, ce que refusa Élisabeth.

Bien qu'une analyse graphologique attribuât ces lettres à Marie, le tribunal ne put conclure à la culpabilité.

Les lettres originales furent perdues en 1584 et les copies ne sont pas complètes.

Comme Élisabeth considérait les prétentions de Marie au trône comme un complot, elle l'assigna à résidence pendant dix-huit ans sous la garde de George Talbot, 6e comte de Shrewsbury et sa redoutable épouse Bess of Hardwick, dont la fille épousa le frère du deuxième époux de Marie et eut un enfant, Arbella Stuart.

Bothwell fut emprisonné au Danemark, devint fou et mourut en 1578 encore en prison.



Exécution




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Exécution de Marie Stuart
par Alexandre-Denis Abel de Pujol (1787-1861)




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Tombeau de Marie Stuart à Westminster



Marie devint finalement une charge qu'Élisabeth ne pouvait plus tolérer en raison de nombreux rapports de complots projetant de la tuer ; certains historiens suspectent qu'ils étaient fomentés par les ennemis de Marie.

Marie Stuart était experte dans l'art du Chiffre.

En France, ses intérêts avaient été défendus dès 1565 par le mathématicien et cryptologue François Viète avec qui elle partageait ce talent.

Les lettres codées qu'elle échangeait avec ses partisans dans sa prison furent interceptées puis déchiffrées et probablement truquées par les services d'Elisabeth ; elles servirent de prétexte à sa condamnation.

Marie Stuart fut exécutée au château Fotheringhay le 8 février 1587 à dix heures du matin, comme suspecte dans la participation du complot d'Anthony Babington.

Elle choisit de porter une robe rouge, se déclarant elle-même une martyre catholique.

Son crucifix fut écrasé au sol.

Les témoignages confirment que son bourreau était saoul le jour de son exécution, et qu'il eut besoin de trois coups de hache (le glaive, symbole de la justice divine, commun en France, lui avait été refusé) pour exécuter la sentence.

Lorsque ses servantes s'avancèrent pour la déshabiller, les bourreaux se précipitèrent, car la coutume voulait qu'ils récupèrent pour eux les vêtements des condamnés.

Marie s'offusqua, disant qu'elle ne s'était jamais déshabillée devant autant d'hommes.

Mais elle finit par se résigner, refusant cependant qu'ils la touchent et enlevant elle-même son dernier jupon. Voyant alors sa détresse de se trouver nue, une de ses servantes s'avança et lui noua un foulard sur les yeux.

Elle se mit alors en place, et le premier coup lui fit juste une entaille sur l'occiput.

Puis le deuxième tomba sur la nuque sans complètement couper le cou, et ce ne fut qu'au troisième que la tête se décolla.

Le bourreau la ramassa pour la présenter au peuple mais il ne s'était pas rendu compte que la perruque était encore sur le crâne.

Elle lui resta dans les mains, la tête tombant sur le sol. Le bourreau la mit en exposition sur un balcon proche où elle resta exposée une journée.

Marie Stuart, victime des passions religieuses qui divisèrent l’Écosse, souhaitait être inhumée à Reims, à côté de sa mère, de son oncle le cardinal, de sa tante l’abbesse.

Elle fut toutefois initialement enterrée à la cathédrale de Peterborough ; son corps fut exhumé en 1612 lorsque son fils Jacques VI d'Écosse ordonna qu'il fût placé à l'Abbaye de Westminster où il repose depuis, à dix mètres du tombeau de sa cousine Élisabeth.

Marie Stuart est l'ancêtre de tous les rois qui succédèrent à Élisabeth.

Lettre de Marie Stuart adressée à Henri III de France, le 8 février 1587 :« Monsieur mon beau-frère,
estant par la permission de Dieu pour mes péchés comme je crois venue me jeter entre les bras de cette Roine ma cousine, où j’ai eu beaucoup d’ennuis & passé près de vingt ans, je suis enfin par elle & ses états condamnée à la mort, & ayant demandé mes papiers par eux ostés à cette fin de faire mon testament, je n’ai peu rien retirer qui me servist, ni obtenir congé d’en faire un libre, ni qu’après ma mort mon corps fust transporté selon mon désir en votre royaume où j’ai eu l’honneur d’estre roine votre soeur & ancienne alliée.

Ce jour, après dîner ma esté dénoncée ma sentence pour être executée demain comme une criminelle à huit heures du matin.

Je n’ay eu loisir de vous faire un ample discours de tout ce qui s’est passé, mais s’il vous plaist de croire mon médecin & ces autres miens désolés serviteurs, vous oyrez la verité & comme grâces à dieu je mesprise la mort & fidelement proteste de la recevoir innocente de tout crime quand je serois leur sujette.

La religion catholique & le maintien du droit que Dieu m’a donné à cette couronne sont les deux poincts de ma condamnation & toutesfois ils ne me veulent permettre de dire que c’est pour la religion catholique que je meurs mais pour la crainte du change de la leur & pour preuve ils m’ont ôté mon aumônier lequel bien qu’il soit en la maison je n’ai pu obtenir qu’il me vînt confesser ni communier à ma mort, mais m’ont fait grande instance de recevoir la consolation & doctrine de leur ministre amené pour ce fait.

Ce porteur & sa compaignie – la plupart de vos subjets – vous tesmoigneront mes déportements.

En ce mien acte dernier il reste que je vous supplie, comme roi très chrestien mon beau-frère & ancien allié & qui m’avez toujours protesté de m’aimer, qu’à ce coup vous faisiez preuve en touts ces poincts de vostre vertu tant par charité me soulageant de ce que pour décharger ma conscience je ne puis sans vous qui est de récompenser mes serviteurs desolés leur laissant leurs gages l’autre faisant prier Dieu pour une roine qui a était nommée très chresienne & meurt catholique dénuée de touts ses biens, quant a mon fils je le vous recommande autant qu’il le méritera car je n’en puis répondre.

J’ai pris la hardiesse de vous envoyer deux pierres rares pour la santé vous la désirant parfaite avec heureuse & longue vie.

Vous les recevrez comme de votre très affectionnée belle-sœur mourante en vous recommandant encore mes serviteurs.

Vous ordonnerez s'il vous plaist que pour mon âme je sois payée de partie de ce que me devez & qu'en l'honneur de Jésus Christ lequel je prierai demain à ma mort pour vous me laisser de quoi fonder un obit & faire les aumônes requises.

ce mercredi à deux heures après minuit Votre très affectionnée & bien bonne sœur »




Marie Stuart dans la culture populaire



Marie Stuart a fait l'objet de très nombreux ouvrages, dans une perspective historique ou romanesque.

Le docteur Jenny Wormald, membre honoraire d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg, déclara — non sans humour — que la seule Marie ayant fait l'objet de davantage de publications que Marie Stuart était la Vierge Marie :

« Comme sujet d'études historiques, et héroïne romantique d'œuvres de fiction, Marie, reine d'Écosse, prédomine sur toutes les Marie qui l'ont précédée, seule la Vierge faisant mieux.


Dans le catalogue de 1962 des livres à la British Library], la Vierge Marie a 150 pages qui lui sont dévolues, Marie reine d'Écosse 455 livres, et la reine anglaise Marie Tudor dite « la sanglante» . »


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MessageSujet: Elisabeth d'autriche    biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 20:20

Élisabeth d'Autriche (1554-1592)


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Élisabeth d'Autriche
Portrait par François Clouet (1571).



Titre

Reine de France
15 février 1575 – 2 août 1589



Monarque

Charles IX de France


Biographie

Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance Élisabeth de Habsbourg
Date de naissance 5 juillet 1554
Lieu de naissance Nomeny
Date de décès 22 janvier 1592 (à 37 ans)
Lieu de décès Vienne


Père

Maximilien II du Saint-Empire




Mère

Marie d'Espagne




Conjoint

Charles IX de France



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Reines de France




Élisabeth d'Autriche (5 juillet 1554, Vienne - 22 janvier 1592, Vienne) est une reine de France.

Elle est la fille de l'empereur Maximilien II et de Marie d'Espagne.



Biographie



Reine de France




Le 26 novembre 1570, âgée de 16 ans, elle épouse le roi de France Charles IX, à Mézières et fut sacrée à Saint-Denis comme il sied aux reines de France, le 25 mars 1571.

Son entrée à Paris, le 29 mars, est grandiose, masquant sans doute la future vie discrète qu'elle passera en France.



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Charles IX et Élisabeth d'Autriche, roi et reine de France (vers 1572).
Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.


Son époux Charles IX, 20 ans, homme psychologiquement fragile, conserve cependant la liaison qu'il entretenait avant son mariage avec Marie Touchet (dont il aura un fils Charles de Valois-Auvergne, duc d'Angoulême en 1573).

Elle donne à son mari une fille, Marie-Élisabeth (1572-1578), mais pas de fils.

Élisabeth ne reste que trois ans à la Cour, mais elle y laisse de bons souvenirs, par sa douceur, sa beauté et sa bonté.

Très réservée, elle parlait comme la plupart des membres de la Maison de Habsbourg l'allemand, l'espagnol, le latin et l'italien, mais pas le français.

Ainsi ne pouvait-elle communiquer que grâce à une de ses dames qui servait de traductrice, la comtesse d'Arenberg.

Ses vertus édifièrent : le célèbre Brantôme en fit l'éloge.

Il qualifia Elisabeth d'une des meilleures, des plus douces, des plus sages et des plus vertueuses Reines qui régnât depuis le règne de tous les Rois.

Néanmoins, elle reste une des reines les moins connues de la Renaissance.

Se liant d'amitié avec sa belle-sœur, la reine de Navarre Marguerite de France, elle trouva en celle-ci une confidente.

Elles correspondront même après le retour d'Elisabeth dans son pays natal (1576).

Lorsque cette dernière apprit que Marguerite se trouvait sans revenus, elle lui céda généreusement la moitié de son douaire.

Profondément marqué par la tragédie de la saint Barthélémy, Charles IX voit sa santé s'altérer rapidement avant de mourir prématurément en 1574.



Reine douairière



Veuve à 19 ans, Elisabeth n'a plus de rôle à jouer en France et ce d'autant plus qu'elle se trouve en face de son impérieuse belle-mère Catherine de Médicis.

Son père souhaite alors la marier au nouveau roi, Henri III, mais celui-ci rejette cette avance.

En 1576, elle retourne en Autriche, ne pouvant emmener sa fille qui est princesse de France.

L'enfant meurt deux ans plus tard à l'âge de 6 ans.

Un autre projet de mariage encore plus brillant s'offrira alors en la personne de Philippe II d'Espagne, son oncle maternel, veuf de sa sœur Anne en 1580.

Elisabeth rejette également cette offre : Les Reines de France ne se remarient point, comme l'avait naguère dit Blanche de Navarre.

Elisabeth fonde un couvent de clarisses près duquel elle s'installera, à Vienne.

Elle s'y éteint en 1592, à l'âge de 37 ans, dans la plus grande dévotion.



Décès



De cette mort, Brantôme dira : « lorsqu’elle mourut, l’Impératrice [sa mère] dit : El mejor de nosotros ha muerto. (Le meilleur d'entre nous est mort) ».

Pierre de L'estoile remarquera qu'Elisabeth fut fort aimée et regrettée des Français.

Jean Antoine de Baïf lui avait dédié son Antigone (1573):

O Reine, quand le ciel vous mena dans la France,
Comme un astre bénin répandant tout bonheur,
Paix vous accompagnait, et l'ancien honneur
Revint à la vertu par si bonne alliance.
Les Muses, qui gisaient sous l'obscure oubliance,
Se montrèrent au jour, en nouvelle vigueur [...].
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MessageSujet: Louise de Lorraine - Vaudémont   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 20:31

Louise de Lorraine-Vaudémont


biographies des reines de france Louise12

Portrait de Louise de Lorraine-Vaudémont (vers 1580).



Titre

Reine de France
15 février 1575 – 2 août 1589



Monarque

Henri III de France



Biographie



Dynastie Maison de Lorraine-Mercoeur


Nom de naissance Louise de Lorraine-Vaudémont
Date de naissance 30 avril 1553
Lieu de naissance Nomeny
Date de décès 29 janvier 1601 (à 47 ans)
Lieu de décès Moulins


Père
Nicolas de Mercoeur




Mère

Marguerite d'Egmont




Conjoint

Henri III de France




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Reines de France




Louise de Lorraine-Vaudémont (née le 30 avril 1553 au château de Nomeny - morte à Moulins le 29 janvier 1601), est issue de la branche de Vaudémont, branche cadette de la maison de Lorraine et est cousine des Guise et du duc Charles III de Lorraine.

Elle fut reine de France de 1575 à 1589, à la suite de son mariage avec Henri III de France.


Les jeunes années


Cousine germaine du duc Charles III de Lorraine, elle est le premier enfant de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et duc de Mercoeur, ancien régent des duchés et de Marguerite d'Egmont, issue d'une grande famille des Pays-Bas.

Elle est l'aînée des quatorze enfants que son père eut de trois lits successifs.

Elle n'avait qu'un an lorsque mourut sa mère, Marguerite d'Egmont.

La seconde épouse de son père, Jeanne de Savoie-Nemours, fut pour elle une belle-mère pleine d'attention, qui lui fit donner une solide instruction classique et l'introduisit à la cour de Nancy à l'âge de dix ans.

La troisième épouse de son père, Catherine de Lorraine-Aumale, de seulement trois ans plus âgée qu'elle, fut, en revanche, d'une méchanceté avérée envers elle et ses demis frères et sœurs issus du second lit de son père.

À vingt ans, grande, blonde au teint blanc, aux yeux brun clair très doux, voilés par une légère myopie, la silhouette fine et racée, Louise de Lorraine-Vaudémont était belle, d'une beauté délicate et émouvante.




La demande en mariage d'Henri III



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Louise de Lorraine (1575)


À l'automne 1573, elle fut remarquée à la cour de Charles III de Lorraine et de son épouse Claude de France par le frère de cette dernière, le nouveau roi de Pologne Henri de Valois (le futur roi de France Henri III) de passage à Nancy, en route pour Cracovie, la capitale de son nouveau royaume.

Il était alors tout à sa passion pour Marie de Clèves, épouse d'Henri de Bourbon prince de Condé.

Mais, après la mort de la princesse de Condé, peu de temps après son retour de Pologne, devant se marier pour assurer sa descendance et voulant couper court aux entreprises matrimoniales de sa mère Catherine de Médicis, qui souhaitait le marier à une princesse étrangère, il se souvint de la douce et modeste jeune fille rencontrée « en passant par la Lorraine » et qui ressemblait physiquement à la chère disparue.

En janvier 1575, il envoya en Lorraine deux hommes de confiance, Philippe Hurault de Cheverny, son futur chancelier et Michel Du Guast, marquis de Montgauger, porter sa demande en mariage.

Louise, qui s'était rendue à un pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port, était absente lorsque les émissaires du roi se présentèrent devant son père.

Celui-ci n'attendit pas de l'avoir consultée pour donner son consentement.

Lorsqu'à son retour, on fit part à Louise de la volonté du roi de l'épouser, elle crut d'abord que l'on se moquait d'elle.

Ce mariage surprit également l'entourage du roi, étonna la cour et le pays tout entier car le parti était modeste pour un roi de France.

Henri III, hésitant à l'idée d'aliéner sa liberté, redoutait une femme dominatrice.

Il choisit donc Louise, dont il était sûr qu'elle serait une épouse tendre et réservée.

Ce choix déçut Catherine de Médicis et l'inquiéta.

La reine redoutait qu'une princesse lorraine n'appuyât ouvertement le parti lorrain de ses cousins Guise et leurs relations furent difficiles au début.

Mais la reine-mère finit par apprécier la douceur et l'humilité de sa belle-fille.



La reine de France



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Louise de Lorraine-Vaudémont, vers 1575-1580



Le roi tenait pour donner plus de solennité à son mariage à le jumeler avec son sacre prévu pour le 13 février.

Il décida que les noces auraient lieu deux jours plus tard.

Ainsi, le 15 février 1575, le mariage de Louise de Lorraine-Vaudémont avec le roi de France Henri III fut célébré dans la cathédrale de Reims.

À la fin du mois, ils entrèrent ensemble dans la capitale qu'Henri avait quitté un an et demi plus tôt pour s'en aller occuper le trône de Pologne.

Louise était désormais reine de France.

Louise, jeune femme douce et vertueuse, voua d'emblée à son mari un profond amour qui ne se démentirait jamais, malgré les difficultés, les épreuves, les infidélités et la mort.

Louise de Lorraine fut une personne pieuse et très simple.

Elle souffrit terriblement des conflits qui opposèrent sa famille - la maison de Guise, la maison de Lorraine et en particulier son frère Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur - à son mari durant les guerres de religion.

Son amour pour son mari résista aux rumeurs de dissolution du mariage, comme en mai 1584.

Henri lui aussi fut très attaché et ne négligea jamais sa femme, quoiqu'il fût souvent infidèle, ce dont la reine souffrit.

Le roi aimait les femmes depuis sa jeunesse, mais il n'eut jamais de maîtresse en titre et s'efforça de cacher à sa femme ses écarts.

Dans les épreuves de la fin du règne, les époux se rapprochèrent.

La véritable souffrance de la reine lui venait de sa stérilité.

Elle fit de nombreuses fausses couches - il semble que Louise de Lorraine ait été enceinte au début de son mariage, mais la fausse couche qu'elle fit en mai 1575 fut lourde de conséquence - et malgré de nombreux pèlerinages, n'eut jamais d'enfants.

Elle n'eut plus, par la suite, que de faux espoirs.

Pourtant, le couple royal ne renonça que très tardivement à l'idée d'avoir des enfants.

De 1579 à 1586, ils multiplièrent les pèlerinages, en particulier à Chartres, et les cures thermales dans l'espoir d'avoir un héritier.

Bien que l'on pût lui reprocher son infidélité, son mari aima son épouse sincèrement, ce qui fut réciproque.

Louise était toujours auprès du roi.

Elle fut plus étroitement associée à la vie de son époux qu'aucune autre reine.

Elle paraissait à ses côtés dans nombre de cérémonies, fêtes et festins officiels.

Sans se mêler directement de politique, elle participa parfois au Conseil du roi, comme ce fut le cas le 2 décembre 1576.

Elle était présente dans sa chambre lorsqu'il recevait des ambassadeurs, elle figura en bonne place à la séance d'ouverture des États généraux et participa avec lui le 31 mai 1578 à la pose de la première pierre du futur Pont Neuf.



La veuve digne




Après l'assassinat de son époux par le moine Jacques Clément, le 1er août 1589, Louise était désespérée et prit un deuil qu'elle ne quitterait pas, le deuil en blanc des reines - elle se voile de blanc - d'où son surnom de « Reine Blanche ».

Dès 1589, elle est titrée duchesse de Berry.

Elle s'employa dès lors à réhabiliter la mémoire de son mari, excommunié par le pape après l'assassinat du cardinal de Guise.

Dès le 6 septembre 1589, un mois à peine après la mort du roi, elle demanda justice à Henri IV.

Le 1er octobre 1589, elle entreprit des démarches à Rome afin de réhabiliter Henri III.

Le 20 janvier 1594, au cours d'une cérémonie à Mantes, la reine douairière vint solennellement demander justice au roi Henri IV.

Elle habita pendant 11 ans le château de Chenonceau, qu'elle avait reçu en héritage de sa belle-mère Catherine de Médicis.

Elle installa sa chambre au deuxième étage, dont elle fit peindre les murs de noir.

Le décor était plutôt funèbre avec les attributs ordinairement réservés au deuil : croix, pelles et pioches de l'inhumation, cornes d'abondance déversant des larmes.

Ce décor noir et argent était reproduit sur les tentures du lit et des fenêtres.

Mais ce château étant couvert de créances et n'ayant pas elle-même une énorme pension, elle le légua à sa nièce, la fille unique de son frère, la duchesse de Vendôme (femme de César de Vendôme, fils illégitime d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrée).

Elle mourut au château de Moulins, le 29 janvier 1601 et tous ses biens furent distribués ou servirent à payer ses dettes.

En septembre 1603, une bulle pontificale ordonne la construction d'un couvent de Capucines à Paris afin d'y inhumer Louise de Lorraine, ce qui sera fait le 20 mars 1608.

Ses restes se trouvent aujourd'hui dans la crypte de la basilique de Saint-Denis.
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MessageSujet: Marguerite de Valois   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 20:55

Marguerite de France (1553-1615)


Marguerite de Valois et La Reine Margot (homonymie).




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Portrait de Marguerite de France (vers 1573).





Titre



Reine de Navarre
18 août 1572 – 17 décembre 1599
(27 ans, 3 mois et 29 jours)



Monarque

Henri III de Navarre




Monarque


Henri IV de Navarre



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Reine de France


2 août 1589 – 17 décembre 1599
(10 ans, 4 mois et 15 jours)



Biographie



Dynastie Maison de Valois-Angoulême


Nom de naissance Marguerite de Valois
Date de naissance 14 mai 1553

Lieu de naissance Château de Saint-Germain-en-Laye

Date de décès 27 mars 1615 (à 61 ans)

Lieu de décès Paris (Hotel de la reine Marguerite)



Père

Henri II de France



Mère


Catherine de Médicis



Conjoint

Henri IV de France







Marguerite de France ou Marguerite de Valois, est une princesse française de la branche dite de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne, née le 14 mai 1553 et morte le 27 mars 1615.


Par son mariage avec le roi Henri III de Navarre (futur roi de France Henri IV), elle devint reine de Navarre et reine de France lors de l'accession au trône de son mari dont elle fut démariée en 1599.

Elle était la fille du roi Henri II et la sœur des rois François II, Charles IX et Henri III.


Son mariage qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy et la reprise des troubles religieux qui s'ensuivirent.


Dans le conflit qui opposa le roi Henri III aux Malcontents, elle prit parti pour François d'Alençon son frère cadet.

Sa participation aux complots de la cour lui valut l'aversion profonde du roi qui l'assigna longtemps à résidence à la cour.

En tant qu'épouse du roi de Navarre, elle joua également un rôle pacificateur dans les relations orageuses entre son mari et la monarchie.

Ballotée entre les deux cours, elle s'efforça de mener une vie conjugale heureuse mais la stérilité de son couple et les tensions politiques propres aux guerres de religion eurent raison de son mariage.

Malmenée par un frère ombrageux, rejetée par un mari léger et opportuniste, elle choisit en 1585 la voie de l'opposition.

Elle prit le parti de la Ligue et fut contrainte de vivre en Auvergne dans un exil qui dura vingt ans.


Femme de lettres reconnue, esprit éclairé, mécène extrêmement généreuse, elle joua un rôle considérable dans la vie culturelle de la cour, en particulier après son retour d'exil en 1605.

Elle fut un vecteur de la pensée néoplatonicienne qui prône notamment la suprématie de l'amour platonique sur l'amour physique.


Au XIXe siècle, sa vie a donné naissance au mythe de la Reine Margot, d'après le surnom que lui a donné Alexandre Dumas dans son roman.



La jeunesse d'une princesse




Née au château de Saint-Germain-en-Laye, elle est le septième enfant de Henri II et de Catherine de Médicis.

Trois de ses frères sont devenus rois de France : François II, Charles IX et Henri III.

L'une de ses sœurs, Élisabeth de France, fut la troisième épouse du roi Philippe II d'Espagne; l'autre, Claude de France, fut la femme du duc Charles III de Lorraine.


Elle a peu l'occasion de connaître son père, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559.

Avec sa mère, elle entretient des rapports distants, éprouvant pour elle un mélange d’admiration et de crainte.

Elle est principalement élevée avec ses frères Alexandre, duc d'Anjou (le futur Henri III) et le dernier-né Hercule (ensuite renommé François), duc d'Alençon puisque ses sœurs partent également en 1559 se marier à l’étranger.

Lorsque Charles IX monte sur le trône à la mort de François II en 1560, elle vit à la cour de France au côté de ses deux frères aînés, ainsi que du jeune Henri de Navarre.

Elle est présente aux États généraux de 1560 au côté de Renée de France, duchesse de Ferrare, fille du roi Louis XII.

Elle accompagne également le roi durant son grand tour de France de 1564 à 1566.



biographies des reines de france 458px-12

Marguerite (vers 1560).




Elle entretient d'abord d'excellents rapports avec ses frères (à tel point que des rumeurs feront par la suite état de relations incestueuses avec Henri et François — voire Charles.

C'est ainsi que lorsqu' Henri part en 1568 prendre le commandement des armées royales, il confie à sa sœur âgée de 15 ans la défense de ses intérêts auprès de leur mère.

Ravie de cette mission, elle s’en acquitte consciencieusement mais, à son retour, il ne lui en témoigne aucune gratitude.

C'est du moins ce qu'elle raconte dans ses mémoires.


Entre-temps, une idylle est née entre la princesse et Henri de Lorraine, duc de Guise, l'ambitieux chef de file des catholiques intransigeants.

Les Guise étant partisans d’une monarchie placée sous la tutelle des Grands et préconisant des mesures radicales contre les protestants (soit l’opposé de ce que souhaitent les Valois), une union est absolument inenvisageable.

La réaction de la famille royale est donc très violente, d’autant que des négociations matrimoniales sont en cours.

Cet épisode est peut-être à l'origine de la « haine fraternelle durable » qui s’établit entre Marguerite et son frère Henri, ainsi que du refroidissement, non moins durable, des relations avec sa mère.


Le duc de Guise est le premier d’une longue série d'amants prêtés à Marguerite.

La princesse a reçu une éducation soignée et possède toutes les qualités pour briller à la cour, à commencer par son éclatante beauté (« S’il y en eust jamais une au monde parfaicte en beauté, c’est la royne de Navarre », écrira Brantôme).

Toutefois, il est difficile de faire la part de vérité et de la rumeur parmi les liaisons qu’on lui prête.

Comme pour les autres membres de sa famille (notamment sa mère et son frère Henri), les ragots circulant sur son compte pendant cette période troublée ont été particulièrement nombreux.

Parmi ces prétendues aventures, certaines, telles les relations incestueuses avec ses frères, sont sans fondement, d'autres simplement platoniques.



La beauté de Marguerite vue par Brantôme


« Pour parler donc de la beauté de ceste rare princesse, je croy que toutes celles qui sont, qui seront, et jamais ont esté, près de la sienne sont laides, et ne sont point beautez ; car la clarté de la sienne brusle tellement les esles de toutes celles du monde, qu'elles n'osent ni ne peuvent voler, ny comparestre à l'entour de la sienne.

Que s'il se treuve quelque mescréant qui, par une foi escarse, ne veuille donner creance aux miracles de Dieu et de nature, qu'il la contemple seulement : son beau visage, si bien formé, en faict la foy ; et diroit on que la mere nature, ouvriere très parfaicte, mist tous ses plus rares sens et subtilz espritz pour la façonner.

Car, soit qu'elle veuille monstrer sa douceur ou sa gravité, il sert d'embrazer tout un monde, tant ses traicts sont beaux, ses lineaments tant bien tirez, et ses yeux si transparans et agreables, qu'il ne s'y peut rien trouver à dire : et, qui plus est, ce beau visage est fondé sur un corps de la plus belle, superbe et riche taille qui se puisse veoir, accompaignée d'un port et d'une si grave majestée, qu'on la prendra tousjours pour une deesse du ciel, plus que pour une princesse de la terre ; encore croist on que, par l'advis de plusieurs, jamais deesse ne fut veue plus belle : si bien que, pour publier ses beautez, ses merites et vertus, il faudroit que Dieu allongeast le monde et haussast le ciel plus qu'il n'est, d'autant que l'espace du monde et de l'air n'est assez capable pour le vol de sa perfection et renommée.

