Romy50300 Admin
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| Sujet: la biographie de Romy Schneider Dim 26 Jan 2014 - 4:15 | |
| Romy Schneider, de son vrai nom Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938 à Vienne, décédée le 29 mai 1982 à Paris) était une actrice allemande naturalisée française.
Elle a obtenu par deux fois le César de la meilleure actrice.
Au début des années 1950, Romy Schneider débute sa carrière d'actrice vers l'âge de 15 ans, dans le genre Heimat film allemand.
De 1955 à 1957, elle interprète, dans la trilogie Sissi, le personnage central de l'impératrice Elisabeth d'Autriche, ce qui lui vaudra succès et reconnaissance internationale.
En 1958, elle rencontre l'acteur Alain Delon, avec lequel elle se fiance ; Romy Schneider s'installe alors en France où elle joue dans des films à succès, acclamés par la critique, dirigés par des réalisateurs parmi les plus remarquables de l'époque.
Sa relation avec Alain Delon prend fin en 1963 ; ensuite, elle se marie deux fois.
Le fils de son premier mariage meurt dans un accident en 1981, à l'âge de 14 ans.
En mai 1982, âgée de 43 ans, Romy Schneider est retrouvée morte dans son appartement parisien du 11, rue Barbet-de-Jouy.
Biographie
Enfance
Romy Schneider naît le 23 septembre 1938 à Vienne au sein d'une famille à la longue tradition artistique.
Son arrière-grand-père du côté paternel, Rudolf Retty, était un acteur et un metteur en scène et sa femme Kate Retty était une chanteuse.
Ils sont les parents de Rosa (Retty puis Albach-Retty), une pensionnaire du Burgtheater.
Rosa, qui mourra centenaire en 1980, épouse Karl Albach, un officier de l'armée impériale austro-hongroise.
Ce dernier renonce par amour à sa carrière militaire et devient par la suite avocat puis comédien.
Rosa et Karl ont un fils, Wolf Albach-Retty qui deviendra acteur.
Il épouse la comédienne allemande Magda Schneider.
Cette dernière, née à Augsbourg en Souabe, est la fille de Xaverius (ou Franz Xavier) Schneider et de Maria, née Meier-Hörmann.
Rosa Albach-Retty (1874-1980), la grand-mère de Romy Schneider
Magda et Wolf Albach se rencontrent lors d'un tournage en 1933 et se marient en 1937 à Berlin.
Le prénom de baptême de Romy Schneider, Rosemarie, est la contraction des prénoms de ses grands-mères, Rosa et Maria.
En 1941, naît son frère Wolf-Dieter Albach, qui exercera la profession de chirurgien.
En octobre 1938, alors que Rosemarie n'est âgée que de quelques semaines, la famille Albach quitte l'ex-capitale autrichienne à l'arrivée des nazis (Vienne devient en effet une ville annexée au Troisième Reich durant l'Anschluss) et s'installe dans la propriété de Mariengrund à Schönau am Königsee dans les Alpes bavaroises, près de Berchtesgaden.
Le Kehlsteinhaus, le « nid d'aigle » d'Adolf Hitler est situé à seulement vingt kilomètres de leur domicile.
Les époux Schneider-Albach, en raison de leurs engagements professionnels, ne sont que rarement présents.
C'est la grand-mère de Romy, Maria Schneider, qui prend soin d'elle et de son frère lorsque leurs parents sont en tournage.
Elle fréquente avec sa mère le cercle d'Adolf Hitler, qu'elle rencontre.
Magda Schneider, qui a été exemptée d'impôt par le Ministère de Propagande nazi, est une proche de Martin Bormann, dont les enfants jouent avec la petite Romy.
À ce sujet, Romy Schneider déclarera en 1976 : « Je crois que ma mère avait une relation avec Hitler ».
Plus tard, elle s'en dédouanera en donnant à ses enfants les prénoms d'origine hébraïque David et Sarah.
En 1943, son père Wolf rencontre une actrice, Trude Marlen (de), et quitte sa mère Magda.
