Le Chateau de Saint LoSaint-Lô (ou Saint-Laud) est une commune française de 19 092 habitants, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Bien qu'elle soit la deuxième plus grande ville de la Manche après Cherbourg, elle demeure la préfecture et le chef-lieu du département.
Elle est également chef-lieu d'un arrondissement et de deux cantons (Saint-Lô-Est - Saint-Lô-Ouest).
Ses habitants sont appelés Saint-Lois(es).
Les noms de Laudois(es), Laudien(ne)s ou Laudinien(ne)s sont également cités.
Ville martyre de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Lô fut décorée de la Légion d'honneur en 1948 et reçut le surnom de « Capitale des Ruines », une expression popularisée par Samuel Beckett.
GéographieLa Vire vue du pont RoanokeSaint-Lô est situé dans le centre de la Manche, au milieu du bocage saint-lois.
Le centre-ville se situe sur un éperon rocheux en schiste appartenant au massif armoricain qui domine la Vire.
Elle est au confluent de la Dollée et du Torteron, deux rivières canalisées dans leur partie urbaine. (vallon de la Dollée).
La cité, anciennement appelé Briovère, « le pont sur la Vire » en langue celtique, est née sur un éperon rocheux au confluent de la Vire, la Dollée et le Torteron, dans le Cotentin.
Ce cœur historique de la ville est devenu « L'Enclos », un site bien adapté à la défense passive.
En 1964, elle absorba deux villages voisins, Sainte-Croix-de-Saint-Lô (660 habitants en 1962) et Saint-Thomas-de-Saint-Lô (306 habitants).
Communes limitrophes de Saint-LôSaint-Georges-Montcocq
Le Mesnil-Rouxelin
La Luzerne
Agneaux
Saint-Gilles
Saint-André-de-l'Épine
La Barre-de-Semilly
Saint-Ébremond-de-Bonfossé
Gourfaleur
Baudre
Condé-sur-Vire
(par un coin)
ClimatSaint-Lô bénéficie du climat doux océanique caractérisé par des hivers doux et des étés tempérés.
Elle compte une pluviométrie annuelle moyenne de 800 à 900 mm/an.
Les pluies sont assez fréquentes tout au long de l'année mais plus abondantes en automne et en hiver, en liaison avec les perturbations venant de l'océan Atlantique.
Rarement intenses, elles tombent souvent sous forme de bruine (crachin).
La température moyenne est de 10 °C.
en hiver, la température moyenne oscille entre 1 °C et 7 °C.
On compte entre 30 et 40 journées de gel par année.
en été, la température moyenne est située autour de 20 °C.
HistoireSaint-Lô a longtemps été un centre important de l'économie normande.
Elle a ainsi attiré la convoitise des peuples voisins, notamment des Anglais, ayant pour conséquence des nombreuses invasions successives.
Elle a perdu sa position dominante vers la fin du XIXe siècle car elle n'a pas su profiter de la première révolution industrielle qui a au contraire beaucoup touchée la population majoritairement paysanne.
La politique de décentralisation permet cependant à la ville de revenir au premier plan.
BriovèreIl existe une forme d’habitat dès l’époque gallo-romaine.
La cité s'appelait alors Briovera dit en français Briovère, ce qui signifie « pont sur la Vire » en langue celtique, de bri(v)a, pont et Vera, la Vire.
Occupée par la tribu gauloise des Unelles du Cotentin, la ville fut conquise par les Romains dirigés par Quintus Titurius Sabinus en -56, après la défaite de leur chef Viridorix au mont Castre.
La paix romaine engendre le développement de domaines ruraux gallo-romains, sur le modèle des villae rusticae romaines comme à Canisy, Marigny, Tessy-sur-Vire, dont les noms sont basés sur le suffixe -i-acum de localisation d'origine celtique -i-*āko- et souvent composées avec un nom de personne latin, porté par un indigène gallo-romain.
Puis, la région fut le théâtre des diverses invasions saxonnes pendant le IIIe siècle.
Les Francs n'y établirent qu'un pouvoir administratif, Briovère ayant néanmoins le droit de battre de la monnaie.
L'historien Claude Fauchet prétend que « le Coutentin, du temps mesme de nos rois Mérovingiens, estoit habité par les Sesnes (Saxons), pirates, et semble avoir esté abandonné par les Charliens, comme variable et trop esloigné de la correction de nos rois, aux Normands et autres escumeurs de mer... »
L'église de Sainte Croix y fut bâtie en 300 sur les ruines dit-on d'un temple de Cérès.
Le christianisme se développe assez tardivement ; on ne compte que quatre évêques de Coutances avant 511.
Après la mort de l'évêque Laud de Coutances, il est béatifié et fut particulièrement honoré à Briovère, qui aurait abrité son tombeau.
Un pèlerinage y était effectué et la ville prit alors le nom de Saint-Laud.
Moyen Âge Entrée principale de la villeLes Bretons dirigés par le roi Salomon, commencèrent à occuper la côte ouest du Cotentin à partir de 836.
Devant leurs avancées, en août 867, Charles II le Chauve donna alors à Salomon le Comitatus Constantiensis, territoire sur lequel il n'avait guère d'influence.
En 889, les Vikings remontent la Vire et assiègent Saint-Lô.
Protégée par des remparts solides construits un siècle auparavant par Charlemagne, la ville ne se rend pas.
Les assaillants coupent alors l'approvisionnement en eau, ayant pour conséquence la reddition des habitants.
Les Vikings massacrent les habitants, dont l'évêque de Coutances, puis rasent la ville.
Le siège du diocèse transporté à Rouen.
C'est seulement en 1025 que l'évêque Herbert décide de remonter les murailles de Saint-Lô et de rétablir le siège épiscopal.
La tour Beaux-Regards domine la vallée de la VirePuis, sous Geoffroy de Montbray, la ville connaît un bel essor économique, profitant de l'expédition des normands en Sicile.
Robert Guiscard, un proche de Geoffroy, ramena d'Apulie et de Calabre un important butin (c'est grâce à ce trésor que Geoffroy fit rebâtir en 1056 la cathédrale de Coutances).
Saint-Lô est réputée pour ses orfèvreries et même Mathilde de Flandre, la femme de Guillaume le Conquérant commanda deux candélabres pour l'abbaye aux Dames.
