RouenHistoireVoir l'article : Chronologie de Rouen. Le blason de RouenPlan de Rouen en 1657 Rue Grand-Pont Gare de Rouen-Orléans. La tour de Beurre. Gare de Rouen-Martainville. Gare de Rouen-Saint-Sever. Pont transbordeur Maison du XVIIIe siècle Rue du Gros-HorlogeArticle détaillé : Rotomagus.
Toponymie
Le lieu est attesté sous les formes Ρατό-μαγοϛ (Ratomagos,
Ptolémée), Ratomagos (Itinéraire d'Antonin, Peutinger), Rotomagus
(Ammien Marcellin, Notitia dignitatum), Rodomo, Rodom, Rothom au
Moyen Âge, Roüan sous l'ancien régime, etc.
François de Beaurepaire note une alternance des formes en Rato- et
en Roto-.
L'élément Roto- se retrouve en Normandie dans le Vaudreuil (Eure,
jadis Rotoialum, Rothoialensis villa 584 ; avec gaulois *ialon « lieu
défriché, clairière » cf. gallois tir ial).
Quant à Rato-, on l'observe dans Reviers (Calvados, Radaverum 1077,
avec gaulois var- / ver- « eau, rivière »).
Xavier Delamarre considère implicitement Rato- dans ce cas, comme
une variante de Roto-, tout en ajoutant à propos du Ratumacos inscrit
sur les pièces de monnaie des Véliocasses : « mais il s'agit peut-être d'un autre mot ».
Le sens de *roto- est restitué d'après le vieil irlandais roth «
course » et le gallois rhod « course, roue, objet rond » (cf. latin
rota « roue », allemand Rad « roue »), issus de l'indo-européen *ret
(h) « courir, aller en char », d'où la signification déduite en gaulois de « roue » ou « course de char ».
Le second élément -magos est d'interprétation plus assurée : il est
issu du gaulois *magos « champ », puis « marché » cf. vieil irlandais
mag « plaine, champ », vieux breton ma « lieu, endroit ».
Le sens général de *Rotomagos serait donc celui de « marché de la
roue » ou plutôt de « champ de courses » au regard de la passion
qu'éprouvaient les Celtes pour les courses de chars.
On trouve en France de nombreux homonymes :
Ratomagos (ancien nom de Senlis), Pondron (Oise, Rodomo 920), les
différents Ruan, Rouans (Loire-Atlantique, Roem 1134), Rom (Deux-
Sèvres, Rodom 961).
La langue islandaise est la seule langue scandinave à avoir conservé le nom de Rúðuborg qui est l'adaptation par les Vikings du nom médiéval de la ville.
Antiquité
Un établissement s'est développé à la fin de l'indépendance celte ou
à l'époque gallo-romaine pour devenir la capitale de la tribu des
Véliocasses, peuple celte (gaulois) dont le territoire s'étendait dans
la vallée de la Seine sur une région s'étendant peut-être de Caudebec-
en-Caux actuel à Briva Isarae (Pontoise).
La cité proprement dite a été fondée sur la rive droite de la Seine
pendant le règne d’Auguste et elle était la deuxième ville la plus
importante de la Gaule derrière Lugdunum.
Au IIIe siècle après Jésus-Christ, la ville gallo-romaine a atteint son plus fort développement.
On sait qu'un amphithéâtre et de grands thermes y avaient été bâtis.
À partir du milieu du IIIe siècle, les invasions germaniques
commencent.
C'est pendant cette période que la première cathédrale a été
construite et un premier évêque nommé, saint Victrice
Moyen Âge
À partir de 841, les Vikings ont effectué de fréquentes incursions en
vallée de la Seine et ont, en 841, ravagé Rouen.
La Chronique de Fontenelle rapporte brièvement : « L’an de
l’incarnation du Seigneur 841, les Vikings arrivèrent avec leur chef
Oscherus et brûlèrent la ville de Rouen le 14 mai. »
Rouen, attaquée à nouveau par les Nortmanni en 843, est devenue la
capitale du duché de Normandie après que Rollon, chef viking, a
obtenu une région équivalente en taille à l'actuelle Haute-Normandie
du roi de France Charles III par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en
911.
Il a été fait Comte de Rouen, au sens carolingien du terme, mais les
textes de l'époque parlent plus fréquemment de « princeps »
(princeps).