Romy, qui a quatre ans et demi, est bouleversée et s'attache davantage à sa mère, qu'elle admire profondément, ainsi qu'à son frère.
Elle idéalise le père absent et projettera par la suite, dans sa rencontre avec ses futurs réalisateurs, l’image de son propre père.
En 1944, Romy entre à l'école primaire de Berchtesgaden, alors que son père s'installe avec l'actrice Trude Marlen.
Le divorce de ses parents est prononcé en 1945.
À cette époque, l’Autriche est de nouveau indépendante, mais occupée par les armées alliées.
La fin du régime nazi est un coup dur pour la carrière de Magda Schneider ; aussi, elle reporte tous ses espoirs sur sa fille.
Débuts au cinéma
En 1959, affiche du film Mademoiselle Ange
À partir de 1949, Romy est placée en pensionnat à l'internat autrichien Goldenstein, une institution religieuse catholique situé près de Salzbourg, qu'elle fréquente jusqu'en 1953. Cette année, elle obtient sa Mittlere Reife, l'équivalent du DNB aujourd'hui, avec mention, et est censée rejoindre sa mère à Cologne.
Celle-ci s'est remariée en 1953 avec le restaurateur Hans-Herbert Blatzheim, déjà père de trois enfants.
Romy, adolescente à cette époque, ne s'entendra pas avec son nouveau beau-père : elle ne le désignera plus tard que par « le deuxième mari de ma mère ».
Voulant devenir décoratrice ou illustratrice de livres pour enfants, Romy doit effectuer sa rentrée scolaire à l'École de dessin de mode à Cologne, mais elle rêve surtout d'une carrière d'actrice, comme le montre le journal intime qu'elle a reçu en cadeau à l'âge de treize ans et qu'elle baptise Peggy.
Elle y raconte sa joie lorsqu'on lui confie un rôle dans la petite troupe de théâtre de son pensionnat.
À cette époque, le producteur de cinéma Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour tenir le rôle de la fille du personnage principal du film Lilas blancs, joué par sa mère Magda Schneider.
Celle-ci propose sa propre fille, qui passe brillamment les essais en juillet 1953 et se révèle très photogénique.
Romy quitte alors le cursus scolaire, et, à quinze ans, apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de « Romy Schneider ».
Le film Lilas blancs connaît un succès immédiat et sera suivi d'autres rôles, mais c'est avec la série des Sissi (1955 à 1957), où elle incarne l'impératrice d'Autriche, Élisabeth de Wittelsbach, qu'elle fera une percée fulgurante.
Le « mythe » Sissi
Au début des années 1950, le réalisateur autrichien Ernst Marischka a pour projet de monter à l'écran l'histoire romancée de l’impératrice Élisabeth de Wittelsbach (née en 1837 et assassinée en 1898 à Genève), dite Sissi, épouse de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Marischka a toujours été sensible à l'immense pouvoir de séduction de cette femme, qui fut l'un des personnages les plus captivants de la fin du xixe siècle, mais également celui dont les Autrichiens se souviennent avec le plus de nostalgie.
Marischka avait déjà essayé de populariser Sissi en 1932, dans une opérette dont Paula Wessely tenait le premier rôle.
Pour Marischka, l'existence réelle d'Élisabeth de Wittelsbach révèle trop de tourments pour ne pas être romancée, et il ne souhaite conserver dans sa fiction que le passé glorieux et heureux de l'impératrice.
Il ne gardera donc que les événements romantiques et les grands moments d'émotion en occultant tous les drames pénibles et les phobies présents dans la biographie réelle.
D'autre part, l'Autriche cherche à faire oublier son annexion à l'Allemagne nazie et à redorer son blason au niveau international.
Ernst Marischka ne va pas lésiner sur les moyens pour que le spectateur croie réellement côtoyer Sissi à son époque.
Il vise très haut et sait que Romy Schneider, remarquablement secondée par sa mère qui interprète le rôle de la duchesse Ludovika, mère de l'impératrice, est prête à contribuer à la réussite du projet.
