l' arrière grand père paternel de Louis II
Maximilien de Wittelsbach ou de Deux-Ponts-BirkenfeldMaximilien de Wittelsbach ou de Deux-Ponts-Birkenfeld (né le 27 mai 1756 à Schwetzingen près de Mannheim, mort le 13 octobre 1825 à Munich) fut comte de Ribeaupierre, puis duc de Deux-Ponts et comte de Birkenfeld, puis Électeur palatin et Électeur de Bavière (Maximilien IV), et premier roi de Bavière (Maximilien Ier).
Un prince de l'Ancien Régime
Entre France et Allemagne
Issu d'une branche cadette de la Maison de Wittelsbach régnant sur le Palatinat, la famille Palatine de Deux-Ponts, cadet des fils de Frédéric de Deux-Ponts-Birkenfeld, Maximilien grandit à Strasbourg où son précepteur fut le Breton Agathon Guinement.
Orphelin de père à l'âge de 11 ans, il devint officier au service de la couronne de France.
L'Électeur palatin Charles-Théodore de Bavière, également Électeur de Bavière, n'avait pas d'enfant légitime, et son plus proche héritier était le frère aîné de Maximilien, Charles II Auguste.
Charles-Auguste n'ayant pas non plus d'enfant de son mariage avec Marie-Anne de Saxe, Maximilien, titré comte de Ribeaupierre en 1778, était à son tour son plus proche héritier.
En 1778, l'empereur Joseph II proposa à l'Électeur palatin la souveraineté sur les Pays-Bas autrichiens, ceux-ci étant plus proches du Palatinat, en échange de la Bavière, limitrophe de l'Autriche.
Les deux souverains s'étaient mis d'accord, mais le vieux roi Frédéric II de Prusse craignit un renforcement des Habsbourg-Lorraine en Allemagne au détriment de l'influence des Hohenzollern.
Se posant en ami des Lumières et en défenseur des « libertés germaniques », Frédéric dénonça l'impérialisme autrichien, rallia Maximilien et son frère en tant qu'héritiers de l'Électeur de Bavière, et alerta la diète impériale.
La guerre de Succession de Bavière éclata ; l'issue maintint le statu quo, l'empereur renonçant à la Bavière et l'Électeur aux Pays-Bas, l'Autriche n'annexant à son allié bavarois que le minuscule district de Braunau-am-Inn.
En 1785, Maximilien épousa Wilhelmine de Hesse-Darmstadt.
Cette année-là, une seconde tentative d'échange eut lieu, mais si elle ne compromit pas la paix européenne, elle n'eut pas plus de succès.
Frédéric II mourut l'année suivante, et la Révolution française allait bientôt redessiner autrement la carte des souverainetés touchant aux rives du Rhin.
En 1786 également naquit à Strasbourg le premier enfant de Maximilien et Wilhelmine, un fils.
Officier au service de la France, Maximilien le prénomma Louis, un prénom courant dans la Maison de Hesse, mais qui faisait surtout honneur au parrain de l'enfant, le roi de France Louis XVI.
Maximilien montrait déjà ainsi ses talents de diplomate.
L'accession aux trônes héréditaires
La Révolution éclata en 1789 et la famille de Deux-Ponts franchit le Rhin et se réfugia en Allemagne.
La guerre se porta dans la région du Rhin et le duché de Deux-Ponts fut bientôt envahi.
Le frère aîné de Maximilien, Charles II Auguste, mourut en 1795, avant l'Électeur de Bavière septuagénaire qui, veuf depuis peu, se remaria dans l'espoir toujours d'une descendance légitime.
La même année mourut Wilhelmine.
Maximilien devenait duc souverain de Deux-Ponts et comte de Birkenfeld, et de plus héritier des trônes du Palatinat et de Bavière. On prétend qu'il devint l'amant de la seconde épouse du vieil Électeur, une archiduchesse d'Autriche de 50 ans la cadette de son époux (et 20 ans plus jeune que Maximilien, par ailleurs séduisant quadragénaire), qui défendit au mieux les intérêts de Maximilien en refusant de consommer son mariage et de donner une postérité à un époux qu'elle malmenait.
Cela n'empêcha pas le nouveau duc de Deux-Ponts de se remarier avec une femme également de 20 ans sa cadette, la très belle et austère Caroline de Bade.
Par son mariage beau-frère du futur tsar et du roi de Suède, le petit duc de Deux-Ponts prenait de plus en plus d'importance en Europe.