Davantage, si la grandeur du ciel estoit plus petite le moins du monde, ne faut point doubter qu'elle l'egaleroit. »


« Bref, je n'aurois jamais faict si je voulois descrire ses parures et ses formes de s'habiller auxquelles elle se monstroit plus belle ; car elle en changeoit de si diverses, que toutes luy estoient bien seantes, belles et propres, si que la nature et l'art faisoient à l'envy à qui la rendroit plus belle.

Ce n'est pas tout, car ses beaux accoustrements et belles parures n'osarent jamais entreprendre de couvrir sa belle gorge ny son beau sein, craignant de faire tort à la veue du monde qui se paissoit sur un si bel object ; car jamais n'en fust veue une si belle ny si blanche, si plaine ny si charnue, qu'elle monstroit si à plain et si descouverte, que la plupart des courtisans en mouroient, voire des dames, que j'ay veues, aucunes de ses plus prives, avec sa licence la baiser par un grand ravissement. »

Recueil des dames (I, V, « Sur la reine de France et de Navarre, Marguerite »)




Les noces vermeilles



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Henri et Marguerite, roi et reine de Navarre (vers 1572).Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.




À la fin des années 1560, Catherine de Médicis propose sa fille en mariage au fils de Philippe II d'Espagne, l'infant Charles, mais le mariage ne se fait pas.

De sérieuses négociations ont aussi lieu pour marier Marguerite au roi du Portugal Sébastien Ier, mais elles sont aussi abandonnées.


Resurgit donc l’idée, déjà évoquée par Henri II, d’une union avec le jeune chef du parti protestant, le jeune roi Henri de Navarre.

Héritier présomptif de la couronne de France après les fils de France — mais la perspective d'une accession au trône de France est alors très lointaine —, Henri est aussi l’héritier de vastes possessions dans le Sud-Ouest.

Cette union a surtout pour objectif la réconciliation entre catholiques et protestants à la suite de la troisième guerre de religion.


Des négociations s'engagent entre Catherine de Médicis et la mère d'Henri, la très huguenote reine de Navarre Jeanne d'Albret.

Les discussions sont longues et difficiles.

Jeanne d’Albret se méfie de la reine mère, et exige au préalable la conversion de Marguerite au protestantisme.

Mais elle doit céder face à l’entêtement de la princesse à conserver sa religion et finit, sous la pression du parti protestant, par donner son consentement, non sans avoir obtenu pour sa future belle-fille une dot considérable.

Elle meurt peu après, Henri devenant roi de Navarre.

Quant à Marguerite, c'est non sans réticences qu'elle consent à épouser le souverain hérétique d’un résidu de royaume.


Sans attendre la dispense pontificale requise en raison de la différence de religion et du cousinage des futurs époux — tous deux sont les arrière-petits-enfants de Charles d’Angoulême —, l’ « union exécrable » — selon les termes du général des jésuites — est célébrée le 18 août 1572.

Le déroulement des noces a été réglé de façon à satisfaire les protestants, venus nombreux assister au mariage de leur chef : la bénédiction nuptiale a lieu devant le parvis de Notre-Dame de Paris, leur évitant ainsi d’assister à la messe ; et elle est donnée par le cardinal de Bourbon en qualité d’oncle d’Henri et non de prêtre.

Les noces sont suivies de trois jours de fêtes somptueuses.


L’entente entre catholiques et réformés dure peu.

Quelques jours seulement après les noces a lieu l’attentat manqué contre l’amiral de Coligny, l’un des chefs du parti huguenot qui s'efforce d'entraîner la France dans une guerre contre l'Espagne.

Le surlendemain, 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, les protestants sont massacrés jusqu'à l'intérieur du Louvre — un gentilhomme gravement blessé trouve même refuge dans la chambre de Marguerite.

La proximité du massacre a valu au mariage le surnom de « noces vermeilles ».

Il n’est alors plus question de conciliation et la dissolution du mariage pourrait être prononcée, mais Marguerite choisit de faire preuve de loyauté envers son mari et refuse l'offre que sa mère lui aurait faite de la démarier.


La Saint-Barthélemy vue par Marguerite


« Pour moy, l'on ne me disa rien de tout cecy [les préparatifs du massacre].

Je voyois tout le monde en action ; les huguenots desesperez de cette blessure [référence à l'attentat manqué contre l'amiral de Coligny] ; messieurs de Guise craignans qu'on n'en voulust faire justice, et se suchetans tous à l'oreille.

Les huguenots me tenoient suspecte parce que j'estois catholique, et les catholiques parce que j'avois espousé le roy de Navarre, qui estoit huguenot.

De sorte que personne ne m'en disoit rien, jusques au soir qu'estant au coucher de la Royne ma mere, assise sur un coffre auprès de ma sœur de Lorraine, que je voyois fort triste, la Roine ma mere parlant à quelques-uns m'apperceust, et me dist que je m'en allasse coucher.

Comme je lui faisois la reverence, ma sœur me prend par le bras et m'arreste, et se prenant fort à pleurer me dit :

« Mon Dieu, ma sœur, n'y allez pas. »

Ce qui m'effraya extremement.

La Roine ma mere s'en apperceut, et appellant ma sœur se courrouça fort à elle et luy deffendit de me rien dire.

Ma sœur luy dit qu'il n'y avoit point d'apparence de m'envoyer sacrifier comme cela, et que sans doute s'ils descouvroient quelque chose, ils se vengeroient sur moy.

La Roine ma mere respond, que s'il plaisoit à Dieu, je n'aurois point de mal ; mais quoy que ce fut, il falloit que j'allasse, de peur de leur faire soupçonner quelque chose qui empeschast l'effet.

Je voyois bien qu'ils se contestoient et n'entendois pas leurs parolles.

Elle me commanda encore rudement que je m'en allasse coucher.

Ma sœur fondant en larmes me dist bon-soir, sans m'oser dire autre chose ; et moy je m'en allay toute transsie et esperdue, sans me pouvoir imaginer ce que j'avois à craindre.

Soudain que je fus en mon cabinet, je me meits à prier Dieu qu'il luy plust me prendre en sa protection, et qu'il me gardast, sans sçavoir de quoy ny de qui.

Sur cela le Roy mon mary qui s'estoit mis au lit me manda que je m'en allasse coucher ; ce que je feis, et trouvay mon lit entourné de trente ou quarante huguenots que je ne cognoissois point encore, car il y avoit fort peu de temps que j'estois mariée.

Toute la nuict ils ne firent que parler de l'accident qui estoit advenu à monsieur l'admiral, se resolvants, des qu'il seroit jour, de demander justice au Roy de monsieur de Guise, et que si on ne la leur faisoit, il se la feroient eux-mesmes.

Moy j'avois toujours dans le cœur les larmes de ma sœur, et ne pouvois dormir pour l'apprehension en laquelle elle m'avoit mise sans sçavoir de quoy.

La nuict se passa de cette façon sans fermer l'œil.

Au point du jour, le Roy mon mari dit qu'il vouloit aller jouer à la paume attendant que le roy Charles fust esveillé, se resolvant soudain de luy demander justice.

Il sort de ma chambre, et tous ses gentils-hommes aussy.

Moy voyant qu'il estoit jour, estimant que le danger que ma sœur m'avoit dit fust passé, vaincue du sommeil, je dis à ma nourrice qu'elle fermast la porte pour pouvoir dormir à mon aise.

Une heure aprez, comme j'estois le plus endormie, voicy un homme frappant des pieds et des mains à la port et criant : « Navarre ! Navarre ! »

Ma nourrice pensant que ce fust le Roy mon mary, court vistement à la porte.

Ce fust un gentil-homme nommé monsieur de Leran, qui avoit un coup d'espée dans le coude et un coup de hallebarde dans le bras, et estoit encores poursuivy de quatre archers, qui entrerent tous aprez luy en ma chambre.

Luy se voulant garantir se jetta dessus mon lit.

Moy sentant ces hommes qui me tenoient, je me jette à la ruelle, et luy aprez moy, me tenant toujours à travers du corps.

Je ne cognoissois point cet homme, et sçavait s'il venoit là pour m'offenser, ou si les archers en vouloient à luy ou à moy.

Nous crions tous deux, et estions aussi effrayez l'un que l'autre.

En fin Dieu voulust que monsieur de Nançay, capitaine des gardes, y vinst, qui me trouvant en cet estat-là, encore qu'il y eust de la compassion, ne pust tenir de rire ; et se courrouça fort aux archers de cette indiscretion, les fit sortir, et me donna la vie de ce pauvre homme qui me tenoit, lequel je feis coucher et penser dans mon cabinet jusques à tant qu'il fust du tout guery.

Et, changeant de chemise, parce qu'il m'avoit toute couverte de sang, monsieur de Nançay me conta ce qui se passoit, et m'asseura que le Roy mon mari estoit dans la chambre du Roy, et qu'il n'auroit nul mal.

Et me faisant jeter un manteau de nuict sur moy, il m'emmena dans la chambre de ma sœur madame de Lorraine, où j'arrivay plus morte que vive, et entrant dans l'antichambre, de laquelle les portes estoient toutes ouvertes, un gentil-homme nommée Bourse, se sauvant des archers qui le poursuivoient, fust percé d'un coup de hallebarde à trois pas de moy.

Je tombai de l'autre costé presque esvanouie entre les bras de monsieur de Nançay, et pensois que ce coup nous eust percez tous deux.

Et estant quelque peu remise, j'entray en la petite chambre où couchoit ma sœur. »


Mémoires de Marguerite de Valois

Réagissant aux écrits de Brantôme, Marguerite écrit des Mémoires.

L'épisode où un gentilhomme protestant vient trouver refuge dans la chambre de Marguerite a été repris par Alexandre Dumas dans son roman La Reine Margot.

Mais le protagoniste en est La Molle et non Leran.



Le complot des Malcontents et le début des intrigues




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Marguerite et François d'Alençon à droite (tapisserie)



En 1573, la santé du roi Charles IX commence à sérieusement décliner, mais l'héritier naturel, son frère Henri, favorable à une politique de fermeté contre les protestants a été élu roi de Pologne.

De grands seigneurs catholiques modérés soutiennent alors le projet de faire monter sur le trône de France, en cas de vacance, le frère cadet, François d’Alençon, réputé favorable à un compromis confessionnel dans les affaires religieuses.


En 1574, alors que Charles IX se meurt, ceux qu'on surnomme désormais les Malcontents, alliés aux protestants, mettent en œuvre plusieurs complots pour s’emparer du pouvoir.

Par inclination pour ses deux frères aînés Charles et Henri, Marguerite dénonce dans un premier temps cette fronde à laquelle son mari est partie prenante, mais elle finit par changer d'alliance dans l'espoir peut-être d'améliorer la situation inconfortable où l'avait mise la Saint-Barthélemy.

Depuis le massacre, elle était tenue en suspicion à la fois par son mari et la couronne.

L'avènement de François au trône aurait pu lui permettre de retrouver la confiance des deux camps.


Mais la conspiration est déjouée, et l'un des chefs du complot arrêtés et décapités est Joseph Boniface de la Môle, prétendu amant de Marguerite — et héros du roman La Reine Margot d'Alexandre Dumas — l'autre est Annibal de Coconas.

Après l’échec de la conjuration, François d'Alençon et Henri de Navarre sont retenus prisonniers au château de Vincennes.

Marguerite de France rédige une plaidoirie, le Mémoire justificatif pour Henri de Bourbon pour qu’il se défende devant le roi.

À l'avènement d'Henri III de France, ils sont laissés en liberté sous surveillance à la cour, mais ce dernier ne pardonne pas à sa sœur de l'avoir trahi.


Les rapports du couple de Navarre se détériorent, Marguerite n'arrive toujours pas à être enceinte, bien que, s'il n'a jamais été question d'amour avec son époux, ce dernier continue à assurer assidument son devoir conjugal.

Mais ce dernier a de nombreuses maîtresses et trompe ouvertement Marguerite avec la belle Charlotte de Sauve.

Dame d'honneur de Catherine de Médicis, elle provoque également une brouille entre Alençon et Navarre, tous deux ses amants, que Marguerite s’employait à allier.

Cet épisode relativise l’image d’un couple multipliant certes les infidélités mais à l’alliance politique solide.

En réalité, Henri ne se rapproche de sa femme que lorsque cela sert ses intérêts mais n’hésite pas à la délaisser sinon.

De son côté, Marguerite profite de l'absence de jalousie de son époux pour prendre peut-être un amant en la personne du fameux Bussy d'Amboise.


Alençon et Navarre parviennent finalement à s'enfuir, l'un en septembre 1575 et l'autre en 1576.

Henri n’avertit même pas sa femme de son départ.

Marguerite se retrouve recluse au Louvre, des gardes aux portes de sa chambre, car Henri III la tient pour complice.

Mais Alençon, qui s’est allié aux huguenots, a pris les armes et refuse de négocier tant que sa sœur sera captive.

Elle est donc libérée et assiste avec sa mère aux pourparlers de paix.

Ils aboutissent à un texte extrêmement avantageux pour les protestants et pour Alençon : l’édit de Beaulieu.


Henri de Navarre, qui s'est à nouveau converti à la réforme, cherche à obtenir que Marguerite le rejoigne dans son royaume de Navarre.

Durant ce conflit, ils se sont réconciliés au point qu'elle lui rapportait fidèlement ce qu’elle apprenait à la cour.

Mais pendant un temps, Catherine de Médicis et Henri III refusent de la laisser partir, Marguerite étant susceptible de devenir un otage aux mains des huguenots ou de renforcer l’alliance entre Navarre et Alençon.

Catherine est alors persuadée qu'Henri de Navarre est récupérable pour le parti catholique et utilise sa fille comme un appât pour l'attirer à Paris.



L'aventureuse expédition aux Pays-Bas



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François d'Alençon (miniature de Nicholas Hilliard)



En 1577, alors que la guerre civile reprend, Marguerite fait valoir qu’elle est partagée entre la loyauté due à son mari et à son frère aîné (même si, s’agissant de ce dernier, elle est toute relative) et réclame l’autorisation de partir en mission dans le sud des Pays-Bas (Nord de la France et Belgique actuels) pour le compte de son frère cadet.

Les Flamands, qui se sont soulevés en 1576 contre la domination espagnole, semblent disposés à offrir un trône à un prince français tolérant et susceptible de leur apporter l’appui diplomatique et militaire nécessaire à la conquête de leur indépendance.

Henri III accepte finalement l’expédition de sa sœur, y voyant l’occasion de se débarrasser de ce frère gênant.


Prenant prétexte d’une cure aux eaux de Spa, Marguerite part donc à l’été, en grand équipage.

Elle consacre deux mois à sa mission.

À chacune des étapes de son voyage, elle s’entretient, à l’occasion de rencontres fastueuses, avec des gentilshommes hostiles à l’Espagne et, leur vantant les mérites de son frère, tente de les persuader de l’intérêt qu’ils auraient à se rallier à lui.

Elle fait aussi la connaissance du gouverneur des Pays-Bas, Don Juan d'Autriche, le vainqueur de Lépante, avec qui elle a un entretien cordial.

Mais pour Marguerite, que les réceptions intéressent davantage que les réalités politiques locales, le retour en France est mouvementé, à travers un pays en pleine insurrection, alors que, de surcroît, elle craint que les troupes espagnoles ne tentent de s'emparer d'elle.


Finalement, si elle noua quelques contacts utiles, Alençon ne put ni ne sut en tirer parti.




Nérac : littérature et amour




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La reine Marguerite en 1577



Après avoir rendu compte de sa mission à son frère cadet, Marguerite revient à la cour, où l’atmosphère est toujours aussi tendue.

Les combats se multiplient entre mignons d’Henri III et partisans d’Alençon, au premier rang desquels Bussy d'Amboise, amant de Marguerite, « né, écrit-elle, pour estre la terreur de ses ennemis, la gloire de son maistre et l’esperance de ses amis. »

La situation est telle qu’en 1578 Alençon demande à s’absenter.

Mais Henri III y voit la preuve de sa participation à un complot : il le fait arrêter en pleine nuit et le consigne dans sa chambre, où Marguerite le rejoint.

Quant à Bussy, il est conduit à la Bastille.

Quelques jours plus tard, François s’enfuit de nouveau, grâce à une corde jetée par la fenêtre de sa sœur.


Peu après, Marguerite, qui a nié toute participation à cette évasion, obtient enfin l’autorisation de rejoindre son mari.

Henri III et Catherine de Médicis ôtent ainsi à Henri de Navarre un motif de mécontentement.

Catherine voit aussi les années passer et n'a toujours pas d'héritier; elle espère de nouvelles noces et invite son gendre à faire « acte de bon mari ».

Peut-être espèrent-ils aussi que Marguerite pourra jouer un rôle conciliateur et ramener l’ordre dans les provinces troublées du Sud-Ouest.


Pour son retour en grande pompe, Marguerite est accompagnée de sa mère et de son chancelier, un humaniste, magistrat et poète de renom, Guy Du Faur de Pibrac.

Ce voyage est l’occasion d’entrées fastueuses dans les villes traversées, façon de resserrer des liens distendus avec la famille régnante.

Au terme de leur voyage, elles retrouvent enfin Navarre (qui a mis peu d'empressement à venir à leur rencontre).

Catherine et son gendre s’accordent sur les modalités d’exécution du dernier édit de pacification — c’est l’objet de la conférence de Nérac en 1579 — puis la reine mère regagne Paris.



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Le château de Nérac



Après son départ, les époux séjournent brièvement à Pau où Marguerite souffre de l’interdiction du culte catholique.

Ils s’installent ensuite à Nérac, capitale de l’Albret (qui fait partie du royaume de France et où ne s'applique donc pas la réglementation religieuse intolérante en vigueur au Béarn).

Elle va s'employer à créer une cour raffinée.

« La reine de Navarre eut bientôt dérouillé les esprit et verrouillé les armes » écrit Agrippa d’Aubigné.

Il se forme en effet autour de Marguerite une véritable académie littéraire.

Outre Agrippa, compagnon d’arme de Navarre, et Pibrac, le poète Salluste du Bartas ou encore Montaigne fréquentent la cour.

Marguerite eut d'ailleurs de nombreux échanges avec l’auteur des Essais.


La cour de Nérac devient surtout célèbre pour les aventures amoureuses qui s’y multiplient, au point d’avoir inspiré Shakespeare pour sa pièce Peines d'amour perdues.

« L’aise y amena les vices, comme la chaleur les serpents » dénonce Agrippa.

« La cour y fut un temps douce et plaisante ; car on n’y parlait que d’amour, et des plaisirs et passe-temps qui en dépendent » se félicite en revanche Sully.

On prête à Marguerite une liaison avec l’un des plus illustres compagnons de son mari, le vicomte de Turenne.

Henri de Navarre, s'emploie de son côté à conquérir l'ensemble des filles d'honneur qui ont accompagné son épouse.


Mais en 1580 éclate la « guerre des Amoureux », ainsi nommée parce qu’on a prétendu à tort qu’elle avait été déclenchée par Marguerite par rancœur envers son frère aîné.

Elle y aurait poussé le vicomte de Turenne et aurait incité ses dames d’honneur, également liées à des capitaines huguenots, à l’imiter.

Il est vrai que pendant le conflit, Marguerite prend plutôt le parti de son mari.

Mais, en réalité, le conflit fut provoqué par la mauvaise application du dernier édit de pacification et par un conflit entre Navarre et le lieutenant général du roi en Guyenne — province dont Henri est gouverneur.

Il dure peu, en partie grâce à Marguerite qui suggère de faire appel à Alençon pour mener les négociations.

Elles sont rapides et aboutissent à la paix de Fleix.


C’est alors que Marguerite s’éprend du grand écuyer de son frère, Jacques de Harlay, seigneur de Champvallon.

Les lettres qu’elle lui a adressées illustrent sa conception de l’amour, empreinte de néoplatonisme.

Il s’agit, en privilégiant l’union des esprits sur celle des corps — ce qui ne signifie pas pour autant que Marguerite n’apprécie pas l’amour physique — d’aboutir à la fusion des âmes.

Cette conception est illustrée par un dialogue intitulé La Ruelle mal assortie (dont l'attribution à Marguerite a toutefois été discutée).



Entre deux cours



Après le départ d’Alençon, la situation de Marguerite se détériore.

Responsable de cette situation, l’une de ses filles d’honneur, la jeune Françoise de Montmorency-Fosseux, dite Fosseuse, dont son mari s’est épris alors qu'elle n'a que quatorze ans, et qui est tombée enceinte.

Elle ne cesse de monter Henri contre sa femme, espérant peut-être se faire épouser.

Le roi de Navarre exige même de son épouse qu’il couvre sa grossesse.

Mais « Dieu voulut qu’elle ne feit qu’une fille, qui encores estoit morte » (Mémoires).



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Henri III par François Quesnel



Finalement en 1582, Marguerite revient à Paris.

Elle n'a atteint aucun des deux objectifs qui auraient affermi sa situation, cependant les vraies raisons de son départ sont obscures.

Sans doute veut-elle échapper à une atmosphère devenue hostile, peut-être aussi se rapprocher de son amant Champvallon, ou soutenir son frère cadet.

De plus, Henri III et Catherine la pressent de rentrer, espérant ainsi attirer Navarre à la cour.


Mais elle est accueillie froidement, le roi la tenant pour responsable du dernier conflit.

Et la situation se dégrade encore.

Alors qu’Henri III alterne vie dissolue et crises de mysticisme, Marguerite encourage les moqueries contre ses mœurs et mène une vie scandaleuse — elle serait tombée enceinte de Champvallon.

De plus, elle encourage Alençon à poursuivre son expédition aux Pays-Bas que le roi souhaite interrompre, craignant une guerre avec l’Espagne.


Finalement, en 1583, le roi chasse sa sœur de la cour, mesure sans précédent qui fait grand bruit en Europe, d’autant plus que le départ de Marguerite s’accompagne d’humiliations : Henri III, croisant le cortège de sa sœur, l’ignore ; puis, il fait fouiller sa litière — en quête de preuves, notamment à propos d’un éventuel avortement — puis, n'ayant rien trouvé, il fait arrêter certains de ses serviteurs qu’il interroge lui-même.


De plus, averti des rumeurs, Navarre refuse de recevoir sa femme.

Il réclame à un Henri III embarrassé des explications, puis des compensations.

Marguerite reste pendant huit mois dans l’incertitude, entre la cour de France et celle de Navarre, attendant que les négociations aboutissent.

Les bellicistes protestants trouvent là le casus belli qu’ils attendaient et Navarre en profite pour s'emparer de Mont-de-Marsan, qu’Henri III accepte de lui céder pour clore l’incident.


Huit mois après son départ, Marguerite peut enfin retrouver son mari, qui ne s’est pas pressé pour la rejoindre et lui témoigne peu d’intérêt, passionné qu’il est par sa maîtresse du moment, Corisande.

Aux malheurs de Marguerite s’ajoute encore la nouvelle de la mort de François d’Alençon, en juin 1584, ce qui lui fait perdre son plus sûr allié.



D'Agen à Usson : la révolte et l'emprisonnement



En 1585, alors que la guerre reprend, Marguerite, rejetée par sa famille comme par son mari, rallie la Ligue, qui rassemble aussi bien les catholiques intransigeants que toutes les personnes hostiles à la politique d'Henri III.

Elle prend possession d’Agen, ville faisant partie de sa dot et dont elle est la comtesse, et en fait renforcer les fortifications.

Recrutant des troupes, elle les lance à l’assaut des cités alentour.

Mais, las des exigences de Marguerite, les Agenais se révoltent et s’entendent avec le lieutenant du roi.

À l'arrivée des troupes royales, Marguerite doit fuir précipitamment.


Marguerite s’installe alors au château de Carlat, dont elle est propriétaire.

Elle y tombe malade.

Le gouverneur de la forteresse entre en conflit avec son amant, Aubiac, qu'elle a nommé capitaine de ses gardes et qui sera par la suite tué par ordre du roi.

Elle repart au bout d'un an.

On ne connaît pas les raisons exactes mais l'approche des troupes royales semble être la plus probable.


Elle veut trouver refuge un peu plus au nord de l'Auvergne, au château d’Ibois, qui lui a été proposé par sa mère.

Mais elle s’y retrouve assiégée par les troupes royales qui s’emparent de la forteresse.

Elle doit alors attendre près d’un mois que l’on statue sur son sort.

Son amant Aubiac est pendu.




Marguerite assiégée au château d'Ibois

« Monsieur de Sarlan [maître d'hôtel de Catherine de Médicis], puisque la cruauté de mes malheurs et de ceux à qui je ne rendis jamais que services est si grande que, non contents des indignités que depuis tant d'années ils me font pastir, ils veulent poursuivre ma vie jusques à la fin, je desire au moins, avant ma mort, avoir ce contentement que la Royne ma mere sache que j'ay eu assez de courage pour ne tomber vive entre les mains de mes ennemys, vous protestant que je n'en manquerai jamais.

Assurez l'en, et les premieres nouvelles qu'elle aura de moy sera ma mort.

Soubs son asseurement et commandement je m'estois sauvée chez elle, et au lieu de bon traictement que je m'y promettois, je n'y ay trouvé que honteuse ruine.

Patience ! elle m'a mise au monde, elle m'en veut oster.

Si sais-je bien que je suis entre les mains de Dieu ; rien ne m'adviendra contre sa vollonté ; j'ay ma fiance en luy et recevrai tout de sa main.


Vostre plus fidele et meilleur amye, Marguerite »

Lettre à Monsieur de Sarlan




Henri III décide finalement de l'assigner à résidence dans le château d'Usson, au cœur de l'Auvergne, lequel avait servi de prison sous Louis XI.

« Plus je vais en avant, plus je ressens et reconnais l’ignominie que cette misérable nous fait.

Le mieux que Dieu fera pour elle et pour nous, c’est de la prendre », écrit-il même.

Sa mère n’étant pas mieux disposée (d’autant qu’elle envisage de remarier Navarre à sa petite-fille préférée, Christine de Lorraine), il n’est pas étonnant que Marguerite craigne alors pour sa vie.


À partir de 1586, Marguerite est donc retenue prisonnière « parmy les déserts, rochers et montagnes d’Auvergne » (Brantôme).

Elle parvient néanmoins rapidement à adoucir sa détention en achetant son gardien.

Marguerite prend le commandement de la forteresse et de cette haute vallée de l'Allier, mais elle n’en souffre pas moins du manque de revenus et de l’isolement et doit mener une vie spartiate mais relativement libre à l'abri des agressions extérieures.


Pour s’occuper, elle entreprend la rédaction de ses Mémoires, qu’elle dédie à Pierre de Bourdeille dit Brantôme.

Elle lit beaucoup (notamment des ouvrages religieux) et reçoit la visite d’écrivains, à commencer par le fidèle Brantôme, mais aussi Honoré d'Urfé, qui s’inspira sans doute de Marguerite pour créer le personnage de Galathée dans L’Astrée.



La réconciliation



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La reine Marguerite en 1610



L'année 1589, débute avec la mort de la reine mère, Catherine de Médicis le 5 janvier, puis le 1er août, c'est l'assassinat de son frère le roi Henri III.