Il choisit Karl-Heinz Böhm pour interpréter le rôle du jeune empereur François-Joseph.
À sa sortie en 1955, le film Sissi déclenche un engouement populaire immense en Autriche et en Allemagne, les recettes du film dépassant celles d’Autant en emporte le vent.
En Europe, le film obtient la mention d'« œuvre culturelle.
En Suisse et en France Sissi bénéficie d'un lancement remarquable.
Le film sera même diffusé gratuitement dans des écoles.
Des prospectus de Romy Schneider sont distribués, et son visage se retrouve sur des boîtes d'allumettes, des briquets ou des cartes bancaires.
À Nice, à Lille, à Amsterdam, à Anvers, à Gand, à Madrid et à Helsinki, les records de fréquentation des salles de cinéma sont largement battus.
Le succès du film étant largement assuré, Marischka entreprend un deuxième épisode, Sissi Impératrice (Sissi, die junge Kaiserin en allemand), avec un budget et une vision similaires au premier volet.
Romy Schneider comprend difficilement qu'on puisse en faire un deuxième film.
Elle est également de plus en plus opposée à ses personnages idéalisés et subit tant bien que mal les désagréments qu'on lui impose (par exemple porter une perruque de six kilogrammes qui lui donne des maux de tête).
Le réalisateur et les coordonnateurs de la série refusent cependant de prendre en compte ses remarques pour rendre le rôle plus réaliste.
En 1956, le second Sissi reçoit un accueil similaire à celui du premier.
Des milliers de jeunes filles dans toute l'Europe vont adopter dès lors le style « princesse » : cheveux longs bouclés, taille de guêpe et jupons bouffants.
En 1957, Romy Schneider n'achève le tournage du troisième Sissi, Sissi face à son destin, qu'avec réticence, et a hâte de se détacher du personnage auquel on a trop tendance à l'assimiler.
Au grand dam de son agent, de son beau-père (qui gère sa fortune et utilise ses cachets pour investir dans des hôtels et restaurants) et aussi de sa mère (qui a besoin de sa fille pour maintenir sa propre carrière déclinante depuis la fin du régime nazi), Romy s'oppose au tournage d'un quatrième Sissi.
Plus tard, elle dira : « Je hais cette image de Sissi » et avouera : « J’ai refusé les quatre-vingts millions qu’on m’offrait pour tourner une quatrième mouture de Sissi ».
Dès 1953, Magda Schneider avait décidé de prendre en charge la carrière naissante de sa fille, qui prend définitivement le pseudonyme « Romy Schneider ».
Aussi, Magda impose souvent aux réalisateurs de jouer auprès de sa fille ; elle interdit à Romy de signer le contrat que Kirk Douglas lui propose en 1957, lors de leur rencontre au Festival de Cannes.
La jeune fille se rebelle alors et décide de choisir dorénavant elle-même ses rôles.
La décision de Romy n'est pas sans conséquence sur la carrière professionnelle et la situation financière de sa mère.
Premières amours
En 1956, Romy Schneider fréquente brièvement Toni Sailer, le triple champion du monde de ski alpin, rencontré lors d'un bal de valse autrichienne.
Leur flirt est médiatisé, en raison de leurs notoriétés respectives.
Entre 1956 et 1957, Romy entretient une amourette avec l'acteur Horst Buchholz, qu'apprécie beaucoup sa mère Magda.
En 1957, Romy (accompagnée de sa mère) et Horst débarquent à Paris pour jouer dans le film Monpti.
Rentrés à Munich pour tourner les intérieurs du film, les deux jeunes acteurs mettent fin à leur relation.
1958 est une année charnière dans la vie professionnelle et privée de Romy Schneider : Pierre Gaspard-Huit lui propose le rôle principal de Christine, un remake de Liebelei de Max Ophüls, dans lequel sa mère avait tenu le rôle principal en 1933.
