Les nécropoles El-Assassif
▪ Les principales tombes privées
TT33 - TT34 - TT36
TT37 - TT188 - TT192
TT240 - TT279 - TT366
TT390 - TT409 - TT410
TT414
Voir aussi les nécropoles de :
▪ La vallée des Rois - Les tombes
▪ La vallée des Reines - Les tombes
▪ Liste des tombes Thébaines
▪ Deir el-Bahari - DB320
▪ Deir el-Médineh
▪ Dra Abou el-Naga
▪ El-Khokha
▪ El-Tarif
▪ Gournet Mourraï
▪ Oumm el-Qaab
▪ Sheikh Abd el-Gourna
Tombe de Pabasa - TT279
El-Assassif (ou El-Asasif ou El-Assasif ou Assassif) est une petite vallée de Thèbes Ouest qui s'étend entre Deir el-Bahari et Dra Abou el-Naga.
La nécropole inclut des douzaines de tombes privées de nobles et de hauts fonctionnaires, du Moyen Empire (2022-1650), du Nouvel Empire (1549-1080), de la Troisième Période Intermédiaire (1080-656) et du début de la Basse Époque (656-332), mais principalement des XIXe dynastie (1295-1186) et XXe dynastie (1186-1069).
Toutefois les plus majestueuses datent de l'époque tardive.
Durant les XXVe dynastie (747-656) et XXVIe dynastie (664-525) les hauts dignitaires Thébains y construisirent de magnifiques tombeaux, plus vaste que ceux de leur souverains.
Les tombes furent toutes creusées dans le sol et non dans le flanc d'une montagne ou d'une colline.
Plusieurs dizaines de tombes nous sont connues mais malheureusement la majorité attend une fouille et/ou une restauration.
Actuellement seules trois tombes se visitent : TT192 de Khérouef, TT279 de Pabasa et TT414 d'Ânkhhor (ou Ankhor), et quelques unes sont en cours d'excavation : TT33 de Padiamenopet (ou Padiamenopé), TT34 de Montouhemhat (ou Mentouemhat) et TT37 d'Harouah (ou Harwa).
Les principales tombes privées :
▪ La tombe (TT33) de Padiamenopet (ou Padiamenopé), qui fut Prophète et chef des Prêtres-lecteurs durant le règne de Psammétique I (664-610, XXVIe dynastie).
Cette tombe constitue un véritable mystère et intrigue les égyptologues depuis sa découverte au XIXe siècle.
Bien qu'elle ait été ouverte lorsque Richard Pocoke visita la région en 1737, il pensait d'ailleurs que c'était un palais souterrain, elle est plus amplement examinée et fouillée en 1881 par Johannes Dümichen de l'Université de Strasbourg.
Elle est située non loin du site de Deir el-Bahari, elle dépasse en dimension celles des plus illustres Rois de la nécropole.
Elle se compose de 22 chambres reliées par de longs corridors et réparties sur trois niveaux s'enfonçant jusqu'à 20 m, au-dessous du niveau du sol.
Scène d'apiculture tombe de Pabasa - TT279
Elle n'a jamais été en totalité fouillée et explorée, mission qu'a depuis peu (depuis 2003) une équipe dirigée par l'égyptologue Français Claude Traunecker.
Elle comportait énormément de hiéroglyphes et des milliers d'objets. Padiamenopet fit notamment graver une compilation des textes sacrés sur les parois de son tombeau.
Traunecker pense qu'une partie de cette tombe était à l'époque accessible aux visiteurs et servit, en quelque sorte, de bibliothèque de pierre, leur permettant de consulter les anciens textes sacrés.
▪ La tombe (TT34) de Montouhemhat (ou Mentouemhat), qui fut le quatrième prophète d'Amon et Maire de Thèbes, sous le Roi Taharqa (690-664, XXVe dynastie).
Il appartenait à une importante famille Thébaine qui occupa de nombreuses hautes fonctions de la XXIIe (945-715) à la XXVe dynastie (747-656), notamment son père fut Maire de Thèbes.
Sa tombe est immense avec plus de 40 salles.
Elle montre la puissance et la richesse du dignitaire.
Elle possédait en surface deux grands pylônes et deux grandes cours.
Plusieurs campagnes de fouilles y furent organisées, dont les dernières en 1984 et 1988 avec la découverte de plusieurs momies et d'un sarcophage appartenant à un des fils de Montouhemhat.