Son époux, Henri de Navarre devient roi de France sous le nom d'Henri IV.

Marguerite reprend contact avec lui pour tenter de redresser sa situation financière.

Bien qu'à son nom s'attache un lourd parfum d'intrigues et de scandales et que sa stérilité soit avérée, elle sait que le nouveau roi a besoin d'un fils légitime pour consolider son pouvoir.

Pour cela il a besoin de l’appui de son épouse car il souhaite se remarier et avoir enfin cette descendance légitime qu'il espère.


Les négociations commencent en 1593, après le retour de la paix et son retour au catholicisme.

Pour appuyer la non-validité du mariage auprès du pape, le roi et son épouse mettent en avant la stérilité de leur couple, sa consanguinité, et les vices de forme du mariage.

Pendant les pourparlers, la situation financière de la reine s’améliore, mais Henri songe à épouser sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, mère de son fils César.

Marguerite refuse de cautionner un remariage déshonorant et lourd de risques politiques avec cette « bagasse » (« femme de mauvaise vie » selon le Littré).

Elle exige que la future épouse soit « une princesse de sa qualité » ce qui bloque les négociations, mais après la mort providentielle de Gabrielle dans la nuit du 9 au 10 avril 1599, elle revient sur son exigence pour des motifs de conscience, en échange de fortes compensations financières et du droit de conserver l'usage de son titre royal.

La reconnaissance de nullité prononcée, le 17 décembre 1599, Henri IV épouse un an après Marie de Médicis qui 9 mois plus tard lui donnait un fils.


De bons rapports désormais peuvent se rétablir entre les deux ex-époux : « Vous m'êtes et père, et frère, et roi » et lui promet « une volonté toute soumise aux siennes et une résolution de n'avoir autre loi que ses commandements ».

Après vingt ans d'exil, Marguerite rentre dans les grâces du roi de France mais elle n'est pas encore de retour à Paris.

Son cas n'est pas prévu par la coutume, mais sa nouvelle position lui permet de recevoir à Usson de nouveaux visiteurs charmés de la qualité culturelle de ce « nouveau Parnasse » et de la générosité de leur hôtesse.


D'autre part, bien implantée en Auvergne et bien informée, elle ne manque pas de repérer les manigances du comte d'Auvergne, fils bâtard du roi Charles IX de France et frère utérin d'Henriette d'Entragues — une maîtresse évincée du roi Henri IV.

Dûment informé, le roi ordonne en 1604, la capture du comploteur et la confiscation de tous ses biens.

Or, Marguerite aurait dû en son temps hériter de l'Auvergne qui était un bien propre de sa mère Catherine de Médicis qui l'avait déshéritée sur manigance de son frère Henri III au profit de cet allié.

Marguerite engagea un long procès et le roi l'autorisa à revenir s'installer à Paris pour pouvoir gérer son affaire judiciaire.



Le retour à Paris




En 1605, après 19 années de présence à Usson, Marguerite fait son retour dans la capitale.

Elle a peu changé — tout au moins en ce qui concerne ses goûts ; quant au physique, elle est devenue « horriblement grosse » à en croire Tallemant des Réaux.

Elle est aussi désormais très dévote et Vincent de Paul est un temps son aumônier.



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Hotel de la reine Marguerite



Riche des dédommagements qui lui permettent désormais de tenir son rang, elle se fait bâtir sur la rive gauche de la Seine un vaste et somptueux hôtel qui va vite devenir le nouveau rendez-vous des écrivains et des artistes.

Face au Louvre — il ne reste aujourd'hui rien de ce bâtiment qui initia le caractère aristocratique de ce quartier jusque là plutôt voué à l’Église et à l’Université —, seule une chapelle, dite des louanges, dans la cour Bonaparte de l'école de Beaux-Arts, rue Bonaparte, témoigne de la présence de la propriété en ce lieu.

Par son amour des lettres, par les réceptions qu'elle donne (des ballets notamment), par les poètes et philosophes dont elle s’entoure (Marie de Gournay, Philippe Desportes, François Maynard, Étienne Pasquier, Mathurin Régnier, Théophile de Viau...), son hôtel va devenir un haut lieu de la vie parisienne intellectuelle, politique et aristocratique.


Finalement, Marguerite gagne son procès et récupère l'Auvergne.

Mais ne retenant que l'usufruit elle fait don par testament de la province au Dauphin, le futur Louis XIII.

Sa victoire en justice marque aussi la défaite définitive d'Henriette d'Entragues qui osait contester la légitimité de la reine Marie de Médicis, faisant de cette dernière une solide alliée.

Désormais, elle pouvait mener librement la vie fantasque qui lui plaisait en compagnie de nombreux jeunes favoris, sans que personne puisse trouver à redire contre cette grande et généreuse dame qui savait perpétuer le souvenir de la brillante cour des Valois.


Marguerite meurt en 1615, survivant cinq ans à l'assassinat de son ancien mari, le roi Henri IV de France.


« Unique héritière de la race des Valois », comme elle s’intitule, Marguerite a réalisé, en ses dernières années, la transition, non seulement entre sa dynastie et celle des Bourbons, mais aussi entre l’esprit de la Renaissance et celui du Grand Siècle.

Elle est d’autant plus apte à jouer ce rôle de trait d’union entre deux époques qu’elle sut entretenir d’excellentes relations avec la reine puis régente Marie de Médicis, qu’elle conseille à l’occasion, et avec le dauphin, dont elle a fait son héritier.



La légende de la reine Margot




Historiographie




L’histoire de la princesse Marguerite de Valois est aujourd’hui voilée par la légende de la « reine Margot », le mythe d’une femme lubrique née dans une famille maudite.

Si de nombreuses calomnies ont été répandues du vivant même de la princesse, ce sont celles de son ennemi Agrippa d’Aubigné avec le Divorce Satyrique qui ont eu le plus de succès.

Broyée entre les deux camps, entraînée dans les conflits qui déchiraient sa fratrie, elle fut la cible de pamphlets qui en fait visaient à travers elle sa mère, ses frères ou son mari.

D'autant plus que ses contemporains reconnaissaient que de tous les enfants de Catherine de Médicis, elle était la seule à posséder à la fois beauté (elle fut surnommée « la perle des Valois »), santé, intelligence et énergie.

Remarquable latiniste, elle était très cultivée et savait briller en société comme dans le salon littéraire de la Maréchale de Retz.


Son influence fut considérable au XIXe et XXe siècles.


Mise en lumière par les romantiques, c’est au XIXe siècle que naît le mythe de la Reine Margot.

On compte parmi les auteurs qui ont le plus contribué à faire de Marguerite un personnage de fiction Alexandre Dumas, après la parution en 1845 de son roman La Reine Margot relatant ses intrigues mouvementées.

Michelet l'utilisa aussi pour dénoncer les « turpitudes » de l'Ancien régime.


D'autres historiens du XIXe siècle s'essayèrent à une véritable réhabilitation en tentant de dégager de la gangue des scandales la réalité de la femme de tête qu'elle était, bravant les turbulences de la guerre civile entre catholiques et protestants et opérant au final un remarquable rétablissement.

Elle ne s'est jamais sentie inférieure à ses frères et souhaitait participer aux affaires du royaume.


Curieusement, le XXe siècle par la multiplication d’ouvrages scabreux sur Marguerite, constitue une totale régression.

Guy Breton inaugure notamment dans les années 1950 une période de fictions érotiques qui mina pour longtemps l’image de la « reine Margot ».

Les scandales et les histoires scabreuses plaisent toujours au grand public.


Si depuis les années 1990, des historiennes plus sérieuses, comme Éliane Viennot et Janine Garrisson, ont permis de réhabiliter l’image des derniers Valois et de rappeler le distinguo à faire entre Marguerite de Valois et la légende de la Reine Margot, des fictions cinématographiques et des ouvrages littéraires contribuent en dépit du bon sens à entretenir l'image d'une femme paillarde et aliénée.




Les erreurs les plus courantes




Il s'agit pour la plupart de ces erreurs, des falsifications du XVIIe et XVIIIe siècles.

Malgré leur extravagance, elles ont été longtemps reprises par les historiens qui, par manque de rigueur, n'en ont pas vérifié la source.

Son contemporain, l'austère Agrippa d'Aubigné est aussi en partie responsable des informations qui ont couru sur elle.

• Marguerite aurait été nymphomane.

Origine de cette légende : un pamphlet protestant rédigé contre Henri IV, le Divorce Satyrique (1607).

C'est le trait de la légende le plus persistant.

Son séjour à Usson est souvent présenté comme une période de décadence où la reine occupe son temps à se donner à de jeunes paysans robustes du pays.

Au contraire, la reine célébra l'amour courtois et fut le chantre du néoplatonisme.


Dans l'aristocratie française, il était d'usage pour une femme mariée d'être « servie » avec l'accord du mari par plusieurs jeunes " galants ".

Quant aux relations extraconjuguales de Marguerite, les lettres adressées à son amant le plus célèbre, Champvallon, conservées aujourd'hui, montrent l'exaltation que pouvait éprouver la reine à travers l'amour platonique, cet « amour supérieur ».

• Elle aurait eu des relations incestueuses avec ses frères.

Origine de cette légende : un pamphlet protestant rédigé contre les Valois intitulé Le réveil-matin des Français (1574).

Certains auteurs imaginèrent même qu'elle fut violée par ses frères.


• Elle aurait manifesté de la résistance pour ne pas épouser Henri de Navarre.

Le jour du mariage, le roi lui aurait poussé la tête pour qu’elle donne son consentement.

Origine de cette légende : l’historien Mézeray dans Histoire de la France (1646).


• Elle aurait emporté la tête décapitée de son amant (La Môle) pour le faire enterrer.

Origine de cette légende : le Divorce Satyrique (1607).

Cette légende romantique fut popularisée au XIXe siècle par Stendhal dans son roman Le Rouge et le Noir.

• Elle aurait fait assassiner Du Guast, le favori du roi.

Origine de la légende : Historiarum sui temporis (traduit en français en 1659) de l'historien De Thou connu pour ses partis pris contre les Valois.


• Elle aurait été par ses intrigues amoureuses la cause de la 7e guerre de religion.

Origine de cette légende : Aubigné dans Histoire universelle (1617) et Sully dans ses mémoires, pour cacher leur propre responsabilité et celles des protestants dans la reprise du conflit.

Cette légende fut allégrement reprise par les romantiques et depuis, ce conflit fut appelé la guerre des amoureux.
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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 21:13

Marie de Médicis



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Portrait de Marie de Médicis, par Pourbus.



Régente du Royaume de France
14 mai 1610 – 20 octobre 1614
Monarque Louis XIII
Reine de France et de Navarre
17 décembre 1600 – 14 mai 1610
Couronnement 13 mai 1610,
en la basilique Saint-Denis
Monarque Henri IV





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Biographie




Dynastie Maison de Médicis
Nom de naissance Maria de' Medici
Date de naissance 27 avril 1575
Lieu de naissance Florence (Toscane)
Date de décès 3 juillet 1642 (à 67 ans)
Lieu de décès Cologne (Saint-Empire)




Père

François Ier de Médicis




Mère

Jeanne d'Autriche




Conjoint

Henri IV de France




Enfants


Louis XIII
Élisabeth de France
Christine de France
N*** de France
Gaston de France
Henriette de France




Marie de Médicis, en italien Maria de' Medici, née le 27 avril 1575 à Florence et morte le 3 juillet 1642 à Cologne, est une reine de France de 1600 à 1610 par son mariage avec Henri IV.

Veuve en 1610, elle assure la Régence au nom de son fils, Louis XIII, jusqu'en 1614.

Elle devient alors chef du Conseil du Roi à la suite du lit de justice du 2 octobre 1614, et ce jusqu'en 1617, date de la prise de pouvoir de son fils.




Biographie




Enfance



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Marie de Médicis, vers 1595 par Pietro Facchetti


Marie est le sixième enfant de François Ier de Médicis (1541–1587), grand-duc de Toscane, et de Jeanne (1548–1578), archiduchesse d'Autriche, fille de Ferdinand Ier du Saint-Empire et d’Anne Jagellon.

Elle passe une enfance triste et solitaire, au palais Pitti car elle est orpheline de mère à 5 ans et de père à 12 ans.

Son oncle Ferdinand Ier de Médicis monte sur le trône de Toscane et épouse Christine de Lorraine, une petite-fille de reine de France Catherine de Médicis.

Nonobstant son désir de donner un héritier à sa dynastie, il fait donner à ses neveux et nièces orphelins une bonne éducation.

Marie apprécie particulièrement les disciplines scientifiques et notamment les sciences naturelles, et se passionnera pour les bijoux, les pierres précieuses.

Proche des artistes de sa Florence natale, elle est formée au dessin par Jacopo Ligozzi, où elle se montre très douée ; elle joue aussi de la musique (chant et pratique de la guitare et du luth), et apprécie le théâtre et la danse.

Physiquement, celle devient une femme belle prestance, grande, grasse.

Elle a le teint blanc, de petits yeux et des cheveux châtains.

Très dévote, elle n'a pas beaucoup de jugement ni de largeur d'esprit, et intellectuellement , dépend terriblement de son entourage.

Indolente et nonchalante, elle a pour seuls compagnons ses deux sœurs, Anne et Éléonore, et un frère.

Son frère et sa sœur Anne mourront tous les deux très jeunes, il ne restera que sa sœur aînée Éléonore, qui quelques années plus tard sera mariée au duc de Mantoue.

Après le mariage de sa sœur, il lui restera pour seul compagnon de jeux son cousin germain Virginio Orsini sur qui elle reporte toute son affection.

La richesse des Médicis attire vers Marie de nombreux prétendants, notamment le prince François de Lorraine, frère de la grande-duchesse de Toscane, tante et tutrice de Marie.

Mais un parti plus prestigieux se présente : Marie épouse le roi de France Henri IV le 17 décembre 1600 à Lyon.

Interprète de ballets, collectionneuse, son mécénat artistique contribue à développer les arts en France.




Reine de France



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Le Débarquement de Marie de Médicis à Marseille, par Pierre-Paul Rubens



Le mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis répondait avant tout pour le roi de France à des préoccupations dynastiques et financières.

En effet, les Médicis, banquiers créanciers du roi de France, promettent une dot d'un montant total de 600 000 écus d'or (2 millions de livres dont 1 million payé au comptant pour annuler la dette contractée par la France auprès de la banque Médicis), ce qui valut à la reine le surnom de « la grosse banquière » (expression de sa rivale jalouse, la maîtresse du roi Henriette d'Entragues).

Son arrivée en France, après son mariage florentin par procuration et avant la cérémonie de Lyon, est retentissante. Deux mille personnes constituent sa suite.

C'est Antoinette de Pons, marquise de Guercheville et dame d'honneur de la future reine qui est chargée de l'accueillir à Marseille.

La marquise avait si bien su résister aux projets galants du roi que celui-ci lui avait dit : « Puisque vous êtes réellement dame d'honneur, vous la serez de la reine ma femme ».

Il tient parole et la charge d'aller l'accueillir à Marseille.

Après son débarquement, Marie de Médicis rejoint son époux à Lyon où ils passent leur première nuit de noce.

Marie de Médicis est rapidement enceinte et met au monde le dauphin Louis le 27 septembre 1601 au grand contentement du roi et du royaume qui attendent la naissance d'un dauphin depuis plus de quarante ans.

Marie continue son rôle d'épouse et donne à son mari une nombreuse progéniture (6 enfants en l'espace de 9 ans), excepté les années 1603-1606, période pendant laquelle Henri IV porte ses assiduités vers ses maîtresses.

Marie de Médicis ne s'entend pas toujours avec Henri IV.

D'un tempérament très jaloux, elle ne supporte pas ses aventures féminines, et les nombreuses indélicatesses de son époux à son égard.

En effet, il l'oblige à côtoyer ses maîtresses, et lui refuse souvent l'argent nécessaire pour régler toutes les dépenses qu'elle entend réaliser pour manifester à tous son rang royal.


Des scènes de ménage ont lieu, suivies de périodes de paix relative.

Marie de Médicis tient beaucoup à se faire couronner officiellement reine de France, mais Henri IV, pour diverses raisons, politiques notamment, repousse la cérémonie.

Il faut attendre le 13 mai 1610, et la prévision d'une longue absence du roi -

Henri IV partant conduire « une promenade armée » pour régler un conflit politique entre des princes du Saint-Empire, l'affaire de Clèves et Juliers - pour que la reine soit couronnée en la basilique Saint-Denis et fasse son entrée officielle dans Paris.

Le lendemain, le roi est assassiné.



La régente



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Marie de Médicis et Louis XIII



Lorsque Henri IV meurt assassiné le 14 mai 1610, Marie de Médicis assure la régence au nom de son fils, Louis XIII, âgé de seulement 9 ans et beaucoup trop jeune pour régner par lui-même.

Marie commence par garder les conseillers de son époux.

Par la suite, elle s'en sépare.

Régente, elle est en position de faiblesse à l'égard de la noblesse du royaume et des voisins européens.

En 1615, elle se rapproche de l'Espagne, rapprochement qui se concrétise par un double mariage franco-espagnol.

Sa fille, Élisabeth, épouse l'infant Philippe IV d'Espagne et son fils, le roi Louis XIII, épouse Anne, infante d'Espagne.

La politique de la reine provoque néanmoins des mécontentements.

D'une part, les protestants s'inquiètent du rapprochement de Marie avec Sa Majesté Très Catholique, le roi d'Espagne, Philippe III.

D'autre part, Marie de Médicis tente de renforcer le pouvoir monarchique à l'aide de dames d'atours comme Leonora Galigaï, sa compagne de jeux d'autrefois, et d'hommes comme Concino Concini, l'époux de celle-ci, ce qui déplaît profondément à une certaine partie de la noblesse française.


Penchant pour la xénophobie, la noblesse désigne comme responsables les immigrés italiens supposés entourer Marie de Médicis et nuire au royaume de France.

Ils s'enrichissent, dit-elle, à ses dépens.

Profitant de la faiblesse causée par la régence, des nobles de grandes familles, avec le prince de Condé à leur tête, se révoltent contre Marie de Médicis pour obtenir eux aussi des compensations financières.

En application du traité de Sainte-Ménehould (15 mai 1614), la reine convoque les États Généraux à Paris.

Le prince de Condé ne parvient pas à structurer son opposition au pouvoir royal.

Cependant, Marie de Médicis s'engage à concrétiser l'alliance avec l'Espagne et à faire respecter les thèses du concile de Trente.

Les réformes de la Paulette et de la taille restent lettre morte.

Le clergé joue le rôle d'arbitre entre le Tiers État et la noblesse qui ne parvenaient pas à s'entendre.

Le lieutenant civil Henri de Mesmes déclara ainsi que les ordres étaient frères et enfants d'une mère commune, la France.

Un des représentants de la noblesse lui répondit qu'il se refusait à être le frère d'un enfant de cordonnier ou de savetier.

Cet antagonisme profita à la Cour qui prononça bientôt leur clôture.

La régence est officiellement close à la suite du lit de justice du 2 octobre 1614, mais Marie de Médicis devient alors chef du Conseil du roi de France, et dans les faits garde tout son pouvoir.

Une période de calme relatif suit les cérémonies du mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche le 21 novembre 1615 à Bordeaux.

Un an après la fin des États Généraux, une nouvelle rébellion de Condé permet son entrée au Conseil du roi par le traité de Loudun du 3 mai 1616, qui lui accorde également la somme d'un million et demi de livres et le gouvernement de la Guyenne.

Parallèlement, les protestants obtiennent un sursis de six ans à la remise de leurs places de sûreté au pouvoir royal.

En 1616, les exigences de Condé deviennent tellement importantes qu'il est finalement arrêté sur ordre de Marie le 1er septembre et conduit à la Bastille.

Le duc de Nevers prend la tête de la noblesse en révolte.

Le 25 novembre 1616 , Richelieu est nommé secrétaire d'État pour la guerre et les Affaires étrangères.

C'est bien des années après, lorsque Marie de Médicis est exilée par son fils, que naît lentement la légende noire de Marie de Médicis : on parle alors de montée en puissance de ses favoris italiens, du gaspillage financier causé par l'appétit financier de la reine et de son entourage, de la maladresse et de la corruption de sa politique qui auraient dominé sous son gouvernement.

Par ailleurs, la reine et le roi son fils s'entendent mal.

Se sentant humilié par la conduite de sa mère, qui monopolise le pouvoir, le 24 avril 1617, Louis XIII organise un coup d'État (appelé « un coup de majesté ») en faisant assassiner Concino Concini par le marquis de Vitry.

Prenant le pouvoir, il exile la reine-mère au château de Blois.




Le retour politique et culturel




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La réconciliation de la mère et du fils, toile de Rubens pour le Palais du Luxembourg (1622-1625), (Louvre)





Le 22 février 1619, la reine s'échappe de sa prison par une échelle de corde, franchissant un mur de 40m éboulé.

Des gentilhommes la font passer le pont de Blois et des cavaliers envoyés par le duc d’Épernon l'escortent dans son carrosse.

Elle se réfugie dans le château d'Angoulême puis provoque un soulèvement contre le roi son fils (« guerre de la mère et du fils »).

Un premier traité, le traité d'Angoulême, négocié par Richelieu, apaise le conflit.

Mais la reine-mère n'étant pas satisfaite, relance la guerre en ralliant à sa cause les Grands du royaume ("deuxième guerre de la mère et du fils").

La coalition nobiliaire fut rapidement défaite à la bataille des Ponts-de-Cé par le roi qui pardonne à sa mère et aux princes.

Conscient qu'il ne peut éviter la formation de complots tant que Marie de Médicis reste en exil, le roi accepte son retour à la cour.

Elle revint alors à Paris, où elle s'attache à la construction de son Palais du Luxembourg.

Après la mort de Charles d'Albert, duc de Luynes, en décembre 1621, elle effectue peu à peu son retour politique.

Richelieu joua un rôle important dans sa réconciliation avec le roi.

Il parvint même à faire revenir la reine-mère au Conseil du roi.

À cette époque, Marie de Médicis joue un rôle de mécène très important dans la vie parisienne en commandant de nombreuses peintures, notamment à Guido Reni et surtout à Rubens qu'elle fait venir d'Anvers pour l'exécution d'une galerie de peintures (composées entre 1622 et 1625) consacrée à sa vie (le cycle de Marie de Médicis (en)).

De nos jours, il subsiste 24 tableaux qui sont conservés au Louvre.



La chute et l'exil



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Marie de Médicis par Rubens



Marie de Médicis continue à fréquenter le Conseil du roi en suivant les conseils de Richelieu, qu'elle a introduit auprès du roi comme ministre.

Au fil des ans, elle ne s'aperçoit pas de la puissance montante de son protégé et client.

Quand elle en prend conscience, elle rompt avec le cardinal et cherche par tous les moyens à l'évincer.

Ne comprenant toujours pas la personnalité du roi son fils, et croyant encore qu'il lui sera facile d'exiger de lui la disgrâce de Richelieu, elle tente d'obtenir le renvoi du ministre.

Après la Journée des Dupes, le 12 novembre 1630, Richelieu reste le principal ministre et Marie de Médicis est contrainte de se réconcilier avec lui.

Elle décide finalement de se retirer de la cour.

Le roi, la jugeant trop intrigante, l'incite sans lui dire à partir du château de Compiègne.

De là, elle réussit à s'enfuir le 19 juillet 1631 vers Etroeungt (Comté de Hainaut) où elle dort avant de rejoindre Bruxelles, où elle compte plaider sa cause.

Cette évasion était en fait un piège politique tendu par son fils qui avait retiré les régiments gardant le château de Compiègne.

Réfugiée auprès des ennemis espagnols de la France, Marie de Médicis est privée de son statut de reine de France, et donc de ses pensions.

Pendant ses dernières années, elle voyage auprès des cours européennes, aux Pays-Bas espagnols auprès de l'Infante Isabelle et de l'ambassadeur Balthazar Gerbier qui tente de la réconcilier auprès de Richelieu, en Angleterre pendant 3 ans où elle côtoie les réfugiés protestants, puis en Allemagne auprès de ses filles et ses gendres où elle tente à nouveau de former une « ligue des gendres » contre la France, sans jamais pouvoir rentrer en France alors que ses partisans sont embastillés, bannis ou condamnés à mort.

Réfugiée dans la maison prêtée par son ami Pierre-Paul Rubens à Cologne, elle meurt dans le dénuement le 3 juillet 1642, de la gangrène, quelques mois avant Richelieu.

Son corps est ramené à Saint-Denis, sans grande cérémonie, le 8 mars 1643, tandis que son cœur est envoyé à La Flèche, conformément au souhait d'Henri IV qui voulait que leurs deux cœurs soient réunis.

Louis XIII meurt au mois de mai suivant.

de nouveau, le roi est un enfant et la régence est confiée à la veuve du roi défunt.

Anne d'Autriche sera une grande régente.

Louis XIV sera un grand roi.



Descendance


Louis XIII, roi de France
Élisabeth, reine d'Espagne
Christine, duchesse de Savoie
N., duc d'Orléans (1607-1611)
Gaston, duc d'Orléans
Henriette, reine d'Angleterre.



Postérité littéraire


Honoré de Balzac porte sur elle un jugement très sévère dans son étude Sur Catherine de Médicis, estimant qu'elle a beaucoup nui :

« Marie de Médicis, dont toutes les actions ont été préjudiciables à la France, échappe à la honte qui devrait couvrir son nom.

Marie a dissipé les trésors amassés par Henri IV, elle ne s'est jamais lavée du reproche d'avoir connu l'assassinat du roi, elle a eu pour intime d'Épernon qui n'a point paré le coup de Ravaillac et qui connaissait cet homme de longue main ; elle a forcé son fils de la bannir de France, où elle encourageait les révoltes de son autre fils Gaston ; enfin, la victoire de Richelieu sur elle, à la journée des Dupes, ne fut due qu'à la découverte que le cardinal fit à Louis XIII des documents tenus secrets sur la mort d'Henri IV. »
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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 21:28

Anne d'Autriche (1601-1666)


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Portrait d’Anne d'Autriche, par Rubens (1625)



Régente du Royaume de France
18 mai 1643 – 7 septembre 1651
Monarque Louis XIV
Reine de France et de Navarre
21 novembre 1615 – 14 mai 1643
Monarque Louis XIII



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Biographie



Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance Ana María Mauricia de Austria y Austria
Date de naissance 22 septembre 1601
Lieu de naissance Valladolid (Espagne)
Date de décès 20 janvier 1666 (à 64 ans)
Lieu de décès Paris (France)



Père

Philippe III d’Espagne



Mère

Marguerite d’Autriche




Conjoint

Louis XIII de France


Enfants

Louis XIV
Philippe de France





Ana María Mauricia, infante d’Espagne, infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et princesse des Pays-Bas, née le 22 septembre 1601 à Valladolid en Espagne et morte le 20 janvier 1666 à Paris d’un cancer du sein, est reine de France et de Navarre de 1615 à 1643 en tant qu’épouse de Louis XIII, puis régente de ces deux royaumes pendant la minorité de son fils (de 1643 à 1651).

Elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611).

Elle est la mère de Louis XIV, le « roi Soleil », et de Philippe, duc d’Orléans.



Enfance



Anne est l’aînée du couple royal espagnol.