Après avoir eu le droit elle-même de choisir son partenaire, elle sélectionne sur photo le jeune premier, Alain Delon, et les producteurs arrangent une entrevue avec la presse dans les salons de l'aéroport : les deux jeunes acteurs se rencontrent pour la première fois au pied de l'escalator.
Leurs premiers rapports sont houleux, Romy ne parlant pas français et trouvant Alain Delon trop arrogant.
Cependant, durant le tournage, elle tombe amoureuse de son partenaire.
Le 22 mars 1959, les « fiancés de l'Europe » célèbrent leurs fiançailles officielles, organisées par la mère et le beau-père de Romy, en Suisse à Lugano, devant la presse internationale, sans planifier de date pour un éventuel mariage.
Échappant à sa mère qui la chaperonnait jusque dans ses films, Romy part alors s'installer avec Delon à Paris.
Elle y abandonne son éducation bourgeoise pour découvrir les soirées de la capitale, l'anticonformisme et une jeunesse qui méprise l'argent.
La presse allemande ne lui pardonnera pas cette infidélité.
Naissance d'une vedette
Alain Delon est en pleine gloire et tourne à une cadence folle tandis que Romy est ignorée par le cinéma français et reniée par les cinémas allemand et autrichien.
Dans ses moments de déprime, elle rend visite à Marlène Dietrich qui devient son unique confidente.
Delon lui fait apprendre l'italien et rencontrer Luchino Visconti qui fait monter sur scène le couple dans Dommage qu'elle soit une putain en 1961.
Après ce triomphe, le réalisateur italien lui donne un rôle dans un sketch de Boccace 70 en 1962.
À la fin du tournage, Visconti lui glisse au doigt un anneau en bois incrusté de deux diamants et d'un saphir qui ne la quittera plus jusqu'au jour de sa mort.
Cette même année, elle monte pour la première fois sur les planches en Allemagne, au théâtre de Baden-Baden, où elle joue en français, avec une troupe française, la pièce La Mouette d'Anton Tchekhov.
Fin 1962, elle est hospitalisée pour surmenage ; Alain Delon est à son chevet.
Les producteurs américains sont séduits, surnomment l'actrice « la petite fiancée du monde » et lui font de nombreuses propositions.
La Columbia lui offre alors un contrat de sept ans (pour sept films et un cachet d'un million de francs pour chacun de ses rôles). Romy s'installe alors à Hollywood, de 1962 à 1965.
Elle tourne un premier film avec Otto Preminger, Le Cardinal qui est un succès.
En 1963, elle reçoit la première récompense française de sa carrière, l'Étoile de Cristal de l'Académie du cinéma pour sa prestation dans Le Procès.
Néanmoins, sur son deuxième film pour la Colombia, Prête-moi ton mari, elle découvre que les techniques de l'Actors Studio sont bien différentes des siennes.
Maladroite dans cette comédie, elle est envahie par le stress, le trac et les doutes (notamment personnels : des photos de Delon accompagnée d'une jeune femme circulent dans la presse).
Ainsi, la presse américaine la surnomme Miss Worry (« Mademoiselle inquiète »), ce qui la condamne aux seconds rôles.
Elle rompt donc son contrat avec la Columbia et retourne à Paris après que son agent George Baum lui a remis une lettre de rupture de quinze pages écrite par Alain Delon.
Le 18 décembre 1963, elle trouve en rentrant dans leur appartement parisien quelques roses laissées sur la table du salon et un mot de son ex-fiancé : « Je suis à Mexico avec Nathalie. Mille choses. Alain », mise en scène que dément l'acteur.
Après cinq ans de passion orageuse, Alain Delon l'a ainsi quittée pour Nathalie, enceinte de leur fils Anthony. Romy est évidemment très affectée par cette rupture.
En juin 1964, Romy obtient la « Victoire du Cinéma français », récompensant la « meilleure actrice étrangère de l'année ».
La même année, elle tourne L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot, film pour lequel elle change radicalement d'image et révèle son potentiel érotique.
Le 1er avril 1965, à l'occasion de l'inauguration du restaurant Blatzheim à l'Europa-Center de Berlin-Ouest, elle rencontre l'acteur et metteur en scène de théâtre de boulevard berlinois Harry Meyen, d'origine juive.
