Le Débarquement de NormandieLe 6 Juin 1944Utah Beach Historique Utah Beach est le premier secteur des deux zones de débarquement américaines.
Cette plage a été voulue par le général anglais Bernard Montgomery qui souhaitait que soit établit une tête de pont directement dans le Cotentin, afin que la capture de Cherbourg et de son port en eau profonde soit plus rapide.
Forces en présenceDeux secteurs de plages sur Utah sont désignés : Uncle Red et Tare Green, situés entre le village des Dunes-de-Varreville au nord et La Madeleine au sud.
Ces plages sont protégées par la 709ème division d'infanterie allemande qui dispose de 7 points d'appui et de 20 batteries.
Deux batteries d'artillerie, situées à Montebourg et Saint-Marcouf, menacent la côte de leur feu, mais également le large, les canons de ces deux fortifications ayant une portée de près de 30 kilomètres.
Des soldats américains en route vers la Normandie. C'est la 7ème armée du Major General J. Lawton Collins, composée des 8ème, 22ème et 12ème régiments d'infanterie de la 4ème division d'infanterie américaine et sous les ordres du général Omar C. Bradley, commandant la 1ère armée américaine, qui doit se lancer à l'assaut d'Utah Beach le Jour J afin de capturer les secteurs de plage, d'y établir une solide tête de pont et d'effectuer dans un premier temps la jonction avec les troupes parachutistes des 82ème et 101ème divisions aéroportées américaines.
Les soldats américains embarquent dans les péniches d'assaut à l'aube. L'assaut doit se faire tôt le matin, à 6 heures 30, un horaire qui correspond à un coefficient de marée très faible, les défenses de plages installées par les Allemands étant alors à marée basse découvertes.
Ainsi, les soldats du génie peuvent dégager des brèches sur la plage afin de faire débarquer les renforts suivants les premières vagues d'assaut.
Après s'être placé dans les barges, les soldats américains attendent l'ordre du départ. L'assautLe mardi 6 juin, à 3 heures du matin, la flotte U (Utah) arrive au large des secteurs de plage du Cotentin et mouille à environ 18 kilomètres de la côte, une distance qui limite l'efficacité des batteries allemandes.
Le jour se lève à 5 heures 58 exactement, 28 minutes après le début du bombardement des positions allemandes par les navires alliés.
Ce déluge de feu fait lui aussi suite à un bombardement des côtes du Calvados et du Cotentin, par des avions bombardiers alliés qui avaient pour objectif le mur de l'Atlantique.
Vague d'assaut américaine se préparant à débarquer sur la côte. Les soldats américains de la 4ème division d'infanterie qui se sont placés dans des barges de débarquement assistent à ces bombardements qui labourent le sol français et qui emplissent le ciel d'immenses panaches de fumée.
Même si beaucoup d'entre eux souffrent d'un terrible mal de mer, ils sont heureux de voir les bunkers qu'ils doivent attaquer, quelques minutes plus tard, voler en poussière.
Une péniche d'assaut fait route vers Utah Beach. Deux escadrons de chars duplex drive sont mis à l'eau à 3 kilomètres du rivage et doivent rejoindre les secteurs de plage par leurs propres moyens grâce à deux hélices et une jupe de caoutchouc qui leur permet de naviguer vers leur objectif.
Ils s'approchent en deux vagues d'assaut de la plage (la première composée de 12 chars D. D. et la seconde de 16) et lorsque les Allemands se réorganisent après le terrible bombardement allié qui s'arrête tout juste, ils découvrent des chars américains sortants de l'eau et tirant sur leurs casemates.
La première vague touche enfin le sol d'Utah Beach. La première vague d'assaut américaine débarque aussitôt après afin d'appuyer l'action des chars et pour capturer les bunkers et blockhaus d'Utah Beach.
Pendant les premières minutes du débarquement de la 4ème division d'infanterie américaine sur Utah Beach, les tirs allemands sont nourris mais en grande partie peu précis et peu à peu, les mitrailleuses légères et lourdes allemandes se taisent pour laisser la place aux explosions aléatoires mais meurtrières des canons à longue distance des défenseurs de la 709ème division d'infanterie allemande.
Vue aérienne du débarquement américain sur Utah Beach. Ces canons tirent depuis des positions situées quelques kilomètres à l'ouest de la plage de débarquement et sont camouflées de manière à ce que les avions alliés qui patrouillent dans le ciel Normand ne les repèrent pas.