Depuis 2006 c'est une équipe Germano-espagnole qui à en charge l'excavation et la restauration du monument. De nombreux puits appartenant à des membres de la famille du dignitaire ont été explorés ou sont en passe de l'être.
▪ La tombe (TT36) d'Ibi, qui fut Chef régisseur de la Divine Adoratrice d'Amon, Nitocris I (ou Chépénoupet III, 640-586) durant la XXVIe dynastie (664-525).
La décoration de cette tombe est la copie de celle d'un autre noble également nommé Ibi, dans le cimetière de l'Ancien Empire de Deir el-Gabrawi.
On pénètre dans la tombe par des marches parallèles à l'axe principal. Au pied de ces marches il y a une antichambre décorée de scènes montrant Ibi adorant le Dieu Rê-Horakhty.
Il y a également une fausse porte et un passage au milieu du mur de droite conduit à un hall qui fut pillé.
On y voit Ibi debout, regardant les prestations de danseuses.
Dans le mur de droite, un passage mène à ce qui fut une cour ouverte.
Elle est décorée à droite par une scène de chasse et à gauche, Ibi et son père sont assis devant une table d'offrandes.
Du hall, on accède à plusieurs salles, dont la chambre funéraire.
Ces salles sont décorées de peintures datant l'époque Ptolémaïque où la tombe fut surement réutilisée.
▪ La tombe (TT37) d'Harouah (ou Harwa) qui fut Chef régisseur de la Divine Adoratrice d'Amon durant la XXVIe dynastie (664-525).
Il gérait les richesses du temple d'Amon de Karnak.
Nous lui connaissons huit statues.
La fouille de sa tombe, débutée en 1995 par l'égyptologue Italien Francesco Tiradritti, nous révéla des éléments surprenants et inattendus.
Elle comprend plus de trente salles.
Son excavation est très difficile du fait de l'ensablement et de nombreux déblais, ainsi que du risque très important d'éboulements qui ont nécessité de très lourds travaux de consolidation, notamment dans la grande salle à piliers dont ces derniers ont dû être reconstruits.
Les Italiens ont découvert dans le tombeau des oushebti appartenant à Harouah qui comportaient la crosse et le fléau, symboles attribués normalement à la royauté.
Ce qui signifie qu'il fut sans aucun doute un très important et très puissant dignitaire de Thèbes, et selon Tiradritti, un quasi-Roi ayant pouvoirs sur toute la Haute-Égypte.
La tombe de Khérouef - TT192
▪ La tombe (TT188) de Parennéfer, qui fut Échanson du Roi, Surintendant des mains pures d'Amenhotep IV (1353/52-1338, XVIIIe dynastie).
Des Sarcophages, des momies et divers objets qui ont été trouvés dans la tombe nous indiquent qu'elle fut réutilisée au cours des XXIe et XXIIe dynastie.
C'est l'une des rares tombes dans la nécropole Thébaine qui fut sculptée et décorée uniquement pendant les premières années du règne d'Amenhotep IV.
Le décor qui est malheureusement gravement endommagé, nous apporte une lumière nouvelle sur la première étape de la Période Amarnienne.
Des pilleurs de tombe ont ouvert des voies sur d'autres sépultures qui ne pouvaient pas être accédées par l'extérieur.
En retraçant les multiples tunnels par où ces voleurs entraient, d'autres tombeaux, précédemment inconnus, ont été localisés à proximité.
Notamment un petit tombeau peint de la période Ramesside, un de la XVIIIe dynastie (1549-1295) et un tombeau de la XXVe dynastie (747-656).
Cette dernière tombe a une entrée construite en brique crue qui donne sur une grande cour et un long couloir avec une série de chambres et de profonds puits creusés dans la roche.
▪ La tombe (TT192) de Khérouef (ou Kheruef ou Senaâ), qui fut Majordome, Scribe royal et Intendant de la Reine Tiyi I.
Elle date de la XVIIIe dynastie (1549-1295).
Sa tombe est une des plus belles de la rive gauche.
On y pénètre par quelques marches s'enfonçant dans le sol qui aboutissent à une sorte de couloir qui donne sur la grande cour.
En face on accède à une salle à colonnes, puis une seconde et enfin à la chapelle.
L'accès à la partie sous-terraine se fait par la première salle.
La tombe est décorée uniquement dans le corridor d'entrée et dans le fond de la cour par des scènes représentants la Reine Tiyi I et Amenhotep III (1390-1353/52), sous la forme d'un homme faible et âgé, et Amenhotep IV (1353/52-1338).