La population de la région participa à la conquête de l'Angleterre.
Henri Ier, comte du Cotentin et depuis roi d'Angleterre fit fortifier Saint-Lô en 1090.
En 1091, Geoffroy de Montbray évêque de Coutances fit construire sur la rivière de Vire une écluse et des moulins.
À la mort d'Henri Ier Beauclerc en 1135, Étienne de Blois, comte de Mortain et Geoffroy d'Anjou se disputent la légitimité du royaume.
Saint-Lô se range aux côtés d'Étienne mais fut prise en 1139 par l'armée des Plantagenêt en seulement trois jours.
L'archevêque de Cantorbéry Thomas Becket passe à Saint-Lô et on lui dédia une église dont il ne reste aucune trace hormis le nom de la rue Saint-Thomas.
En 1204, Saint-Lô se soumet à Philippe-Auguste et devient française.
Pendant cette période de paix, la ville prospéra : on fit construire l'hôtel-Dieu sur les bords de la ville et une partie de l'église Notre-Dame.
Saint Louis vient dans la cité à deux reprises, en 1256 et 1269.
Saint-Lô est alors la troisième ville de Normandie derrière Rouen et Caen.
Elle est spécialisée :
dans les tanneries avec l'appellation du cuir dit la vache de Saint-Lô.
D'après Toustain de Billy, le seul commerce de lacets et aiguillettes de cuir se monte en 1555 à un million ;
dans la coutellerie : Un dicton du XVIe dit « Qui voudroit avoir bon couteau, Il faudroit aller à Saint-Lô » ;dans l'orfèvrerie
dans les textiles, un des principaux centres de France.
On compte plus de 2 000 tisserands, situés pour la plupart près de la Dollée, rivière moins puissantes que la Vire et au débit plus régulier.
On importe la laine de tout le Cotentin.
Une ordonnance du 20 juin 1460 fixe une lisière spéciale pour les draps de Saint-Lô.
Le 24 septembre 1351, le roi Jean le Bon crée un atelier monétaire mais ne reçoit le droit de frapper sous la lettre « S » qu'en 1389.
En janvier 1538, la lettre « C » lui est attribuée.
Les monnaies frappées à St Lô au Moyen Age sont aussi caractérisées par un "point secret" sous la dix-neuvième lettre des légendes.
La ville fut dépossédée de son titre monétaire en septembre 1693, au profit de Caen.
Du vieux Saint-Lô, il ne reste plus que quelques rues épargnées comme la rue Saint-GeorgesPuis c'est le retour des conflits avec la Guerre de Cent Ans.
Geoffroy d'Harcourt, chevalier possédant des franchises dans le Nord-Cotentin, trahit le roi de France et prête hommage à Édouard III.
En réaction, les barons Percy, Bacon et La Roche-Tesson sont décapités à Paris et leurs têtes seront exposées à Saint-Lô pendant deux ans.
Les Anglais débarquent à Saint-Vaast-la-Hougue le 12 juillet 1346 puis se dirigent vers Saint-Lô le 22.
Jean Froissart la décrit « la grosse ville de Saint-Leu en Constentin, ... pour le temps estoit durement riche et marchande ».
La ville fut alors de nouveau pillée.
Puis la ville fut frappée par la grande peste en 1347.
La ville de Saint-Lô est reconquise en 1378 par Charles VI mais elle est perdue le 12 mars 1418.
Dans cette période de troubles politiques, les petits seigneurs ne savent plus qui soutenir.
Les Français reprennent Saint-Lô pour le compte de Charles VII le 12 septembre 1449.
Le roi confirmant le statut de duché de Normandie, c'est au tour du duc de Bretagne de vouloir occuper la Manche, mais Saint-Lô repousse victorieusement une attaque en 1467 en décimant une partie des troupes bretonnes enfermées par surprise dans la rue Torteron.
Le 9 novembre 1469, l'anneau ducal est brisé et la Normandie est définitivement intégrée au royaume de France.
Du XVIe au XXe siècleJean-Baptiste Corot - La Vire à Saint-Lô (1850-1855) - Musée du LouvreLa période de paix était de retour mais le Cotentin perdit de son importance.
François Ier fut acclamé devant la porte du Neufbourg en 1532.
Au XVIe siècle, le protestantisme gagna la Manche.
Saint-Lô possédait une église réformée dès 1555 et les premiers livres imprimés seront des ouvrages protestants.
Les huguenots, tenant Saint-Lô et Carentan, allèrent piller Coutances en 1562 et se saisirent de l'évêque Artus de Cossé-Brissac qui fut traîné dans la ville de Saint-Lô sur un âne.
Mais alors que l'édit de pacification d'Amboise avait incité la ville à se soumettre à Charles IX, en février 1574, les protestants normands firent de Saint-Lô leur quartier général.
Les troupes conduites par le Maréchal de Matignon assiégèrent la ville le 1er mai, montèrent à l'assaut dix jours après et s'en emparèrent le 10 juin.
On compta plus de 500 morts dont le chef Colombières, seigneur de Bricqueville, mais le grand capitaine protestant Gabriel Ier de Montgomery s'échappa par la porte de la Dollée.
La ville est cédée à Jacques II de Matignon qui fit construire la citadelle.
Suite à cela, Saint-Lô perd en 1580, le siège du présidial, transféré à Coutances, capitale du bailliage.
La révolte des va-nu-pieds secoua un peu la région en 1636, lorsque le gouvernement voulut étendre la gabelle au Cotentin.
La région prospéra surtout dans la fabrication de bas de laine dits « d'estame ».
En 1678, les reliques de Saint Laud sont ramenées à Notre-Dame.
La route royale entre Paris et Cherbourg, construite vers 1761, passe à Saint-Lô, facilitant le commerce.
La Révolution française de 1789 bouleversa le découpage administratif de la France et le chef-lieu du département fut temporairement fixé à Coutances entre 1794 et 1796.
Saint-Lô prit le nom républicain de « Rocher de la Liberté » et un arbre fut planté sur le Champ de Mars.
La ville est relativement épargnée pendant le régime de la Terreur et on ne compte que quelque heurts avec les chouans.
Seule la cheminée de la papeterie résista à l'incendieLa période napoléonienne vit la création du Haras national (voir plus bas).