Très rapidement, la plage est capturée.
La marée est basse et découvre les défenses de plages sur une distance de 500 mètres entre les dunes et la mer.
La cinquième et dernière vague d'assaut débarque une demi-heure après l'Heure H.
Une heure après l'Heure H, à 7 heures 30, les soldats du génie ont ouvert des brèches à travers les obstacles de plage pour que les péniches de débarquement approchent sans encombre.
Arrivée en Normandie d'éléments de la 4ème division d'infanterie américaine. Un fort courant marinLe général de brigade américain Théodore Roosevelt, fils du premier président des Etats-Unis d'Amérique portant ce nom, débarque avec la première vague d'assaut.
Il réalise très vite, après avoir discuté avec les membres d'état-major de la 4ème division d'infanterie fraichement débarqués, que le courant marin a déporté les péniches d'assaut et que les soldats américains débarquent 2 kilomètres au sud du point initialement prévu sur le plan d'invasion.
En effet, ils ne se trouvent pas au nord de la Madeleine, comme convenu, mais bien au sud de ce village, face au point fortifié allemand W5.
Débarquement des renforts en hommes, matériel et véhicules sur Utah Beach. Le point faible de cette nouvelle plage est qu'à cet endroit une seule route permet de gagner l'intérieur de terre à partir des dunes alors que qu'au nord, quatre routes permettent d'évacuer la plage et de laisser la place aux renforts.
La question est posée : les renforts débarqueront-ils sur la plage prévue par le plan où débarqueront-ils au sud du village de la Madeleine ?
Roosevelt indique que les renforts doivent suivre les troupes d'assaut quel que soit le point de débarquement.
Un point fortifié allemand détruit par les bombardements Alliés. En revanche, le point fort de cette plage est que la résistance est moindre qu'au nord et toutes les tentatives de percées vers les plages initialement prévues sont repoussées par les forces allemandes, appuyées par les tirs des batteries de la Kriegsmarine à Montebourg et Saint-Marcouf.
Roosevelt décide d'avancer à l'intérieur des terres en empruntant cette seule route dont il dispose, malgré les risques d'encombrements qui menacent.
En effet, 30 000 soldats américains et 3 500 véhicules doivent être débarqués dans la journée sur Utah Beach et le simple chemin de campagne, lancé entre les terrains inondés par les Allemands, semble insuffisant pour supporter un tel effectif.
Un véhicule américain débarque sur Utah Beach. Pendant ce temps, les chars américains sur la plage attendent que les artificiers du génie militaire détruisent les murs antichars, avant de poursuivre leur progression.
Deux heures après l'Heure H, à 8 heures 30, ils traversent la dune et accélèrent vers l'intérieur des terres.
Une équipe de brancardiers américains débarque à son tour sur la plage à peine sécurisée. Si les tirs sur les plages sont devenus rares, les explosions de mortiers et de l'artillerie allemande continuent à tuer.
Ce bombardement désespéré de la part des Allemands continuera jusqu'en fin de soirée.
Un obus tiré par un canon de 88 mm explose sur la plage d'Utah Beach lors du débarquement. BilanEn fin de journée à Utah Beach, le 6 juin 1944, 1 700 véhicules ont débarqué ainsi que près de 23 250 soldats américains.
Le bilan des pertes atteint le chiffre de 197 tués et 60 disparus.
Les chars amphibies ont fait leurs preuves sur cette plage, en étant appuyés par l'infanterie et en l'appuyant lors de la progression à l'intérieur des terres.
Les Allemands ont été impressionnés de voir débarquer des chars, ce qui a sérieusement entamé leur moral et a donc réduit leur valeur combattante. 28 des 32 chars prévus pour l'assaut de la première vague ont réussi à débarquer, nettoyant les points forts allemands avec une forte puissance de feu.
Des soldats américains dans des "trous de souris", parés à une éventuelle contre-attaque allemande. En fin de journée, les troupes débarquées effectuent leur jonction avec les troupes parachutées des 82ème et 101ème Airborne Division américaines.
Le débarquement sur le secteur d'Utah Beach est le plus réussi des cinq secteurs de plages prévus pour l'invasion le 6 juin 1944.
