PompéiZones archéologiques de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata *
Patrimoine mondial de l'UNESCO Reconstitution de l’éruption du Vésuve dans le docufiction britannique Le Dernier Jour de Pompéi en 2003. Pays Italie
Subdivision Province de Naples, Campanie
Type Culturel
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1985 (9e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
Pompéi (Pompeii en latin, Pompei en italien) est une ville italienne de Campanie célèbre pour avoir été détruite suite à une éruption du Vésuve, le 24 août de l'an 79.
Ce site antique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997, avec Herculanum et Torre Annunziata.
PréambuleArticles détaillés : Éruption du Vésuve en 79 et Destruction de Pompéi.Située près de Naples, au pied du Vésuve, la ville fut fondée au VIe siècle av. J.-C. et
entièrement ensevelie, en 79 avec Herculanum, Oplontis et Stabies, lors d’une éruption plinienne de ce volcan.
L'éruption créa une gaine protectrice sur le site et qui provoqua l'oubli de la ville pendant 1 600 ans.
Redécouverte par hasard au XVIIe siècle, la ville fut ainsi retrouvée dans un état de conservation inespéré : les fouilles exécutées au XVIIIe siècle permirent d'exhumer une cité florissante, précieux témoignage de l'urbanisme et de la civilisation de l'Empire romain.
Le 23 novembre 1980, Pompéi a connu un tremblement de terre qui a fait peu de dégâts mais a fragilisé de nombreux édifices.
Aujourd'hui, une localité de la province de Naples porte toujours ce nom (Pompei) ; le site antique (Pompei Scavi) en est un hameau.
Pompéi : « Terre des dieux »Pompéi : terre fertile au pied du volcanPompéi est un site archéologique situé sur la côte ouest de l'Italie, au sud de Naples dans la baie du même nom. Installée dans la Campanie, la ville de Pompéi était au cœur d'une riche région que les Romains qualifiaient de « Terre des dieux » pour sa fertilité, sa proximité de la mer et son climat.
Une terre fertileLa ville fut construite sur ce que les Romains considéraient comme une montagne fertile, Strabon décrivant le Vésuve au Ier siècle av. J.-C., comme « entièrement couvert de champs fertiles sauf au sommet partiellement plat mais totalement stérile et d'aspect cendreux.
En réalité, il s'agissait d'un plateau volcanique formé par une ancienne langue de lave et escarpé sur trois côtés.
Le côté sud-ouest domine la mer mais le tout est surplombé au nord par le Vésuve.
Le volcan, éteint depuis plusieurs siècles, n'était pas une source d'inquiétude pour les habitants de la région.
La terre, riche comme le sont tous les sols d'origine volcanique, permettait, en particulier, la culture de la vigne et donc favorisait l'afflux de population.
Pompéi comptait alors environ douze mille habitants.
Un site stratégiquePompéi est construite près de l'embouchure du fleuve Sarno (sud-est) dont la navigabilité fait de la ville, toujours selon Strabon, « un port à Nola, Nucéria et Acherra », villes situées à l'intérieur des terres.
La situation élevée de la ville construite sur un plateau (33 m) en fait un poste stratégique pour la surveillance du déplacement des navires dans la baie de Naples.
Mais la ville n'est pas entourée de sources et c'est un inconvénient.
Les Romains ont donc construit des citernes d'eau pluviale, puis un aqueduc partant du fleuve Sarno pour assurer l'approvisionnement de la ville.
Pompéi était donc une terre prospère quand, un jour de l'année 79 elle fut entièrement dévastée. Si la date du 24 août 79 est la date officiellement retenue (notamment par l'UNESCO), personne n'est absolument sûr de la date précise de l'éruption.
Seul le récit de Pline le Jeune nous est parvenu.
D'après des recherches récentes, la végétation retrouvée sur le site semble indiquer que l'éruption aurait plutôt eu lieu en automne.
Cette fin tragique explique en partie la renommée de la ville ; quant aux fouilles archéologiques, elles ont permis de faire surgir de sa gangue une cité développée, de faire revivre toute une société et la richesse de son histoire.