En 949, le duc de Normandie Richard Ier, dit « Sans Peur », a battu,
lors du siège de Rouen, une grande coalition réunissant le roi de
France Louis IV d'outremer, l'empereur germanique Othon le Grand
et le comte de Flandre.
Cette victoire a été décisive pour l'avenir de la Normandie et une
plaque est apposée sur une maison place de la Rougemare en souvenir
de cet évènement sanglant.
Au Xe siècle, Ibrahim ibn Ya'qub marchand arabe envoyé par le Calife
Omeyade de Cordoue a décrit ainsi la ville :
« Rudhûm (Rouen). Ville dans la terre des Francs, construite en
moellons de réemploi, sur le fleuve Shaqana (La Seine).
La vigne et le figuier n'y réussissent absolument pas, en revanche elle est fertile en blé et en seigle.
On pêche dans le fleuve un poisson qu'ils appellent salmûn (saumon)
et un autre, plus petit, dont le goût et l'odeur rappellent ceux du
concombre.
On dit que ce poisson existe également dans le Nil où il s'appelle al-
'ayr [mulet].
J'ai vu à Rouen un jeune homme, dont la barbe atteignait les genoux.
Quand il la peignait, elle les dépassait de quatre doigts. Il avait peu de poils aux joues et jura que six ans auparavant il était imberbe.
Il paraît qu'à Rouen, en hiver, lorsqu'il fait très froid, une espèce
d'oie blanche au bec et aux pattes rouges qui s'appelle gânsh
(germanique gans), fait son apparition. »
Puis, la cour étant itinérante et Guillaume le Conquérant y ayant
construit son château, Caen est devenue la capitale.
Dès la période
viking, la ville était devenue un port de commerce avec la région
parisienne et un marché d’esclaves.
Le 26 janvier 1096, les juifs de Rouen, plus grande communauté au
nord de la Loire, ont été massacrés près de dix ans après la mort du
Dux Willelmus.
Les ducs de Normandie ont souvent résidé à Rouen sauf Guillaume le
Conquérant qui préféra développer Caen comme capitale, ville dans
laquelle se trouve d'ailleurs sa sépulture.
Par contre, le cœur d'un de ses descendants Richard Ier
d'Angleterre dit Cœur de lion sera conservé dans le tombeau à gisant
que l'on peut voir dans le déambulatoire de la cathédrale.
En 1150, Rouen a obtenu une charte communale ; la ville était alors
administrée par les Cent Pairs et les habitants étaient regroupés en
corporations et confréries de métiers.
Rouen était un centre de commerce important, exportant du sel et du
poisson vers Paris et du vin vers l'Angleterre.
En 1200, la cathédrale de Rouen a dû être reconstruite à la suite d'un incendie qui a ravagé la ville et le chantier va durer plusieurs siècles.
Le roi de France Philippe Auguste a pris la ville le 16 avril 1203 et a attaché la Normandie à son royaume en 1204.
Il a maintenu les privilèges communaux mais a fait détruire le château ducal et construire le château de Rouen pour surveiller la cité.
Celui-ci a été construit sur l’ancien site de l’amphithéâtre gallo-romain et a pris le nom de château Bouvreuil.
Détruit à la fin du XVe siècle, le château de Rouen a servi de carrière et seul le célèbre donjon, dit tour Jeanne d'Arc, restauré par Viollet Le Duc subsiste.
Malgré son nom, cette tour n'a pas été le lieu d’emprisonnement de
Jeanne d'Arc en 1431 même s’il semble que celle-ci y passa (de la tour où fut emprisonnée la Pucelle d’Orléans, il ne reste que les
soubassements visibles dans la cour intérieure d’une propriété privée
au 102 rue Jeanne-d’Arc et ouverte au public).
Des manufactures de textiles se développent à Rouen et dans sa
région (Elbeuf, Darnétal, Barentin, Pavilly, Villers-Écalles, Saint-Pierre-de-Varengeville, Maromme, Le Houlme, Malaunay, Montville), les
marchands achetant la laine en Angleterre et revendant les draps
dans les foires de Champagne.
La prospérité de Rouen reposait principalement sur le commerce
fluvial de la Seine.