En 1827, Marie Thérèse de France, duchesse d'Angoulême, passa par Saint-Lô et elle fut frappée par la beauté du paysage.
Elle projeta alors de faire venir la mer jusqu'à Saint-Lô en rendant navigable la Vire.
La création du canal de Vire et Taute en 1833 permit d'établir la liaison entre Carentan et Saint-Lô.
Puis, par ordonnance du 10 juillet 1835, la Vire fut classée navigable.
Le baron Alfred Mosselman construit un port à Saint-Lô en recrutant près de 250 détenus militaires et prisonniers espagnols.
Un chantier de bateaux est créé et le trafic passe de 50 tonneaux en 1841 à plus de 132 en 1846.
Mosselman lance alors des chalands et introduit sur la voie navigable la traction par les chevaux en aménageant des voies de halage.
Plusieurs marchandises sont transportées mais principalement la tangue et la chaux provenant des carrières de Pont-Hébert et de Cavigny.
Il fit ainsi passer la production de chaux de 1233 tonnes en 1841 à 30 000 en 1858.
En 1867, la papeterie de Valvire est construite près du déversoir et fabriqua du papier d'emballage.
Elle fut détruite par un incendie en 1930 et de l'usine il ne reste plus que la cheminée.
Saint-Lô fut écartée du tracé de la ligne ferroviaire Paris-Cherbourg car ses habitants, ayant peur du progrès industriel, refusèrent un tracé les reliant à Paris.
Elle ne sera rattaché qu'en 1860 au réseau ferré.
Au XIXe siècle, Saint-Lô, au cœur d'une riche région d'élevage, s'imposa comme une grande place pour les foires aux animaux mais la peur de la population rurale vis-à-vis de la révolution industrielle bloquait son développement.
Le trafic fluvial ne vit transiter plus que 53 000 tonnes de marchandises dont seulement 6% de denrées.
On constata également une fuite dans le canal et la Vire est déclassée en 1926.
La région subit un important exode rural et subit les pertes humaines de la guerre de 1870 et de la première Guerre mondiale.
La papeterie de Valvire brûla dans les années trente et ne sera jamais reconstruite.
La démographie du département est très négative à partir de 1850.
La ville aborde la Deuxième Guerre mondiale dans une situation déclinante.
La capitale des ruinesEntrée de la grotte dans les remparts Saint-Lô, capitale des ruines Ruines de la gareLa France est envahie en 1940 et la 7e division de Panzer, commandée par Rommel, entre en Normandie.
L'objectif étant la prise du port de Cherbourg, le centre manchois est épargné et Saint-Lô se rendra dans la nuit du 17 juin 1940.
Pendant l'occupation, la statue de la Laitière normande, réalisée par Arthur Le Duc est déboulonnée et fondue pour en faire des canons, malgré une opposition des élus locaux.
En mars 1943, les Allemands décident de creuser un souterrain sous le rocher.
Pour l'heure personne n'est capable de dire quelle aurait été l'utilité de ce souterrain et de celui creusé au même moment sous l'Institut d'Agneaux.
Des ouvriers issus du STO seront requis jusqu'en juin 1944.
À cette date, le souterrain, en chantier, accueillera les malades de l'hôtel-Dieu situé juste en face et une partie de la population saint-loise.
Un soldat allemand est abattu en janvier 1944 et plusieurs Saint-Lois sont arrêtés ; cinéma, théâtre et bars sont fermés, les postes de TSF confisqués et le couvre-feu est avancé à 20 heures.
Les Américains décidèrent de bombarder la ville, située à un carrefour stratégique mais de relative importance, dans la nuit 6 au 7 juin 1944.
Il fallait empêcher les renforts allemands stationnés en Bretagne de pouvoir remonter sur le front.
Des tracts d’avertissement largués la veille furent dispersés par le vent sur les communes voisines.
De la prison, plus de 200 prisonniers dont 76 patriotes périrent enfermés (de nos jours, seule subsiste la porte de l'édifice).
On compte plus d’un millier de morts.
Alors que le haut commandement avait fixé la prise de la préfecture neuf jours après le débarquement, la bataille des Haies ralentit fortement la progression américaine.
De plus, de fortes intempéries qui ont eu lieu autour du 9 juillet transforment les terres en champs boueux.
La conquête de Saint-Lô fut confiée au XIXe corps de la première armée américaine, placé sous le commandement du général Corlett.
Le 15 juillet 1944, elle regroupe :
La 29e division placée sur la route de Bayeux, près de Martinville.
Elle a à sa tête le général Gehardt.
Le 30e division placée sur la route de Périers, près du Mesnil-Durand
La 35e division placée sur la route d'Isigny, éprouvant des difficultés à Pont-Hébert
En face, deux corps d'armée allemande sont sur le front de Saint-Lô : la 352e division d'infanterie commandée par le général Krais et la 3e division du 2e corps de parachutistes commandée par le général Eugen Meindl.
La 29e division attaqua le secteur Nord-Est de Saint-Lô près de la Madeleine.
Un bataillon dirigé par le major Bingham, dit le « bataillon perdu », se retrouvera isolé pendant toute une journée sans munition et avec peu de nourriture.
On comptait 25 blessés et seulement trois infirmiers alors que les forces allemandes étaient toute proches. Des avions ont même dû larguer des poches de plasma.
La colline de Martinville était quant à elle arrosée continuellement par l'artillerie allemande.
Le 17 juillet, le 3e bataillon du major Thomas D. Howie rejoint vers 4h30 le bataillon perdu.
Caché sous la végétation, le 3e bataillon avait pour ordre de ne pas riposter aux tirs ennemis et de ne se servir que de la baïonnette.
Si la jonction était réussie, un obus de mortier éclata près du Major, le touchant mortellement.
La position fut alors lourdement attaquée, empêchant un quelconque mouvement dans la journée.
Le monument du major HowieLe 17 juillet, le capitaine Puntenney demanda l'appui de l'artillerie et de l'aviation pour disperser les troupes allemandes.
Les GI, à court de munitions, prirent tout de même le carrefour de la Madeleine grâce à un dépôt de mines, abandonné des Allemands.