De la fondation de Pompéi à sa fin tragique Destruction de Pompéi.Pompéi fut fondée avant le VIe (peut-être au VIIe ou VIIIe siècle av. J.-C.), par un regroupement de cinq villages osques (pompaios = cinq) et détruite, selon le récit de Pline le Jeune, le 24 août 79 par une éruption du Vésuve.
La ville s'est développée d'abord vers l'est puis dans les directions nord-ouest et sud-est jusqu'à atteindre près de 66 hectares, dont 44 d'habitations, le reste étant constitué de jardins et de champs se concentrant principalement au nord de la voie d'Abondance.
FondationFondée sur une retombée de lave, au pied du Vésuve, au cœur des régions VII et VIII de la ville, sur une route commerciale importante, Pompéi est bâtie sur un site idéal (voir : Pompéi : «Terre des dieux»).
Influences diversesAu VIe siècle av. J.-C., les Grecs introduisent le culte d’Apollon (construction du temple d’Apollon ; construction du temple dorique sur l’agora triangulaire). Pompéi n’est qu’une base pour contrôler les débouchés de l’arrière-pays, très fertile.
La cité fut sujette aux Étrusques pendant presque cinquante ans (jusqu'en 474 avant J.-C.) lorsque ceux-ci occupèrent la partie intérieure de la Campanie.
Tout de suite après, elle retourna dans la sphère d'influence des Grecs, avant d'être englobée dans la zone d'expansion des Samnites (Ve siècle av. J.-C.).
Avec eux elle s'agrandit notoirement, édifiant alors le centre historique dont les vestiges sont aujourd'hui encore très importants.
On le reconnaît notamment grâce à sa muraille d'enceinte plus ancienne, à l'architecture de certaines maisons (celles qui sont caractérisées par l'atrium de type toscan), aux édifices publics du Forum Triangulaire et au Temple d'Apollon dans le Forum civil.
De -474 à -424, les Grecs reprennent le contrôle de la ville, restaurent les temples, développent un quartier au plan géométrique (région VI), et entourent Pompéi de murailles.
En -424, Pompéi est conquise par les Samnites qui prennent le nom de Campanie en arrivant dans les plaines.
On se remet à parler l’osque, langue commune aux plus anciens occupants, les Osques, et aux nouveaux occupants, les Samnites qui étendent les murailles de la ville.
Influence romainePendant ce temps, Rome avait entrepris son avancée progressive vers l'Italie du Sud et avait commencé à mettre à mal la résistance des populations italiques.
Les peuples Samnites durent eux aussi se rendre à l'Urbe, après trois longues années de guerre, dont la dernière dura de 298 à 290 avant J.-C.
Avec la conquête de la Campanie, Pompéi connut donc la domination des Romains, devenant socia, statut qui comportait le maintien d'une autonomie locale.
Entre -214 et -210 se déroule la Deuxième Guerre punique : Hannibal part à la conquête de Rome avec ses éléphants.
Pompéi, contrairement aux autres villes Samnites, reste fidèle à Rome.
Cette longue période de prospérité s'interrompt avec la guerre
menée contre Rome par les cités italiques — dont Pompéi — afin d'obtenir la citoyenneté romaine.
En mars 90 av. J.-C., les villes Samnites se révoltent contre Rome lors de la Guerre sociale.
Cette fois, Pompéi se joint à elles.
La guerre est dure et les Romains conduits par Sylla prennent Pompéi.
Les Romains ne reconstruisent pas une nouvelle ville sur celle des Samnites, mais s’installent dans Pompéi telle qu’elle était au temps des Samnites.
Période romaineEn 80 av. J.-C., Pompéi est transformée par Sylla en colonie romaine: les riches colons romains remplacent alors les habitants chassés de leurs demeures et s’installent principalement dans de grandes villas bâties sur le flanc du Vésuve, à l’emplacement des remparts primitifs.
L’ère romaine commence.