Contrairement à l’usage du temps qui prônait une séparation des enfants de leurs parents, Anne mène une vie calme et ordonnée, entourée de l’affection de sa famille.

Elle grandit au palais royal de l’Alcázar à Madrid où ses parents, très pieux, lui donnent une forte éducation religieuse.

La jeune Anne visite des couvents et passe des journées entières penchée sur des reliques.

Elle s’attache à ses frères et sœurs et plus particulièrement à Philippe (futur Philippe IV d’Espagne) et à Marie-Anne.

Mais la famille royale espagnole subit un drame en 1611 : la reine Marguerite meurt subitement à l’âge de 27 ans en mettant au monde son huitième enfant.

Malgré son chagrin, la jeune infante s’occupe de ses frères et sœurs, qui l’appellent « Maman. »

Elle peut tout de même se reposer sur l’attention que lui porte le roi, son père.

Il est à noter que cette enfance choyée est à l’opposé des relations conflictuelles que connut le futur Louis XIII avec sa propre mère, Marie de Médicis.



Un mariage politique




C'est la Cour espagnole qui prit l'initiative de proposer le double mariage franco-espagnol.

Henri IV qui considère les Habsbourg comme ennemi héréditaire, tergiverse et songe plutôt à marier son héritier à Nicole de Lorraine, héritière des Duchés de Lorraine et de Bar, ce qui donnerait naturellement pour frontières à la France le massif vosgien (sans parler de la riche production de sel).

Mais à sa mort, sa veuve, Marie de Médicis, soutenue par le parti dévot, assume un retournement de politique, faisant de l'alliance espagnole un gage de paix entre les deux grandes puissances catholiques.

De son côté Philippe III espère que la présence de sa fille à la Cour de France sera un atout pour soutenir les intérêts de l'Espagne et donne à sa fille des instructions secrètes.


Fiancée à l'âge de dix ans, Anne épouse par procuration du duc de Lerme, le 18 octobre 1615 à Burgos, Louis XIII, fils de Henri IV, roi de France et roi de Navarre, et de Marie de Médicis.

Le même jour, à Bordeaux, Elisabeth, sœur de Louis XIII, épouse par procuration du duc de Guise l'infant Philippe, frère d'Anne, futur Philippe IV d'Espagne.

Les princesses ont ensuite été "échangées" sur l'île des Faisans, située sur la Bidassoa, près d'Hendaye.

Le véritable mariage en France d'Anne d'Autriche et Louis XIII est célébré à Bordeaux le 21 novembre suivant.

Bien que les jeunes mariés n'aient que quatorze ans, Marie de Médicis, alors régente, ne veut pas qu'on puisse remettre en question cette union et s'ingénie à ce que ce mariage soit immédiatement consommé, ceci, pour des raisons politiques.

Cependant, du fait de l'inexpérience des mariés, la nuit de noces semble s'être assez mal passée.

Le jeune roi l'a vécue comme une véritable humiliation.

Il en gardera longtemps rancune contre sa mère, mais surtout, il ne s'approchera plus de son épouse pendant les quatre années suivantes.




L'épouse espagnole




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Anne d'Autriche peinte par Rubens en 1622




Installée dans les appartements du Louvre avec sa suite, Anne d'Autriche reçoit tous les égards dus à son rang mais est délaissée.

D'une part, Marie de Médicis continue à porter avec hauteur le titre de reine de France, sans la moindre déférence à l'égard de sa belle-fille.

D'autre part, Louis XIII continue à se désintéresser d'elle.

Il est vrai que le roi a une nature complexe et sa timidité l'empêche de s'accorder avec elle.

Entourée par une petite cour peuplée d'une centaine de dames espagnoles, elle continue à vivre à la mode espagnole et son français est encore très hésitant.

Anne éprouve ainsi des difficultés à communiquer avec sa nouvelle famille.

Enfin, Anne d'Autriche partage avec son époux une timidité et une inexpérience qui n'arrangent pas la situation.

Il faut attendre l'assassinat de Concini et le coup d'État de Louis XIII contre sa mère en 1617 pour voir les choses évoluer.

Conscient du problème diplomatique et dynastique que cause l'indifférence du roi à l'égard de la reine, le duc de Luynes, nouveau favori, tente d'y remédier.

Tout d'abord, il fait chasser la cour espagnole d'Anne d'Autriche et remplacer les dames d'atours espagnoles par des Françaises.

La comtesse de Torre, surintendante de la Maison de la Reine est remplacée par Marie de Rohan, la propre femme du duc de Luynes (la future duchesse de Chevreuse).

On trouve également dans son entourage la princesse de Conti, Madame du Vernet (une sœur de Luynes et Gabrielle-Angélique de Verneuil, la fille d'Henri IV et d'Henriette d'Entragues).

Le duc organise des rendez-vous intimes entre Anne et le roi.

Sous l'influence de Mme de Luynes, la reine commence à s'habiller et à se comporter comme une Française.

On lui fait porter des décolletés.

Au printemps 1619, Luynes finit par forcer le roi à coucher avec la reine.

À partir de ce moment, les relations entre Anne et Louis XIII ne cesseront de s'améliorer et Louis restera longuement à son chevet lors de sa grave maladie en janvier 1620.

Toutefois cette idylle n'ira pas jusqu'à faire admettre Anne au Conseil, alors que la reine-mère y siège.

Anne d'Autriche n'eut donc aucune possibilité de jouer le rôle politique qu'en attendait son père.




La mésentente





Sous l'influence de la duchesse de Chevreuse



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Anne d'Autriche en costume de sacre (portrait des années 1620)



La lune de miel dure peu.

La mésentente s'installe à nouveau entre les souverains.

Tout d'abord, Anne fait plusieurs fausses couches qui mécontentent le roi.

Le 14 mars 1622, alors qu'elle joue avec ses dames d'atours dans les galeries du Louvre mal éclairées, Anne bute contre une estrade et fait une fausse couche.

Louis XIII est furieux contre elle, mais plus encore contre Mme de Luynes impardonnable à ses yeux d'avoir entraîné la reine enceinte dans une telle imprudence.

À partir de cette époque, le roi supporte de plus en plus mal l'influence déplorable que Mme de Luynes exerce sur sa femme.

L'antipathie de la duchesse pour le roi est réciproque et lourde de conséquences pour le couple royal.

La situation se détériore d'autant plus que le duc de Luynes, responsable de l'entente conjugale, est mort l'année précédente et que le roi est accaparé par la guerre contre les protestants.

Le roi écarte pour un temps Marie de Rohan en lui retirant les fonctions de surintendante auprès de la reine.

Mais son remariage avec le duc de Chevreuse la rend intouchable.

Anne continuera de fréquenter la duchesse ou à correspondre avec elle lorsqu'elle en sera réduite à l'exil.

La duchesse qui n'aime pas le roi aura une influence pernicieuse sur Anne.



L'affaire Buckingham



En 1625, une alliance matrimoniale est conclue entre la France et l'Angleterre.

Le 11 mai Henriette, sœur de Louis XIII, épouse par procuration le nouveau roi d'Angleterre Charles Ier.

Le duc de Buckingham, favori du feu roi, est chargé d'escorter la princesse.

Selon l'usage, la Cour de France accompagne Henriette jusqu'à la frontière.

Anne d'Autriche est du voyage ainsi que la reine-mère (Louis XIII est resté à Paris).

C'est au cours de ce voyage que Buckingham fait une cour pressante à Anne.

A l'étape d'Amiens, la duchesse de Chevreuse s'arrange pour isoler Anne et Buckingham du reste de la Cour.

Ce dernier se montre entreprenant, Anne pousse un cri...

La suite royale accourt alors que Buckingham s'éclipse.

Rien de fâcheux ne s'est passé.

Mais l'incident fait le tour des Cours européennes et touche fatalement l'amour propre de Louis XIII, alors que les relations conjugales du couple sont déjà tendues.

Buckingham se voit interdire le sol français.


Plus tard La Rochefoucauld inventera dans ses mémoires cette histoire de ferrets offerts au duc, laquelle sera reprise par Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires




L'adversaire de Richelieu



Des époux profondément brouillés



La mésentente perdure entre les souverains, pour deux raisons.

La première est l'absence d'héritier direct après seize ans de mariage.

Cette situation fragilise la dynastie, car la reine-mère Marie de Médicis ou le frère du roi Gaston de France, héritier présomptif, suscitent des intrigues à l'intérieur ou à l'extérieur du royaume.


La seconde est la présence, au plus près du roi, de son ministre Richelieu, qui mène la lutte contre la Maison d'Autriche dont Anne est issue.

Or si celle-ci n'a pas d'influence politique (elle ne participe pas au Grand Conseil), elle n'en reste pas moins proche de sa famille espagnole et ressent une hostilité vis-à-vis du ministre qu'elle partage avec le parti dévot et les Grands du royaume.


Toujours sous l'influence néfaste de la duchesse de Chevreuse, la reine se laisse entraîner dans l'opposition, défiant la politique absolutiste du cardinal de Richelieu, nouveau premier ministre du roi à partir de 1624.

La Chevreuse la compromet dans plusieurs complots contre celui-ci.

Plusieurs rumeurs de trahison visent la reine, mais sans réel élément à charge, notamment concernant sa participation aux conspirations de Chalais, puis de Cinq-Mars.



La Reine entre deux feux



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Anne d'Autriche et son fils Louis XIV




En 1635, la France déclare la guerre à l'Espagne, plaçant Anne d'Autriche dans une position encore plus délicate.

En effet, la correspondance secrète qu'elle entretient avec le roi d'Espagne Philippe IV, son frère, va au-delà des nécessités de la simple affection fraternelle.

Deux ans plus tard, en août 1637, Anne est suspectée.

Sur l'ordre de Louis XIII une enquête policière est menée sur les activités de la Reine.

On perquisitionne le monastère du Val-de-Grâce où Anne a l'habitude de se réfugier.

Comble de l'humiliation, Louis XIII l'oblige à signer des aveux concernant cette correspondance, et son courrier est désormais ouvert.

Son entourage est épuré (la trop remuante duchesse de Chevreuse doit s'enfuir en Espagne) et ses sorties surveillées.




Une naissance tardive



Malgré ce climat de méfiance, la reine est enceinte peu après.

Plusieurs mémorialistes attribuent ce rapprochement inespéré des deux époux à un orage providentiel qui, empêchant Louis XIII de rejoindre Saint-Maur, l'aurait forcé à passer la nuit chez la reine, au Louvre, mais la chronologie dément cette rumeur, puisqu'elle indique que le couple royal séjournait à Saint-Germain lors de la semaine du 23 au 30 novembre 1637 (semaine présumée de la conception de Louis XIV).

Après 2 ou 4 fausses couches, Louis Dieudonné naît le 5 septembre 1638, à Saint-Germain-en-Laye.

Mais cette naissance, suivie d'une deuxième, ne suffit pas à rétablir la confiance entre les deux époux.




La Régence



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La régente Anne d'Autriche et ses deux fils par Champaigne




Les débuts



Richelieu meurt le 4 décembre 1642, suivi par Louis XIII le 14 mai 1643.

Selon la tradition, Anne d'Autriche est nommée régente du royaume (le 18 mai 1643).

Pourtant, Louis XIII, qui n'avait aucune confiance en la reine et en son frère, avait préalablement organisé auprès d'elle un Conseil de régence comprenant outre Monsieur et Henri de Condé en tant que premier prince de sang, les ministres de Richelieu : Mazarin, Le Bouthiller, Chavigny et le chancelier Séguier.

Les décisions doivent être prises à la pluralité des votes.

Cinq jours après la mort de son mari, et avec l'aide du chancelier, Anne convoque le parlement de Paris en lit de justice et fait casser le testament de Louis XIII, qui limitait ses prérogatives.

Ces Messieurs du Parlement en profitent pour stigmatiser l'absolutisme du règne précédent, augurant des révoltes futures de l'Institution.

La régente quitte alors les appartements incommodes du Louvre et s'installe au Palais-Cardinal, légué par Richelieu à Louis XIII, pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son frère.

Le Palais-Cardinal devient le Palais-Royal.

À la stupéfaction générale, elle nomme le cardinal Mazarin, déjà présent dans le Conseil de régence, comme son principal ministre.

On la soupçonnera d'ailleurs d'avoir ultérieurement contracté un mariage secret avec lui, sans qu'aucun élément probant fût jamais apporté.

Anne écarte Le Bouthillier et son fils Chavigny, mais garde Séguier.

La faveur de Mazarin et la poursuite de la guerre contre l'Espagne engendrent des déceptions parmi les Grands du royaume.

Anne marque aussi une distance vis-à-vis de ses amies (la duchesse de Chevreuse, Marie de Hautefort) rentrées d'exil.

Une première cabale menée par le duc de Beaufort est matée par Mazarin.

Beaufort est envoyé en prison et ses comparses sont réduits à l'exil.



Article détaillé : Cabale des Importants.



Inexpérimentée, la Régente a l'intelligence de s'appuyer sur les avis de son ministre et de le soutenir.

Prenant conscience qu'elle se doit de laisser à son fils un royaume fort, elle adhère à la politique d'abaissement de la Maison d'Autriche que Mazarin poursuit sur les traces de Richelieu.

Mazarin prend également en charge l'éducation politique et militaire du jeune roi, Anne se réservant l'éducation religieuse et morale.



Les révoltes



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Anne d'Autriche par Charles Beaubrun




Article détaillé : Fronde (histoire).



Face à la révolte du Parlement, Anne d'Autriche est tentée d'employer la force, mais Mazarin lui conseille la modération.

En janvier 1649, la reine-mère et son fils quittent Paris pour Saint-Germain et laissent Condé investir la capitale.

L'apaisement obtenu par le traité de Saint-Germain est fragile et n'évitera pas la révolte des princes, puis l'alliance des deux Frondes instaurant une guerre civile qui va durer jusqu'en 1652.

Durant ce long conflit, Anne d'Autriche accompagne son fils dans une vie itinérante aux hasards des campagnes.

Elle s'appuie sur Mazarin qu'elle soutient, y compris pendant les deux exils volontaires de ce dernier, et ceci malgré les humiliations et les pamphlets perfides qui l'atteignent personnellement.

Le 5 septembre 1651, Louis XIV atteint la majorité fixée à treize ans.

Deux jours plus tard devant le Parlement, Anne d'Autriche transmet officiellement les pouvoirs régaliens à son fils qui lui répond :

« Madame, je vous remercie du soin qu'il vous a plu de prendre de mon éducation et de l'administration de mon royaume.

Je vous prie de continuer à me donner vos bons avis, et je désire qu'après moi vous soyez le chef de mon Conseil »


Anne continuera à siéger auprès du roi jusqu'à la mort de Mazarin en 1661.




Fin de vie



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Dernier portrait d'Anne d'Autriche, par Nanteuil



En 1661, après le décès de Mazarin, elle devient le principal soutien de la Compagnie du Saint-Sacrement, et se retire de plus en plus souvent au Val-de-Grâce, bien que toujours tenue en grande vénération par son fils.

D'ailleurs ce qui fait l'originalité de cette famille royale, c'est l'amour et l'adoration (excessifs pour des princes de cette époque) qu'ils se portent entre eux, adoration renforcée par l'épreuve de la Fronde.

Si Louis garde son trône, c'est grâce à sa mère et Mazarin, il en est parfaitement conscient.

Par conséquent, il leur voue une dévotion éternelle.

De plus Anne, contrairement à sa belle-mère envers Louis XIII, n'accapare pas le pouvoir.

Lorsque son fils devient un homme, elle lui laisse l'entière responsabilité des affaires, avec l'aide de Mazarin.

Elle n'avait pas le goût de la politique, et Louis XIV la remercia pour avoir su se retirer au bon moment.

Pourtant, elle continue à se préoccuper des mœurs de son fils aîné, et de la rapidité avec laquelle il délaisse son épouse. Il s'ensuit de grandes querelles entre Anne et Louis.

Parfois, elle souffre d'être peu écoutée par le roi, qui ne vient plus prendre conseil auprès d'elle.

Cet éloignement est plus du fait d'un « fossé des générations », que d'un manque d'amour.

Louis XIV dans la force de sa jeunesse, et en dehors des affaires, ne pense qu'aux fêtes, aux plaisirs de toutes sortes, charnels, danse, théâtre...

Tandis qu'Anne sentant sa fin arriver devient très pieuse.

Mais elle n'est pas que cela : elle aime aussi s'amuser, écouter la musique, apprécie la comédie (quand celle-ci n'entre pas en conflit avec la religion) et protège les arts.

Malgré les brouilles, les liens entre Anne et ses deux fils ne cessèrent d'être fusionnels.

Anne, qui avait toujours joui d'une bonne santé, contracta un cancer du sein à 64 ans et s'éteint le 20 janvier 1666.

Le roi, qui attendait dans l'antichambre pendant l'agonie de sa mère, s'évanouit en l'apprenant.

Alors qu'un conseiller tentait de réconforter Louis XIV : « Ce fut une Grande Reine ! » Louis répondit solennellement : « Non monsieur, plus qu'une Grande Reine, elle fut un Grand Roi ».

Ultime et émouvant hommage d'un fils qui devait tant à sa mère.

Les contemporains expriment également leur admiration, comme (Mlle de Scudéry), auteur des vers suivants :

« Elle a su mépriser les caprices du sort
Regarder sans horreur les horreurs de la mort
Affermir un grand trône et le quitter sans peine
Et pour tout dire enfin, vivre et mourir en reine »



Descendance


Louis Dieudonné (1638-1715), roi de France et de Navarre (1643-1715), épouse en 1660 sa cousine Marie-Thérèse d'Autriche, infante d'Espagne (1638-1683), d'où six enfants naissent, puis secrètement Françoise d'Aubigné, Veuve Scarron, marquise de Maintenon (1635-1719)


Philippe de France (1640-1701) duc d'Anjou, puis duc d'Orléans, Monsieur, épouse en 1661 sa cousine Henriette d'Angleterre (1644-1670) d'où six enfants naissent, puis en 1671 Elisabeth-Charlotte de Palatinat (1652-1722) d'où trois enfants naissent.



Fiction


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Statue d'Anne d'Autriche dans la série Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg.



De nombreux opuscules, provenant le plus souvent des Hollandais, alors fortement hostiles à la France, affublent la Reine d'une liste impressionnante d'amants.

La principale source de ces marottes est un petit livre attribué à un certain Pierre Le Noble, assez rare, imprimé à Cologne en 1692, sous ce titre:

Les amours d'Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, avec M. le C. D. R., le véritable père de Louis XIV, roi de France; où l'on voit au long comment on s'y prit pour donner un héritier à la couronne, les ressorts qu'on fit jouer pour cela, et enfin le dénouement de cette comédie.

Aucun historien sérieux ne donne crédit à ces accusations fantaisistes.


On lui a prêté une intrigue amoureuse avec George Villiers de Buckingham, intrigue qui constitue une partie de la trame des Trois Mousquetaires, roman-feuilleton (1844) d'Alexandre Dumas.

Mais là encore, rien ne fut jamais prouvé, en dehors des visibles assiduités de Buckingham à son égard et la grande piété de la Reine plaide plutôt pour une relation amicale ou un amour platonique.

Son génie politique en tant que régente est traité dans le film de Roger Planchon, Louis, enfant roi (1992).

Dans le film de Randall Wallace, L'Homme au Masque de fer (The Man in the Iron Mask) réalisé en 1998, le réalisateur prête à Anne d'Autriche une relation plus qu'intime avec le Mousquetaire D'Artagnan sans aucune référence historique.

Dans le téléfilm La Reine et le Cardinal, diffusé en février 2009 sur France 2, Marc Rivière en fait la maîtresse du Cardinal Mazarin.
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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 21:37

Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)



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Marie-Thérèse, reine de France



Titre Reine de France
Reine de Navarre
Autre titre Infante d'Espagne



Biographie



Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance María Teresa de Austria y Francia
Naissance 10 septembre 1638
Madrid
Décès 30 juillet 1683 (à 44 ans)
Versailles



Père

Philippe IV d'Espagne



Mère

Élisabeth de France




Conjoint

Louis XIV de France




Enfants

Louis de France (1661-1711)
Anne-Élisabeth de France (1662-1662)
Marie-Anne de France (1664-1664)
Marie-Thérèse de France (1667-1672)
Philippe de France (1668-1671)
Louis-François de France (1672-1672)



Marie-Thérèse d’Autriche (Madrid, 10 septembre 1638 - Versailles, 30 juillet 1683), fut l'épouse de Louis XIV, infante d'Espagne et reine de France.




Biographie




Jeunesse



Fille du roi d'Espagne Philippe IV et d'Élisabeth de France, Marie-Thérèse naquit le 10 septembre 1638 à Madrid, et perdit sa mère en 1644 à six ans.

De tous ses frères et sœurs ne survivait que l'infant Baltasar Carlos, héritier du trône qui mourut deux ans plus tard âgé de dix-sept ans.

À 8 ans, Marie-Thérèse était le seul enfant survivant de Philippe IV et l'héritière des immenses possessions espagnoles sur lesquelles "le soleil ne se couchait jamais".

Son éducation a été étroite, rigide, et profondément catholique.

Depuis son plus jeune âge, il était question qu'elle épouse, pour des raisons dynastiques son cousin, chef de la branche autrichienne et impériale des Habsbourg, d'abord l'archiduc Ferdinand qui mourut en 1654 puis le frère de celui-ci qui devint l'empereur Léopold Ier en 1658.

Marie-Thérèse vécut cependant dans l’intime conviction qu'elle épouserait le roi de France Louis XIV, son cousin doublement germain mais ennemi de sa maison.

Velasquez envoya d'elle à la cour de France une caricature, qui ne réussit pas à dissuader Louis de l'épouser.

Toutefois à la cour de France on voulait savoir si elle était au moins blonde.

Une mèche de ses cheveux blonds fut envoyée. La France et l'Espagne étaient d'ailleurs encore une fois en guerre depuis 1635.

Plus tard, après son mariage, on demanda un jour à Marie-Thérèse si elle avait éprouvé quelque penchant de jeune fille lorsqu'elle était encore en Espagne.

« Mais non bien sûr, répondit-elle avec candeur, il n'y avait qu'un seul roi et c'était mon père ! ».




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Mariage



À son mariage, elle ne parlait toutefois pas un mot de français mais elle apportait le chocolat et la première orange.

Elle épousa le 9 juin 1660, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz, conformément au traité des Pyrénées, Louis XIV.

Œuvre du cardinal de Mazarin, premier ministre français, ce mariage n'était pour le roi que raison d'État.

Il avait jusqu'au dernier moment espéré épouser la nièce du cardinal Marie Mancini, mais le ministre et la reine-mère, Anne d'Autriche, s'opposèrent à cette mésalliance.

Cependant Marie-Thérèse était certaine que son futur époux était épris d'elle : à la manière de son grand-père Henri IV, Louis XIV avait fait porter à sa future épouse de nombreuses lettres et cadeaux avant leur mariage.

À son arrivée au Louvre, sa belle-mère et tante Anne d'Autriche la prit sous sa protection.

Elle tenta de lui enseigner le métier de reine, mais Marie-Thérèse ne se montra jamais réellement à la hauteur.

La princesse n'était pas une femme du monde.

Même si elle finit par atteindre une bonne maîtrise du français, elle n’avait pas les capacités requises, et les représentations publiques ne furent pour elle que des occasions où elle laissait paraître sa gaucherie.

Anne d'Autriche ne vit plus en sa bru que la femme devant lui donner des petits-enfants.



Enfants



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Marie-Thérèse d'Espagne et son fils aîné




Louis XIV délaissa bien vite son épouse pour ses nombreuses favorites.

Il restait cependant un époux très consciencieux, et Marie-Thérèse mit ainsi au monde six enfants en dix ans :

Louis, Grand Dauphin (1er novembre 1661-14 avril 1711)
Anne-Élisabeth (18 novembre-30 décembre 1662)
Marie-Anne (16 novembre-26 décembre 1664)
Marie-Thérèse, la Petite Madame (2 janvier 1667-1er mars 1672)
Philippe, duc d'Anjou (5 août 1668-10 juillet 1671)
Louis-François (14 juin-4 novembre 1672)

Cette considérable mortalité était certainement due à la consanguinité dont on ne connaissait pas les méfaits : la mère de Marie-Thérèse était la sœur de Louis XIII et Philippe IV d'Espagne avait pour sœur Anne d'Autriche, mère de Louis XIV.

Eux-mêmes étant également, pour la plupart, issus d'unions consanguines.


Reine de France



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Armes de Marie-Thérèse en tant que reine de France.


A son mariage Marie-Thérèse a les mêmes armes personnelles qu'Anne d'Autriche, sa belle-mère et tante paternelle, laquelle est encore vivante.



Afin d'éviter les confusions entre les armoiries, elle se voit octroyer l'écu complet de France.

Marie-Thérèse resta toute sa vie très pieuse.

Elle invitait les "courtisanes" de son mari à venir faire des prières avec elle.

Marie-Thérèse finit par se replier sur elle-même, vivant au sein d'une petite cour, isolée au milieu de la Cour, recréant l'atmosphère de Madrid, entourée "de ses femmes de chambre espagnoles, de moines et de nains", mangeant de l'ail et buvant du chocolat, chaussant des talons très hauts qui la faisaient souvent tomber.

Pour faire venir à Versailles un confident, elle joua au jeu avec lui et perdit beaucoup d'argent.

Le roi fut obligé d'intervenir.

La reine craignait les esprits.

La nuit, même avec le roi à ses côtés, il fallait qu'une femme lui raconte des histoires pour l'endormir et lui tienne la main toute la nuit.

Quand le roi voulait assumer son devoir conjugal c'est à peine si cette femme se retirait...

D'une dévotion toujours plus intense, l'essentiel de son activité concerne les soins aux malades, aux pauvres et aux déshérités.

Elle fréquente l'hôpital de St Germain en Laye, assurant les soins les plus pénibles.

Elle soulage même en secret les "pauvres honteux" en accordant des dots aux filles de nobles pauvres.

En 1665, son père meurt, laissant le trône à un fils souffreteux âgé de quatre ans issu d'un second lit.

Louis XIV en profite pour demander une part d'héritage (guerre de Dévolution).

En 1666, la mort lui enlève le seul soutien qu'elle avait à la cour : sa belle-mère et tante, la reine-mère Anne d'Autriche.

Marie-Thérèse souffrit beaucoup de certains adultères du roi qui faisait de ses favorites des dames de compagnie de son épouse et voyageait ouvertement avec sa femme et ses deux maîtresses.

Confronté à ce spectacle immoral, on prétend que le peuple murmurait, goguenard ou affligé, "Le roi promène les trois reines".

Elle souffrit également à partir de 1667 des légitimations successives des enfants naturels de son mari.

Ces derniers faisaient de l'ombre au dauphin.


En 1680, le roi marie le Dauphin à Marie Anne Christine de Bavière sans la consulter, car le grand Dauphin était épris d'une autre femme.

Marie-Thérèse est bientôt grand-mère d'un petit duc de Bourgogne.

À partir de l'été 1680, sous l'influence de Madame de Maintenon, Louis XIV se rapprocha de son épouse, qu'il avait publiquement délaissée.

« La reine est fort bien à la cour », remarquera, toujours moqueuse, Madame de Sévigné.