Ils se marient le 15 juillet 1966 à Saint-Jean-Cap-Ferrat — Romy est déjà enceinte de cinq mois — et s'installent à Berlin-Grünewald.
Le 3 décembre, elle donne naissance à son premier enfant, David Christopher Meyen (Meyen étant le pseudonyme de son père, David s'appelle en réalité Haubenstock, comme le mentionne son état civil).
L’actrice se retire alors de la vie publique pendant une année et demie pour s'occuper essentiellement de son fils à Berlin.
La « tragédie Romy Schneider »
Romy Schneider avec Harry Meyen et Rut Brandt lors de sa réception par le chancelier Willy Brandt en 1971.
Le 21 février 1967, son père meurt à Vienne d'un infarctus, à la suite d'un excès de trac, appréhension qui la fera souffrir pendant toute sa carrière.
Vivant alors comme une épouse et une mère anonyme dans son appartement de Grünewald, sa carrière redémarre le jour où Jacques Deray lui offre, sur la suggestion d'Alain Delon, le rôle de Marianne dans La Piscine au cours duquel le couple Delon-Schneider se reforme à l'écran, et non dans la vie privée contrairement à ce que suggère la presse de l'époque.
Femme engagée, elle se prononce pour un avortement libre et gratuit en signant le fameux Manifeste des 343, publié en France dans Le Nouvel Observateur et en Allemagne dans le magazine Stern, ce qui lui vaut d'être inquiétée par le Tribunal de Hambourg.
Elle sort à cette époque avec le producteur américain Robert Evans.
En 1972, elle se sépare de son époux Harry Meyen.
En 1974, elle tombe dans une grave dépression après le tournage éprouvant de L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski.
Ressurgissent alors les vieux démons de l'alcool et des médicaments que le milieu artistique d'Harry Meyen lui a fait découvrir.
Malgré la surveillance de son secrétaire Daniel Biasini, elle parvient à obtenir ses médicaments par l'intermédiaire de Marlene Dietrich, qui les lui fait passer en cachette entre les pages de quelques livres.
De plus, elle fume jusqu'à trois paquets de cigarettes par jour, ce qui dégrade rapidement sa santé.
Le divorce houleux — Harry Meyen lui réclame la moitié de sa fortune pour qu'elle puisse conserver la garde de David — sera prononcé le 5 juillet 1975 à Berlin-Ouest en l'absence des deux intéressés.
Le 18 décembre 1975, elle épouse Daniel Biasini.
Le 31 décembre 1975, vers 18 h, elle ressent de violentes douleurs au ventre.
Elle fait une fausse couche non à la suite d'un accident de voiture (comme c'est souvent relaté sur certains sites Internet) car celui-ci a en fait eu lieu en janvier 1975.
Ainsi, cette fausse couche déclenchée le 31 décembre 1975 serait due à un virus transmis au fœtus au cours de l'extraction d'une dent de sagesse une semaine auparavant.
Le 21 juillet 1977, elle accouche prématurément d'une fille, la future actrice Sarah Biasini, à Gassin, dans le Var.
La césarienne l'a épuisée : elle reste une année entière auprès de sa famille puis reprend à nouveau le chemin des tournages.
Ses rapports avec son mari se dégradent dès 1979 : Romy est souvent absente en raison de son métier et Daniel Biasini sort beaucoup la nuit.
Elle part alors en vacances au Mexique seule avec Sarah mais, pendant son séjour, un télégramme lui est adressé le 15 avril 1979 lui annonçant le suicide à Hambourg de Harry Meyen son ex-mari ; très affectée, elle rentre d'Acapulco pour assister aux obsèques.
Elle demandé à divorcer de Daniel Biasini en février 1981.
La même année, sous la direction de Jacques Rouffio, elle débute le tournage de La Passante du Sans-Souci, mais celui-ci est interrompu à plusieurs reprises pour diverses raisons la concernant : en avril, sous l'emprise de l'alcool et de calmants, elle est contrainte de partir en cure à Quiberon.