Sylla installe 2 000 vétérans à Pompéi, devenue colonia Cornelia Veneria Pompeianorum.
Comme par le passé, Pompéi continua à s'agrandir et à se développer dans tous les domaines, en particulier dans le secteur économique, largement favorisée par son arrière pays fertile et par sa position géographique enviable.
Toutes les activités liées au commerce et au trafic maritime progressèrent.
La richesse de Pompéi provenait de la terre.
Les fertiles sols volcaniques étaient propices à la culture de la vigne, et la mer était poissonneuse.
Même les pierres de la région rapportaient de l'argent aux gens du cru : elles faisaient les meilleures meules de moulin à huile de tout le pays.
Le résultat de ce remarquable développement fut immédiat : à l'extérieur, il conduisit à un accroissement de Pompéi par rapport aux autres villes de Campanie ; à l'intérieur, la conséquence fut l'augmentation générale de la qualité de vie d'une grande partie des différentes classes sociales.
C'est ainsi que la classe des commerçants et des entrepreneurs, qui avaient fait la fortune de Pompéi, ne cessa de se développer.
L'économie florissante entraîna un accroissement démographique considérable, une augmentation du niveau de vie de la population ainsi qu'un embellissement de la ville.
Les nouveaux riches, désireux de prévaloir sur la classe aristocratique traditionnellement détentrice du pouvoir, entrèrent en compétition pour faire étalage de leur opulence par le biais de somptueuses demeures, d'objets et de bijoux précieux.
L'expansion urbaine se réalisa surtout le long de la via dell'Abbondanza, centre symbolique de la nouvelle classe émergente.
Sur les plans politique et culturel, l'importance de Pompéi restait moindre.
La cité doit sa célébrité tardive au fait d'être restée dans l'état même où elle se trouvait au moment de la catastrophe.
Elle nous offre ainsi un aperçu direct de la vie des Romains de cette époque dans une petite ville de province.
La finArticle détaillé : Destruction de Pompéi.En 62 après Jésus-Christ, Pompéi et les nombreux centres établis à proximité du Vésuve sont endommagés par un important tremblement de terre qui détruit une grande partie des édifices publics et privés.
Des travaux de restauration sont immédiatement entrepris, nombre d'entre eux s'achevant rapidement — surtout ceux qui concernent les édifices privés.
La reprise ne fut pas facile.
La classe sociale la plus défavorisée subit de graves conséquences car ses maisons furent détruites.
La plupart des édifices publics et privés étaient encore en phase de consolidation et de restauration lors de l'éruption en 79.
Mais, vers 70 après Jésus-Christ, la cité subit une série de secousses telluriques : une partie des habitants — ceux qui en ont la possibilité — quittent la ville pour des lieux plus sûrs, vendant leurs possessions à très bas prix à des habitants qui acquièrent ainsi de grandes propriétés.
L'éruption du Vésuve a été expliquée mythologiquement.
Selon la légende, Pompéi était une ville riche, prospère, fertile à tel point que les Dieux en seraient devenus jaloux, puis auraient déclenché l’éruption du Vésuve pour y mettre fin.
La date de la finÀ une date traditionnellement fixée au 24 août 79, l'éruption du Vésuve entraîne la destruction de la ville.
Pline le Jeune, qui était dans les environs, a décrit l’éruption dans deux lettres à Tacite.
Il écrira : « Un nuage d'une taille et d'un aspect inhabituel. ...
Sa forme rappelait celle d'un arbre et, plus exactement, celle d'un pin. Il se dressait comme un tronc gigantesque et s'élargissait dans les airs en rameaux. »
Le Vésuve commença à déverser sur la ville et sur celles d'Herculanum et de Stabies, toutes proches, une énorme masse de cendres, de lapilli et de lave.
Tout fut englouti sous une épaisse croûte de matériaux éruptifs, parfois profonde de 30 m.
Les habitants, dont la plupart avaient accouru sur le littoral, furent suffoqués par les émanations de gaz, tandis que d'autres trouvèrent la mort à l'intérieur même de leurs maisons.