Déjà père de deux fils et deux filles, Maximilien eut avec sa seconde épouse une nombreuse progéniture féminine qui lui permit de nouer des alliances matrimoniales avec les dynasties les plus puissantes de son temps.
Ses États étant occupés par l'armée révolutionnaire (laquelle avait incendié le château de Karlsberg près de Zweibrücken) Maximilien n'avait pu prendre possession de son duché de Deux-Ponts.
Succédant enfin à son cousin Charles-Théodore qui mourut en 1799, il connut le même empêchement pour le Palatinat, mais put gagner le duché de Bavière et commencer son règne sous le nom de l'Électeur Maximilien IV.
Règne
Une époque transitoire
Francophile, Maximilien soutint politiquement et militairement la France napoléonienne dès son accession, face à la coalition européenne anti-française, ce qui lui valut la bienveillance de Napoléon.
Maximilien perdit le Palatinat du Rhin qui passa à la France, mais le Traité de Lunéville (1801) l'en dédommagea par d'importantes annexions territoriales, et la Bavière fut érigée en royaume en 1805.
Maximilien rompit alors les fiançailles de sa fille aînée Augusta avec le grand-duc héritier de Bade (propre frère de Caroline, la seconde épouse de Maximilien), pour lui faire épouser Eugène de Beauharnais, fils adoptif et héritier présomptif de l'empereur des Français.
La Bavière intégra logiquement la Confédération du Rhin, créée à l'instigation de la France.
Une politique opportuniste (1805-1816)
Cependant, ayant appris que l'empereur des Français cherchait également à marier une "Napoléonide" à son fils et héritier, le futur Louis Ier de Bavière (le filleul du défunt Louis XVI de France), Maximilien s'empressa de marier le jeune homme à une princesse allemande de rang moindre mais issue d'une "véritable" maison souveraine Thérèse de Saxe-Hildburghausen.
Ce fut l'occasion de la première Oktoberfest de Munich.
De même, pour éviter un mariage napoléonien, le roi de Wurtemberg avait-il précipitamment et sans l'accord des jeunes gens fait épouser à son fils une fille de Maximilien Ier en 1808.
Dans les deux cas, les parents des conjoints avaient-ils soigneusement ignoré les confessions religieuses divergentes des futurs mariés.
Suite à la désastreuse Campagne de Russie et à l'impopularité croissante de l'occupation Française, Maximilien, dès les premières défaites napoléoniennes, se rangea opportunément du côté de la coalition des Alliés.
En échange, lors du Congrès de Vienne qui s'ouvrit à la chute de l'Empire français (1814/1815), il se vit reconnaître les annexions territoriales de 1801, son titre royal et retrouva le Palatinat rhénan (amputé de la rive droite du Rhin devenue Badoise sous Napoléon).
Il y conclut aussi une alliance avec l'Empire d'Autriche, alliance scellée par la promesse de mariage de sa fille Sophie avec l' archiduc François-Charles, fils cadet mais héritier présomptif de l'empereur François Ier d'Autriche.
La Bavière intégra logiquement la Confédération germanique.
En 1818,à la mort du grand-duc Charles II de Bade (ex fiancé de sa fille Augusta) mais également son beau-frère, Maximilien fit valoir certains droits sur les anciens districts du Palatinat de la rive droite du Rhin annexés au pays de Bade par Napoléon.
Il y eut quelques mouvements de troupes mais la guerre fut évitée et Maximilien fit taire ses prétentions.
Le roi de Bavière n'en accorda pas moins sa protection et son amitié à sa belle-sœur, la veuve du grand-duc défunt Stéphanie de Beauharnais, une napoléonide qui n'avait pas 30 ans, mère de trois filles en bas âge et frappée d'ostracisme par les cours souveraines en mal de légitimité y compris par la cour de Bade.
La Bavière de la Restauration
Les trois filles cadettes de Maximilien I, Ludovica, Sophie et Marie
En effet, les années suivant le Congrès de Vienne virent l'instauration de politiques autoritaires voire réactionnaires sous l'égide de la Sainte Alliance lesquelles étaient également formalisées par des mariages dynastiques et Maximilien maria très brillamment ses filles, leur procurant des positions enviables mais pas forcément un bonheur domestique. "Je ne suis pas heureuse, je suis satisfaite", écrivait sa fille Sophie peu après son mariage.
Ayant fait annuler dès 1814 mais d'un commun accord son mariage avec le prince héritier de Wurtemberg, Caroline-Auguste épousa en 1816 l'empereur François Ier d'Autriche, veuf pour la troisième fois mais ce mariage n'eut pas non plus de postérité.
En 1823, Elisabeth épousa le prince royal de Prusse.