Le 115e, quant à lui, contourna la Luzerne pour se déployer dans le bas de la vallée de la Dollée.
Le 18 juillet, une compagnie du 116e rétablit la jonction avec la position de la Madeleine et les Allemands se replient à l'Ouest vers Rampan.
Un groupe d'opération est placé sous la direction du général Norman D. Cota pour former la Task Force C.
Vers 15 heures, les blindés longent la route d'Isigny, suivis des rangs de soldats.
Ils arrivèrent à Saint-Lô par le quartier de la bascule, près de l'église Sainte-Croix.
L'armée se regroupa sur la place du Champ-de-Mars et contrôla les points stratégiques de l'est de Saint-Lô (route de Carentan, route de Torigni, route de Bayeux) vers 18 heures.
Surpris par la rapidité, les Allemands n'opposèrent que peu de résistance.
Repliée sur le versant d'Agneaux, l'artillerie allemande pilonna les carrefours saint-lois, notamment celui de la Bascule, blessant plusieurs officiers dont le général Cotta.
Ainsi, le major Glover S. Johns, commandant le 1er bataillon du 115e décida d'installer le poste de commandement dans le cimetière, dans le sous-sol du caveau funéraire de la famille Blanchet.
On déposa la dépouille du major Howie sur les restes du clocher de Sainte-Croix pour rendre hommage à son courage, lui qui s'était promis d'être le premier soldat à entrer dans la ville.
Le lendemain, les soldats arpentèrent les rues pour débusquer les tireurs embusqués allemands, qui tentèrent sans succès une contre-attaque dans la nuit de 20.
À 4h40, la 29e division laisse la ville au contrôle de la 35e division.
La période après-guerre Vestige de l'ancienne prisonDétruite en quasi-totalité (97%), Saint-Lô reçut le surnom peu enviable de Capitale des ruines, expression attribuée à Mgr Bernard Jacqueline.
C'est la raison qui pousse le préfet des ruines Édouard Lebas à s'établir à Coutances.
Cette Capitale des ruines est reprise par Samuel Beckett dans son texte The capital of ruins du 10 juin 1946, qu'il rédige pour la Radio Eirean, prouvant combien il reste marqué par ce qu'il a vu et fait à Saint-Lô."
et "Apparemment Beckett n'a jamais prononcé lui-même ce texte à la radio." pour la Radio Eireann.
L'église Notre-Dame située sur les remparts porte encore aujourd'hui les stigmates des bombardements et des affrontements sanglants qui eurent lieu.
La population revient timidement dans la ville.
On dénombre 180 habitants le 12 août 1944 mais les autorités américaines décident de ne pas délivrer d'autorisation de résidence et de tickets de ravitaillement.
Commence un long travail de déblaiement, notamment des cadavres des habitants et des soldats, qui durera jusqu'au 15 octobre 1944.
Cependant, les responsables hésitèrent à reconstruire Saint-Lô ; en effet, certains avaient la volonté de laisser les ruines comme un témoignage de cité martyre et de reconstruire plus loin un nouveau Saint-Lô.
La population refusa, préférant réhabiter sa ville.
Il ne reste plus beaucoup de traces des baraques en bois.
En avril 1945, le ministre de la reconstruction Raoul Dautry préconisa la construction de baraques provisoire en bois.
Ces baraques sont construites grâce à la générosité des dons.
Ainsi, l'association du Don suisse débloqua un crédit de 620 000 francs suisses pour construire des habitations et un centre social.
Le 10 octobre 1949, la Suisse offre un lingot d'or à la ville qui rapportera 649 490 francs.
On compte en 1948 dix cités, parfois composées de plus de 70 maisons.
Les baraques étaient livrées en kit et il suffisait de les monter sur place.
Chacune avait des spécificités différentes selon leur origine (suédoise, finlandaise, suisse, française, américaine, canadienne).
La Croix-Rouge irlandaise participa à la construction d'un hôpital constitué de 25 bâtiments (situé au niveau du collège Pasteur) et débarqua 174 tonnes de matériel.
L’hôpital fut inauguré le dimanche 7 avril 1946 et l'équipe médicale irlandaise quitta Saint-Lô au début de janvier 1947.
Cet hôpital, composé de baraques en bois, fonctionna jusqu'en 1956.
La première pierre de la reconstructionEn 1948, il faut à présent reconstruire en dur Saint-Lô.
Cela sera fait sur la base des plans conçus par l'architecte en chef de la reconstruction André Hilt (décédé en 1946), qui avait proposé de conserver la trame générale de la ville en l'adaptant aux besoins modernes.
Le président Vincent Auriol pose la première pierre quatre ans tout juste après le débarquement.
L'hôpital Mémorial France - Etats-UnisLes Américains, à l'origine du bombardement, décident de construire un hôpital moderne.
Les plans sont réalisés par l'architecte Paul Nelson, décidé à construire un bâtiment de style contemporain.
Il est situé route de Villedieu.
Les travaux commencent dès 1949 et sont achevés le 10 mai 1956.
Une mosaïque monumentale est réalisée par Fernand Léger, qui rend hommage à la paix et à l'amitié franco-française : deux mains se tendent vers le Cotentin symbolisé par une branche de pommier en fleur.
Le 29 novembre 1949, le journaliste Frédéric Pottecher soumet l'hypothèse de ne pas déplacer la préfecture de la Manche à Saint-Lô.
Il faut dire que pendant la reconstruction, celle-ci est placée temporairement à Coutances.
L'ensemble de la population réagit et une pétition recueillie plus de 2 400 signatures : dans le journal le Réveil, un article cite
« Revenez donc à Saint-Lô, Monsieur! Pas pour l'enterrement, mais pour voir la préfecture, les chantiers, les plans, le cran des sinistrés.
Vous verrez avec quelle ardeur les Saint-Lois sauront vous botter les fesses »
. La préfecture reviendra à Saint-Lô en 1953 dans des nouveaux locaux.
Le beffroi de la place Saint-Lô est reconstruit.
Le style dominant est un néo-régionalisme fonctionnaliste où le béton domine.
Son caractère daté et monotone sera bientôt critiqué.
Si ce choix, dicté par les circonstances et les problèmes immédiats du logement des Saint-Lois, laisse des regrets aujourd'hui, il fait de Saint-Lô, à une plus petite échelle que Le Havre ou Lorient, l'un des témoignages les plus frappants de la période de la Reconstruction.