La date exacte de l'éruption fut longtemps placée au 24 août 79 car la majorité des manuscrits de Pline portait la mention des calendes de septembre, quelques manuscrits cependant portaient des leçons indiquant des dates différentes (probablement dues à des erreurs de copistes) et légèrement postérieures : l'une indique en particulier les calendes de novembre (1er novembre), peut-être faut-il alors placer l'éruption le neuvième jour avant les calendes de novembre, notre 24 octobre.
Longtemps délaissée cette datation a suscité à nouveau l'intérêt des historiens au regard des indices de plus en plus nombreux qui semblaient placer l'éruption en automne : des dolia (grandes amphores) semblaient contenir du vin fraichement pressé, les brasero étaient allumés le jour de l'éruption, la végétation indiquait l'automne : noix, figues...
Selon des travaux récents, en particulier ceux de l'archéologue italienne Grete Stefani, l'analyse de deniers trouvés en 1974 dans la maison du bracelet d'or et datant de la quinzième salutation impériale de Titus, nécessairement postérieures au début de septembre 79, aurait récemment confirmé cette datation.
Pompéi : une ville morte et un site exceptionnelExemple de momificationPar son état de conservation après avoir été momifiée sous un déluge de cendres, Pompéi constitue un étonnant témoignage de la civilisation romaine.
Il est maintenant possible de remonter plus loin dans le temps, aux origines de la ville.
Il a ainsi été retrouvé, en certains endroits, jusqu'à trois couches de sédiments correspondant à trois siècles bien distincts, les VIIIe, IVe et IIe siècle av. J.-C., fournissant des informations précieuses sur la colonisation de la région avant l'ère romaine.
Les fouilles ont mis au jour une ville endormie au moment exact de l'éruption du Vésuve, il y a plus de 1 900 ans.
Les cendres qui ont brûlé tous les tissus vivants, s'y sont déposées, créant à la fois une gaine protectrice et un moule de l'objet détruit.
L'état de conservation du site provient aussi de la couche de cendre qui, allant jusqu'à 20 mètres (soit l'équivalent d'un immeuble de 6 étages) ou 3,3 km³, a recouvert le site et l'a protégé des pillages.
Figés d'abord par les cendres et lapilli qui ont recouvert la cité, les habitants de Pompéi le furent ensuite par des moulages en plâtre, et on peut les voir aujourd'hui dans l'attitude où la mort les a surpris.
Certains tentèrent de s'enfuir, de protéger leurs enfants ou de mettre leur magot à l'abri.
Les archéologues estiment entre 15 000 et 20 000 le nombre de victimes[q 1] liées directement à l'éruption.
Certaines de ces figures sont observables à l'Antiquarium, aux thermes de Stabies.
D'autres ont été laissées à l'endroit-même de leur découverte.
Découverte du site : vers 1600Évolution des fouilles sur le site de Pompéi 1ères traces de fouille 1748-1798
1806-1815
1815-1860
1860-1878
1879-1923
1924-1961
1962-1983
1983-aujourd'hui
Peu après l'ensevelissement de la ville, des objets de valeur de différents bâtiments furent retrouvés, dont plusieurs statues de marbre.
Au cours des siècles suivants, le terrain de la ville fut occupé sporadiquement.
Plusieurs fois des voleurs de tombe cherchèrent à atteindre des pièces précieuses et ont pillé le site dont le nom et l'emplacement furent progressivement oubliés, tombant dans l'anonymat du lieu-dit, cività, la cité.
Au cours des travaux de creusement d'un canal visant à dévier le fleuve Sarno (entre 1594 et 1600) pour alimenter le village de Torre Annunziata nouvellement édifié, l'architecte Fontana découvrit quelques plaques de marbre, monnaies et des édifices antiques, aux murs recouverts d'inscriptions ou de peintures: voilà la première découverte, fortuite, des vestiges de Pompéi.
Il mit notamment à jour une pierre portant l'inscription decurio pompeeis, interprétée comme décurion de Pompéi, la villa étant attribuée au général et homme d'État romain Pompée.