En 1824, conformément aux accords du Congrès de Vienne, Sophie épousa l'archiduc François-Charles devenant en quelque sorte la belle-fille de sa sœur.
Elle sera la mère de l'empereur François-Joseph.
Quant à Marie-Léopoldine et Amélie, elles seront successivement reines de Saxe ayant épousé les deux frères Frédéric-Auguste II de Saxe et Jean Ier de Saxe.
Plus discrètement, en 1823, sa petite-fille Joséphine de Leuchtenberg avait épousé le prince-héritier de Suède Oscar, fils de Bernadotte.
Les Wittelsbach ne pouvaient totalement renier leur passé napoléonien...
En politique intérieure, outre l'adoption du code civil, Maximilien Ier entreprit de nombreuses réformes libérales et accorda à son peuple une Constitution (26 mai 1818) établissant ainsi une Monarchie constitutionnelle parlementaire.
Il signa un Concordat avec Rome (24 octobre 1817).
Il accueillit son gendre Eugène de Beauharnais et sa fille en exil.
Pour se réconcilier avec la branche cadette de sa maison, il fit marier (contre leur gré) sa plus jeune fille Ludovica au duc Maximilien en Bavière.
La princesse souffrit de tenir un rang inférieur à celui de ses sœurs (son mari n'obtiendra le prédicat d'Altesse Royale qu'en 1845) et souhaitera de brillants mariages pour ses filles.
Elle sera la mère de l'impératrice Elisabeth d'Autriche (la fameuse Sissi), de la reine Marie des Deux-Siciles (l'héroïne de Gaête) et de la duchesse d'Alençon (qui mourra dans l'incendie du bazar de la Charité en 1897).
Maximilien s'éteignit en 1825 à l'âge de 69 ans.
Son fils Louis lui succéda.
Vie privée et Famille
Maximilien Ier de Bavière est le fils de Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld et de Françoise de Soulzbach.
Il épousa en premières noces 1785 Wilhelmine de Hesse-Darmstadt (1765-1796), fille de Georges-Guillaume de Hesse-Darmstadt.
Cinq enfants sont issus de ce premier mariage :
Louis (1786-1868), roi de Bavière (Louis Ier) épouse en 1810 Thérèse de Saxe-Hildburghausen (1792-1854) (postérité)
Augusta-Amélie (1788-1851).
Le 14 septembre 1806, elle épousa Eugène de Beauharnais, fils adoptif de l'empereur et roi Napoléon Ier, vice-roi d'Italie puis duc de Leuchtenberg (postérité)
Amélie (1790-1794)
Caroline-Auguste (1792-1873).
Elle épousa en 1808 le roi Guillaume Ier de Wurtemberg dont elle divorça en 1814, puis épousa en 1816 François Ier, empereur d'Autriche (sans postérité de ses deux unions)
Charles Théodore Maximilien Auguste (1795-1875) contracta deux unions morganatiques.
En 1823, il épousa Sophie Pettin (1796-1838), titrée baronne von Bayrstorff (postérité non dynaste).
En 1859 il épousa Henriette Schöller (1815-1866) (postérité non dynaste).
Veuf à l'âge de quarante ans, Maximilien Ier de Bavière épousa en 1797 Caroline de Bade (1776-1841), fille de Charles Louis de Bade et de Amélie de Hesse-Darmstadt.
De cette union naquirent :
Maximilien (1800-1803)
Elisabeth (1801-1873), elle épousa en 1823 Frédéric-Guillaume IV de Prusse (sans postérité)
Amélie (1801-1877), en 1822 elle épousa Jean Ier de Saxe (dont postérité)
Marie (1805-1877), en 1833 elle épousa Frédéric-Auguste II de Saxe (sans postérité)
Sophie (1805-1872), en 1824 elle épousa l'archiduc François-Charles d'Autriche, et fut mère de l'empereur François-Joseph Ier.
Louise (Ludovika), (1808-1892), en 1828, elle épousa son cousin Maximilien en Bavière (1808-1888), et fut la mère de l'impératrice d'Autriche ("Sissi") et de la duchesse d'Alençon et la grand-mère d'Élisabeth, reine des Belges.
Notes et références
↑ Les princes étrangers possessionnés en France voulant conserver leurs seigneuries devaient, depuis les Réunions de Louis XIV, résider en France ; la plupart des seigneurs allemands résidaient à Strasbourg, sous domination française mais restée nominalement Ville libre d'Empire.
la tombe de maximilen 1er et de caroline de bade en L'église des Théatins (Theatinerkirche)