Ensuite, elle se brise le pied gauche en sautant d'un rocher sur une plage, sous l'objectif du photographe Robert Lebeck.
Puis, le 23 mai, elle entre à l'hôpital de Neuilly pour une ablation du rein droit, à la suite de la détection d'une tumeur.
Mais, par l'intermédiaire de Claude Berri, elle rencontre le producteur Laurent Pétin, célibataire, plus jeune qu'elle, avec lequel elle entame une relation amoureuse.
Laurent Pétin lui redonne confiance et la force d'achever le tournage du film de Jacques Rouffio.
Le 5 juillet 1981, David, le fils de quatorze ans qu'elle a eu avec Harry Meyen, passe le dimanche à Saint-Germain-en-Laye chez les parents de son ex-beau-père, Daniel Biasini.
L'après-midi, vers 16h30, il rentre à la maison mais le portail, haut de deux mètres, est clos.
Pour ne pas déranger sa famille, il escalade le mur d'enceinte comme il en a l'habitude, mais perd l'équilibre et, dans sa chute, s'empale sur les pointes de métal de la grille, celles-ci lui perforant les intestins.
Il meurt le soir même à l'hôpital.
Des paparazzi, costumés en infirmiers, pénètrent dans le service funéraire pour photographier l'enfant sur son lit de mort.
Romy Schneider, anéantie, exprimera sa colère dans une interview à Michel Drucker, diffusée dans l'émission Champs-Élysées en avril 1982 : « Que des journalistes se déguisent en infirmiers pour photographier un enfant mort… Où est la morale ? Où est le tact ? ».
Décès
Tombe de Romy Schneider au cimetière de Boissy-sans-Avoir, dans les Yvelines.
Au matin du 29 mai 1982, Romy Schneider est retrouvée morte par son compagnon Laurent Pétin dans son appartement parisien du 11, rue Barbet-de-Jouy dans le 7e arrondissement.
La police retrouve sur son bureau une lettre inachevée, un mot d'excuse — sa fille ayant la rougeole — pour décommander une séance de photographie et d'interview, portant une longue rature montrant qu'elle a dû s'effondrer en l'écrivant. Sur le bureau se trouvaient de l'alcool et des médicaments.
Le magistrat Laurent Davenas préfère classer l'affaire sans autopsie pour, dit-il, « qu'elle garde son secret avec elle ».
Quant à savoir si elle s'est réellement suicidée par barbituriques, s'il s'agit d'un abus accidentel de ces produits ou d'une mort naturelle, le journaliste Guillaume Évin affirmera ultérieurement qu'« elle ne s'est pas suicidée… mais est morte de ses excès ».
Portant symboliquement une étoile de David autour du cou, elle est inhumée le 2 juin 1982 au cimetière de Boissy-sans-Avoir, commune où se trouve sa maison de campagne, achetée très récemment.
Le corps de son fils David, initialement enterré le 7 juillet 1981 à Saint-Germain-en-Laye, est transféré dans le caveau de sa mère. Leur tombe est toujours abondamment fleurie.
À celle dont il dit qu'elle est le plus grand amour de sa vie, Alain Delon écrit sur un bout de papier : « Tu n'as jamais été aussi belle. Tu vois, j'ai appris quelques mots d'allemand pour toi : Ich liebe dich, meine Liebe. » (« Je t'aime, mon amour »).
Alain Delon n'est pas présent le jour de l'inhumation ayant préféré se recueillir quelques jours après dans une plus grande discrétion.
La mère de Romy Schneider est elle aussi absente ; elle mourra quatorze ans après sa fille.
Le 22 février 2008, l'Académie des Césars lui décerne à titre posthume un prix du souvenir à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa naissance.
Alain Delon monte sur scène pour le recevoir et demande une ovation en l'honneur de Romy.
De nombreux proches ont affirmé durant l'année 2012 que la mort de Romy était absolument naturelle et n'avait pas été causée par un abus de barbituriques et d'alcool, comme l’avait spécifié la presse à l'époque.