Les troupes débarquées en route vers l'intérieur des terres. Pourquoi un assaut sur la Pointe du Hoc ? A mi-distance entre Omaha Beach et Utah Beach, la Pointe du Hoc domine la mer de sa falaise verticale.
Elle est couronnée par une batterie (en partie sous abri bétonné mais encore en construction en juin 1944) installée par les Allemands : à six kilomètres à l'ouest d'Omaha, six obusiers de 155 mm de fabrication française (155 mm G.P.F.) et datant de la Première Guerre mondiale sont installés sur un plateau qui se termine lui-même abruptement en falaises rocheuses de 25 à 30 mètres de haut.
Bombardement en mai 1944 de la Pointe du Hoc par les Alliés. Pour les Alliés, il faut s'en emparer pour dégager les plages (Omaha et Utah) de la menace que cette batterie fait peser sur elles.
Telle est la mission confiée à une unité américaine spéciale, créée spécialement pour l'occasion, le 2ème bataillon de Rangers.
La Pointe du Hoc fait l'objet, dans les jours et les mois précédents le débarquement, de bombardements massifs.
La position, au sommet de la falaise, reste cependant importante, et difficile à conquérir.
La stratégie envisagée pour la prise de la batterie de la Pointe du HocConvoqué cinq mois plus tôt par le général Eisenhower, le lieutenant-colonel James Earl Rudder, un ancien fermier du Texas, apprend que le 5ème corps de la 1ère armée du général Bradley doit prendre d'assaut le secteur ayant reçu le nom de code d'Omaha Beach.
En observant les photos aériennes de la Pointe du Hoc, il pense d'abord à une blague du commandement allié en découvrant cette batterie allemande, fortement protégée par des bunkers ainsi que le rempart de hautes falaises, qu'on lui demande de prendre d'assaut. Mais Bradley, venu lui informer de la mission future, n'est pas là pour rire.
L'assaut initial est prévu à 6 heures 30 par 225 Rangers sous le commandement de Rudder, participant lui aussi à l'attaque.
A 7 heures du matin, soit une demi-heure après l'assaut initial, les Rangers doivent signaler aux bateaux alliés positionnés au large que la Pointe est sous-contrôle en tirant une fusée éclairante.
500 Rangers doivent alors envoyés en renfort en attendant l'arrivée des troupes débarquées du 116ème régiment d'infanterie américain provenant d'Omaha Beach .
Les Rangers doivent escalader la falaise des deux côtés de la Pointe du Hoc, à l'ouest et à l'est, s'emparer des bunkers et blockhaus qui renferment les pièces d'artillerie allemandes et les détruire.
L'horaire doit être respecté si les Américains veulent recevoir les 500 Rangers en renfort.
Ils seront relevés le 6 juin par les hommes du 116ème régiment d'infanterie américain, accompagnés de chars Sherman en provenance de Vierville sur Omaha Beach.
Photo de la Pointe du Hoc bombardée, prise à partir d'un avion de reconnaissance allié. Si à 7 heures Rudder n'a pas lancé une fusée éclairante indiquant la prise de la Pointe du Hoc, les 500 Rangers de renforts seront directement envoyés à Omaha Beach, secteur Charlie.
Le déroulement de l'assautSur le pont du H.M.S. Ben Machree, à 6 heures du matin, le 6 juin 1944, James E. Rudder se tourne vers ses hommes et dit : "Maintenant écoutez... Rangers ! Montrez leur ce que vous valez... Bonne chance les gars ! Démolissez-les... Départ dans cinq minutes."
Les 225 Rangers, éclaboussés par l'eau et l'écume glaciale, touchés par le mal de mer, chargés de leur équipement, naviguent dans les péniches de débarquement de type L.C.A. vers les falaises, cachées par la fumée des explosions, des incendies et par l'écran de fumée protégeant l'armada alliée.
Une équipe est chargée de s'emparer de la Pointe de la Percée, à l'est de la Pointe du Hoc, surmontée d'un site radar allemand.
Mais le courant est fort ; les barges sont déportées vers l'est et, quelques dizaines de mètres avant d'atteindre la falaise, Rudder réalise que la falaise vers laquelle ils se dirigent n'est pas la bonne...
Les barges affectées au transport des soldats devant débarquer à la Pointe du Hoc font demi-tour et naviguent en longeant la côté vers l'ouest.
Pris sous les tirs d'armes automatiques et de mortiers, ils arrivent enfin en vue de leur objectif : il est 7 heures.