Dans quelques rues subsistent des vestiges du vieux Saint-Lô : quelques maisons rue du Neufbourg, rue Croix-Canuet et Falourdel, rue Saint-Georges et Porte au Four.
Cette dernière rue abrite le dernier chemin médiéval de Saint-Lô
La commune profite de l'essor économique des Trente glorieuses et la population s'accroît de 30% entre 1968 et 1975.
On construit des quartiers d'immeubles dans le vallon de la Dollée et du val Saint-Jean.
Le théâtre est, quant à lui, inauguré en 1963.
La ville continue son expansion en absorbant les deux communes voisines (Sainte-Croix-de-Saint-Lô et Saint-Thomas-de-Saint-Lô).
La place de l'hôtel de ville est complètement réaménagée dans les années 1990.
La ville organise à l'occasion du cinquantième anniversaire du débarquement une grande manifestation.
Les bords de la Vire sont réaménagés avec la réhabilitation du chemin du halage et la création d'une plage verte, place du quai à Tangue.
Une gabarre a été reconstruite et sillonne le cours d'eau, comme pour se souvenir de l'ancienne activité fluviale.
En 2004, la zone champêtre du Bois-Jugan est urbanisée, avec la création d'habitations dans un cadre de préservation d'espaces verts et d'un grand centre aquatique.
Le château d'eau de Saint-LôUn château d'eau est construit aux Ronchettes suivant un procédé peu ordinaire pour l'époque, puisque le réservoir (ressemblant très fortement à une coupole d'OVNI) a été construit au niveau du sol, puis monté, au fur et à mesure que l'on fabriquait les anneaux composant son corps, par un système de vérins.
Son élévation permet, de ce fait, un point d'implantation de réseaux de télécommunication (téléphone mobile, Wimax, radio FM)
Administration de la ville de Saint-Lô depuis 1784.
Pendant la RévolutionPour la période révolutionnaire, la destruction de la plupart des archives ne permet pas d’aboutir à un résultat définitif.
Liste des maires Période Identité Étiquette Qualité 1784 juillet 1789 François Bertrand de Bacilly de la Ponterie
juillet 1789 fin 1789 Pierre Louis Denier des Fresnes(1751-1797)
fin 1789 novembre 1790 Jacques-Michel-François Oury de Boisval
novembre 1790 ???? Antoine Vieillard Boismartin(1747-1815) Avocat
???? novembre 1791 M. Dubuisson capitaine de la milice nationale en 1789
novembre 1791 3 décembre 1792 Jacques-Michel-François Oury de Boisval
3 décembre 1792 8 janvier 1794 Antoine Vieillard Boismartin
8 janvier 1794 ???? Jacques-Michel-François Oury de Boisval
???? 1799 Jean-Baptiste Antoine Bernard (1815)
Empires et RestaurationListe des maires Période Identité Étiquette Qualité 1799 1803 François Alexandre Léonor Le Jolis de Villiers (13/07/1760-1845)
1803 1811 Louis Alexandre Félix Guillot
1811 février 1815 Antoine Vieillard Boismartin
1815 11 novembre 1818 Pierre Antoine Théodore Pinel de Vauval (1767 – 1848) avocat de Saint-Sauveur-le-Vicomte
11 novembre 1818 30 mars 1832 Pierre Louis Clément (1776 – 1852)
30 mars 1832 30 août 1840 Gilles Le Menuet de La Juganière (1773 – 1860) avocat et magistrat
30 août 1840 15 août 1843 Paul Louis Clément
15 août 1843 6 mars 1848 Pierre Philippe Lecardonnel (1792 – 1860)
6 mars 1848 20 juin 1849 Paul Louis Clément
20 juin 1849 1868 Ernest Dubois (1800 – 1873)
1868 1870 Louis Auvray (1808 – 1871) Polytechnicien
La IIIe RépubliqueListe des maires de la IIIe République Période Identité Étiquette Qualité1870 7 février 1874 Auguste Houssin Dumanoir (1808 – 1889) Médecin
7 février 1874 20 mai 1888 Gustave Paul Rauline (1822 – 1904)
20 mai 1888 20 décembre 1896 Henri Amiard (1841 – 1896)
20 décembre 1896 15 mai 1904 Alfred Dussaux (1848 – 1915) avoué élu de gauche
15 mai 1904 7 avril 1907 Jules Dary (1839 - …) élu de gauche ancien négociant
7 avril 1907 10 mai 1908 René Thomas (1856 - 1937) élu de droite médecin
10 mai 1908 1915 Alfred Dussaux avoué élu de gauche
1915 1919 Auguste Leturc (1852 – 1924) docteur
1919 1925 Antoine Ludger (mort en 1958) vétérinaire
1925 1926 Émile Enault (1871 – 1926) directeur du Journal de la Manche
1927 1929 Jules Herout chef de division honoraire à la Préfecture
1929 1944 Anésime Périer (1876 – 1958) commerçant
Toutes les données ne sont pas encore connues.
Depuis 1944En 1944, le conseil municipal est suspendu et une délégation municipale, présidée par Georges Lavalley, est chargée d’administrer provisoirement la ville.
Liste des maires successifs depuis 1944 Période Identité Étiquette Qualité 18 mai 1945 4 mai 1953 Georges Lavalley (1894 – 1959) négociant
4 mai 1953 29 mars 1971 Henri Liébard (1909 – 1986) ingénieur T.P.E.
29 mars 1971 31 mars 1977 Jean Patounas (1916 – 1995) RI chirurgien
31 mars 1977 11 mars 1983 Bernard Dupuis (1937-) PS ingénieur agricole
11 mars 1983 24 mars 1989 Jean Patounas (cf supra) UDF-PR chirurgien
24 mars 1989 15 juin 1995 Bernard Dupuis(cf supra) PS ingénieur agricole
depuis 15 juin 1995 En cours François Digard (1948-) UMP conseiller en publicité
Toutes les données ne sont pas encore connues.
Démographie
HéraldiqueStatue de la Licorne à Saint-Lô Blasonnement De gueules à la licorne saillante d'argent, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.
Commentaires : La licorne symbolise la pureté de la Vierge Marie à laquelle la ville fut consacrée.