Filmographie
La carrière de Romy Schneider traduit deux orientations divergentes : la première est celle des années de jeunesse marquée par l'influence de sa mère Magda qui l'impose comme la jeune héroïne allemande typique, fraîche et tumultueuse, dans des films pastoraux et romantiques (l'ère des Sissi).
La seconde, plus sombre et complexe, prend un véritable tournant grâce à ses interprétations dans Le Procès d'Orson Welles et La Piscine de Jacques Deray. Cette période plus tardive est le fruit d'une collaboration, parfois compliquée, avec bon nombre de cinéastes exigeants tels qu'Alain Cavalier, Joseph Losey, Claude Sautet, Luchino Visconti, Andrzej Żuławski, Bertrand Tavernier ou encore Costa-Gavras. Elle remporte le tout premier César de la meilleure actrice en 1976 pour L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski et en obtient un autre en 1979 pour Une histoire simple de Claude Sautet.
1953 : Lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe : Evchen Forster 1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann : Anna Oberholzer 1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka : Victoria 1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun : Niddy 1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka : Stanzi Huebner 1955 : Sissi (Sissi) d'Ernst Marischka : Elisabeth de Bavière, dite Sissi 1956 : Kitty à la conquête du monde (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann : Kitty Dupont 1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi 1957 : Monpti (Monpti) de Helmut Käutner : Anne-Claire 1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky : Maud Cantley 1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi 1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann : Mademoiselle Scampolo 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit : Christine Weiring 1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi (remake) 1959 : Carnets intimes de jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele : Nicole Dassau/Eva 1959 : Katia de Robert Siodmak : Katia 1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser : Fanny Emmetsrieder 1960 : Plein soleil de René Clément : l'amie de Freddy 1960 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi : Line/L'ange 1961 : Lysistrata - (Die Sendung der Lysistrata) (TV) de Fritz Kortner 1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier : Anne 1962 : Le Procès d'Orson Welles : Leni 1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) de Luchino Visconti : Pupé (Il Lavoro) 1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman 1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger : Annemarie von Hartman 1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift : Janet Lagerlof 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé) 1964 : Romy, anatomie eines gesichts de Hans-Jürgen Syberberg - documentaire 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles : la vedette 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément - scènes coupées au montage - 1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New Pussycat?) de Clive Donner : Carole Werner 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin : Claire 1966 : La Voleuse de Jean Chapot : Julia Kreuz 1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young : Comtesse 1968 : Otley de Dick Clement : Imogen 1968 : La Piscine de Jacques Deray : Marianne 1970 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua : La Califfa 1970 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland : Francesca Anderson 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet : Hélène 1970 : Qui ? de Léonard Keigel : Marina 1971 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey : Gita Samuels 1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet : Lily 1971 : Bloomfield (Bloomfield) de Richard Harris 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : Rosalie 1973 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy : Elizabeth 1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre : Anna 1973 : Ludwig, le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti : Elisabeth d'Autriche 1974 : Le Trio infernal de Francis Girod : Philomena Schmidt 1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski : Nadine Chevalier 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Roberte Groult 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico : Clara Dandieu 1975 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol : Julie Wormser 1976 : Mado de Claude Sautet : Hélène 1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre : Margot Santorini 1977 : Portrait de groupe avec dame (Gruppenbild mit Dame) d'Aleksandar Petrovic : Leni Gruyten 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet : Marie 1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young : Hélène Martin 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Lydia 1979 : La Mort en direct de Bertrand Tavernier : Katherine Mortenhoe 1980 : La Banquière de Francis Girod : Emma Eckhert 1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi : Anna Brigatti 1981 : Garde à vue de Claude Miller : Chantal Martinaud 1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio : Elsa Wiener/Lina Baumstein 2009 : L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea : documentaire sur le film L'Enfer, inachevé en 1964
Théâtre
1961 : Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, mise en scène Luchino Visconti, Théâtre de Paris, adaptation Georges Beaume 1962 : La Mouette d'Anton Tchekhov, mise en scène Sacha Pitoëff, tournée Karsenty-Herbert
Discographie
En allemand
Pierre et le Loup, conte musical pour enfants, opus 67, de Serguei Prokofiev, sous la direction de Herbert Von Karajan et avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin Deux chansons inspirées des thèmes originaux de Monpti et de La Belle et l'Empereur Une petite mélodie extraite de film Max et les ferrailleurs
En français
La chanson d'Hélène, inspirée du thème musical du film Les Choses de la vie avec Michel Piccoli Un extrait de la bande originale de César et Rosalie (la lettre de Rosalie) Deux extraits de la pièce Dommage qu'elle soit une P… (en compagnie d'Alain Delon)
En italien
L'Amante : bande originale du film Les Choses de la vie
Hommages et influence
Timbre-poste à l'effigie de Romy Schneider, émis en 2000 par la Deutsche Post.