Les marchands rouennais détenaient depuis Henri II le monopole de
la navigation sur la Seine en aval de Paris.
Ils expédiaient en Angleterre des vins et du blé et importaient de la
laine et de l’étain.
Les troubles liés aux impôts se multiplièrent à Rouen avec des
émeutes en 1281, l’assassinat du maire et le pillage des maisons
nobles.
Devant l’insécurité, Philippe IV le Bel supprima la commune et retira
aux marchands le monopole du commerce sur la Seine.
Mais les Rouennais rachetèrent leurs libertés en 1294.
En 1306, Philippe IV le Bel décida d’expulser la communauté juive de
Rouen forte de 5 à 6000 personnes.
En juillet 1348, la peste noire toucha Rouen.
En 1382, une révolte urbaine importante éclata, la Harelle et sera
cruellement réprimée par les troupes royales.
Les impôts ont été augmentés et les privilèges de Rouen pour le
commerce sur la Seine abolis.
Le 19 janvier 1419, durant la guerre de Cent Ans, le roi d'Angleterre
Henry V a pris la ville et rattaché la Normandie à la couronne britannique.
Jean Jouvenel des Ursins, contemporain de ces événements, rapporte :
« Le siège fut longuement devant Rouen, ne jamais ne l’eussent eu
sinon par famine, car il y avoit vaillantes gens tenans le party du duc de Bourgongne ; mais la famine fut si merveilleuse et si grande, qu’ils furent contraints de se mettre en obeyssance du roy d'Angleterre, car d’un costé et d’autre ils n’eurent aucun secours.
Le dix-neuviesme jour de janvier le roy d’Angleterre entra à Rouen. »
Henry V meurt en 1422, la même année que le roi de France Charles
VI, et son frère Jean de Lancastre, duc de Bedford assure la
régence, essayant de gagner les Rouennais à sa cause, ce qu'il va en
partie réussir.
Devenu chanoine à la cathédrale Notre-Dame, il y sera enterré à sa
mort en 1435.
C'est à Rouen, capitale du pouvoir anglais dans le royaume de France,
que Jeanne d'Arc a été jugée et brûlée le 30 mai 1431 à l'instigation
du duc de Bedford et du parti bourguignon, majoritaire à Rouen même
dans la population.
Cette année-là, le jeune Henry VI était couronné roi de France et
d'Angleterre à Paris, avant de venir à Rouen où il était acclamé par la foule.
Le roi de France reprenait la ville en 1449, 18 ans après la mort de
Jeanne d'Arc et après 30 ans d'occupation anglaise
Renaissance
Les chantiers, ralentis par la guerre de Cent Ans, se développent à
nouveau, ainsi Saint-Maclou, commencée sous l'occupation anglaise,
finira par être achevée à l'époque de la Renaissance.
La nef de Saint-Ouen est enfin terminée, sans toutefois être
complétée par une façade flanquée de deux tours.
On construit la salle des pas-perdus de l'actuel palais de justice.
Le tout s'érige dans un style flamboyant, où se mêlent les premiers
éléments décoratifs propres à la Renaissance dès le début du XVIe
siècle.
À cette époque, la cité était la plus peuplée du royaume après Paris,
Marseille et Lyon.
Rouen a été un des foyers normands de la Renaissance artistique, en
particulier avec le mécénat des archevêques (Georges d'Amboise et
son neveu, Georges II d'Amboise) et des financiers.
Artistes et architectes comme Roulland Le Roux ont orné les maisons
et les palais de décors italianisants, comme sur le Bureau des
Finances, en face du portail de la cathédrale.
On attribue au célèbre sculpteur Jean Goujon les vantaux de l'église
Saint-Maclou.
L'essor économique de la ville à la fin du XVe siècle est dû
essentiellement aux draperies mais aussi à la soierie et à la
métallurgie.
Les pêcheurs de Rouen allaient jusqu'à Terre-Neuve pêcher la morue
et en Baltique pêcher le hareng.
Le sel venait du Portugal et de Guérande.
Les draps étaient vendus en Espagne, qui fournissait alors la laine et les Médicis ont fait de Rouen le principal point de revente de l'alun romain.
Au début du XVIe siècle, Rouen est devenu le principal port français
de commerce avec le Brésil, principalement pour les colorants de
draperies.