Les travaux finis, Fontana fit recouvrir de terre la tranchée.
Cet acte de recouvrir les peintures a été perçu à la fois comme de la censure (en raison de la teneur érotique de certaines peintures) ou une préservation volontaire dans le climat hostile de la Contre-Réforme.
Parallèlement en 1709, des fouilles volontaires furent menées dans la région à l'instigation du prince Emmanuel-Maurice de Lorraine, comte d'Elbeuf, amateur d'histoire.
Il découvrit en 1719 la ville antique d'Herculanum qu'il pilla pour enrichir son cabinet de curiosité.
L'ingénieur arpenteur Rocque Joaquin de Alcubierre (en), responsable des fouilles d'Herculanum, étendit ses recherches à Torre Annunziata en 1748 où il pensait découvrir le site de Stabies.
Ce qui fit la particularité de Pompéi, la facilité des travaux, s'explique par le fait que la couche de cendre était bien plus facile à extraire que la lave solidifiée qui avait recouvert Herculanum.
La conséquence logique fut la prédominance immédiate qu'eurent les fouilles de Pompéi, ce qui permit d'obtenir de brillants résultats.
Identification du site : 1763L'identification du site fut confirmée avec la découverte d'une inscription référence à Res Publica Pompeianorum puis sur le piédestal d'une statue brisée de marbre blanc : « Le tribun Titus Suedius Clemens, par ordre de l'empereur Vespasien Auguste, ayant pris connaissance des causes et fait relever les mesures, a restitué à la ville de Pompéi les terrains du domaine public qu'avaient envahis des particuliers ».
Les fouilles furent ensuite menées par Karl Jakob Weber puis Francesco La Vega (de) et son frère Pietro la Vega (en).
Outre les ruines, on a découvert les trésors de Pompéi : des monnaies, des bijoux, des fresques.
Les rois de Naples sont enthousiasmés.
Sans prendre la moindre précaution, Charles de Bourbon puis son fils, Ferdinand IV, font procéder à des fouilles pour récupérer les objets de valeur.
Si, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les méthodes de fouilles étaient plutôt sommaires, visant principalement à découvrir des objets précieux pour les placer d'abord dans des collections particulières, puis dans les musées, en revanche, les fouilles du siècle dernier (ainsi que les fouilles plus récentes), furent menées dans le but précis de sauvegarder, autant que possible, l'intégrité des lieux mis au jour.
Une très grande attention se concentra donc sur la découverte et la remise en œuvre des éléments des structures supérieures des habitations.
Il s'agissait également de conserver, avec beaucoup de précautions, la décoration des murs et les mosaïques, ainsi que les objets d'art ou de la vie de tous les jours, afin de procurer au visiteur une sensation de vie au fort impact émotif.
En 1799, le Général Championnet ordonne des fouilles partielles confiées à l'abbé Zarilli.
En 1808, l'arrivée de Joachim Murat comme roi de Naples, avec sa femme Caroline, relança l'enthousiasme archéologique pour le site.
L'intérêt pour l'Antiquité connait alors un essor dans les milieux cultivés européens.
Mozart a visité Pompéi en 1770, Goethe en 1787.
Le moulage : 1860Une deuxième phase commença en 1860, avec le directeur des fouilles nommé par Victor-Emmanuel II, Giuseppe Fiorelli (en), directeur du musée national de Naples et directeur des fouilles à Pompéi et à Herculanum, à qui l'on doit l'ingénieuse méthode de moulage:, grâce à laquelle furent reconstituées — en versant du plâtre liquide dans les espaces vides laissés dans les couches de pierre ponce et de cendres par les 1100 corps humains, sans compter les animaux, les arbres et les objets en bois — les formes de tous les corps organiques demeurés emprisonnés dans les coulées de l'éruption.
On peut voir des habitants de Pompéi dans l'attitude où la mort les surprit.
Il y en a qui tentent de s'enfuir, de protéger leurs enfants ... ou de mettre leur magot à l'abri.