Marie-Thérèse, émue par les attentions inattendues de son volage époux dira : « Dieu a suscité Madame de Maintenon pour me rendre le cœur du roi !

Jamais il ne m'a traitée avec autant de tendresse que depuis qu'il l'écoute ! »


Mais Marie-Thérèse ne profita guère de ce regain de faveur.

Elle mourut brusquement, le 30 juillet 1683, à Versailles, des suites d'une tumeur bénigne sous le bras gauche mais mal soignée.

L'abcès, violacé et purulent, fut combattu vainement par une saignée et un emplâtre humide, et tourna en septicémie.

Ses derniers mots furent « Depuis que je suis reine, je n'ai eu qu'un seul jour heureux ».

Louis XIV dira de cette mort « c'est le premier chagrin qu'elle me cause ».

Guère plus de deux mois après ce trépas, il épousera secrètement sa dernière maitresse qu'il surnommait dans le privé "sainte Françoise" : Madame de Maintenon.

Cette dernière crut bon de porter le deuil et de montrer une mine déconfite.

Le roi en rit et elle se mit au diapason.

Il renoua presque aussitôt avec les divertissements.


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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 21:45

Marie Leszczyńska



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Marie Leczynska, par Jean-Marc Nattier (1748)


Titre

Reine de France et de Navarre
Prédécesseur Marie-Thérèse d'Autriche
Successeur Marie-Antoinette d'Autriche


Biographie

Dynastie Leszczyński
Nom de naissance Maria Karolina Zofia Felicja Leszczyńska
Naissance 23 juin 1703
Trzebnica (Pologne)
Décès 24 juin 1768 (à 65 ans)
Château de Versailles (France)


Père

Stanislas Leszczyński

Mère

Catherine Opalinska


Conjoint

Louis XV de France


Enfants

Élisabeth de France
Henriette de France
Marie-Louise de France
Louis-Ferdinand de France
Philippe de France
Marie-Adélaïde de France
Victoire de France
Sophie de France
Thérèse de France
Louise de France




Marie Catherine Sophie Félicité Leszczynska, en polonais Maria Leszczyńska [lɛʃ't͡ʃɨɲska], prononciation française traditionnelle [lɛɡzɛ̃ska] (Trzebnica, 23 juin 1703–Versailles, 24 juin 1768), est une princesse de Pologne, reine de France (1725–1768), fille du roi détrôné de Pologne Stanislas Leszczyński et de Catherine Opalińska.



Biographie


Jeunesse


Seconde fille (l'aînée, Anne Leszczynska, était née en 1701 et morte d’une pneumonie en 1718) de Catherine Opalińska et de Stanislas Ier Leszczyński, éphémère roi de Pologne grâce à Charles XII de Suède puis duc de Lorraine et de Bar (à titre viager) grâce à Louis XV de France, Marie-Catherine-Sophie-Félicité Leszczyńska naquit à Trzebnica, en Silésie, le 23 juin 1703.

Marie Leszczyńska a toujours conservé des liens étroits avec son père, qui s'est chargé lui-même de son éducation alors qu'il était en exil.

Née alors que son père avait été placé sur le trône polonais par les armées suédoises de Charles XII, elle le suivit dans ses exils dès l'année suivante.

Elle confia à Voltaire qu'elle avait failli être oubliée par les femmes chargées de préparer la fuite du roi : au moment de partir l'une d'elle avisa un tas de linges qui gisait dans la cour et alla le ramasser : c'était la petite Marie dans ses langes...

Exilée d'abord dans la principauté de Deux-Ponts (Zweibrücken), propriété du roi de Suède, puis dans la ville alsacienne de Wissembourg suite à de nombreuses tractations politiques, elle est d'abord pressentie en 1721 pour épouser un jeune officier français.

Mais le prétendant n'étant pas au moins duc, le père de Marie refuse le mariage.


On songe alors au prince de Schwarzenberg, noble de Bohême, mais celui-ci préfère une candidate plus argentée.


La jeune femme est alors convoitée par le marquis de Courtanvaux, petit-fils de Louvois, mais le roi Stanislas refuse à nouveau un prétendant qui n'est pas duc.

Un projet de mariage bien plus brillant pour l'ex-roi Stanislas est enfin envisagé pour Marie Leszczyńska, avec le duc de Bourbon.

Celui-ci est prince du sang, veuf et sans enfant de sa cousine Marie-Anne de Bourbon-Conti, et est alors Premier ministre du royaume de France.

Cette idée n'est pas du duc de Bourbon mais de sa maîtresse, la marquise de Prie.

Ambitieuse, la jolie marquise pense qu'une princesse sans influence ne lui portera pas ombrage.



Reine de France



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Maria Leszczyńska, par Alexis Simon Belle



Le choix de Marie Leszczyńska


Quand Louis XV à peine âgé de 15 ans, tombe une énième fois malade en février 1725, le duc de Bourbon craint pour son avenir personnel que le duc d'Orléans, fils du défunt régent et son rival ne monte sur le trône.

Pour éviter qu'une telle chose se produise, il faudrait que Louis XV ait, au plus vite, une descendance.

C'est pourquoi, après avoir dressé une liste des 99 princesses d'Europe à marier, on choisit Marie Leszczyńska qui est en âge d'avoir des enfants, contrairement à la jeune fiancée du roi, l'Infante-reine Marie-Anne-Victoire d'Espagne, que l'on renvoie.

Le roi, orphelin et son précepteur, l'abbé de Fleury, rival du duc de Bourbon, acceptent cette alliance sans avantage avec cette princesse quasiment vieille fille qui compte déjà vingt-deux ans — soit sept de plus que son futur mari.

Le 2 avril, M. le Duc demande à Stanislas sa fille en mariage au nom de Louis XV.


Annonce du mariage


L'annonce du mariage n'est pas très bien accueillie à la Cour et à l'étranger, où l'on se récrie sur les origines de la famille Leszczyński et sur sa nationalité polonaise.

Élisabeth-Charlotte, duchesse de Lorraine et de Bar, sœur du défunt régent et qui pensait asseoir sa fille aînée sur le trône des lys écrit ainsi :

« J'avoue que pour le Roi, dont le sang était resté le seul pur en France, il est surprenant que l'on lui fasse faire une pareille mésalliance et épouser une simple demoiselle polonaise, car (…) elle n'est pas davantage, et son père n'a été roi que vingt-quatre heures. »

Des rumeurs vont même jusqu'à annoncer que la future reine est laide, scrofuleuse, épileptique, ou stérile.

Néanmoins, le 15 août 1725, le duc d'Orléans, premier prince du sang, épouse Marie par procuration dans la cathédrale de Strasbourg, devant le cardinal de Rohan, grand aumônier de France.

Pendant son repas, elle est servie par Mademoiselle de Clermont, sœur du duc de Bourbon, un membre de la famille royale.

Il faut à Marie un solide bon sens et de la simplicité pour ne pas se laisser étourdir par le destin qui lui échoit.



Règne


Marie Leszczynska en habit de sacre. Musée des châteaux de Versailles et de Trianon.


De Strasbourg à Metz en passant par le Saulnois pour éviter la Lorraine, puis à travers la Champagne et la Brie, Marie se fait vite aimer du peuple en distribuant des aumônes sur le chemin de Fontainebleau.

Le 4 septembre, Marie rencontre Louis XV, et le 5 septembre, ils se marient à Fontainebleau.

Le mariage est consommé le soir même, et le roi fera durer la « lune de miel » à Fontainebleau jusqu'en décembre.


Marie tombe aussitôt amoureuse du Roi, son cadet de 7 ans, et lui-même en est, à l'époque, très épris (il a 15 ans, elle est son premier amour).

On donne comme grand aumônier à la nouvelle reine l'évêque de Fréjus, Fleury, ancien précepteur du roi et des serviteurs qui ont veillé sur Louis XV enfant, afin de lui permettre de mieux connaître son mari.

L'ardeur du roi permet à Marie de donner rapidement des enfants à la couronne, et en grand nombre : 10 en 10 ans mais seulement deux garçons pour huit filles dont des jumelles.

De plus, seul l'un des deux garçons, le dauphin Louis-Ferdinand, survivra à l'enfance.

Le bruit courut que Marie aurait dit : « Eh quoi ! toujours coucher, toujours accoucher ».

Marie est également meurtrie par la mort en bas âge de deux de ses enfants.

La naissance de Madame Septième (1737), puis une fausse couche l'année suivante ; les mises en garde des médecins sur les dangers d'une grossesse supplémentaire que Marie n'ose avouer au roi ; la différence d'âge entre les conjoints qui s'accentue avec le temps marquent la fin du bonheur conjugal du couple royal : Louis XV, vingt-sept ans, jeune et plein d'allant, s'ennuie auprès d'une femme d'âge mûr (trente ans était déjà le seuil de la vieillesse à cette époque), fatiguée par ses nombreuses grossesses et plutôt terne.

Malgré ses scrupules moraux et religieux, le Roi a déjà pris secrètement sa première maîtresse, la comtesse de Mailly, première des « sœurs de Nesle ».

Fleury, devenu Premier ministre et cardinal, confronté à l'apathie du roi, admet que l'adultère est un mal nécessaire.


Enfants



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Maria Leszczyńska avec le Dauphin.



Marie Leszczyńska eut de Louis XV de France dix enfants :

14 août 1727 : Marie Louise Élisabeth († 6 décembre 1759) dite Madame (en tant que fille aînée du roi) ou Madame Première (puis Madame Infante) épouse en 1739 Philippe d'Espagne (1720-1765), duc de Parme en 1748

Anne Henriette († 10 février 1752), jumelle de la précédente, et Madame Seconde (puis Madame Henriette, puis Madame) sans alliance

28 juillet 1728 : Marie Louise, Madame Troisième (puis Madame Louise) († 19 février 1733)

4 septembre 1729 : Louis-Ferdinand († 20 décembre 1765), dauphin épouse en 1745 Marie-Thérèse d'Espagne (1726-1746)
puis en 1747 Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767)

30 août 1730 : Philippe, duc d'Anjou († 7 avril 1733)

23 mars 1732 Marie Adélaïde († 27 février 1800, Madame Quatrième (puis Madame Troisième, puis Madame Adélaïde, puis Madame) sans alliance

11 mai 1733 : Victoire Louise Marie Thérèse († 7 juin 1799), Madame Quatrième (puis Madame Victoire) sans alliance

27 juillet 1734 : Sophie Philippine Élisabeth Justine († 2 mars 1782), Madame Cinquième (puis Madame Sophie) sans alliance
16 mai 1736 : Thérèse Félicité, Madame Sixième (puis Madame Thérèse) († 28 septembre 1744)

15 juillet 1737 : Louise Marie († 23 décembre 1787), Madame Septième (puis Madame Louise), entrée au Carmel en 1770 sous le nom de Sœur Thérèse de St-Augustin


Les relations difficiles avec le roi


La reine Marie avait commencé à s'aliéner son époux dès le début de son mariage en se mêlant de politique malgré les mises en garde de son père.

N'étant pas née à la cour, ne connaissant pas encore tout à fait les usages ni l'étiquette de Versailles, elle « convoqua » le Roi dans ses appartements pour lui demander de conserver le ministère à son bienfaiteur, l'impopulaire duc de Bourbon qui risquait la disgrâce.

Elle perdit dès cet instant toute influence politique sur son mari (1726).





Marie, reine de France, par François Stiémart.



En 1733, elle soutint les efforts de son père qui tenta de remonter sur le trône de Pologne (guerre de succession de Pologne).

Petit à petit, Louis XV délaissa complètement cette épouse effacée qui entrait dans la vieillesse, notamment à partir du moment où elle lui refusa l'entrée de sa chambre, par crainte d'une onzième grossesse qui, selon les médecins, lui aurait été fatale ; ce qu'elle n'osa révéler à son mari (1738).

Malgré une réconciliation maladroite après la maladie du Roi à Metz en 1744, ce délaissement fut définitif.

Marie Leszczyńska vécut les vingt dernières années de sa vie à Versailles.

Comme elle n'avait aucune influence, les ambitieux ne la recherchaient pas.

Elle vécut entourée d'un cercle restreint de courtisans fidèles : « La maison de la reine était formée de gens d’esprit, de conditions sociales diverses, sur le modèle des fameux salons parisiens si caractéristiques de l’époque ».

Marie demeura pourtant très attachée à son époux et réussit bien à s'adapter à la vie de Versailles : elle se fit instruire sur les questions de cérémonial et d'étiquette et assuma ses devoirs de représentation lors des fréquentes absences de Louis XV, à la chasse ou ailleurs.

Grande amatrice de musique et de peinture (elle peignait elle-même des aquarelles), elle fut la véritable mécène de la culture à la cour.

Elle contribua, avec sa bru Marie-Josèphe de Saxe, à faire venir à Versailles des artistes de renom, comme le castrat Farinelli en 1737, qui lui donna des cours de chant, et le jeune prodige Wolfgang Amadeus Mozart en 1764 avec qui, au grand étonnement de la cour, elle s'entretint en allemand car elle était polyglotte.

Confrontée à l'adultère du Roi, elle garde discrétion et dignité, entretenant même pendant vingt ans des relations cordiales avec la plus célèbre des maîtresses de Louis XV, la Marquise de Pompadour.

Cependant il faut avouer, comme le note Talleyrand, que « ses vertus [ont] quelque chose de triste qui ne port[e] à aucun entraînement vers elle ».

Après la désaffection de Louis XV, elle se réfugia dans l'affection pour ses enfants qui tentaient maladroitement de prendre son parti et son père, qui venait la visiter souvent et lui conseillait la patience et la soumission (tout en confiant à son entourage que sa femme et sa fille étaient "les princesses les plus ennuyeuses du monde").

Elle obtint de Louis XV, le Roi cherchant peut-être à se faire pardonner, un grand appartement privé (détruit par les aménagements de Marie-Antoinette) où elle put mener une vie plus calme et moins tournée vers l'apparat.

Un groupe d'amis se forma autour d'elle, dont le couple de Luynes.

Elle disposait d'une cassette de 96 000 livres, somme assez médiocre pour une Reine, à affecter à son divertissement, à ses aumônes et à son jeu.

Elle aura fréquemment quelques dettes, dues à sa passion pour le jeu (surtout pour le cavagnole), épongées par Louis XV ou par son père Stanislas.



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Monument du cœur de Marie Leszczynska à Nancy



Elle s'éteignit le 24 juin 1768, à Versailles.

Son corps est inhumé à la Basilique Saint-Denis tandis que son cœur repose auprès de ses parents, en l'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy.



Cousins renommés



La Famille Rzewuski :


Arrière-petite-cousine de Marie Leszczyńska :

Justine Rzewuska, née Justine Rdultowska, (née en 1775, morte en 1836 à Pohrebyszcze), épouse en 1790, Adam Laurent Rzewuski (1760-1825), sénateur de Russie et arrière-petit-fils de Wenceslas Rzewuski, dont 4 enfants :

1. Ewelina Hańska, née Ewelina Rzewuska (née le 6 janvier 1801, morte à Paris le 10 avril 1882). Épouse en premières noces le comte Hański, puis en secondes noces Honoré de Balzac, devenant Madame Ève de Balzac, dont :
Anna, comtesse de Mniszech (1828-1915), née comtesse Anna Hańska, fille d'Ewelina Hańska
2. comte Henryk Rzewuski (1791-1866), écrivain, frère d'Ewelina Hańska. Épouse Julia Grocholska (1807-1867), dont :
comtesse Maria Rzewuska (1827-1897), épouse en 1845, le comte Adam Hutten-Czapski (1819-1884), dont :
comtesse Alexandra Hutten-Czapska, comtesse de Romrod (1854-1941), épouse en premières noces, Alexandre Kolemine (chargé d'affaires russe en Hesse), puis en secondes noces en 1884, le Grand-Duc Louis IV de Hesse et du Rhin (1837-1892)
3. comte Adam Rzewuski, général russe, frère d'Ewelina Hańska, dont :
Princesse Catherine Radziwill (1858-1941), née comtesse Katarzyna Rzewuska, fille du comte Adam Rzewuski
4. Karolina Sobańska, née Karolina Rzewuska.


Citations


« Il vaut mieux écouter ceux qui nous crient de loin : Soulagez notre misère, que ceux qui nous disent à l'oreille : Augmentez notre fortune. »


« C'est une chose sotte que d'être reine ! Pour peu que les troubles continuent, on nous dépouillera bientôt de cette incommodité. »

« Je n'ai pas besoin de robes quand les pauvres n'ont pas de chemises. »

« La miséricorde des rois est de rendre la justice, mais la justice des reines est d'exercer la miséricorde. »

À Louis XV, pour demander la grâce d'un déserteur.

« Tout le bien d'une mère n'appartient-il pas à ses enfants ? »

À son trésorier, qui jugeait ses aumônes excessives.


Piété


La reine était très pieuse et eut pour confesseur le capucin Ambroise de Lombez et pour page et confident Joachim de La Barre de Nanteuil.

Les capucins étaient reçus à la cour.

Elle répandit la fête et les Offices du Sacré-Cœur dans toute la France ; elle avait été initiée à cette dévotion dans le couvent de la Visitation à Varsovie et elle la répandit à la cour.

Elle fit ériger un autel du Sacré-Cœur dans la chapelle du Château de Versailles.

Elle demanda aux évêques de l'assemblée générale du clergé de France à Paris d'établir dans leurs diocèses la fête du Sacré-Cœur, ce qui fut approuvé par un courrier du 14 août 1765.
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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 22:06

Marie-Antoinette d'Autriche



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Marie-Antoinette en 1783,
par Élisabeth Vigée-Le Brun.




Titre Reine de France
Reine de Navarre
Autre titre Archiduchesse d'Autriche
Prédécesseur Marie Leszczyńska
Successeur Joséphine de Beauharnais
(impératrice des Français)


Biographie


Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Nom de naissance Maria Antonia Anna Josepha Joanna de Habsbourg-Lorraine
Naissance 2 novembre 1755
Palais de Hofburg, Vienne
Archiduché d'Autriche
Saint-Empire
Décès 16 octobre 1793 (à 37 ans)
Place de la Révolution, Paris
République française



Père

François Ier du Saint-Empire

Mère


Marie-Thérèse d'Autriche



Conjoint

Louis XVI de France


Enfants

Marie-Thérèse de France
Louis-Joseph de France
Louis-Charles de France
Sophie-Béatrice de France





Maria Antonia Anna Josepha Joanna de Habsbourg-Lorraine (en français, Marie Antoinette Anne Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine), plus connue sous le nom de Marie-Antoinette d’Autriche (Vienne, 2 novembre 1755 – morte guillotinée à Paris, le 16 octobre 1793), était archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, dauphine de France, reine de France et de Navarre (1774–1792), épouse de Louis XVI, roi de France.

Elle était la sœur de Joseph II d’Autriche et de Léopold II d’Autriche.

Elle fut surnommée « l’Autrichienne » dès le début de la révolution de France puis « Madame Déficit » et, plus tard, « Madame Véto ».


Jeunesse à Vienne



Marie-Antoinette est la quinzième et avant-dernière enfant de l’empereur germanique François Ier de Lorraine et de l’archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême Marie-Thérèse dite « la Grande », au milieu de leurs cinq fils (Joseph l’héritier du trône, Léopold, Charles, Ferdinand et Maximilien) et de leurs huit filles (Marie-Anne, Marie-Christine, Marie-Élisabeth, Marie-Amélie, Marie-Jeanne, Jeanne-Gabrielle, Marie-Josèphe, Marie-Caroline).

Elle naît le 2 novembre 1755, au palais de la Hofburg, à Vienne.

Ses parrain et marraine sont le roi Joseph Ier de Portugal et son épouse la reine Marie Anne Victoire d'Espagne.

On apprend quelques jours plus tard qu'un tremblement de terre a ravagé Lisbonne la veille de la naissance de l'archiduchesse, jour de la Toussaint.

D'aucuns y verront — surtout après coup — un mauvais présage.



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Pastel de Marie Antoinette réalisé par Joseph Ducreux en 1769 à l'intention du Dauphin afin qu'il puisse faire connaissance de sa future épouse.


L'archiduchesse est baptisée sous les prénoms de Maria Antonia Anna Josepha Joanna.

Elle est aussitôt confiée aux « ayas », les gouvernantes de la famille royale comme Mme de Brandeis et partage son enfance entre le palais de la Hofburg à Vienne et le château de Schönbrunn.

La légende voudrait que la jeune Marie-Antoinette ait rencontré le tout jeune enfant prodige Mozart à la cour de son père, et qu’il l’aurait alors demandée en mariage.



Marie-Antoinette reçoit une éducation où le maintien, la danse, la musique et le paraître occupent l’essentiel de son temps et ne bénéficie d’aucune instruction politique.

Cependant, à l'âge de dix ans, elle a encore du mal à lire ainsi qu’à écrire en allemand, parle peu et difficilement le français, et très peu l’italien – trois langues qui étaient alors parlées couramment dans la famille impériale, sans compter son apprentissage des rudiments de latin.

Mme de Brandeis, rendue responsable par l'impératrice du retard de la jeune princesse, est congédiée et est remplacée par Mme de Lerchenfeld, plus sévère.

À cette époque, la cour d’Autriche possède une étiquette beaucoup moins stricte que celle de Versailles : les danses y sont moins complexes, le luxe y est moindre et la foule moins nombreuse.

La jeune Maria Antonia Josepha est très proche de sa plus jeune sœur aînée, Marie-Caroline, qui deviendra reine de Naples en épousant Ferdinand Ier des Deux-Siciles.

Sa mère Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique qui vise à réconcilier, après des décennies de guerres fratricides, les Habsbourg et les Bourbons, et faire ainsi face aux ambitions de la Prusse et de l'Angleterre. Ainsi, parmi les sœurs aînées de Marie-Antoinette, seule Marie-Christine, l’enfant préféré de l’impératrice, peut épouser en 1766 l'homme qu'elle aime, Albert de Saxe, créé duc de Teschen par Marie-Thérèse, et elle sera nommée avec lui régente des Pays-Bas en 1780.

En revanche, Marie-Amélie épouse contre son gré, en 1769, Ferdinand Ier, duc de Parme, et Marie-Caroline épouse en 1768 Ferdinand IV, le roi de Naples et des Deux-Siciles, après que deux sœurs successivement promises au jeune monarque sont mortes prématurément.

Désormais veuve depuis le décès de François Ier, extrêmement douloureux pour Marie-Antoinette, Marie-Thérèse prend en mains la vie de ses filles et le mariage entre le dauphin – futur Louis XVI – et Marie-Antoinette qui doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d'Europe semble poindre.

Louis XV ne voit pas d'inconvénient au mariage de la princesse avec son petit-fils à condition que celle-ci soit capable de parler convenablement français.

Cela semble perdu d'avance.

C'est pourquoi Mathieu-Jacques de Vermond est envoyé à la Cour pour s'occuper de la future dauphine.

Celle-ci semble bien progresser.

Elle est alors prise en charge par de grands professionnels français afin d'améliorer entre autres sa dentition, alors très mauvaise, et sa coiffure.

Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette est réglée, prête à être donnée en mariage.

Cela ne tarde pas, le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche.

Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l'église des Augustins.

Seul le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne un siècle auparavant avait eu un semblable retentissement.

Par ailleurs, on n'avait pas vu une archiduchesse d'Autriche sur le trône de France depuis Élisabeth d'Autriche, épouse de l'éphémère Charles IX en 1570.

Deux jours plus tard, au petit matin, elle quitte Vienne pour ne jamais y revenir.

Elle a quatorze ans.

Sa mère lui laisse alors un grand nombre de recommandations.

De douloureux pressentiments entourent alors son départ de Vienne.

Weber dira, dans ses mémoires : « On a peine à se défendre de la superstition des pressentiments quand on a vu les adieux de Marie-Antoinette à sa famille, à ses serviteurs et à son pays, en 1770.

Hommes et femmes se livrèrent aux mêmes expressions de la douleur.

Les avenues, comme les rues de Vienne en retentirent.

On ne rentrait chez soi qu'après avoir perdu de vue le dernier courrier qui la suivait, et l'on y rentrait que pour gémir en famille d'une perte commune ».

L'impératrice sa mère semble aussi touchée par le phénomène.

Une anecdote raconte que Joseph Gassner, ecclésiastique venu chercher l'asile à Vienne, se croyant inspiré par Dieu, à une question de Marie-Thérèse lui demandant comment allait sa fille, ne répondit pas, pâlit, et finit par articuler : « Madame, il est des croix pour toutes les épaules. ».

En chemin pour la France, Marie-Antoinette croise le cortège de sa tante paternelle Anne Charlotte de Lorraine, qui, comme toute sa famille, est résolument opposée à l'alliance avec la France qui a dépossédé ses ancêtres des duchés sur lesquels ils avaient régné près de sept-cents ans.

Marie Thérèse demanda à Charlotte et Louise de Hesse-Darmstadt, amie de Marie Antoinette d'accompagner cette dernière en France.



L'arrivée en France


Après près de trois semaines de voyage, le 7 mai 1770, la jeune Marie-Antoinette arrive à Kehl où elle doit participer au rite de « remise de l'épouse », tradition de l'Ancien Régime.

Au moment de quitter le Saint-Empire, tous les biens venant de son pays d’origine, même ses vêtements, lui sont retirés dans un bâtiment construit, en bois, à cet effet sur l'île aux Épis, au milieu du Rhin, entre les villes de Kehl et de Strasbourg, formant ainsi une sorte de « rite de passage » de sa vie de jeune fille à sa vie de femme.

Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France représente également une sorte de zone neutre.

Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière qu’elle y entre du côté autrichien et en ressort en France.

C'est alors qu'elle fait la connaissance de sa première femme d'honneur, Mme de Noailles qui lui présente alors la duchesse de Villars, sa femme d'atour ainsi que les comtesses de Mailly, de Tavannes, la duchesse de Picquigny et la marquise de Duras, ses secondes femmes d'honneur.

Une fois le rituel achevé, elle sort du bâtiment par la porte côté français, sous une pluie battante.

Arrivée à Strasbourg, le temps redevenu clément, elle est complimentée de toutes parts et à M. d'Autigny, maire de la ville, qui s'adresse à elle en allemand, elle répond : « Non ! Ne parlez point allemand, s'il-vous-plaît.

À dater d'aujourd'hui je n'entends plus d'autre langue que le français. ».

Parvenue à l'Évêché, elle fait la connaissance du vieux cardinal de Rohan qui l'attend et reçoit trente-six jeunes femmes de la noblesse d'Alsace.

Puis elle se rend le soir-même à la comédie où l'on donne alors Dupuis et Desronnais ainsi que la Servante maîtresse.

Le lendemain, remerciant M. d'Autigny du bel accueil qui lui avait été réservé, elle quitte Strasbourg pour cinq jours de voyage, au bout duquel elle rencontrera enfin le dauphin à qui elle est promise.

À Saverne, sa première escale, elle voit pour la première fois une résidence princière française, le château des princes évêques de Strasbourg, alors récemment embelli.

Le 9 mai 1770, elle s'arrête à Nancy, ex-capitale du Duché de Lorraine devenu française depuis seulement quatre années.

Elle se recueille en l'église des cordeliers, devant les tombeaux de ses ancêtres paternels, les ducs de Lorraine et de Bar.

Le 10, elle passe à Bar-le-Duc, le 11 à Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) où elle assiste à la représentation de La Partie de chasse de Henri IV, le 12 à Soissons où elle séjourne quarante-huit heures.

