Hôtel de BeauvaisCour et façade intérieures de l'Hôtel de Beauvais vues du péristyle de l'entrée Présentation Type Hôtel particulier
Architecte Antoine Le Pautre
Date de construction 1654
Destination initiale Hôtel particulier
Propriétaire Ville de Paris
Destination actuelle Cour administrative d'appel de Paris
Protection Classé MH (1966)
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Localité 4e arrdt de Paris
L’hôtel de Beauvais est un hôtel particulier situé au 68, rue François-Miron, dans le 4e arrondissement de Paris, édifié à partir de 1655 dans le quartier parisien du Marais.
Il abrite la Cour administrative d'appel de Paris. Il est classé au titre des monuments historiques en 1966.
Les fondations gothiquesDébut XIIIe siècle, les abbés de Chaalis font construire, sur l'emplacement actuel de l'hôtel, leur « maison de ville », bâtie à l’emplacement d’une ancienne maison médiévale dont il reste de belles caves gothiques.
L’hôtel particulier de Cateau la BorgnesseCette maison de ville cède la place à un hôtel de prestige construit à partir de 1654 par Antoine Le Pautre, premier architecte du Roi, pour Catherine Bellier, épouse de Pierre de Beauvais et première femme de chambre de la reine Anne d’Autriche, pour service rendu.
Surnommée Cato la Borgnesse, elle aurait, sur ordre de la reine, dépucelé le jeune Louis XIV alors âgé de 14 ans.
Catherine Bellier était sans doute très proche d'Anne d'Autriche puisque c'est elle qui lui administrait ses clystères les lavements, traitements médicaux usuels à l'époque.
Outre le don du terrain sur lequel s'élèvera l'hôtel particulier, elle bénéficie de l'arrangement de son mariage avec un marchand drapier anobli.
Assez riche toutefois puisque jouissant d'un privilège qui lui permettait de toucher une redevance sur les cadeaux qui entraient et sortaient du château de Versailles elle finit misérablement sa vie ruinée par le jeu et quelques gigolos.
Gravure de Jean Marot montrant la façade d'origine de l'hôtel (vers 1660)Réputée extrêmement laide et avare, il semblerait qu'elle réussit à récupérer sur ordre du roi des pierres destinées à la façade du Louvre et fait concevoir dès le départ son hôtel avec des boutiques en façade de façon à en percevoir les loyers.
C'est de son balcon que la reine-mère, Mazarin, Turenne assistent, le 26 août 1660, date de l'inauguration, à l’entrée dans Paris de Louis XIV et de Marie Thérèse pour fêter leur mariage.
Devenir de l’hôtel de BeauvaisHôtel de Beauvais vers 1886.En 1763, l’hôtel est loué par le comte Van Eyck, ambassadeur de Bavière, qui y installe un tripot en application de son droit d'extraterritorialité.
Il y accueille pendant cinq mois le jeune Wolfgang Amadeus Mozart, alors âgé de 7 ans, accompagné de son père Léopold, lors de sa première tournée parisienne.
Saisi pendant la Révolution française, et transformé en bureau des diligences, il est ensuite loué et modifié pendant tout le XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Lors de sa visite de Paris, le roi Pierre Ier de Serbie réclama de visiter l'hôtel de Beauvais.
Il y fut accueilli par des locataires enthousiastes et applaudi aux fenêtres.
Acheté 200 000 francs par la mairie de Paris en 1943 à la famille Simon dans le cadre de la spoliation des familles juives, il devient à la Libération un immeuble de logements locatifs, couvert par la loi de 1948, occupé jusqu'en 1985/1986.
Il est alors laissé quasiment à l'abandon et fait l'objet de nombreux projets, dont celui d'un institut des parfums de France.
L’hôtel de Beauvais aujourd’huiCour et façade intérieures de l'Hôtel de Beauvais.Après avoir été restauré,et remis en son état initial par la suppression de découpe d’étage destinée à améliorer la rentabilité locative il accueille depuis 2004 la cour administrative d’appel de Paris.
Les contraintes du terrain exigu, à quinze côtés, donnent un caractère insolite à cet hôtel.
Le terrain de forme irrégulière a imposé un plan original, notamment à la cour semi-ovale.
Les 5 portes à mascarons, petits masques décoratifs, correspondent aux anciennes écuries.
L'escalier à rampe en fer forgé est aussi remarquable.
Il existe sous la cour, entièrement construite sur les voûtes, des caves ayant été vidées de leur gravats dans les années 1970 par les bénévoles de l'association du Paris Historique et du Festival du Marais qui avait ses locaux au rez de chaussée et au premier étage.
En 1974, ces caves gothiques ont servi de lieu de spectacle (café théâtre) pour la première fois dans le cadre du Festival du Marais, après une restauration sommaire et provisoire.
Une seconde série de caves gothiques, actuellement inaccessibles depuis la rénovation de l'hôtel, auraient permis une communication avec celles d'un immeuble de la rue de Jouy, face à l'hôtel d'Aumont.
Sous la cour existe une vaste salle ou persiste les reste d'un autel vestige sans doute des occupants ecclésiastiques des locaux précédents.
Du fait de sa conformation et de sa cour en forme de théâtre, l'hôtel de Beauvais apparaît dans de nombreux films français, notamment La Banquière avec Romy Schneider ou Camille Claudel avec Isabelle Adjani, ainsi que dans L'Insoutenable Légèreté de l'être du réalisateur américain Philip Kaufman.
Cour intérieure vue de la rueCour intérieure vue vers la rueLa salle voûtée dans les souterrains de l'Hôtel de BeauvaisAutre vue du souterrain de l'Hôtel de Beauvais