Le prix Romy-Schneider est une récompense attribuée chaque année depuis 1984 à une comédienne, espoir du cinéma français et francophone.
Une variété de roses rouges porte le nom de Romy Schneider.
Dans le film Huit Femmes, quand Louise (interprétée par Emmanuelle Béart) montre une photo de sa précédente patronne, il s'agit de Romy Schneider.
Le cinéaste Pedro Almodóvar a dédié son film Tout sur ma mère à plusieurs actrices, dont Romy Schneider, à laquelle il a déclaré vouer une grande admiration. La dédicace du film est la suivante : « Bette Davis, Gena Rowlands, Romy Schneider, toutes les actrices qui ont interprété des actrices et surtout à ma mère ».
Romy Schneider a sa statue de cire au musée Grévin à Paris. Elle y est représentée dans sa loge.
Une femme comme Romy (Titre original : Eine Frau wie Romy) : projet de film allemand de Josef Rusnak sur la vie de Romy Schneider, prévu en 2009. Marion Cotillard, Vanessa Paradis, Sarah Biasini (la propre fille de l'actrice) sont d'abord pressenties pour interpréter son rôle, avant que le choix ne se porte sur l'actrice et chanteuse allemande Yvonne Catterfeld. Néanmoins, le film ne voit jamais le jour.
Romy Schneider : téléfilm biographique allemand réalisé en 2009 par Torsten C. Fischer (1h45), et diffusé sur France 2 le 20 mai 2013. Romy Schneider y est interprétée par Jessica Schwarz ; Guillaume Delorme joue le rôle d'Alain Delon et Thomas Kretschmann celui d'Harry Meyen, le père de son fils David. En 2011, une exposition a été consacrée à Romy Schneider à Boulogne-Billancourt avec de nombreuses pièces des collections privées d'Alain Delon et de Sarah Biasini.
Récompenses et nominations
1956 : Bambi, équivalent du César en Allemagne pour Sissi impératrice 1957 : second Bambi pour Sissi face à son destin 1963 : Étoile de Cristal pour Le Procès 1964 : prix de la Victoire du Cinéma français, au titre de « La meilleure actrice étrangère de l’année » 1975 : prix de l'Archange du Cinéma 1976 : César de la meilleure actrice pour L'important c'est d'aimer 1977 : Nomination au César de la meilleure actrice pour Une femme à sa fenêtre 1977 : prix de la meilleure actrice de l’année et « bobine d’or » (German Film Awards) pour Portrait de groupe avec dame 1979 : César de la meilleure actrice pour Une histoire simple 1980 : Nomination au César de la meilleure actrice pour Clair de femme 1980 : prix italien « Special David » aux David Di Donatello Awards pour l’ensemble de sa carrière 1982 : prix de la meilleure actrice au Festival de Montréal 1983 : Nomination au César de la meilleure actrice pour La Passante du Sans-Souci 2008 : César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière Précédée par César de la meilleure actrice Suivie par - Romy Schneider pour L'important c'est d'aimer 1976
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