Weber écrit aussi, à propos de ce voyage : « Sur la route, tous les habitants des campagnes abandonnent leurs travaux pour venir la saluer.

Les chemins sont jonchés de fleurs ; les jeunes filles, dans leurs plus belles parures, présentent leurs bouquets à la dauphine, qui sourit à la naïveté des unes, daigne répondre aux compliments des autres, et les accueille toutes avec bonté.

À vingt lieues de Strasbourg, les habitants des villages voisins se sont rassemblés.

On entendait de toutes parts retentir les cris de : « Vive la dauphine ! Vive le dauphin ! » Le chemin était obstrué par la foule.

Les stores de sa voiture étaient levés et tous les spectateurs pouvaient contempler à loisir sa beauté, son sourire enchanteur, sa douce physionomie.

De jeunes paysans se disaient l'un à l'autre : « Qu'elle est jolie, notre dauphine! » .

Le 14 mai enfin, à deux pas de Compiègne, la jeune dauphine rencontre le premier ministre, le duc de Choiseul, venu au devant d'elle.

La jeune princesse va ensuite attendre la cérémonie de son mariage près de Paris au château de la Muette, dont le dauphin avait pris possession en 1764.


Dauphine


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Marie Antoinette en 1773.





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Les armes de Marie Antoinette, dauphine de France



Le 16 mai 1770, Marie-Antoinette épouse le dauphin à Versailles.

Le jour même des noces, un scandale d’étiquette a lieu : tout comme l'avaient fait leurs ancêtres en 1698 lors du mariage d'Élisabeth Charlotte d'Orléans, nièce de Louis XIV avec le duc Léopold Ier de Lorraine (grand-père de Marie-Antoinette), les princesses de Lorraine, arguant de leur (lointaine) parenté avec la nouvelle dauphine, ont obtenu de danser avant les duchesses, au grand dam du reste de la noblesse qui, suivant l'exemple des filles de Louis XV, murmure déjà contre « l’Autrichienne ».



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Profil en médaillon de la dauphine Marie-Antoinette en 1770, allégorie de son mariage.



Le soir du 30 mai 1770, où l'on fête place Louis XV, à Paris, le mariage princier, est tiré un magnifique feu d'artifice dont une fusée tombe sur les pièces d'artifice destinés au bouquet final, créant un incendie, puis une véritable panique, conduisant à la mort de plusieurs centaines de victimes (131 selon les chiffres officiels, mais en réalité vraisemblablement autour de 400).

Bouleversés, le dauphin et la dauphine - qui n'ont que 15 ans - financeront sur leur cassette personnelle une importante aide aux victimes et leurs familles.

La jeune fille, au physique agréable, est assez petite et ne possède pas encore la « gorge » si appréciée en France.

Elle est blonde, d'un blond assez soutenu tirant sur le roux, qui, sous la poudre, prend des reflets rosés.

Ses yeux bleu pâle sont un peu trop saillants.

Son visage, au vaste front bombé, offre un ovale trop allongé.

Le nez, qui promet d'être légèrement aquilin, offre peu de finesse.

La jeune dauphine a néanmoins beaucoup de grâce et une légèreté presque dansante dans sa façon de se mouvoir.

Archiduchesse d’Autriche, arrière-petite nièce de Louis XIV, par sa grand-mère paternelle Élisabeth Charlotte d'Orléans duchesse de Lorraine et de Bar, objet vivant du « renversement des alliances » du roi Louis XV, elle attire dès son arrivée l’inimitié d’une partie de la cour.

De plus, la jeune dauphine a du mal à s’habituer à sa nouvelle vie, son esprit se plie mal à la complexité et à la rouerie de la « vieille cour », au libertinage du roi Louis XV et de sa maîtresse la comtesse du Barry.

Son mari l’aime mais l’évite, partant très tôt chasser ; elle peine à s’habituer au cérémonial français, au manque d’intimité et subit péniblement « l’étiquette », rigide mode d’emploi de la cour.

Elle est manipulée par « Mesdames Tantes », les filles du roi Louis XV, qui lui enseignent l’aversion pour la comtesse du Barry, ce qui agace Louis XV.

Par ailleurs, Marie-Antoinette s’en fera bientôt une ennemie : pendant les premiers temps, elle refuse de lui parler mais, forcée par Louis XV, et poussée par Marie-Thérèse sa mère, et Mercy-Argenteau, elle finit par adresser la parole à la comtesse avec ces quelques mots « il y a bien du monde à Versailles aujourd'hui ».

Marie-Antoinette ressortira humiliée de cet incident, surtout que Mesdames tantes verront en son acte une haute trahison.

En outre, Vienne tente de la manipuler par le biais de la volumineuse correspondance qu’entretient sa mère avec le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche à Paris.

Ce dernier est le seul sur lequel elle peut compter, car le duc de Choiseul, celui qui avait permis le rapprochement de la France avec l’Autriche, est tombé en disgrâce moins d’un an après le mariage, victime d’une cabale montée par Mme du Barry.

Cette fameuse correspondance secrète de Mercy-Argenteau est une large source d’information sur les détails de la vie de Marie-Antoinette depuis son mariage en 1770 jusqu’au décès de Marie Thérèse Ire en 1780.

Selon l’auteur du livre regroupant cette correspondance : « Ces documents originaux ne se contentent pas de nous introduire dans son intimité, ils nous révèlent aussi comment Marie-Antoinette, dépourvue d’expérience et dénuée de culture politique, fut manipulée par sa famille autrichienne à laquelle elle demeura toujours attachée ».



Reine de France



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La reine en 1775 à 20 ans




Louis XV meurt le 10 mai 1774 et Marie-Antoinette devient reine de France et de Navarre à 18 ans.

Toujours sans héritier à offrir à la France et toujours considérée comme une étrangère même par la famille royale qu'elle n'aime pas (en fait le mariage entre elle et Louis XVI met sept ans à être consommé), la reine devient, dès l’été 1777, la cible de premières chansons hostiles qui circulent de Paris jusqu’à Versailles.

Une véritable coterie se monte contre elle dès son accession au trône, des pamphlets circulent, d'abord de courts textes pornographiques puis des libelles orduriers.

Ses déboires conjugaux étant publics, on l’accuse d’avoir des amants (le comte d’Artois son beau-frère, le comte suédois Hans Axel de Fersen) ou même des maîtresses (la duchesse de Polignac), de dilapider l’argent public en frivolités (robes de Rose Bertin, parfums de Jean-Louis Fargeon) ou pour ses favoris, de faire le jeu de l’Autriche, désormais dirigée par son frère Joseph II.

Elle y est clouée au piloris comme une érotomane perverse et inassouvissable et bien vite la certitude de son insatiable érotisme se répand.

Elle est décrite comme une "prostituée babylonienne", une "infâme tribade" ayant l'habitude, à Trianon, d'épuiser quotidiennement plusieurs hommes et plusieurs femmes pour satisfaire sa "diabolique lubricité".

Son portrait

"Sa beauté n'est pas régulière. (...).

D'aucuns lui reprochent aussi la mâchoire trop forte des Habsbourg et une poitrine trop abondante. (...).

Elle est "grande, admirablement faite" avec "des bras superbes" (Mme Vigée-Lebrun). (...).

"Sa peau, dit encore sa portraitiste, était si transparente qu'elle ne prenait point d'ombre." (...).

"C'était la femme de France qui marchait le mieux" (Vigée-Lebrun) (...).

"On dit qu'elle ne danse pas en mesure, écrit Horace Walpole, mais alors c'est la mesure qui a tort."

"On n'a jamais fait la révérence avec tant de grâce"
s'émerveille Tilly.

Elle salue dix personnes en se ployant une seule fois.

De la tête et du regard elle donne à chacun ce qui lui revient. (...).

L'intelligence n'est pas moins vive.

La correspondance le montre. (...).

Souvent même, elle paraît plus proche de la philosophie nouvelle que de la religion.

Sa piété est jugée tiède. (...).

Le trait déplaisant de son caractère est la partialité. (...).

Beaucoup accusent Marie-Antoinette de légèreté.

À commencer par sa propre mère. (...).

Elle aime seulement à se divertir, (...).

On lui passe difficilement ses bals et ses soirées dansantes chez ses amies ou ses beaux-frères.

On ne lui pardonne pas les bals masqués de l'Opéra, inconvenants, juge-t-on, pour une reine de France.

Malheureusement elle en raffole, et s'y fait conduire plusieurs fois pendant le carnaval. (...).

On lui reproche aussi sa passion du jeu.

Tous les soirs, elle joue au Pharaon jusqu'à deux ou trois heures du matin. (...).

L'opinion publique lui fait grief de ses goûts dispendieux en matière de toilettes et de réceptions.

Elle aime les toilettes, c'est vrai, mais ses fournisseurs en profitent abusivement. (...).

Pour les réceptions et les voyages, Marie-Antoinette manifeste parfois des exigences coûteuses. (...).

La reine agit de même pour les aménagements et décorations de ses appartements.

Tout doit être fait tout de suite, et sans avoir égard au coût de l'opération. (...).

En décoration son goût n'est pas toujours le meilleur, mais il est parfait en musique.

Musicienne elle-même - elle chante et joue de la harpe et de la flûte -, elle exerce dans cet art un intelligent mécénat.

Elle protège Gluck, son ancien professeur de musique, et surtout elle réalise fort bien le caractère novateur de son art. (...)"


Son rôle politique



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Marie-Antoinette 1775, Jean-Baptiste Gautier Dagoty.



Elle tente d’influencer la politique du roi, de faire et défaire les ministres, toujours sur les conseils intéressés de ses amis.

Mais, contrairement à la rumeur, son rôle politique s’avère extrêmement limité.

Le baron Pichler, secrétaire de Marie-Thérèse Ire, résume poliment l’opinion générale en écrivant : « Elle ne veut être ni gouvernée ni dirigée, ni même guidée par qui que ce soit.


C’est le point sur lequel toutes ses réflexions paraissent jusqu’à présent s’être concentrées.

Hors de là, elle ne réfléchit encore guère, et l’usage qu’elle a fait jusqu’ici de son indépendance le prouve assez, puisqu’il n’a porté que sur des objets d’amusement et de frivolité. »



Sa vie à la Cour de France


S’entourant d’une petite cour d’amis vite qualifiés de favoris (la princesse de Lamballe, le duc de Lauzun, le baron de Besenval, le duc de Coigny puis la comtesse de Polignac plus enjouée et spirituelle que la princesse de Lamballe qu'elle juge trop pieuse et timorée), elle suscite les jalousies des autres courtisans surtout après avoir évincé dans sa cour les vieux aristocrates.

Ses toilettes et les fêtes coûteuses qu’elle organise profitent au rayonnement de la France, notamment pour la mode et le commerce du textile, mais sont critiquées, bien qu’elles soient une « goutte d’eau » dans les dépenses générales de la cour, des administrations, ou comparées au niveau de vie de certains princes de sang ou seigneurs menant grand train.

Au total, les dépenses de la cour ne représentent que 7 % du budget du royaume, soit guère plus que les règnes précédents.

Pour retrouver à Versailles ce qu’elle a connu à Vienne – une vie plus détendue en famille avec ses amis –, elle va souvent avec quelques privilégiés au Petit Trianon (construit par Louis XV sous l'impulsion de sa maîtresse, Madame de Pompadour, qui décèdera avant que celui-ci ne soit terminé, puis que Louis XVI offrit à Marie-Antoinette).

Elle fait construire un village modèle, le Hameau de la Reine, où elle installe des fermiers.

Dans son petit théâtre, elle joue notamment Le Barbier de Séville de Beaumarchais et tient souvent des rôles de servante devant un Louis XVI amusé.

Par son désir de plaisirs simples et d’amitiés exclusives, Marie-Antoinette va vite se faire de plus en plus d’ennemis, même à la cour de Versailles.

"Les escapades de Marie-Antoinette sont aussi fréquentes.

Si Marly est délaissé - le cérémonial paraissant encore plus gênant qu'à Versailles - le petit Trianon a toute la faveur de la reine. (...).

Enthousiaste, la baronne [d'Oberkirch] ne s'étonne pas que la reine y reste "la plus grande partie de la belle saison".

Les usages ne sont pas ici ceux de la Cour, ils imitent plutôt la simplicité de vie de la gentilhommerie.

La reine "entrait dans son salon sans que le piano-forte ou les métiers de tapisserie fussent quittés par les dames, et les hommes ne suspendaient ni leur partie de billard ni celle de trictrac".

Trianon offre peu de logements.

Aussi les invités dînent-ils avec la reine, passent l'après-midi, soupent puis reviennent coucher à Versailles.

Le roi et les princes (sauf Madame Élisabeth) viennent en galopins.

Dames d'honneur et du palais n'y sont pas davantage établies, mais, par grâce royale, peuvent y venir souper les mercredis et samedis, nommés ainsi "jours du palais".

Vivre en particulière loin de la pompe monarchique, échapper à la tyrannie de l'étiquette, abandonner les fastueux mais encombrants habits de Cour pour "une robe de percale blanche, un fichu de gaze, un chapeau de paille", fait le bonheur de Marie-Antoinette.

Au hameau - auquel on a donné "à grands frais l'aspect d'un lieu bien pauvre" - la reine joue à la fermière, regarde pêcher dans le lac ou assiste à la traite des vaches."

"Après la mort de la Marquise [de Pompadour] (1764), l'arrivée en France de l'archiduchesse Marie-Antoinette en 1770 ranime la vie musicale à Versailles.

La dauphine cultive le chant, touche le clavecin et la harpe. (...).

Plus que son talent de harpiste, la protection qu'elle accorde aux musiciens "constitue son vrai mérite musical".

Négligeant peintres et écrivains, la reine met son influence au service des musiciens, attire à la Cour Gluck (1773), Piccini - le maître le plus célèbre d'Italie (1776) -, Sacchini (1781), favorise la carrière de Grétry.

Très attachée à l'auteur de Richard Coeur de Lion, elle le nomme directeur de sa musique particulière (1787), lui obtient dons et pensions, accepte d'être la marraine d'une de ses filles, favorise la création de ses opéras-comiques à Versailles, Fontainebleau ou Trianon.

Dès son arrivée à la Cour, le chevalier Gluck, son ancien professeur à Vienne, est comblé d'honneurs.

Six mille livres de pension et autant pour chaque opéra qu'il fera jouer doivent le retenir à Versailles."

"Marie-Antoinette suit son exemple [de Madame de Pompadour]. Dauphine, elle courait avec son mari les salles parisiennes.

Reine, elle ne change pas ses habitudes.

"Sa Majesté, écrit Mercy-Argenteau en 1777, est venue aux spectacles de Paris deux ou trois fois chaque semaine.

" Avec ses belles-soeurs elle anime agréablement sa société intime : elle apprend à jouer et possède son théâtre à Trianon.

Au printemps 1780, elle devient actrice, avec une prédilection pour les comédies à ariettes."

"Vrai et gai.

La cour de France lui doit pour une bonne part le charme riant de ses derniers feux.

Se plaisant à la vie de famille et aux simples réunions amicales, elle fait aménager pour sa vie intime à Versailles, Fontainebleau, Compiègne et Saint-Cloud, des petits appartements tapissés de toiles peintes à motifs de fleurs et d'oiseaux, ornés de lambris blancs et de glaces.

Ennemie du cérémonial et de l'étiquette, elle invente un nouveau style de vie et de divertissement.

À Marly, par exemple, en 1788, elle établit une espèce de café, où les seigneurs et les dames vont prendre leur petit déjeuner le matin.

On se met à une petite table, et chacun se fait servir ce qu'il veut."

Ascendance



Descendance



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Marie-Antoinette en 1787, par Élisabeth Vigée-Le Brun.



Après sept ans d'un mariage stérile, peu avant Noël 1778, Marie-Antoinette accouche de son premier enfant.


Trois autres suivront.

Marie-Thérèse-Charlotte (1778-1851), dite « Madame Royale »
Louis Joseph Xavier François (1781 -1789), Dauphin
Louis-Charles (1785-1795), duc de Normandie (1785) puis Dauphin (1789) puis Prince Royal (1790-1792) puis « roi » sous le nom de « Louis XVII » (1793-1795)
Sophie-Béatrice (1786-1787), morte à 11 mois.


Mais cela ne sert pas forcément Marie-Antoinette, car les libelles n'attendent pas pour affirmer que ses enfants, notamment ses fils, ne sont pas de Louis XVI ou qu'elle entretient une relation homosexuelle avec la princesse de Lamballe (libelle de Pierre-Antoine-Auguste Goupil, inspecteur de la Librairie à Paris, qui obtient de la reine de ne pas le diffuser contre 100 000 livres).

La reine développe cependant une profonde affection pour ses enfants qui sont sa seule consolation face à ses ennemis de plus en plus nombreux.

Après le scandale de l'affaire du collier, elle se tourne davantage vers sa famille et ne veut montrer d'elle que l'image de la mère de famille mais en vain.

Alors qu'enceinte, elle se fait peindre par Madame Vigée-Lebrun entourée de ses enfants, elle perd sa fille Sophie-Béatrice au berceau en 1787 (âgée de 11 mois).

Elle vivra très douloureusement cette perte et sur le tableau, à l'origine se trouvait peint, dans le berceau, Madame Sophie, dernier enfant du couple royal, décédée à l'âge de 11 mois.

La Reine a voulu laisser le berceau vide comme un symbole de deuil et de douleur.

Constante source de chagrin pour la reine qui ne pouvait retenir ses larmes chaque fois qu'elle passait devant l'œuvre, le tableau partira pour Vienne, Louis XVI finissant par l'offrir à son beau-frère Joseph II du Saint-Empire.

Elle perdra ensuite un deuxième enfant, Louis Joseph Xavier, âgé de presque 8 ans, en juin 1789.



La Maison de la Reine




Maison ecclésiastique



Grand Aumônier de la Reine



1774 - Monseigneur François de Fontanges, archevêque de Toulouse
1774 - 1780 - Le Cardinal, André Hercule de Fleury, évêque de Chartres
1780 - 1789 - Monseigneur Louis Hector Honoré Maxime de Sabran, évêque de Laon



Premier Aumônier de la Reine

1774 - 1780 - Mgr de Sabran
1780 - 1789 - Mgr Camille de Polignac, évêque de Meaux


Aumônier ordinaire

Roch-Étienne de Vichy, vicaire général d'Évreux



Aumôniers de quartier:

Chapelain ordinaire:
Chapelains de quartier
Clerc ordinaire
Clerc de quartier
Sommiers


Confesseurs de la Reine

1770 - 1789 - l'Abbé Mathieu-Jacques de Vermond, professeur de Français, lecteur et confident, secrétaire de cabinet.
1792, Abbé Poupart
1793, l'abbé Magnin et l'abbé Cholet, prêtre vendéen, qui lui donna les sacrements la veille de sa comparution devant le Tribunal Révolutionnaire.


L’affaire du Collier


Article détaillé : Affaire du collier de la reine.

En juillet 1785, éclate l’« affaire du Collier » : les joailliers Boehmer et Bassange réclament à la reine 1,6 million de livres pour l’achat d’un collier de diamants dont le cardinal de Rohan a mené les tractations, au nom de la reine.

La reine ignore tout de cette histoire et, quand le scandale éclate, le roi exige que le nom de sa femme soit lavé de l’affront.

Le cardinal est arrêté en pleine journée dans la Galerie des Glaces, sous les yeux des nombreux courtisans.

Le roi confie l’affaire au Parlement, l’affaire est jugée par Étienne François d'Aligre, qui conclut à la culpabilité du couple d’aventuriers à l’origine de l’affaire, les prétendus « comte et comtesse de la Motte » et disculpe le cardinal de Rohan et le comte de Cagliostro, abusés mais innocents.

Le cardinal de Rohan, aussi innocent que la Reine dans cette affaire, s’est laissé manipuler par Madame de La Motte, mais ceci ne serait pas arrivé si Marie-Antoinette avait accordé au Cardinal les faveurs qu’il recherchait depuis son entrée en Cour.

En effet, le Cardinal, frivole et volubile, est ignoré par la Reine depuis qu'il a mécontenté sa mère, Marie-Thérèse, pendant l'occupation de son poste d'ambassadeur de France à la Cour d'Autriche, des années plus tôt.

Lorsque « Madame de la Motte », qui se dit amie et cousine de Marie-Antoinette, lui confie les tractations avec le bijoutier, le Cardinal demande des preuves et on va jusqu’à lui présenter une fausse Marie-Antoinette (en réalité une comédienne nommée Rosalie qui ressemblait à s’y méprendre à la reine) un soir dans le parc de Versailles et inventer une fausse correspondance ; le naïf mais néanmoins ambitieux Cardinal accepte donc sa mission avec zèle, clamant à qui voulait l'entendre qu'il était enfin devenu « intime » de Sa Majesté.

La reine, bien qu’innocente, sort de l’affaire du collier déconsidérée auprès du peuple.

Non seulement l'affront ne fut pas lavé, mais il généra une réelle campagne de désinformation étendue à tout le royaume.

C'est à la même époque qu'est diffusée une littérature diffamante à propos des amours de la reine et du roi.

Parmi ces représentations, l'une fut très populaire : Les Amours de Charlot et Toinette, caricatures du couple royal (1789), un succès de librairie.

Marie-Antoinette se rend enfin compte de son impopularité et tente de réduire ses dépenses, notamment en réformant sa maison, ce qui déclenche plutôt de nouveaux éclats quand ses favoris se voient privés de leurs charges.

Rien n’y fait, les critiques continuent, la reine gagne le surnom de « Madame Déficit » et on l’accuse de tous les maux, notamment d’être à l’origine de la politique anti-parlementaire de Louis XVI.

La Révolution française


1789



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Portrait de Marie-Antoinette par Élisabeth Vigée Le Brun (1788).


Le 5 mai 1789 s’ouvrent les États généraux.

Lors de la messe d’ouverture, Mgr de La Fare, qui est à la chaire, attaque Marie-Antoinette à mots à peine couverts, dénonçant le luxe effréné de la cour et ceux qui, blasés par ce luxe, cherchent le plaisir dans « une imitation puérile de la nature » (rapporté par Adrien Duquesnoy, Journal sur l’Assemblée constituante), allusion évidente au Petit Trianon.


Le 4 juin, le petit dauphin meurt.

Pour éviter la dépense, on sacrifie le cérémonial de Saint-Denis.

L’actualité politique ne permet pas à la famille royale de faire son deuil convenablement.

Bouleversée par cet événement et désorientée par le tour que prennent les États généraux, Marie-Antoinette se laisse convaincre par l’idée d’une contre-révolution.

En juillet, Necker démissionne.

Le peuple interprète cette démission comme un renvoi de la part du roi.

La reine brûle ses papiers et rassemble ses diamants, elle veut convaincre le roi de quitter Versailles pour une place-forte sûre, loin de Paris.

Il faut dire que, depuis le 14 juillet, un livre de proscription circule dans Paris.

Les favoris de la reine y sont en bonne place et la tête de la reine elle-même est mise à prix.

On l’accuse de vouloir faire sauter l’Assemblée avec une mine et de vouloir faire donner la troupe sur Paris, ce qui est faux.

Il est néanmoins vrai que la reine prônera l’autorité et restera toujours ancrée dans la conviction de la légitimité du pouvoir royal.

Le 1er octobre, un nouveau scandale éclate : lors d’un banquet donné par les gardes du corps de la Maison militaire, au régiment de Flandre qui vient d’arriver à Paris, la reine est acclamée, des cocardes blanches sont arborées, et selon la presse révolutionnaire des cocardes tricolores auraient été foulées.

Paris est outré par ces manifestations contre-révolutionnaires, et par la tenue d’un banquet alors que le pain manque à Paris.

Il en résulte les journées révolutionnaires d'octobre, dont l'historiographie (tel le récit romancé de Jules Michelet)a retenu « la marche des femmes sur Versailles, disant aller chercher « le boulanger » (le roi), « la boulangère » (la reine) et le « petit mitron » (le dauphin) ».

Article détaillé : Journées des 5 et 6 octobre 1789.

Bien des gens attribuent faussement à Marie-Antoinette une boutade cynique : « S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! ».

On lui a attribué cette phrase en 1789 alors qu’elle figure dans le Livre VI des Confessions de Jean-Jacques Rousseau publiées en 1782.

Aucune personne n'attribua la boutade à Marie-Antoinette à l'époque, les partisans de la Révolution compris.


La monarchie constitutionnelle



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Marie-Antoinette vers 1792 ; pastel de Kucharski.



Louis XVI et Marie-Antoinette auraient pu se résoudre à demander de l’aide aux souverains étrangers, le roi d’Espagne Charles IV et Joseph II, frère de la reine.

Mais le roi d’Espagne répond évasivement et, le 20 février 1790, Joseph II meurt.

Des doutes et des controverses entre historiens subsistent sur ce possible appel à l’étranger.

La Fayette suggère froidement à la reine le divorce.

D’autres parlent à mots à peine couverts d’un procès en adultère, et de prendre la reine en flagrant délit avec le comte de Fersen.

Breteuil propose alors, fin 1790, un plan d’évasion.

L’idée est de quitter les Tuileries et de gagner la place-forte de Montmédy, proche de la frontière.

La reine est de plus en plus seule, surtout depuis qu’en octobre 1790 Mercy-Argenteau a quitté la France pour sa nouvelle ambassade aux Pays-Bas et que Léopold II, le nouvel empereur, un autre de ses frères, élude ses demandes d’aide, car, monarque philosophe, il pousse au contraire sa sœur à jouer le jeu de la nouvelle Constitution.

Le 7 mars, une lettre de Mercy-Argenteau à la reine est interceptée et portée devant la Commune.

C’est le scandale, une preuve, pense-t-on, du « comité autrichien », des tractations de la reine pour vendre la patrie à l’Autriche.

Le 20 juin 1791 débute la tentative d’évasion, stoppée le lendemain par l’arrestation à Varennes-en-Argonne.

Article détaillé : Fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes.



Après Varennes



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Marie-Antoinette en 1793 ; huile sur toile de Kucharski.


Interrogé à Paris par une délégation de l’Assemblée constituante, Louis XVI répond évasivement.

Ces réponses, rendues publiques, suscitent le scandale, et certains révolutionnaires réclament la déchéance du roi.

Marie-Antoinette, elle, correspond secrètement avec Barnave, Duport et Lameth qui veulent convaincre le roi d’accepter son rôle de monarque constitutionnel.

Mais elle joue là un double jeu car elle espère seulement « les endormir et [...] leur donner confiance [...] pour les mieux déjouer après » (lettre de la Reine à Mercy).

Elle écrit même à Fersen ces mots : « Quel bonheur si je puis un jour redevenir assez puissante pour prouver à tous ces gueux que je n’étais pas leur dupe ».

Le 13 septembre, Louis XVI accepte la Constitution.

Le 30, l’Assemblée constituante se dissout et est remplacée par l’Assemblée législative, cependant que des bruits de guerre avec les monarchies alentour, au premier rang desquelles l’Autriche, se font plus pressants.

Le peuple est alors monté contre Marie-Antoinette, toujours appelée « l’Autrichienne ».

Les pamphlets et journaux révolutionnaires la traitent de « monstre femelle » ou encore de « Madame Véto », et on l’accuse de vouloir faire baigner la capitale dans le sang.

Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre à l'Autriche et elle subit dans un premier temps de sérieux revers.