De ce fait, les spécialistes pensent que sa décoration dut commencer dans les dernières années du règne d'Amenhotep III, mais ce n'est pas une certitude.
Il faut aussi souligner que nous n'avons découvert à ce jour aucune preuve que Khérouef y fut vraiment enterré.
Des égyptologues pensent que la tombe fut peut-être abandonnée avant la mort du dignitaire du fait du risque d'effondrement.
Cette tombe pose aussi beaucoup de questions aux chercheurs au niveau de la chronologie, par exemple, à l'entrée un relief montre Amenhotep IV faisant une libation (Rituel religieux consistant en la présentation d'une boisson en offrande) à Amenhotep III et Tiyi I, ses parents.
Les spécialistes y voient là une possible preuve de corégence entre les deux Rois ?. Marc Gabolde pense que non et nous dit qu'il faut y voir Amenhotep III divinisé après sa mort à qui son fils rend hommage.
▪ La tombe (TT240) de Mérou ou Meru, qui fut un haut fonctionnaire, Surveillant des Porteurs de sceaux Royaux, sous le règne de Montouhotep II (2010-1998).
Il est également connu par une grande stèle aujourd'hui au musée de Turin.
La stèle est datée de l'an 46 du Roi.
L'origine de cette stèle n'est pas connue, mais elle provient peut-être de ce tombeau ?.
Celui-ci, situé sur les collines de l'El-Assassif, est taillé dans la roche.
Il se compose d'une grande cour, d'un premier, puis d'un deuxième couloir qui descend à la chambre funéraire.
Le premier couloir fut trouvé sans décor, tandis que la chambre funéraire est entièrement décorée avec des textes religieux, plusieurs fausses portes, la représentation d'une table d'offrandes et une liste d'offrandes.
Le sarcophage de Mérou fut creusé dans le sol de la chambre funéraire et est décoré sur son intérieur.
Relief de la tombe de Khérouef - TT192
▪ La tombe (TT279) de Pabasa, qui fut Grand Chamberlain de la Divine Adoratrice d'Amon Nitocris I (640-586) (Il eut aussi de nombreux autres titres).
Les noms des parents de Pabasa on été trouvé sur plusieurs inscriptions dans la tombe.
Son père se nommait Padibastet et sa mère Tahornetsenet.
Depuis un certain temps on connait aussi le nom son épouse, Tjesbastperet et celui de son fils aîné, Tjaihorpakepesch, qui est constaté à plusieurs reprises dans sa tombe.
Nous devons ces résultats d'un examen attentif, en 1975, de la tombe par Günter Vittmann.
Un autre enfant de Pabasa et pourrait être identifié au nom également de Tjesbastperet.
Dans une chambre inachevée, dans le coin sud-ouest de la tombe, Vittmann à trouvé les restes de deux des inscriptions hiéroglyphiques peintes contenant le nom d'un autre Pabasa.
Comme le titre y est très différent de ceux du propriétaire de TT279, il propose qu'il s'agisse de son frère aîné ?.
Cette tombe est l'une des plus belles du site , elle date de la XXVIe dynastie (664-525).
Son pylône d'entrée se situe juste avant l'entrée du site de Deir el-Bahari.
La tombe s'enfonce dans le sol sur plusieurs mètres par un escalier qui mène à un vestibule dont les portes sont magnifiquement décorées.
La salle qui suit montre les funérailles de Pabasa.
Le vestibule débouche ensuite sur une vaste cour flanquée de chaque côté de quatre piliers.
Elle fut superbement restaurée et possède une décoration riche et variée.
Par exemple les piliers sont décorés de scènes d'apiculture.
Puis on pénètre dans la partie sous-terraine de la tombe.
La première chambre est une grande pièce avec des piliers.
La tombe possède d'autres salles mais qui sont malheureusement soit fermées soit fortement en ruines.
Son sarcophage a été acquis à Paris en 1836 par Alexander Douglas-Hamilton, Xe Duc de Hamilton et se trouve aujourd'hui à la Galerie Kelvingrove Art du musée de Glasgow.
▪ La tombe (TT366) de Djar qui fut Garde du Roi de l'intérieur du palais.
La tombe est datée de la XIe dynastie (2134-1991).
C'est l'une des rares sépultures Thébaines datant de cette époque.
Sa décoration est en grande partie encore intacte.
La chapelle funéraire a une disposition en forme de T avec un certain nombre de piliers qui ornent l'entrée.