En 1500, dix imprimeries étaient installées en ville, seize ans après la première installation.
Guerres de religion
Dans les années 1530 et suivantes, une partie de la population
rouennaise se tourne vers la religion réformée, c'est-à-dire le
protestantisme sous la forme prêchée par Jean Calvin.
Les Réformés qui ne représentent qu'un quart à un tiers du nombre
d'habitants de la ville, se trouvent donc en situation de minorité.
Dès 1560, les tensions entre communautés protestante et catholique
se sont exacerbées.
Le massacre de Wassy a déclenché la première guerre de religion.
Le 15 avril 1562, les protestants sont entrés dans l’hôtel de ville et en ont chassé le bailli.
En mai, les troubles iconoclastes ont gagné la campagne. Le 10 mai, les parlementaires catholiques ont quitté Rouen.
Les catholiques ont pris le fort Sainte-Catherine qui dominait la ville.
Les deux camps utilisaient la terreur.
Les autorités rouennaises ont alors demandé l’aide de la reine
d'Angleterre.
Les Anglais ont envoyé, en vertu du traité d'Hampton Court signé le
20 septembre 1562 avec Condé, des troupes pour soutenir les
protestants et ont occupé Le Havre.
Le 26 octobre 1562, les troupes royales ont pris Rouen et l'ont pillée pendant trois jours.
La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy est parvenue à Rouen
fin août 1572 : Hennequier a essayé d'éviter le massacre aux protestants en les enfermant.
Mais, entre le 17 et le 20 septembre, la foule a forcé les portes des
prisons et égorgé les protestants qui s'y trouvaient.
La ville a été plusieurs fois assaillie par Henri IV mais a résisté,
notamment lors du siège de décembre 1591 à mai 1592 avec l'aide de
l'armée espagnole du duc de Parme
Âge classique
L'échiquier permanent de Normandie, installé à Rouen en 1499 par
Georges d'Amboise, a été transformé en Parlement par François Ier
en 1515 et a été jusqu'à la Révolution française le lieu de pouvoir de la province.
Il avait des compétences judiciaires, législatives et exécutives, sur
les affaires normandes, n’ayant au-dessus de lui que le Conseil du Roi.
Il avait également compétence sur la gestion du Canada français.
Les XVIe et XVIIIe siècles ont été prospères avec le commerce du
textile et l'activité du port. En 1703, a été créée la Chambre de
Commerce de Normandie.
Bien que dépourvue d'université, Rouen a eu un fort rayonnement
intellectuel aves des écoles renommées.
En 1734, une école de chirurgie, la deuxième de France après Paris
(1724), a été fondée.
En 1758, a ouvert le nouvel Hôtel-Dieu à l'ouest de la ville, qui
remplaçait l'ancien au sud de la cathédrale, trop petit.
Période révolutionnaire et Empire
Époque contemporaine
Durant la guerre de 1870, Rouen a été occupée par les prussiens.
Lors de la Première Guerre mondiale, elle a servi de base à l'armée
britannique.
Elle a été occupée par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre
mondiale du 9 juin 1940 au 30 août 1944.
Pendant ce conflit, elle a subi un important incendie en juin 1940 qui a détruit tout le quartier ancien entre la cathédrale et la Seine, ainsi que de violents bombardements de 1942 à 1944 visant notamment les ponts sur la Seine et la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen.
Les deux bombardements ayant fait le plus de victimes et de dégâts
ont été celui du 19 avril 1944, par la Royal Air Force, qui fit 816 morts et 20 000 sinistrés dans la ville et endommagea fortement la
cathédrale et le Palais de justice, puis celui de la « semaine rouge », mené par les Américains du 30 mai au 5 juin 1944, et au cours duquel la cathédrale et son quartier ont à nouveau brûlé.
Après la guerre, le centre ville a été reconstruit selon le plan Greber et sous la direction de Jean Demarest, François Herr et Jean
Fontaine
La cathédraleLa tour où Jeanne D'arc aurait été enfermée avant d'être brulé sur la place du marchéLa grosse Horlogeplace du vieux marchéLe Palais de Justicel'eglise st Ouenles vieilles maisons du quartier historique de Rouen rouen , contenu original de Wikipédia, modifié est sous CC-BY-SA 3.0,