Le 3 août 1792, le manifeste de Brunswick, largement inspiré par Fersen, achève d’enflammer une partie de la population.

Le 10 août, c’est l’insurrection.

Les Tuileries sont prises d’assaut, les gardes massacrés, le roi et sa famille doivent se réfugier à l’Assemblée, qui vote sa suspension provisoire et leur internement au couvent des Feuillants.

Le lendemain, la famille royale est finalement transférée à la prison du Temple.

Pendant les massacres de septembre, la princesse de Lamballe, proche amie de la reine et victime symbolique, est sauvagement assassinée, démembrée, mutilée, déchiquetée et sa tête est brandie au bout d’une pique devant les fenêtres de Marie-Antoinette pendant que divers morceaux de son corps sont brandis en trophée dans Paris.

Les auteurs du meurtre veulent "monter dans la tour et obliger la reine à embrasser la tête de sa grue".

Il veulent lui montrer la tête et le corps nu et profané de la princesse sur lequel, ils en sont convaincue, la reine se serait si longtemps livrée à ses penchants saphiques.

Peu après, la Convention déclare la famille royale otage.

Début décembre, a lieu la découverte officielle de « l’ armoire de fer » dans laquelle Louis XVI cachait ses papiers secrets et dont l’existence est aujourd’hui sujette à débats.

Le procès est désormais inévitable.

Le 26 décembre, la Convention vote la mort avec une majorité étroite.

Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793.

Le 27 mars, Robespierre évoque le sort de la reine pour la première fois devant la Convention.

Le 13 juillet, le dauphin est enlevé à sa mère et confié au savetier Simon.

Le 2 août, c’est Marie-Antoinette qui est séparée des princesses (sa fille Madame Royale et sa belle-sœur madame Élisabeth) et est conduite à la Conciergerie.

Durant son séjour dans sa prison, Marie-Antoinette aurait développé un cancer de l'utérus.

Lors du transfert, alors qu’elle s’est violemment cogné la tête, elle répond à ses geôliers qui s’en inquiètent son fameux « Rien à présent ne peut plus me faire de mal ».

Son interrogatoire commence le lendemain.



Le procès




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Marie-Antoinette au Tribunal révolutionnaire Gravure d’Alphonse François d’après Paul Delaroche.



Article détaillé : Procès de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine.


Le 3 octobre 1793, Marie-Antoinette comparaît devant le Tribunal révolutionnaire, mené par l’accusateur public Fouquier-Tinville.

Si le procès de Louis XVI avait conservé quelques formes de procès équitable, ce n’est pas le cas de celui de la reine.

Le dossier est monté très rapidement, il est incomplet, Fouquier-Tinville n’ayant pas réussi à retrouver toutes les pièces de celui de Louis XVI.

Pour charger l’accusation, il parle de faire témoigner le dauphin contre sa mère qui est alors accusée d’inceste par Jacques-René Hébert.

Il déclare que la reine et Mme Élisabeth ont eu des attouchements sur le jeune Louis XVII.

Marie-Antoinette ne répond rien et un juré en fait la remarque.

Marie-Antoinette se lève et répond « Si je n’ai pas répondu c’est que la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère.

J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici ! ».

Pour la dernière fois, la foule (et surtout les femmes) applaudit la reine.

Une fois la séance terminée, celle-ci demande à son avocat « N’ai je pas mis trop de dignité dans ma réponse ? ».

Selon Gaspard Louis Lafont d'Aussonne dans ses mémoires publiées en 1824, des personnes dans la foule dirent le matin du jugement « Marie-Antoinette s'en retirera : elle a répondu comme un ange, on ne fera que la déporter ».

On l’accuse également d’entente avec les puissances étrangères.

Comme la reine nie, Herman, président du Tribunal, l’accuse d’être « l’instigatrice principale de la trahison de Louis Capet » : c’est donc bien un procès pour haute trahison.

Le préambule de l’acte d’accusation déclare également : « Examen fait de toutes les pièces transmises par l’accusateur public, il en résulte qu’à l’instar des Messaline, Frédégonde et Médicis, que l’on qualifiait autrefois de reines de France et dont les noms à jamais odieux ne s’effaceront pas des fastes de l’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été, depuis son séjour en France, le fléau et la sangsue des Français. »

Il ajoute « la cause des troubles qui agitent depuis quatre ans la nation et ont fait tant de malheureuses victimes. »

Les dépositions des témoins à charge s’avèrent bien peu convaincantes.

Marie-Antoinette répond qu’elle n’était « que la femme de Louis XVI, et qu’il fallait bien qu’elle se conform[ât] à ses volontés ».

Fouquier-Tinville réclame la mort et fait de l’accusée « l’ennemie déclarée de la nation française ».

Les deux avocats de Marie-Antoinette, Tronçon-Ducoudray et Chauveau-Lagarde, jeunes, inexpérimentés et n’ayant pas eu connaissance du dossier, ne peuvent que lire à haute voix les quelques notes qu’ils ont eu le temps de prendre.



Quatre questions sont posées au jury :



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Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire.



« 1. Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la République, lesdites manœuvres et des intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l’entrée du territoire français et à leur faciliter le progrès de leurs armes ?

2. Marie-Antoinette d’Autriche (…) est-elle convaincue d’avoir coopéré à ces manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?

3. Est-il constant qu’il ait existé un complot et une conspiration tendant à allumer la guerre civile à l’intérieur de la République ?

4. Marie-Antoinette est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot et à cette conspiration ? »

Aux quatre questions, le jury répond « oui ». Lorsque le jury rend son verdict, il n’existe aucune preuve de l’accusation de haute trahison que l’on impute à la reine.

Le dossier est vide de toute pièce.

Techniquement, au vu des pièces du procès, la condamnation n’est pas basée sur des faits avérés.

On l’apprit plus tard, Marie-Antoinette communiqua des directives militaires confidentielles à l’Autriche dans le but de sauver sa famille, mais aussi « pour qu’enfin on se venge de tous les outrages qu’on reçoit dans ce pays-ci » (lettre de la Reine à Mercy).

Mais la preuve n'en sera découverte que bien plus tard.


En réalité, il fallait condamner la « veuve Capet ».

Robespierre a donc intégré au jury le médecin qui soignait la reine à la Conciergerie, lequel a indiqué aux autres jurés que de toute façon Marie-Antoinette était médicalement condamnée à brève échéance car elle avait de forts épanchements sanguins.

La condamnation à mort, pour haute trahison, est prononcée le 16 octobre 1793 vers 4 heures du matin.



Le « testament »



À l'annonce de la sentence, Marie-Antoinette rédige son « testament », à l'attention de Madame Élisabeth, sœur de feu le roi Louis XVI.

En réalité, il s'agit d'une simple lettre, à usage privé, qui ne contient aucun message d'ordre politique.

Marie-Antoinette l'a rédigée dans son cachot de la Conciergerie juste après l'annonce de sa condamnation.

L'en-tête porte la mention :

« Ce 16 octobre, 4 heures 1/2 du matin. »

Elle n'est pas signée et ne mentionne aucun nom propre même pas celui de sa destinataire la sœur de Louis XVI, qui partage la captivité des enfants royaux au Temple :

« C'est à vous, ma sœur, que j'écris pour la dernière fois ; je viens d'être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère.

Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments.

Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien ; j'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n'existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse !

J'ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous.

Hélas ! la pauvre enfant, je n'ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici ma bénédiction.

J'espère qu'un jour, lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. »

Malgré son exécution très proche et son isolement, Marie-Antoinette récuse d'avance toute assistance d'un prêtre assermenté qui aurait prêté le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé condamnée par Rome :

« Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle où j'ai été élevée, et que j'ai toujours professée, n'ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s'il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s'ils y entraient une fois.

Adieu, adieu ! Je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs spirituels.

Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m'amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot,et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »

Celle qui vient de vivre seule une captivité de deux mois et demi, sans pouvoir communiquer avec ses enfants, tente de leur faire passer ses dernières recommandations.

La femme autrefois décrite comme autoritaire et superficielle s'exprime à ce dernier instant en toute humilité.

Sa préoccupation essentielle concerne l'état d'esprit dans lequel ses enfants assumeront la mort de leurs parents, dans leur vie à venir dont elle ne veut pas douter, alors que le dauphin mourra en captivité.

Sans un mot de plainte ni de regret, Marie-Antoinette ne songe plus qu'à laisser un héritage spirituel à ses enfants :

« Qu'ils pensent tout deux à ce que je n'ai cessé de leur inspirer : que les principes et l'exécution de leurs devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuelle en feront le bonheur ; qu'ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union, qu'ils prennent exemple de nous : combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille. »

Le dernier conseil n'est pas celui de l'« Autrichienne » perverse que le Tribunal s'efforcera de montrer pour justifier la condamnation à mort :

« Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu'il ne cherche jamais à venger notre nom. »

et plus loin

« Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait.

Je dis ici adieu à mes tantes et (mots rayés) et à tous mes frères et sœurs. »

Resteront sans doute de cette lettre retrouvée en 1816 ces mots touchants :

« Mon Dieu ayez pitié de moi ! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, Adieu ! »

Louis XVIII fit saisir tous les documents, dont ce testament, conservés par le conventionnel Courtois, chargé de l'inventaire des papiers de Robespierre.


L'exécution




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Marie-Antoinette conduite à l'échafaud, croquis attribué à Jacques-Louis David.



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Exécution de Marie-Antoinette à la Place de la Révolution,le 16 octobre 1793. (Anonyme. Musée Carnavalet).


Article détaillé : Exécution de Marie-Antoinette d'Autriche.


Marie-Antoinette est exécutée le même jour vers midi.

Le matin du 16 octobre, Marie-Antoinette est menée, mains entravées et sur une charrette – alors que Louis XVI avait eu droit à un carrosse –, de la Conciergerie, jusqu'à la place de la Révolution (ancienne place Louis-XV, actuelle place de la Concorde).

D'après certains historiens, elle subit avec dignité les sarcasmes et les insultes lancés par la foule massée sur son passage (elle mettra une heure pour traverser la place et monter à l'échafaud).

Le peintre et révolutionnaire Jacques-Louis David, observant le cortège depuis la rue Saint-Honoré, en dessine un croquis resté légendaire.

Selon ces mêmes historiens, c'est avec courage qu'elle monte à l'échafaud.

En marchant sur le pied du bourreau Sanson, elle lui aurait demandé pardon.

Ce seront ses dernières paroles.

Selon une légende, ses cheveux auraient entièrement blanchi (phénomène connu sous le nom de « syndrome de Marie-Antoinette ») à son retours de Varennes.

Le jour de son exécution, la reine aurait perdu un escarpin, récupéré par un fidèle et conservé actuellement au musée des Beaux-Arts de Caen.

Cette chaussure a fait l'objet d'une exposition en 1989.


L'inhumation



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Monument de Louis XVI et de Marie-Antoinette d’Autriche à la basilique de Saint-Denis, France.



Tout comme pour Louis XVI, il a été ordonné que les bières des membres de la monarchie soient recouvertes de chaux.

Marie-Antoinette est inhumée avec la tête entre les jambes dans la fosse commune de la Madeleine, rue d’Anjou-Saint-Honoré (Louis XVIII fera élever à cet endroit la chapelle expiatoire située de nos jours sur le square Louis-XVI, seul endroit de Paris portant le nom du roi).

Ses restes et ceux de Louis XVI furent exhumés le 18 janvier 1815 et transportés le 21 en la basilique de Saint-Denis.

« Le premier crime de la Révolution fut la mort du Roi, mais le plus affreux fut la mort de la Reine » dit Chateaubriand.

Napoléon prononça ces mots : « La mort de la reine fut un crime pire que le régicide ».



Acte de décès de Marie Antoinette dans l'état-civil de Paris


L'acte de décès de Marie Antoinette est rédigé le 24 octobre 1793.

L'original de l'acte a disparu lors de la destruction des archives de Paris en 1871 mais il avait été recopié par des archivistes et des historiens.

Voici ce que dit le texte, on remarquera que de nombreuses informations n'avaient alors pas été indiquées par les officiers publics de l'état civil :

« Du trois du second mois de l'an Second de la République française (24 octobre 1793).

Acte de décès de Marie Antoinette Lorraine d'Autriche du vingt-cinq du mois dernier (16 octobre 1793), âgée de trente-huit ans, native de..., domiciliée à..., veuve de Louis Capet.
Sur la déclaration faite à la commune par..., âgé de... ans, profession..., domicilié à..., ledit déclarant a dit être..., et par..., âgé de..., profession..., domicilié à..., ledit déclarant a dit être...

Vu l'extrait du jugement du tribunal criminel révolutionnaire et du procès-verbal d'exécution, en date du 25 du mois dernier.

Signé : Wolff, commis-greffier ;
Vu le certificat d... ;
Claude-Antoine Deltroit, officier public.
Signé : Deltroit »


Le mythe



Marie-Antoinette est une femme célèbre et controversée de l'histoire de France.

Après sa mort sur l'échafaud, les royalistes ont composé la légende de la reine martyre.

Alors que de son vivant, la reine eut à subir des paroles ou des écrits malveillants, bien des souvenirs furent oubliés plus ou moins volontairement et camouflés après sa mort.

L'un des principaux doutes qui subsistèrent concerne la nature de sa liaison avec Hans Axel De Fersen.

Ce roman d'amour a tourmenté plusieurs générations de fidèles inconditionnels, qui considéraient que la soupçonner de quelque faiblesse amoureuse revenait tout simplement à commettre un crime contre la monarchie même.

Pour les républicains, la dernière reine de l'Ancien Régime ne figure plus parmi les grandes criminelles de l'Histoire mais apparaît plutôt comme une princesse sotte, égoïste, et inconséquente, dont on minimise le rôle politique.

Cependant, Marie-Antoinette suscite généralement intérêt et compassion jusqu'à nos jours.

La chanteuse Madonna lui a, quant à elle, rendu hommage lors de nombreux concerts.

Marie-Antoinette est la dernière souveraine à avoir porté le titre de reine de France.

Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866), épouse de Louis-Philippe Ier, régna de 1830 à 1848 sous le titre de reine des Français.

Tous les 16 octobre, jour anniversaire de sa mort, de nombreuses personnes se rendent en pèlerinage au château de Versailles afin d'y déposer des fleurs dans ses jardins.
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MessageSujet: Re: biographies des reines de france   biographies des reines de france Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 22:09


Liste des reines et impératrices de France

La reine Marie-Antoinette d’Autriche, peinte par Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty (1775).


L'impératrice Eugénie de Montijo, dernière impératrice des Français, peinte par Édouard Louis Dubufe (1854).

En France, la succession au trône de France est interdite aux femmes depuis les Valois,au XIIIe siècle avec la mise en avant d'une réinterprétation de l'ancienne loi salique : les reines ou impératrices depuis cette époque n'assurent le pouvoir qu'au titre de de leurs enfants mineurs, ou lors de l'empêchement de leur mari.



Histoire du titre


Évolution de la titulature



Le titre porté par l'épouse du monarque a changé au cours de l'histoire.

Jusqu'en 1180, elle portait le titre de reine des Francs.

De 1181 à 1789, elle portait le titre de reine de France.

Mais au cours de ses années elle a cumulée aussi le titre de reine de Navarre, notamment entre 1285 et 1328 et entre 1589 et 1789.

De 1789 à 1792 et de 1830 à 1848, le titre de reine de France s'est transformé en reine des Français.

Enfin, sous le Premier Empire et le Second Empire, elle portait le titre d'Impératrice des Français.

Au total, on dénombre 93 reines et 3 impératrices de 465 à 1870.

La première épouse d'un monarque français étant Basine de Thuringe et la dernière Eugénie de Montijo.

Le cas de la régence

Les reines ou impératrices n’avaient aucune vocation à régner, excepté dans des cas particuliers de régence — n’étant pas l’expression d’un pouvoir intuitu personæ, qui leur aurait été propre, puisqu’elles ne pouvaient gouverner qu’en lieu et place du roi et temporairement — ou dans des cas plus anciens avec (Brunehaut, Frédégonde etc.).

Le cas d'une régence exercée par la reine s'est présenté plusieurs fois dans l'histoire du Royaume, soit en raison du départ du roi à la guerre, soit en raison de la minorité du roi. Plusieurs souveraines ont ainsi marqué l'histoire du pays à travers l'exercice de la régence et parfois l'exercice du pouvoir au delà, comme Catherine de Médicis ou encore Anne d'Autriche.



Liste des reines et impératrices de France



Mérovingiens



Rang Portrait Nom Règne Titres Notes Épouse de



Basine de Thuringe ou Basina

(v. 430 – v.481) vers 465 - 481 Reine des Francs saliens Première reine des Francs saliens connu. Mère de Clovis Ier Basin de Thuringe
Childéric Ier




Clotilde de Burgondie
Sainte Clotilde
(465 – 544)
morte à 79 ans environ vers 493 - 511 Reine des Francs
Reine Mère (511-544) Princesse burgonde, devenue reine des Francs en épousant Clovis, qu'elle contribue à convertir au christianisme. Elle a été canonisée ; l'Église orthodoxe la fête le 3 juin (dies natalis) et l'Église catholique romaine le 4 juin. Clovis Ier



Ultrogothe
(v.510– v.567)
morte à 57 ans environ vers 541 - 558 Reine des Francs de Paris
Reine d'Orléans
Reine de Burgondie Ultrogothe, morte après 566/567, est une reine des Francs d'origine wisigothique Childebert Ier




Ingonde
(v.499– v.546)
morte à 47 ans environ vers 532 - vers 546 Reine des Francs de Soissons
Reine de Burgondie
Reine d'Orléans Grégoire de Tours raconte qu'Ingonde ayant demandé à Clotaire de trouver un mari digne de la haute lignée de sa sœur Arnegonde, le roi ne trouva meilleur prétendant que lui-même et décida d'épouser sa propre belle-sœur. Cette situation qui dura plusieurs années a contribué à affaiblir moralement Ingonde qui meurt vers 546. Mère de Caribert Ier, Gontran et Sigebert Ier Clotaire Ierpremière épouse



Chunsène
(v.520–v.570?)
morte probablement à 50 ans environ vers 546 - 561 Reine des Francs
Reine de Soissons
Reine d'Orléans
Reine de Burgondie
Reine de Metz Mère du duc d'Aquitaine, Chramne Clotaire Ierseconde épouse




Gondioque
(v.495–532)
morte à 37 ans environ vers 524 - 532 Reine des Francs de Soissons
Reine de Burgondie
Reine d'Orléans Cette reine est citée seulement par les Dix Livres d'Histoire de Grégoire de Tours (livre IV), qui indique qu'à la mort de Clodomir en 524, son frère Clotaire Ier s'empare de son royaume et épouse sa veuve afin de légitimer son accession au trône. Ce mariage précède de peu la mise à mort des enfants royaux, que Clotaire et Childebert assassinent à une date incertaine, comprise entre 524 et 531 (seul Clodoald en réchappe). Clodomir d'Orléans
Clotaire Iertroisième épouse




Arégonde
(515–573)
morte à 58 ans vers 535 - 561 Reine des Francs
Reine de Soissons
Reine d'Orléans
Reine de Burgondie
Reine de Metz
Reine Mère (561-573) Elle est la sœur aînée d'Ingonde, également épouse du roi Clotaire Ier. Mère de Chilpéric Ier Clotaire Ierquatrième épouse




Radegonde de Poitiers
Sainte Radegonde
(v.519–587)
morte à 68 ans environ vers 539 - 561 Reine des Francs
Reine de Soissons
Reine d'Orléans
Reine de Burgondie
Reine de Metz Princesse thuringienne, devenue reine des Francs en épousant Clotaire Ier, fils de Clovis. Fondatrice de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, elle a été canonisée (fête le 13 août). Clotaire Iercinquième épouse




Vultrade de Lomnardie
(v.520–v.570?)
morte probablement à 50 ans environ 555 Reine des Francs
Reine de Soissons
Reine d'Orléans
Reine de Burgondie
Reine de Metz Vultrade est une princesse lombarde, Clotaire Ier la répudie et la donne en mariage au duc des bavarois Garibald. Théodebald
Clotaire Iersixième épouse
Garibald Ier de Bavière




Ingeberge
(v.519–589)
morte à 70 ans environ 561 - 565 Reine des Francs de Paris Ingoberga est citée dans l'œuvre de Grégoire de Tours qui la prétend ulcérée par le comportement volage de son époux. Elle aurait provoqué un scandale au palais en humiliant le père des deux concubines de Caribert (Merofledis et Marcoveifa), un simple cardeur de laine. Mère de Berthe de France, reine de Kent. Caribert Ierpremière épouse




Méroflède
(v.520–v.567?)
morte à probablement 47 ans environ 565 - vers 567 Reine des Francs de Paris Concubine puis épouse Caribert Ierseconde épouse



Théodechilde

(v.520–v.567?)
morte à probablement 47 ans environ 565 - vers 567 Reine des Francs de Paris Concubine puis épouse Caribert Iertroisième épouse




Marcova
(v.520–567)
morte à probablement 47 ans environ 567 Concubine ? Caribert Ier




Audovère
(v.540–580)
morte à 40 ans environ 567 - 580 Reine des Francs de Paris
Reine de Soissons Grégoire de Tours cite Audovera en tant que première épouse officielle de Chilpéric Ier Chilpéric Ierpremière épouse




Galswinthe
(v.545–v.568) morte à 23 ans environ 564 - 568 Reine des Francs de Soissons
Reine de Paris Tuée sur ordre de son mari. Chilpéric Ierseconde épouse





Frédégonde
(v.545-597)
morte à 52 ans environ 568 - 584 Reine des Francs de Neustrie
Reine Mère et Régente (584-597) Avec la reine Brunehilde (Brunehaut), elle est un des protagonistes essentiels de la longue période de guerres entre rois francs, commencée en 570 et achevée en 613 par la victoire de son fils Clotaire II. Chilpéric Iertroisième épouse




Haldetrude
(v.580–v.602)
morte à 22 ans environ 598 - 602 Reine de Neustrie On ne sait que peu de choses sur cette reine. Mère d'Emma de France, reine de Kent. Clotaire IIpremière épouse




Bertrude
(v.580–v.619)
morte à 22 ans environ vers 602 - 618 Reine de Neustrie
Reine des Francs Bien que ses origines soient inconnues, on sait que le puissant maire du Palais Erchinoald était cousin du jeune roi Dagobert Ier par sa mère, ce qui ferait de Bertrude une sœur de sainte Gerberge et une fille des nobles Richomer et sainte Gertrude.Mère de Dagobert Ier Clotaire IIseconde épouse




Sichilde d'Ardennes
(v.590–ap.627)
morte probablement vers 37 ans vers 618 - 629 Reine des Francs On rapporte qu'en la quarante troisième année du règne de Clotaire II (626-627), elle fut soupçonnée d'avoir une liaison avec un nommé Boson, fils d'Audolène, du pays d'Étampes, lequel fut pour cette cause tué par le duc d'Arnebert sur ordre de Clotaire. Mère de Caribert, roi d'Aquitaine Clotaire IItroisième épouse




Gomatrude
(v.598–ap.630)
morte au moins probablement à 32 ans environ 629 Reine de Neustrie Soeur cadette de Sichilde, elle est répudiée en 629. Dagobert Ierpremière épouse




Nantilde
(v.610–642)
morte à 32 ans environ 633 - 639 Reine des Francs
Reine Mère (639-642) C'était une concubine que Dagobert Ier épouse en 633. Dès 634, elle donne naissance à Clovis II. Dagobert Ierseconde épouse




Wulfégonde
(v.610–?) vers 633 - 639 Reine des Francs Elle a été peut-être la sœur du maire du palais Wulfoald et parente du maire Grimoald. Dagobert Iertroisième épouse





Bathilde
Sainte Bathilde
(v.626–30 janvier 680)
morte à 54 ans environ 649 - 657 Reine de Neustrie
Reine de Burgondie
Reine Mère (657-680) Aurait été réduite en esclavage par un roi anglo-saxon, ou par des pirates danois selon certaines sources. En 642, Erchinoald (ou Archambaut en français moderne), maire du palais, l'achète à York et l'amène dans le royaume franc. Clovis II




Bilichilde
(v.654-675)
morte à 21 ans environ 673 - 675 Reine d'Austrasie
Reine des Francs Bilichilde fut assassinée avec son mari en 675, lors d'une embuscade en forêt de Lognes (ou Livry) organisée par le parti pro-neustrien du leude Bodilon. La Chronique du Pseudo-Frédégaire précise que la reine était alors enceinte, tandis qu'une source hagiographique ajoute que le couple royal fut assassiné avec son fils Dagobert. Childéric II




Clotilde ou Doda
(v.660-692)
morte à 32 ans environ vers 678 - 691 Reine de Neustrie
Reine des Francs
Reine Mère et Régente (691-692) Clotilde Doda survit à Théodoric et devient régente du royaume au nom de son fils Clovis jusqu'à la date du 5 juin 692, qui est considérée comme celle de son décès. Théodoric III




Carolingiens


Rang Portrait Nom Règne Titres Notes Épouse de




Berthe de Laon au Grand Pied
(720 – 12 juillet 783) morte à 63 ans 751 - 768 Reine des Francs
Reine Mère (768-783) Avait certainement un pied-bot. Pépin le Bref




Himiltrude

(v.750 – ap.769) morte au moins à 19 ans environ 768 - 769 Reine des Francs Épouse ou concubine, répudiée en 769, meurt dans un couvent à une date inconnue Charles Ier première épouse



Désirée de Lombardie
(v.750 – ap.771) morte au moins à 21 ans environ 769 - 771 Reine des Francs Nommée Désirée par les historiens, son nom nous est resté inconnu jusqu'à aujourd'hui. Charlemagne la répudie pour cause de stérilité (officiellement). Charles Ier seconde épouse


Hildegarde de Vintzgau
(758 – 782) morte à 25 ans 771 - 783 Reine des Francs
Reine des Lombards Elle meurt en mettant son dernier enfant au monde. Charles Ier troisième épouse



Fastrade de Franconie
(v.760 – 794) morte à 34 ans environ 783 - 794 Reine des Francs
Reine des Lombards Elle meurt en mettant son dernier enfant au monde. Charles Ier quatrième épouse



Luitgarde d'Alémanie
(v.776 – 800) morte à 24 ans environ 794/796 - 800 Reine des Francs
Reine des Lombards Charles Ier cinquième épouse



Ermengarde de Hesbaye
(v.780 – 3 octobre 818) morte à 38 ans environ 814 - 818 Reine des Francs
Impératrice d'Occident Louis Ier première épouse



Judith de Bavière
(v.805 – 19 avril 843) morte à 38 ans environ 819 - 840 Reine des Francs
Impératrice d'Occident
Reine Mère (840-843) Elle est la fille d'un noble bavarois, Welf Ier, seigneur d'Altdorf et de Ravensburg. Louis Ier seconde épouse



Ermentrude d'Orléans
(v.830 – 6 octobre 869) morte à 49 ans environ 842 - 869 Reine des Francs
Impératrice d'Occident Fille du comte Eudes d'Orléans et d'Engeltrude de Fézensac, fille du comte Leuthard Ier de Paris, elle épouse Charles II le Chauve le 13 décembre 842 à Quierzy-sur-Oise et fut couronnée le 25 août 866 à l’Abbaye Saint-Médard de Soissons. Charles II première épouse