Les fleurs de lys ont été accordées par le roi Louis XI pour remercier Saint-Lô de sa fidélité à la couronne de France.
On retrouve aussi, à la place du chef de France, un canton d'azur à l'étoile d'argent.
De gueules, à une licorne passante d'argent, à l'écusson cantonné d'azur, chargé d'un N majuscule d'or surmonté d'une étoile d'or
Pendant le Premier Empire, la ville se vit concéder cet autre blasonnement, selon Victor Adolphe Malte-Brun.
Secteur tertiaireLa ville de Saint-Lô est très orientée vers les services, ainsi depuis la chute de Moulinex, l'Hôpital Mémorial France États-Unis est devenu le premier employeur de la ville.
Il existe beaucoup d'emplois dans les administrations liées à son statut de préfecture.
Sa situation au cœur du bocage lui permet d'accueillir des services liés historiquement à l'agriculture :
On peut noter la présence d'un des sièges du Crédit Agricole de Normandie, dont la fermeture a été annoncée en juin 2010, mais également l'assureur Groupama bien visible du rond-point du Major Howie et la Mutualité Sociale Agricole.
Enfin, de nombreux commerces se sont développés le long du périphérique.
La ville dispose également du Centre de Promotion de l'élevage, situé à côté du haras, qui accueille chaque année au mois d'août le concours hippique du Normandie horse show.
Les garnisonsSaint-Lô fut le lieu de différentes garnisons dans la caserne Bellevue : ???? - 1923 : 3 bataillons (1er, 2e et 3e) du 136e régiment d’Infanterie
1924 - 1929 : 1er bataillon du 1er Colonial
1929 - 1939 : 8e régiment d’Infanterie
???? - ???? : 208e régiment d’Infanterie
1963 - ???? : 512e groupe de transport ' venant de Constantine
1978 - 1984 : 1er RIMA
Personnalités liées à la commune
NaissancesJacques Du Perron (1556-1618), poète et diplomate
Daniel Saint (1778-1847) , miniaturiste du XIXe siècle
Urbain Le Verrier (1811-1877), astronome et mathématicien, né à Saint-Lô où il passera les premières années de son enfance.
Une plaque est installée place du Champ-de-Mars, sur l'immeuble où il vécut.
Alexandre Blanchet (1819-1867), médecin
Octave Feuillet (1821-1890), écrivain, est né et mort à Saint-Lô.
Sa maison natale existe toujours au 2 rue Saint-Georges.
Romancier et dramaturge à succès sous le Second Empire, il était considéré comme « l'écrivain bourgeois » de cette époque et fut élu à l'Académie française à seulement 40 ans
Valérie Feuillet (1832-1906), femme de lettres et épouse du précédent
Daniel de Losques (1880-1915), dessinateur
Jacques Datin (1920-1973), compositeur français qui a écrit pour France Gall, Juliette Gréco, Serge Lama, Claude Nougaro, Édith Piaf, etc.
Claude Rolley, (1933-2007), archéologue, Professeur émérite de l'Université de Bourgogne, écrivain sur l'art de la Gaule et Grèce ancienne, Président de l'Académie du Morvan
Jean Teulé (1953-), romancier français, qui a également pratiqué le cinéma et la télévision.
Jacky Vimond (1961-), premier pilote français de motocross à devenir champion du monde en 1986
Stéphane Puisney, Dessinateur scénariste
Éric Levallois, cavalier médaillé d'or par équipe au Jeux équestres mondiaux 2002
Florian Angot et Reynald Angot, cavaliers membres de l'équipe de France aux Jeux Olympiques d'Athènes
Alexis Loret (1975-), acteur français qui a joué notamment dans le film Mariages ! de Valérie Guignabodet
Hugues Duboscq, nageur français médaillé de bronze sur 100 m brasse aux Jeux Olympiques d'été de 2004 et 2008
Mathieu Johann, chanteur français issu de la saison 4 de la Star Academy
Benoît Lesoimier, footballeur professionnel français évoluant au Stade brestois
AutresPierre Le Menuet de La Jugannière (1746-1835), échevin de Saint-Lô, accusateur public puis président du Tribunal criminel de la Manche, député de la Manche au Conseil des Anciens
Édouard-Léonor Havin (1755-1829), avocat à Saint-Lô et membre de la Convention
Louis Caillemer (1764-1827), militaire.
Jean Follain, écrivain, consacra un livre, intitulé Chef-lieu (1950), à Saint-Lô où il passa son adolescence.
De nombreux documents sont rassemblés au musée des Beaux-Arts de la ville.
Samuel Beckett, écrivain, qui s'engage comme officier d'intendance à l'hôpital irlandais de Saint-Lô.
Il dédia quatre vers aujourd'hui gravés à l'entrée du Musée des Beaux-Arts :
« Vire will wind in other shadows « Les méandres de la Vire charrieront d'autres ombres
Unborn though the bright ways tremble à venir qui vacillent encore dans la lumière des chemins
And the old mind ghost-forsaken et le vieux crâne vidé de ses spectres
Sink into its havoc » se noiera dans son propre chaos »
Paul-Jacques Bonzon, romancier pour la jeunesse.
L'actuel prince de Monaco, Albert II, porte parmi ses nombreux titres celui de baron de Saint-Lô.
Carte postale de la Maison-Dieu, détruite en 1944Plusieurs sites sont inscrits aux monuments historiquesLa chapelle Madeleine (voir sous-section).
Le château de la Vaucelle (voir sous-section), inscrit le 11 juillet 1975
L'église Notre-Dame (voir sous-section), inscrit en 1840, comporte 10 objets inscrit au titre des objets classés aux monuments historique.
Église Sainte-Croix (voir sous-section)
Haras national et son parc (voir sous-section), inscrits le 18 février 1993
Le pavillon et le vestibule de l'hôpital Mémorial France-États-Unis
Manoir de Bosdel, époque de construction XVIe et XVIIIe siècles, inscrit aux monuments historiques le 1er avril 1946
Les vestiges des remparts (voir sous-section) inscrits le 12 décembre 1945 mais la rue de la poterne et la place des Beaux-Regards) avaient été inscrits dès le 22 octobre 1937
La Maison-Dieu (à ne pas confondre avec l'hôtel-Dieu) située au 11 rue Thiers dans l'enclos, construite dans la 2e moitié du XVe siècle, avait été inscrite aux monuments historiques le 3 octobre 1929 mais elle fut rasée lors des bombardements de 1944.