A ce moment, les Alliés sur les bateaux, n'ayant pas vu la fusée éclairante signalant la prise de la falaise, s'imaginent que l'opération est un fiasco total.
Les 500 Rangers destinés à renforcer Rudder et ses hommes sont alors dirigés vers la plage d'Omaha, où le débarquement a déjà commencé...
Les Allemands, de leur côté, ont eu trente minutes pour se rétablir après le choc du bombardement, rejoindre les bunkers, établir un dispositif défensif, se réarmer...
Et ils attendent de pied ferme, armes et grenades avec eux, ces soldats qui s'approchent de leur position.
Le courant et les vagues font couler une barge : il n'y a qu'un survivant, les autres Rangers disparaissant en mer, entraînés par leur équipement.
Les mitrailleuses allemandes crépitent et déversent une pluie de fer qui s'abat sur les barges d'assaut.
Certaines prennent l'eau ; une barge, transportant exclusivement des munitions destinées aux Rangers, explose dans un vacarme étourdissant, projetant des éclats de toutes sortes à proximité.
Le premier L.C.A. atteint la plage de galet à l'est de la pointe : la précipitation causée par l'erreur initiale de navigation empêche les Rangers d'escalader la falaise des deux côtés de la Pointe.
Les soldats américains s'élancent, découvrant une plage de cinq à six mètres de large déjà creusée par de nombreux trous de mortiers.
Les premiers corps s'abattent sur les galets, tandis que les rescapés lancent, par l'intermédiaire de mortiers, des grappins et des cordes alors que dans le même temps, l'artillerie navale les appuie au plus près. Mais l'eau alourdie les cordes et les grappins retombent sur la plage.
Certains se décident alors à grimper la falaise avec leurs mains, creusant des marches dans la roche avec leur dague.
Les Allemands versent une pluie de grenades sur la fine bande de plage et l'arrosent avec les rafales de mitrailleuses MG.
Escalade de la falaise par les Rangers à l'aide de cordes et d'échelles. des échelles de pompiers (récupérées chez les pompiers londoniens) installées sur des chalands permettent à des Rangers d'accéder au sommet, tandis que d'autres y arrivent en grimpant avec les quelques cordes que les Allemands n'ont pas eu le temps de couper.
Un effondrement de la falaise, provoqué par les tirs de l'USS Texas. Quelques minutes plus tard, les premiers soldats américains se dirigent vers les bunkers et découvrent un espace lunaire, creusé par les bombes.
Les Allemands ont disparu mais des tireurs isolés ouvrent le feu.
Ces snipers utilisent les trous creusés par les bombes pour se rapprocher au plus près des Rangers.
En 15 minutes, la Pointe est prise et sécurisée par les Américains.
Mais les Allemands ont retiré les pièces d'artillerie de 155 mm.
Elles ont été remplacées, suite aux multiples bombardements et en attendant la construction de tous les abris bétonnés, par des pylônes de bois qui ont trompé les avions alliés de reconnaissance !
Une fois la surprise passée, le lieutenant-colonel Rudder organise la défense du bout de terre qu'il contrôle.
Il lance un appel radio, de son poste de commandement derrière un blockhaus de défense contre avions (D.C.A.), vers les navires alliés : "Ici Rudder, le Hoc est sous contrôle... Lourdes pertes... J'ai besoin de renforts immédiats !" On lui répond peu après : "Bon boulot.
Désolé pour les renforts, ils ont déjà débarqué à Omaha."
Le lieutenant-colonel Rudder, commandant l'attaque par les Rangers de la Pointe du Hoc. Les pertes sont, en effet, très élevées : sur les 225 Rangers débarqués, 90 sont hors de combat pendant l'escalade de la falaise et la prise de la batterie allemande.
Rudder doit faire avec.
Les bâtiments de guerre au large effectuent un tir de barrage autour des zones contrôlées par les Américains.
Une patrouille de deux Rangers découvre à environ un kilomètre au sud de la batterie les canons de 155 mm, cachés derrière une haie, en position de tir.
Une cinquantaine de soldats allemands sont présents, à environ cent mètres plus loin au sud. Le jeune sergent américain qui commande la petite équipe donne ses ordres : son camarade doit fournir un tir très nouri sur les Allemands tandis qu'il lance des grenades thermiques sur les pièces et détruit les systèmes de visée avec la crosse de son arme.