Elle est suivie par un grand hall, puis un couloir et une chapelle de culte intérieur, qui à son tour conduit à un autre couloir qui mène dans la chambre funéraire.
La chapelle funéraire est pour la plupart entièrement peinte et les peintures sont bien conservées.
On trouve principalement des scènes agricoles ou d'artisans au travail.
Djar est montré à plusieurs reprises dans la tombe.
Bien qu'il ait probablement servit pendant le règne de Montouhotep II (2061-2010), bon nombre de peintures plutôt grossières appartiennent à l'art de la Première Période Intermédiaire (2140-2022).
La tombe découverte en 1930-1931 a fait l'objet de fouilles de la part d'une équipe Américaine dirigée par Herbert Eustis Winlock.
▪ La tombe (TT390) d'Irteraou (ou Irtyraou), qui fut une Femme Scribe, Chef Régisseur de la Divine Adoratrice d'Amon, Nitocris I (ou Chépénoupet III, 640-586).
Le tombeau fut découvert en 1820 par Carole Wilkinson et Harry Burton, puis par Karl Richard Lepsius. Il tomba ensuite dans l'oubli pour être retrouvé en 2001.
▪ La tombe (TT409) de Samout également appelé Kiki (ou Kyky), qui fut Gardien du bétail sacré du domaine d'Amon durant la XIXe dynastie (1295-1186). La tombe fut découverte en 1950, lors de l'exploration de la tombe de Khérouef (TT192).
▪ La tombe (TT410) de Moutirdais (ou Mutirdis) qui fut un haut dignitaire Majordome de la Divine Adoratrice d'Amon Nitocris I (640-586) durant le règne de Psammétique I (664-610, XXVIe dynastie).
Dans la moitié Ouest de la chambre funéraire le plafond est décoré de textes astronomiques anciens.
Toutefois ce dernier du fait d'effondrement est maintenant en partie détruit. La moitié Est du plafond est une représentation du Livre du Jour et du Livre de la Nuit, qui racontent le voyage du soleil à l'intérieur du ventre de la Déesse Nout, connue sous le nom de Dame du Ciel.
▪ La tombe (TT414) d'Ânkhhor (ou Ankhor), qui fut un haut dignitaire, Maire de Memphis et de l'oasis de Bahariya, lors de la XXVIe dynastie (664-525), sous les Rois Psammétique II (595-589) et Apriès (589-570).
Il eut de nombreux autres titres notamment, Intendant de la Divine Adoratrice d'Amon Nitocris I (640-586), Grand Maire de Memphis et il occupa aussi de hautes fonctions à Thèbes.
Sa tombe, à l'Est du site, est inachevée et le plus intéressant est la cour non couverte qui comme celle de Pabasa (TT279) comporte de nombreux thèmes de décoration, dont la récolte du miel.
Des apiculteurs sont représentés au travail sur le quatrième pilier.
La superstructure du tombeau est de forme irrégulière du fait peut-être d'une petite tombe voisine.
Liste des propriétaires des autres tombeaux du site
TT25 - Amenemheb
TT26 - Khnoumemheb
TT27 - Sheshonq
TT28 - Hori
TT29 - Aménémonet (ou Pairi)
TT32 - Thoutmôsis
TT33 - Padiamenopet
TT34 - Mentouemhat
TT35 - Bakenkhons
TT36 - Ibi
TT37 - Harouah TT188 - Parennéfer
TT189 - Nakhtdjehouty
TT190 - Esbanebded
TT191 - Ouehebrênebpehti
TT192 - Khérouef (ou Senaâ)
TT193 - Ptahemheb
TT194 - Thoutemheb
TT195 - Bakenamon
TT196 - Padihorresnet
TT197 - Padineith
TT240 - Mérou (ou Meru) TT242 - Ouehebrê
TT243 - Pemou
TT244 - Pakharou
TT279 - Pabasa
TT297 - Aménémopet
TT364 - Amenemheb
TT366 - Djar
TT386 - Antef
TT387 - Mériptah
TT388 - Nom inconnu
TT389 - Basa TT390 - Irteraou
TT404 - Akhameneraou
TT406 - Piay
TT407 - Bentendouanetjer
TT408 - Bakenamon
TT409 - Samout (ou Kiki)
TT410 - Moutirdais
TT411 - Psamtek
TT412 - Kenamon
TT413 - Ounasânkh
TT414 - Ânkhhor
TT415 - Amenhotep