On peut voir ces bouleversants spectres à l'Antiquarium ou aux thermes de Stabies.
Mais certains ont été laissés à l'endroit même où les corps furent autrefois découverts. Giuseppe Fiorelli tint un journal des fouilles (Pompeianorum Antiquitatum Historia publié de 1860 à 1864 en trois volumes), fit dégager les maisons qu'en y pénétrant par les toits, dressa un plan des rues.
Ces fouilles scientifiques n'empêchèrent pas des propriétaires de terrains voisins de revendre leurs propres découvertes.
XXe siècleLa nouvelle méthode de fouille connut une vigoureuse impulsion au XXe siècle, d'abord avec le directeur des fouilles Vittorio Spinazzola qui a l'idée de ressusciter la ville entière en déblayant toutes les rues, puis avec Amedeo Maiuri, chercheur qui étudia, inlassablement pendant trente-sept ans, l'archéologie pompéienne et campanienne.
La ville de PompéiRépartition des édifices par type Les bâtiments religieux Temple de Vénus
Temple d'Apollon
Temple de Jupiter
Macellum
Temple des Lares
Temple de Vespasien
Édifice d'Eumachie
Forum Trangulaire
Temple d'Isis
Temple de Jupiter Meilichios
Non renseigné
Les phases de développement de la ville Fondation 1er élargissement
2e élargissement
3e élargissement
Les bains et les édifices sportifs Thermes suburbaines
Thermes du forum
Thermes centrales
Thermes de Stabies
Non renseigné
Forum Triangulaire
Palestre Samnite
Grande Palestre
Lupanar
Les principaux axes de la ville Via Marinia
Via dell'Abondanza
Via di Porta Nocera
Via di Nola
Via di Stabia
Via di Mercurio
Via del Foro
Les ruesFontaine publiquePompéi est divisée par un réseau de rues qui a évolué au fil des siècles.
Le tracé des rues a évolué avec les différentes populations qui se sont succédé.
Le noyau osque de la ville possède un tracé tortueux qui tranche avec l'urbanisme rectiligne des Grecs et des Samnites.
Le cardo (du nord au sud) primitif de la ville est matérialisé par la rue de Mercure.
Le decumanus (est en ouest) le plus ancien est composé de la rue de la Mer et une partie de la voie de l'Abondance.
Ces axes primitifs sont modifiés: les decumani sont matérialisés en 79 par l'axe allant de la Porte Marine à la Porte du Sarno (voie de l'Abondance) et par la rue de Nola pour le deuxième decumanus.
Le cardo principal relie la Porte du Vésuve à la Porte de Stabies.
Le réseau des rues assure des communications rapides entre les forum périphériques (Forum Civil et Forum Triangulaire) et l'amphithéâtre.
Aux croisements des grandes voies, les artères s'élargissent pour faciliter la circulation de ceux qui fréquentaient les thermes implantés aux carrefours.
Deux types de circulations occupaient les rues : les véhicules et les piétons.
La chaussée destinée aux véhicules était pavée de blocs polygonaux de trachyte verte ou de basalte.
Les trottoirs étaient réalisés en béton ou en terre battue pour les tronçons datant de 80 à 44 av. J.-C.
On passait d'un trottoir à l'autre grâce à de grosses pierres aux bords arrondis qui permettaient de traverser la rue quand celle-ci était inondée par la pluie ou le trop plein des fontaines publiques.
L'entretien des rues incombait aux édiles et celui des trottoirs aux propriétaires des maisons d'où la diversité des matériaux des trottoirs.
La rue de l'AbondanceRue avec un passage piéton surélévéLa voie de l'Abondance constitue le decumanus maximus (principal) de Pompéi.
Elle va de la rue de Stabies au Forum Civil puis de la rue de la Mer à la porte Marine pour son tracé le plus ancien.
Elle relie les noyaux les plus importants de la ville: le Forum, les thermes de Stabies, l'amphithéâtre et la Grande Palestre.