Après avoir réussi cette opération, la patrouille revient sur ses pas pour rendre compte à Rudder de leur découverte et de ce qu'ils en ont fait.
Un des canons de 155 cachés à un kilomètre au sud de la batterie. La nuit tombe et les Allemands organisent une contre-attaque.
Ils s'infiltrent à travers les lignes américaines puis sont repoussés par les Rangers.
Mais les munitions s'épuisent et les renforts ne sont toujours pas là.
De plus, de nombreux Rangers sont faits prisonniers car, trop peu nombreux, ils ne peuvent mettre sur pied une défense hermétique et sont souvent pris à revers.
Une explosion plus forte que les autres se fait soudain entendre : un Ranger vient de faire exploser le dépôt de munitions allemand.
Au petit matin du 7 juin, Rudder fait à nouveau un terrible constat : les munitions et vivres sont insuffisantes pour tenir ce siège et les effectifs américains sont en baisse.
Et le 116ème régiment d'infanterie n'est toujours pas là !
Mais il faut tenir, ce sont les ordres.
Le 116ème régiment d'infanterie est en effet retardé par une très forte résistance, à Vierville et sur la route vers la Pointe du Hoc.
Personne ne connaît la date, l'horaire de leur arrivée pour relever les Rangers.
La défense allemande se concentre à l'ouest de la Pointe, aux alentours du blockhaus de D.C.A. ouest, renforcée par la présence d'un canon de 88 mm.
Rudder abandonne l'idée de s'en emparer, ayant déjà perdu vingt soldats pour tenter de réduire au silence ce point de forte résistance allemande.
Partout ailleurs, de nombreux tireurs isolés blessent et tuent des Rangers.
Depuis les cratères creusés par les bombes, les Rangers défendent leurs positions. La deuxième nuit tombe sur la Pointe du Hoc depuis que ce bout de terre appartient pour moitié aux soldats américains qui s'y accrochent avec les ongles.
Les renforts ne sont toujours pas arrivés, la fatigue gagne (beaucoup n'ayant pas fermé l'oeil depuis deux jours), les munitions et vivres sont pratiquement épuisées et les effectifs sont encore en baisse.
Dans le but de mettre un terme à la résistance américaine, les Allemands lancent pas moins de trois contre-attaques sur le secteur tenu par les Rangers.
Peu à peu, les points de résistance américains tombent, les combats deviennent des corps à corps sanglants.
Au petit matin du 8 juin 1944, alors que les Allemands lancent ce qui doit être pour eux le coup de grâce, les chars américains du 116ème régiment arrivent enfin à la Pointe du Hoc avec l'infanterie.
Les Allemands s'enfuient et Rudder, blessé, peut enfin souffler, la première fois depuis plus de 48 heures.
Les Rangers sont relevés.
BilanSur les 225 Rangers engagés à la Pointe du Hoc, seulement 90 d'entre eux sont encore en état de se battre et beaucoup sont blessés.
Des prisonniers allemands sont conduits par les Rangers au pied de la falaise. Les 500 Rangers ayant débarqué à Omaha le 6 juin vers 7 heures 30 ont rencontré une très forte résistance sur la plage.
Ils se sont séparés en deux groupes : l'un avec une cinquantaine de soldats qui ont débarqué comme prévu au secteur Charlie (Vierville), l'autre avec les centaines de Rangers restant à l'est d'Omaha Beach devant Colleville, estimant que les soldats avaient plus de chance de survivre à l'est que sur Charlie.
En effet, sur la cinquantaine de soldats engagés sur Charlie, moins de dix ont réussi à survivre au débarquement tandis qu'à l'est, une dizaine de Rangers ont trouvé la mort sur les centaines engagés.
Le courage des Rangers sur la plage d'Omaha est exemplaire et ces hommes, particulièrement sur Charlie, ouvrent des brèches au prix de pertes incroyablement élevées comme toutes les compagnies américaines sur Omaha.
De nos jours, la devise des Rangers, unité d'élite de l'armée des Etats-Unis, est "Lead the Way, Rangers !" ("Montrez le chemin, les Rangers !").
Cette devise est prononcée la première fois par le général Cota sur Charlie, pour encourager ces soldats à aider les fantassins de la 29ème division d'infanterie ayant eux aussi de nombreuses pertes.