Richilde de Provence
(v.845 – 2 juin 910) morte à 65 ans environ 870 - 877 Reine des Francs
Impératrice d'Occident Elle donne au roi une sixième fille, Rothilde (v.871-v.928), qui épousera Hugues de Bourges, puis Roger du Maine, et quatre fils qui meurent en bas âge (dont deux jumeaux, Drogo et Pippin). Charles II seconde épouse



Ansgarde d'Hiémois
(v.826 – v.881) morte à 55 ans environ 877 Reine des Francs Répudié vers 877 Louis II première épouse




Adélaïde de Frioul
(v.850 – 18 novembre 901) morte à 51 ans environ 877 - 879 Reine des Francs
Reine Mère (879-901) Mère de Charles III de France Louis II seconde épouse




Richarde de Souabe Sainte Richarde d'Andlau
(840 – 18 septembre 896) morte à 56 ans environ 884 - 887 Reine des Francs
Impératrice d'Occident Femme chrétienne engagée en politique. Charles le Gros



Théodérade
(868 – 903) morte à 35 ans environ 887 - 898 Reine des Francs
Comtesse de Paris
Comtesse de Troyes
Duchesse des Francs
Marquise de Neustrie Eudes de France



Frédérune
(vers 887 – 10 février 917) morte à 30 ans environ 907 - 917 Reine des Francs Le 16 avril 907, la noble Frederuna épouse le roi Charles le Simple, lui apportant de puissants alliés. Le roi constitue pour elle, au palais d'Attigny, un douaire comprenant le fisc de Corbeny et le palais de Ponthion, avec l'ensemble de leurs dépendances. Charles III première épouse




Edwige de Wessex
(vers 903 – 26 septembre 951) morte à 48 ans environ vers 918 - 922 Reine des Francs
Reine Mère (922-951) Fille d'Édouard l'Ancien, roi de Wessex et d'Angleterre, et de la noble Elfleda, elle épouse le roi de Francie occidentale Charles III entre 917 et 919. Elle lui donne un héritier, le futur Louis IV. Charles III seconde épouse



Béatrice de Vermandois
(v.880 – ap.931) morte au moins à 51 ans environ 922 - 923 Comtesse de Paris
Reine des Francs Fille d'Édouard l'Ancien, roi de Wessex et d'Angleterre, et de la noble Elfleda, elle épouse le roi de Francie occidentale Charles III entre 917 et 919. Elle lui donne un héritier, le futur Louis IV. Robert Ier




Emma de France
(v.894 – 934) morte à 40 ans environ 923 - 934 Duchesse de Bourgogne
Reine des Francs Le seul enfant qu'elle donne à son époux, Louis, meurt dès sa naissance en 934. Elle décède la même année, après avoir aidé son époux à enrayer les révoltes des grands vassaux. Raoul




Gerberge de Saxe
(v.913 – 969 ou 984) morte à 56 ou à 71 ans environ 939 - 954 Reine des Francs
Reine Mère (954-984) Elle est la fille d'Henri Ier l'Oiseleur, roi de Germanie et de Mathilde de Reingelheim (sainte Mathilde) et la sœur de l'empereur Otton Ier du Saint-Empire. Elle est inhumée dans le chœur de l'abbaye Saint-Remi de Reims. Louis IV




Emma d'Italie
(v.949 – 989) morte à 40 ans environ 965 - 986 Reine des Francs
Reine Mère (986-987) Fille de Lothaire d'Arles et de Adélaïde de Bourgogne, son père meurt dès 950, et sa mère se remarie avec le roi de Germanie et Empereur du Saint-Empire Otton Ier. Emma épouse en 965 le roi Lothaire de France, fils de Gerberge, la sœur d'Otton. Lothaire





Capétiens



[Capétiens directs (branche aînée)



Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries



Adélaïde d'Aquitaine
(v. 945 – 1004)
morte à environ 59 ans 987 – 996 Hugues Ier En juin 987, après la mort de Louis V de France, dernier roi carolingien, l'assemblée des grands du royaume réunie à Senlis, élit Hugues Capet, roi de France, et Adélaïde monte sur le trône en tant que reine de France. Le dimanche 3 juillet suivant, à Noyon, elle est à côté de son époux quand celui-ci est sacré par Adalbéron l'archevêque de Reims.




Rozala d'Italie
(v. 955 – 7 février 1003)
morte à environ 48 ans 996 Robert II Devenue veuve, et malgré la différence d'âge (une vingtaine d'années de plus que son futur mari), elle épousa alors le roi de France associé Robert II le Pieux en 988, selon les souhaits de son père Hugues Capet. La dot était intéressante, puisqu'elle apportait Montreuil et le Ponthieu1. Devenu seul roi, Robert la répudia (v. 991/992) tout en gardant la dot.



Berthe de Bourgogne
(v. 964 – 16 janvier 1010)
morte à environ 46 ans 996 - 1001 Jamais couronnée. L'opposition du pape à ce mariage (en raison de la parenté spirituelle[1] entre les époux) et l'impossibilité d'avoir des enfants avec Berthe poussent Robert II à se séparer d'elle en 1001.



Constance d'Arles
(v. 986 – 25 juillet 1032)
morte environ à 46 ans 1003 - 1031 Constance est une étrangère chez les Capétiens et ses manières, son entourage et sa conduite en irritent beaucoup. Elle est peu aimée à la cour à cause de ses intrigues et de sa cruauté — elle aurait aveuglé elle-même son confesseur accusé d'hérésie —, et Robert tente à plusieurs reprises de la répudier pour reprendre Berthe de Bourgogne comme épouse — n'ayant jamais cessé de l'aimer ni de la voir.



Mathilde de Frise
(v. 1024 – 1044)
morte à environ 20 ans 1034 - 1044 Henri Ier Bien que le mariage eût lieu à cette date alors que la jeune épousée n'avait qu'une dizaine d'années, il ne fut de toute évidence consommé que beaucoup plus tard.



Anne de Russie
(1024 – 1079)
morte peut-être à 55 ans 1051 - 1060 Fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède.Elle introduit le prénom Philippe à la cour de France en le donnant à son fils aîné qui régnera sous le nom de Philippe Ier.
Devenue veuve d'Henri Ier, elle devient régente de son fils Philippe jusqu'en 1063, date de son remariage avec le comte de Valois, Raoul de Crépy.



Berthe de Hollande
(v.1058 – 30 juillet 1093)
morte à environ 35 ans 1072 - 1092 Philippe Ier Berthe de Frise est la fille de Florent Ier, comte de Frise occidentale et de Gertrude de Saxe. Elle est la mère de Louis VI de France. Répudiée par son époux Philippe Ier en 1092, elle est morte au château de Montreuil, le 30 juillet 1093.



Bertrade de Montfort
(v.1070 – v.1117)
morte à environ 47 ans 1092 - 1104 Philippe Ier l'avait enlevée alors qu'elle était déjà mariée à Foulque IV, comte d'Anjou



Adèlaïde de Savoie
(v.1092 – 18 novembre 1154)
morte à environ 62 ans 1115 - 1137 Louis VI Entre le 25 et le 30 mars 1115 (sûrement le 28 qui est un dimanche), selon le médiéviste, Andrew W. Lewis, elle épouse, à Paris, en premières noces, le roi Louis VI le Gros, au passé mouvementé, mais qui à l'âge de 35 ans aspire à une vie calme.




Éléonore d'Aquitaine duchesse d'Aquitaine
(1124 – 31 mars 1204)
morte à 82 ans 1137 - 1152 Louis VII Son mariage avec Louis VII ayant été annulé en 1152, elle épouse Henri II Plantagenêt et devient reine d'Angleterre de 1154 à 1189. Avec Henri II, elle aura pour fils Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre.



Constance de Castille
(v. 1136 – 6 octobre 1160)
morte à 24 ans environ 1154 - 1160 Après s'être séparé d'Aliénor d'Aquitaine, Louis VII le jeune, roi de France, cherche une nouvelle épouse car il n'a pas de fils susceptible de lui succéder. Il finit par conclure une alliance avec le roi de Castille et de León. Constance, la fille de ce dernier, part pour le royaume de France et arrive à Orléans où elle épouse le roi entre janvier et juillet 1154. Elle est sacrée reine lors de la même cérémonie. Elle a environ dix- huit ans, des traits agréables, une culture étendue et une foi religieuse ferme.



Adèle de Champagne
(v. 1140 – 4 juin 1206)
morte à environ 66 ans 1160 - 1180 Adèle de Champagne devient la troisième épouse de Louis VII le 13 novembre 1160 et est sacrée le jour-même. Ce dernier n'a pas eu de fils de ses deux premiers mariages, le premier avec Aliénor d'Aquitaine qu'il avait fait annuler en 1152 et le second avec Constance de Castille, morte en 1160.



Isabelle de Hainaut
(23 avril 1170 – 15 mars 1190)
morte à 29 ans 1180 - 1190 Philippe II La fin du règne de Louis VII, le comte Philippe de Flandre avait proposé au vieux roi sa nièce Ide, fille de son frère Mathieu, comte de Boulogne. Pour renforcer son influence, il négocie au début de 1180 le le mariage de sa nièce Isabelle, fille de sa sœur Marguerite et de Baudouin, comte de Hainaut.



Ingeburge de Danemark
(1174 – 29 juillet 1236)
morte à 62 ans 1193 - 1223 Elle fut répudiée inexpliquablement par Philippe II le lendemain de son mariage, il n'a jamais dis pourquoi, puis elle a été réhabilitée en 1212

Agnès de Méranie
(v.1180 – 19 juillet 1201)
morte à environ 21 ans 1196 - 1201 Elle fut répudiée en 1200, après que le pape Innocent III eut obligé le roi à reprendre sa seconde épouse Ingeburge de Danemark.



Blanche de Castille
(4 mars 1188 – 27 novembre 1252)
morte à 64 ans 1223 - 1226 Louis VIII Fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, elle-même fille d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt : elle est donc la nièce du roi Jean sans Terre. Comme prévu dans le traité du Goulet signé entre les rois de France et d'Angleterre cette même année, elle est mariée à Port-Mort en 1200 au futur Louis VIII, fils de Philippe-Auguste.


Marguerite de Provence
(1221 – 20 décembre 1295)
morte à 74 ans 1234 - 1270 Louis IX Blanche de Castille, sa future belle-mère, organise les noces de Louis IX avec Marguerite afin d'annexer la Provence au domaine royal (contrant ces projets, Raymond-Bérenger lèguera ses domaines à sa plus jeune fille Béatrice). C'est ainsi que Marguerite épouse Louis IX le 27 mai 1234 dans la cathédrale de Sens.



Isabelle d'Aragon
(1247 – 28 janvier 1271)
morte à 24 ans 1270 - 1271 Philippe III Ayant accompagné le roi à la 8e croisade à Tunis, elle fait une mauvaise chute de cheval, dans une rivière en Calabre, sur le chemin du retour, alors enceinte de six mois de son 5e enfant. L'enfant naît prématurément et meurt peu après. Épuisée et fiévreuse, elle décède le 28 janvier 1271, à peine âgée de 24 ans. Elle est inhumée en la Basilique de Saint-Denis.



Marie de Brabant
(1254 – 12 janvier 1321)
morte à 67 ans 1274 - 1285 Elle fut couronnée le 24 juin 1275 à la Sainte-Chapelle. Philippe III lui constitua un douaire avec Anet, Bréval, Nogent-le-Roi, Montchauvet et Mantes, une des plus anciennes possessions du royaume de France.



Jeanne Ire de Navarre
(17 avril 1271 – 4 avril 1305)
morte à 33 ans 1285 - 1305 Philippe IV Elle épousa, le 16 août 1284, l'héritier de la couronne de France, Philippe, qui devint le roi de Navarre Philippe Ier (1284-1305) et le roi de France Philippe IV le Bel (1285-1314). Malgré son mariage, elle continua de régner seule sur ses domaines. Elle est à l'origine de la création du Collège de Navarre.



Marguerite de Bourgogne
(1290 – 30 avril 1315)
morte à 25 ans 1314 - 1315 Louis X Elle devient reine de France à la mort de son beau-père Philippe IV le Bel, survenue le 29 novembre 1314. Elle reste cependant enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard, son époux, le roi Louis X, ne levant pas la sanction prise à son encontre pour adultère. Le 30 avril 1315, elle est retrouvée morte dans sa cellule, sans doute de froid même si la légende veut que son mari, Louis X, l'ait fait assassiner, peu après son accession au trône Emprisonnée pour adultère au moment de l'accession au trône de son mari. Pas d'armoiries de reine de France connues.



Clémence de Hongrie
(1293 – 12 octobre 1328)
morte à 35 ans 1315 - 1316 Alors que son épouse Marguerite de Bourgogne était toujours enfermée dans sa prison de Château-Gaillard pour adultère, le roi de France, Louis X le Hutin, se mit à la recherche d’une nouvelle épouse. Hugues de Bouville, grand chambellan de Philippe IV, se chargea d'aller la chercher à Naples, à la cour de Robert Ier de Naples, oncle de Clémence de Hongrie.



Jeanne II de Bourgogne
(v.1291 – 21 janvier 1330)
morte à environ 39 ans 1316 - 1322 Philippe V En novembre 1316, à la mort de son neveu, l'héritier du trône de France, Jean le Posthume, son époux étant proclamé roi de France, elle devient reine de France. Elle est couronnée à la cathédrale Notre-Dame de Reims lors du sacre de son mari, le 6 (fête de l'Épiphanie) ou le dimanche 9 janvier 1317. Elle meurt à 39 ans, à Roye le 21 janvier 1330. Tandis que son corps est inhumé à la Paris en église du couvent des Cordeliers, son cœur est emmené à Saint-Denis près de son mari.



Blanche de Bourgogne
(v.1296 – avril 1326)
morte à environ 30 ans 1322 Charles IV Elle est la sœur de Jeanne de Bourgogne. Emprisonnée pour adultère au moment de l'accession au trône de son mari. Pas d'armoiries de reine de France connues.




Marie de Luxembourg
(v.1305 – 21 mars 1324)
morte à environ 19 ans 1322 - 1324 Le mariage du roi de France Charles IV le Bel et de Blanche de Bourgogne ayant été annulé, le 19 mai 1322 par le pape Jean XXII, le roi épousa, en secondes noces, Marie de Luxembourg.



Jeanne d'Évreux
(1310 – 4 mars 1371)
morte à 61 ans 1326 - 1328 Elle est sacrée reine le 11 mai 1326 à la Sainte-Chapelle. Elle fut dame de Brie-Comte-Robert, où elle décède dans son château en 1371. Comme son royal époux, son corps fut enterré à Saint-Denis, son cœur dans l'église des Cordeliers de Paris, et ses entrailles à l'abbaye de Maubuisson1, où elle s'était retirée pieusement après son veuvage.




Valois



Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries



Jeanne de Bourgogne
la Boiteuse
(v. 1293, ? – 12 décembre 1349, ?)
morte à 56 ans environ 1327 – 1349 Philippe VI Fille de Robert II de Bourgogne et d'Agnès de France. En juillet 1313, elle épouse Philippe de Valois, futur roi de France sous le nom de Philippe VI. Durant la guerre de Cent Ans, Jeanne de Bourgogne fut amenée à exercer la régence du royaume, en 1338 notamment.




Blanche de Navarre
Belle Sagesse
(1333, ? – 5 octobre 1398, Neaufles-Saint-Martin)
morte à 65 ans 1350 Fille de Philippe III de Navarre et de Jeanne II de Navarre, Blanche épousa le 29 janvier 1350 ou le 19 (suivant les sources) à Brie-Comte-Robert. Philippe VI de Valois, récent veuf de Jeanne de Bourgogne. Destinée primitivement au duc de Normandie, Jean de France.




Jeanne d'Auvergne
(8 mai 1326, ? - 29 semptembre 1360, Argilly)
morte à 35 ans 1350 - 1360 Jean II Fille de Guillaume XII d'Auvergne et de Marguerite d'Évreux, elle épouse en première noces Philippe de Bourgogne (1323-1346). Le 9 février 1350, elle se remarie avec Jean de France, duc de Normandie qui devient roi de France le 22 août 1350.



Jeanne de Bourbon
(3 février 1338, Vincennes - 6 février 1378, Paris)
morte à 40 ans 1364 - 1378 Charles V Fille de Pierre Ier de Bourbon et d'Isabelle de Valois. Elle se marie le 8 avril 1350 à Tain-l'Hermitage avec le futur Charles V (1338-1380), roi de France (1364-1380), elle devint reine de France de 1364 à 1378.




Élisabeth de Wittelsbach-Ingolstadt dite Isabeau de Bavière
(1371, ? - 24 septembre 1435, Paris)
morte à 64 ans 1385 - 1422 Charles VI Fille d’Étienne III de Wittelsbach, duc de Bavière-Ingolstadt et de Taddea Visconti, fille du duc de Milan. Elle épouse en 1385, le roi de France Charles VI le Bien-Aimé. Son règne coïncide avec l'essentiel de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.




Marie d'Anjou
(14 octobre 1404, Angers - 29 novembre 1463, Chateliers-en-Poitou)
morte à 59 ans 1422 - 1461 Charles VII Fille de Louis II d'Anjou, duc d'Anjou et roi titulaire de Naples, et de Yolande d'Aragon. Elle est mariée le 22 avril 1422 avec Charles VII de France - fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. Elle remplit son rôle de reine car elle donne à son époux l'héritier au trône, le futur Louis XI.




Charlotte de Savoie
(11 novembre 1441, ? - 1er décembre 1483, Amboise)
morte à 42 ans 1461 - 1483 Louis XI Fille de Louis Ier de Savoie, duc de Savoie et Prince de Piémont et d'Anne de Lusignan, elle épouse le dauphin Louis de France, futur Louis XI, le 9 mars 1451 à Chambéry.




Anne de Bretagne
Duchesse de Bretagne
(25 janvier 1477, Nantes - 9 janvier 1514, Blois)
morte à 36 ans 1491 - 1498 Charles VIII Fille de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix. Mariée en premières noces, en 1490, avec Maximilien Ier, archiduc d'Autriche, futur empereur - Mariage par procuration non consommé et annulé en 1491. Mariée en deuxièmes noces, en 1491, avec Charles VIII.




Sainte Jeanne de France
l'Estropiée
(23 avril 1464, Nogent-le-Roi - 4 février 1505, Bourges) morte à 40 ans 1498 - 1499 Louis XII Fille de Louis XI de France et de Charlotte de Savoie. Elle épouse en 1476 Louis d'Orléans, futur Louis XII, leur union fut malheureuse et sans postérité.



Anne de Bretagne
Duchesse de Bretagne
(25 janvier 1477, Nantes - 9 janvier 1514, Blois)
morte à 36 ans 1499 - 1514 Mariée en troisièmes noces, en 1499, avec Louis XII qui devient duc consort et qui exerce les pouvoirs régaliens en Bretagne, bien que ses décisions soient exécutées au nom de la duchesse Anne.



Marie d'Angleterre
(18 mars 1496, Londres - 24 juin 1533, Westhorpe)
morte à 37 ans 1514 - 1515 Fille d'Henri VII d'Angleterre et d'Élisabeth d'York. Elle épouse le 9 octobre 1514 à Abbeville Louis XII, roi de France, qui la laisse veuve après quelques mois de mariage et dont elle n'eut pas d'enfant.




Claude de France
Duchesse de Bretagne
(13 octobre 1499, Romorantin - 20 juillet 1524, Blois)
morte à 24 ans 1515 - 1524 François Ier Fille de Louis XII de France et d'Anne de Bretagne. Claude épouse donc le 8 mai 1514 son cousin le comte d'Angoulême, futur François Ier. La duchesse Claude ne gouverna jamais la Bretagne et en céda l'usufruit à son mari.



Éléonore d'Autriche
(15 novembre 1498, Louvain - 18 février 1558, Talavera la Real)
morte à 59 ans 1530 - 1547 Fille de Philippe Ier de Castille et de Jeanne Ire d'Espagne, elle est contrainte d'épouser François Ier, roi de France, sous la pression de Charles Quint son frère, en 1530.




Catherine de Médicis
Comtesse d'Auvergne
(13 avril 1519, Florence - 5 janvier 1589, Blois)
morte à 69 ans 1547 - 1559 Henri II Plusieurs fois régente, femme d'État, elle a eu une considérable influence sur ces fils entre 1559 et 1589.




Marie Stuart
Reine d'Écosse
(8 décembre 1542, Linlithgow - 8 février 1587, Fotheringhay)
morte à 44 ans 1559 - 1560 François II Veuve en 1560, elle se remarie avec Lord Darnley, puis avec le Comte de Bothwell. Reine d'Écosse de 1542 à 1567.




Élisabeth d'Autriche
(5 juillet 1554, Vienne - 22 janvier 1592, Vienne)
morte à 37 ans 1570 - 1574 Charles IX Élisabeth ne reste que trois ans à la Cour, mais elle y laisse de bons souvenirs, par sa douceur, sa beauté et sa bonté. Brantôme dit d'elle qu'elle était l'une des meilleures, des plus douces, des plus sages et des plus vertueuses Reines qui régnât depuis le règne de tous les Rois.




Louise de Lorraine-Vaudémont
(30 avril 1553, Nomeny - 29 janvier 1601, Moulins)
morte à 47 ans 1575 - 1589 Henri III Est issue de la branche de Vaudémont, branche cadette de la maison de Lorraine et est cousine des Guise et du duc Charles III de Lorraine. Elle fut reine de France de 1575 à 1589, à la suite de son mariage avec Henri III de France.




Bourbon



Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries



Marguerite de France
(14 mai 1553, Saint-Germain-en-Laye – 27 mars 1615, Paris)
morte à 61 ans 1589 – 1599 Henri IV Fille d'Henri II, elle épouse Henri IV en 1572 afin d'appaiser les tensions entre catholiques et protestants, le mariage est dissous en 1599.



Marie de Médicis
(26 avril 1573, Florence – 3 juillet 1642, Cologne)
morte à 67 ans 1600 – 1610 Devenue veuve en 1610, elle assure la Régence au nom de son fils, Louis XIII, jusqu'en 1614. Elle devient alors chef du Conseil du Roi à la suite du lit de justice du 2 octobre 1614, et ce jusqu'en 1617, date de la prise de pouvoir de son fils.




Anne d'Autriche
(22 septembre 1601, Valladolid – 20 janvier 1666, Paris)
morte à 64 ans 1615 – 1643 Louis XIII Elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611). Elle est la mère de Louis XIV, le Grand, et de Philippe, duc d’Orléans.


Marie-Thérèse d'Autriche
(10 septembre 1638, Madrid – 30 juillet 1683, Versailles)
morte à 44 ans 1660 – 1683 Louis XIV Elle épousa le 9 juin 1660, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz, conformément au traité des Pyrénées, Louis XIV. Œuvre du cardinal de Mazarin, premier ministre français, ce mariage n'était pour le roi que raison d'État.


Marie Leszczyńska
(23 juin 1703, Trzebnica – 24 juin 1768, Versailles)
morte à 65 ans 1725 – 1768 Louis XV Le mariage est consommé le soir même des noces, et le roi fera durer la « lune de miel » à Fontainebleau jusqu'en décembre. Marie tombe aussitôt amoureuse du Roi, son cadet de 7 ans, et lui-même en est, à l'époque, très épris (il a 15 ans, elle est son premier amour).




Marie-Antoinette d'Autriche
(2 novembre 1755, Vienne – 16 octobre 1793, Paris)
morte à 37 ans 1774 – 1792 Louis XVI Archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, dauphine de France, reine de France et de Navarre (1774–1792), épouse de Louis XVI, roi de France. Elle était la sœur de Joseph II du Saint-Empire et de Léopold II du Saint-Empire.
Bonaparte (Premier Empire et Cent-Jours)




Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries


Impératrices des français


Joséphine de Beauharnais
(23 juin 1763, Les Trois-Îlets - 29 mai 1814, Rueil-Malmaison)
morte à 50 ans 1804-1810 Napoléon Ier Veuve d'Alexandre de Beauharnais, elle épouse le 8 mars 1796 Napoléon Bonaparte. Elle est sacrée au côté de son mari, le 2 décembre 1804 et devient impératrice des Français et reine d'Italie. Elle divorce en 1810 et est titrée duchesse de Navarre. Elle est par sa fille Hortense, la grand-mère de Napoléon III.




Marie-Louise d'Autriche
(12 décembre 1791, Vienne - 17 décembre 1847, Parme)
morte à 56 ans 1810-1814 et 1815 Fille du futur empereur François Ier d'Autriche et petite-nièce de Marie-Antoinette d'Autriche, elle épouse Napoléon Ier, le 1er Avril 1810. Elle est la mère de l'Aiglon. Après la seconde abdication de son mari, elle part vivre en Autriche et est titrée duchesse de Parmes.


Capétiens


Bourbon-Artois (Seconde Restauration)


Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries


Marie-Thérèse de France
(19 décembre 1778, Versailles – 19 octobre 1851, Frohsdorf) morte à 72 ans 2 août 1830
20 minutes Louis XIX Fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, elle épouse le 10 juin 1799, son cousin, le duc d'Angoulême. Elle devient reine de France après la révolution de 1830 entre l'abdication de Charles X et celle de son mari, qui aura été vingt minutes roi de France.



Bourbon-Orléans (Monarchie de Juillet)


Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries


Marie-Amélie des Deux-Siciles
(26 avril 1782, Caserte – 24 mars 1866, Claremont)
morte à 83 ans 1830 – 1848 Louis-Philippe Ier Princesse des Deux-Siciles, puis duchesse d'Orléans, puis reine des Français, elle est la sixième fille du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de la reine Marie-Caroline (1752-1814), elle-même sœur ainée de la reine de France Marie-Antoinette d'Autriche. Marie-Amélie est donc la nièce par alliance de Louis XVI, la cousine de ses enfants Louis XVII et Madame Royale, mais aussi la tante de l'impératrice des Français Marie-Louise ainsi que de la duchesse de Berry.


Bonaparte (Second Empire)


Rang Portrait Nom Règne Épouse de Notes Armoiries


Eugénie de Montijo
(5 mai 1826, Grenade - 11 juillet 1920, Madrid)
morte à 94 ans 1853-1870 Napoléon III Fille du comte de Teba, elle épouse Napoléon III le 30 janvier 1853. Elle devient ainsi la dernière impératrices de Français et épouse d'un monarque. Elle donne naissance à un fils, le prince impérial Eugène. Après la défaite de Sedan en 1870, son mari est destitué et ils sont exilés en Angleterre. Napoléon III meurt trois ans plus tard puis le prince impérial meurt en 1879, tué par les Zoulous. Eugénie va vivre la Première Guerre Mondiale avant de mourir en 1920.



Le cas de Madame de Maintenon


Le cas de Madame de Maintenon (1635-1719), née Françoise d'Aubigné, est ambigu. Devenu veuf de la reine Marie Thérèse d'Autriche, Louis XIV l'épouse secrètement, sans doute à l'automne 1683 et elle fut pendant 32 ans à côté du roi. Elle n'avait pas la naissance d'une reine, même si son grand-père Théodore Agrippa d'Aubigné était un ami de jeunesse du roi Henri IV, grand-père de Louis XIV. Beaucoup lui refusent le titre de reine auquel elle n'a pas droit puisqu'épouse morganatique, tout en jouissant de certains privilèges de ce rang.
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