Cette construction bourgeoise présentait une façade à colombage avec des encorbellements et des sculptures
Les rempartsArticle détaillé : Remparts de Saint-Lô.Des remparts subsistent sur trois des quatre côtés de l'Enclos.
Côté sud, le désastre de 1944 a eu l'effet paradoxal d'en dégager la base où avaient poussé des maisons, rue du Torteron.
La tour des Beaux-Regards, qui offre un panorama sur la Vire au sud-ouest et la tour de la Poudrière, impressionnant vestige militaire, sont les deux éléments les plus remarquables des remparts.
la porte de laitRemparts de Saint-Lô remparts de st loRemparts de Saint-Lô et la tour Beaux-RegardsRemparts de Saint-Lô L'église Notre-DameArticle détaillé : Église Notre-Dame de Saint-Lô. Vue d'ensemble de l'égliseL'église Notre-Dame de Saint-Lô est un monument de style gothique érigé sur quatre siècles à partir de la fin du XIIIe.
Elle est située dans l'enclos entouré des remparts et est incrite sur le registre des monuments historiques dès 1840.
Sa chaire extérieure fut remarquée et dessinée par Victor Hugo, qu'il qualifia dans une lettre adressée à Adèle Foucher d'« unique ».
Le bâtiment subit de lourdes destructions pendant la Seconde Guerre mondiale.
Si les vitraux, toujours présents car déposés pendant la guerre, ont été sauvés, la nef fut éventrée suite à l'effondrement de la tour Nord bombardée par l'artillerie allemande.
Au lieu de reconstruire à l'identique, l'architecte des Monuments historiques décida de construire une façade en schiste vert afin de mettre en valeur la cicatrice laissée par la guerre.
L'église Sainte-Croix Église Sainte-CroixArticle détaillé : Église Sainte-Croix de Saint-Lô.L'église abbatiale Sainte-Croix, construite au XIIIe siècle, a été profondément remaniée par ses rénovations successives, notamment au XIXe siècle.
Lors de la seconde guerre mondiale, le clocher (situé latéralement) s'est effondré et c'est sur ses ruines qu'on a déposé le corps du major Howie (en) ; un nouveau clocher a été reconstruit en 1957 sur le parvis dans un style moderne.
Sur la place de l'église est érigé le monument départemental à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie et d'Indochine, inauguré en 2005.
Le Haras nationalArticle détaillé : Haras de Saint-Lô. Le haras de Saint-LôEn 1806, Napoléon Ier dote Saint-Lô d'un dépôt d'étalon par le décret impérial du 4 juillet 1806.
Dès son origine, le dépôt fut installé sur des bâtiments et terrains désaffectés de l'ancienne abbaye Sainte-Croix (3 ha d'abord loués puis possédés à partir du 22 septembre 1807).
Le haras recruta alors des reproducteurs issus du Haras du Pin.
En 1826, le dépôt de remonte militaire s'installe dans les locaux que le Haras lui cède ; la plupart des étalons quittent le haras pour fournir la cavalerie
Le 28 mai 1874, la loi Boscher permet de surveiller les dotations des régiments et permet de doter le haras de plus de 230 chevaux.
Le 28 juin 1881, le conseil municipal décide de transférer le haras au bord de la route de Bayeux.
Ainsi, les bâtiments actuels de haras datent de 1884 (pose de la première pierre le 11 juin 1884) et le transfert est fini trois ans plus tard.
Lors de la Première Guerre mondiale, cinq juments sur six seront réquisitionnées, mais aucun étalon.
Les palefreniers combattirent au front et des prisonniers allemands creusèrent un étang.
En 1939, le vieux haras hébergea l'effectif du Haras de Strasbourg (40 étalons et personnel) au moment de la percée allemande.
Puis, en 1944, cinquante chevaux furent tués par les bombardements et d'autres étalons furent dérobés par les soldats allemands en fuite.
Le vieux haras fut détruit et réclamé par la ville ; ainsi, ne subsiste que la rue du même nom et le bâtiment du Normandy qui était auparavant le manège de l'ancien haras.
Le nouveau haras fut reconstruit ; le général de Gaulle offrit au sultan du Maroc Bois de Rose, un pur-sang anglais stationnant depuis deux ans au haras.
Puis le haras se développa progressivement dans le domaine de la reproduction, en investissant dans un centre d'insémination artificielle, un centre de congélation de semence et une unité de transfert d'embryon. Ainsi, la circonscription de Saint-Lô a la plus forte densité d'élevage des dépôts de France.
La place de la mairie la Laitière normande de Louis Derbré d'après Arthur Le DucRemaniée en 1990, la place est toute en bitume noir éclairé par des spots au sol.
La nuit elle ressemble à une piste d'aéroport.
On peut apercevoir en haut de la place la statue de la laitière ou Femme d'Isigny .
Arthur Le Duc (1848 - 1918) présente en 1887 le plâtre d'une statue, une femme normande marquée par le travail difficile de la terre, sa canne à lait (récipient typique de Normandie) sur l'épaule.
Quelques années plus tard, le bronze arrive à Saint-Lô.
Il est posé sur un socle rond, entouré d'un bassin, sur la place des Beaux-Regards devant l'église Notre-Dame.
Elle déménagea un peu plus loin lorsqu'on installa le Poilu de la Grande Guerre.
Puis, elle fut déboulonnée et fondue le 8 février 1942 par les Allemands pour en récupérer le bronze pour l'industrie d'armement.
En janvier 1984, André Leplanquais, un commerçant saint-lois, souhaita créer une nouvelle réplique de cette statue. Une collecte de fonds suscita des dons importants de la part des habitants.
Une fois l'argent réuni, le sculpteur Louis Derbré célèbre sculpteur d'Ernée (Mayenne) façonna une nouvelle statue d'après des plans originaux.
Plusieurs fois déplacée, on peut la retrouver près des escaliers de la place.
Le socle et le bassin en granit sont d'origine.