Omaha Beach
Historique Omaha Beach est le second des deux secteurs de débarquement américains.
Longue de 5,9 kilomètres, cette plage est située à 12 kilomètres à l'est d'Utah Beach.
Messe en Angleterre avant l'embarquement sur les navires qui partiront vers Omaha Beach. Forces en présenceLe 16ème régiment de la 1ère division d'infanterie américaine et le 116ème régiment de la 29ème division d'infanterie américaine sont désignés pour attaquer cette plage, répartie en quatre grandes zones de débarquement.
Ils sont nommés, De l'ouest à l'est : "Charlie", "Dog", "Easy" et "Fox". Selon le déroulement de l'attaque de la Pointe du Hoc au même moment, ces précédentes unités peuvent être renforcées par les 2ème et 5ème bataillons de Rangers.
L'USS Augusta et les péniches de débarquement faisant route vers Omaha Beach. Ces formations militaires évoluent sous le commandement du général de division Leonard T. Gerow, commandant le 5ème corps d'armée américain, et du général Omar N. Bradley, commandant la 1ère armée américaine.
Les bombardements Toute la nuit précédant l'attaque amphibie des Américains sur Omaha, de nombreux bombardiers alliés larguent des centaines de tonnes de bombes sur les défenses de plage allemandes.
Mais sur Omaha, la précision des bombardements fait terriblement défaut : handicapés par un très fort brouillard et par les nuages, les bombardiers ouvrent les soutes remplies de bombes quelques secondes trop tôt ou trop tard.
Le résultat est catastrophique pour les Alliés : les 13000 bombes larguées manquent leurs objectifs et explosent à l'intérieur des terres, à quelques kilomètres des plages.
Les barges des vagues d'assaut se dirigent vers la plage. Au petit matin, une épaisse fumée due aux bombardements de la nuit cache la côte aux navires alliés.
A l'aube, les tirs de l'artillerie navale dirigés vers le mur de l'Atlantique sont tout autant imprécis que les largages des avions bombardiers.
Les Allemands sont éprouvés par ces bombardements, mais leurs pertes sont très faibles, autant en vies humaines qu'en matériel.
De leur côté, les Alliés voient la côte s'embraser et s'illuminer des mille feux, et ils pensent que les Allemands sont écrasés sous des tonnes de terre.
Ces soldats américains, accroupis dans leur barge, patientent lors de la phase d'approche. L'assautLa première vague d'assaut débarque à 06h36 : 1450 soldats qui sont répartis dans 36 barges à fond plat.
La mer est basse et elle découvre les pieux minés installés quelques mois auparavant.
En revanche, les assaillants doivent parcourir 500 mètres à découvert avant de pouvoir se mettre à l'abri.
Inquiets, les occupants de la péniche de débarquement observent les combats sur la plage. Les Allemands, se tenant prêt à défendre leurs positions, attendent le dernier moment pour ouvrir le feu afin de ne pas dévoiler immédiatement leurs emplacements.
Aussitôt que les premières barges touchent la plage, une pluie d'obus et de balles de mitrailleuses s'abat sur les Américains.
La première vague d'assaut est en un instant décimée : on estime qu'elle perd dans les premières cinq minutes de l'assaut près de 90% de ses effectifs.
Tous les officiers et les sous-officiers sont blessés ou tués et les survivants s'organisent comme ils le peuvent par petits groupes.
La rampe de débarquement s'est abaissée, les G.I's partent combattre. La tragédie des charsLes américains qui débarquent à Omaha n'ont pas le soutien des chars amphibies, comme à Utah ou sur les plages anglo-canadiennes.
Le 6 juin à 3 heures du matin, 29 chars Duplex Drive amphibies sont mis à l'eau à près de 18 kilomètres de la plage.
Ces chars font partie des deux bataillons de blindés prévus pour débarquer à 06h30 sur Omaha.
Photo du débarquement sur Omaha prise par les garde-côtes américains. Le chef d'un des deux bataillons décide de ne pas mettre à l'eau ses chars, car il estime que la houle en mer est trop forte et que les duplex drive ne résisteront pas.
Il n'a pas tort : sur les 29 chars mis à l'eau, seuls 3 parviennent à gagner par leur propre moyen le rivage.
Les autres couleront dans la Manche.
Devant le point fortifié du Ruquet, les Américains, aidés par trois chars D.D., progressent.