La fontaine Havin crée par le même sculpteur en 1987 était situé près du musée de Saint-Lô ; la statue fut elle aussi fondue par les allemands mais aucune réplique n'a été créée.
Juste à côté se trouve la porte de la prison, vestiges des bombardements de 1944.
Une urne contenant des cendres de déportés est placée au pied de celle-ci. Mémorial en l'honneur des victimes de la répression nazie, elle est devenue le monument départemental de la Résistance.
On peut également observer sur la place le beffroi qui semble jaillir du cœur de la cité.
Construit en 1954, on y faisait autrefois sécher les tuyaux des pompiers.
Rénové plusieurs fois depuis 1990, il est le symbole de la reconstruction de la ville.
Une girouette en forme de Licorne et une table d'orientation se trouvent au sommet duquel on peut admirer toute la région.
Auparavant ouvert au public par l'office de tourisme, son accès est désormais interdit.
Le château de la VaucelleArticle détaillé : Château de la Vaucelle. Le château de la VaucelleSitué au bord de la Vire, le château appartient aux descendants du mémorialiste saint-lois du XVIIe siècle Luc Duchemin.
La chapelle Sainte-Pernelle est l'œuvre d'un seigneur de la Vaucelle Jean Boucart, confesseur de Louis XI et fondateur de la bibliothèque paroissiale de Saint-Lô qui fut pour l'époque la deuxième bibliothèque de Normandie par son importance.
Trois rois résidèrent à la Vaucelle : Édouard III en 1346, au début de la guerre de Cent Ans car le roi trouvait la ville non sûre, François Ier lors de sa visite en 1532 et Charles IX.
Le pigeonnier et le mur à créneaux nord sont recensés comme éléments protégés.
Le musée des Beaux-ArtsConstruit par l'architecte Eugène Leseney, le Centre culturel Jean Lurçat est situé sur la place du Champ de mars, en face de l'église Sainte-Croix.
Il abrite depuis 1989 le musée des Beaux-Arts où l'on retrouve les collections de la ville : des écrits et croquis de Jean Follain, toiles de Corot, Guillaume Fouace, Eugène Boudin.
Est exposée également la tenture des Amours de Gombault et Macée (XVIe), composée de huit tapisseries provenant des Ateliers de Bruges.
Le musée du bocage normandMusée du BoisjuganLa ferme de Boisjugan est une ferme du XVIIe siècle qui fut en activité jusqu'en 1970.
Convertie en musée, elle retrace l'histoire et l'ethnographie de l'agriculture dans le bocage normand depuis le XVIIIe en présentant les pratiques agricoles, l'élevage du cheval et de la vache.
Les lieux typiques y sont reconstruits (atelier, écurie, étable, beurrerie).
La chapelle MadeleineArticle détaillé : Chapelle de la Madeleine (Saint-Lô). Le Mémorial MadeleineLa chapelle Madeleine est située juste à côté du haras national, sur la route de Bayeux.
Elle est le vestige d'une ancienne léproserie du XIVe siècle.
Elle fut classée monument historique le 3 août 1974 et fut restaurée entre 1988 et 1994.
Un mémorial est inauguré en mai 1995 en l'honneur des soldats des 29e et 35e qui ont libéré Saint-Lô en 1944.
Des photos, des plaques commémoratives, des tableaux et des drapeaux y sont exposés.
Parcs et espaces vertsLa commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris.
Le jardin public : il est situé dans l'Enclos, entre la tour des Beaux-Regards et la cité administrative.
Le point de vue est imprenable sur la Vire et la rue Torteron.
La plage verte : espace vert créé en 2001 sur une partie de l'ancien quai à tangue aux abords de la Vire, entre les remparts et la gare.
La passerelle moderne Henri Liébard relie les deux rives du fleuve côtier à peu près à l'emplacement de l'ancienne qui avait été détruite lors des bombardements de juin 1944.
C'est aussi le cadre de la fête de la Vire qui a lieu chaque année le dernier week-end de juin.
Il permet aussi l'accès aux embarcadères pour le tourisme fluvial.
Les îles de la Vire : l'île Lebroussois et l'île Moselman sont séparées par le déversoir.
Un arboretum a été planté au pied de la cheminée en brique, seul vestige de la papeterie qui a brûlé dans les années 1930
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Le chemin de halage : entre la gare et le pont du Rocreuil, de nombreux Saint-Lois s'y promènent, font leur jogging et du vélo.
On peut y apercevoir le château de la Vaucelle.
Le vallon de la Dollée: au pied de la route de Lison, on y trouve un bief et un moulin à aube ainsi qu'un parcours santé. C'est également le cadre du festival des "hétéroclites".
Le Parc urbain de Boisjugan : espace vert de liaison entre les nouveaux lotissements qui le jouxtent et les anciens terrains agricoles propriété de la Ville qui bordent la rocade Sud.
Cet ensemble paysager d'une superficie de 12 hectares est situé en arrière du musée du Bocage normand, du Centre aquatique et à proximité immédiate du terrain de golf.
Il comprend des espaces verts aménagés avec pièces d'eau et zones humides, traversés par des allées minérales donnant sur d'anciens chemins d'exploitation, le tout exclusivement réservé aux promeneurs.
On y trouve aussi un espace jeux pour enfants et un parcours de santé.
Le village du Hutrel : au milieu du bocage saint-lois, Le Hutrel et sa place accueille la fête du village chaque année le jeudi de l'Ascension.
Parc du Haras de Saint-Lô : parc et jardins protégés au titre des monuments historiques le 18 février 1993
La ville possède également deux arbres classé remarquables selon le CAUE 50
Magnolia de Soulange, situé dans une cour de la rue du Neufbourg ;
Séquoia géant, situé dans la cours de l'écolde interparoissiale, rue du Général-Dagobert.
Le Hutrel
La plage verte
Magnolia de Soulange
Séquoia géant
Jumelages, parrainageLa ville de Saint-Lô est jumelée avec : Saint-Ghislain (Belgique) depuis le 9 septembre 1962
Aalen (Allemagne) depuis le 3 juin 1979
Christchurch (Royaume-Uni) depuis le 20 avril 1985
Quartier de Kervénanec à Lorient (France) depuis le 11 septembre 1988
Roanoke (États-Unis) depuis le 19 juin 1999