Dans sa plus grande largeur, elle fait 8,50 m.
La voie de l'Abondance crée un carrefour avec la rue de Stabies : le carrefour d'Holconius.
Une statue de Marcus Holconius Rufus couronnée de laurier avait été placée à côté de l'un des quatre piliers de l'arc de triomphe à quatre faces qui couronnait le carrefour.
Sur un angle de ce même carrefour, une fontaine avec un bassin décoré d'un bloc sculpté représentant la Concorde tenant une corne d'abondance a donné son nom à la rue.
La voie de l'Abondance est divisée en trois tronçons.
Le premier va de la Porte du Sarno et monte en pente légère jusqu'au carrefour de la rue de Stabies.
Ce tronçon date du IIIe-IIe siècle av. J.-C..
Il fait 4 m de large et est pavé de blocs de basalte marqués par de profonds sillons.
Les trottoirs sont faits de lave ou de tuf gris de Nocera et sont hauts de 60 cm.
De nombreux blocs de bords de trottoirs proches des thermopolia présentent des trous sur leurs rebords pour y attacher la bride des chevaux.
Le deuxième tronçon va du carrefour de Stabies à la voie des Théâtres.
Il est totalement fermé à la circulation et possède une dénivelée de 80 cm de haut comblée par des marches d'escalier.
Cette dénivellation permet d'évacuer l'eau venant du Forum dans un égout en direction du sud, au-delà des limites de la ville.
Le troisième tronçon date du VIe siècle av. J.-C.. et va jusqu'au Forum.
Il est plus bas que le Forum et un escalier monumental en tuf gris était nécessaire pour atteindre la place.
Un effet monumental était donné par le propylée à colonnes et fronton ainsi qu'avec les façades en gros blocs de tuf composées de pilastres et corniches des maisons.
Le pavage a été remplacé dans les dernières années de 70 apr. J.-C.
Il faut imaginer cette rue comme la plus représentative de la Pompéi romaine.
Le grouillement des clients, commerçants, paysans, habitants avec les boutiques aux marchandises variées, ateliers, thermopolii et maisons en font la rue la plus vivante de la cité.
Édifices publicsForumVue panoramique du forum de PompéiLe forum était le centre de la ville, centre religieux, (où s’élevaient les principaux temples comme celui de Jupiter, père de tous les dieux, d’Apollon et des Lares) et centre politique, dans la mesure où c’était là que s’exerçait la justice, et que les institutions publiques municipales avaient leur siège.
Enfin, c’était aussi le centre économique, de la cité, l’endroit où s’effectuaient les tractations et les échanges commerciaux.
Les entrepôts de denrées alimentaires et, parfois, le siège des catégories de métiers les plus représentatifs y trouvaient également place.
Le forum était un vaste domaine situé en un point central.
Celui de Pompéi, qui compte une vaste aire rectangulaire dont le périmètre mesurait plus de 400 mètres (38 m sur 142 m), se trouve dans le quartier sud-ouest ; il est donc excentré par rapport au centre habité.
Le choix de cette zone fut déterminé par des raisons contingentes comme la nécessité de trouver un terrain suffisamment grand et plat, chose particulièrement difficile à Pompéi en raison de son emplacement sur un étagement lavique fortement incliné vers la mer.
Le forum municipal se développa à une époque plus tardive que le forum triangulaire, plus ancien et plus central, bien que des édifices remontant à l’époque Samnite, tel le Temple d’Apollon, n’en manquent pas.
La construction du forum municipal fut décidée à la suite de mutations socio-économiques, d’un accroissement démographique et d’une expansion urbaine incessante qui entraînèrent de nouvelles nécessités, dont celles d’un nouvel espace public répondant davantage aux exigences de la population et à l’importance même de la ville.
C’est ainsi que fut choisie cette zone qui, jusqu’au IIe siècle av. J.-C., avait été destinée au marché.
Le forum de Pompéi est donc situé au carrefour des principales rues de la ville et, en particulier, de celle de l’Abondance qui constituait le centre le plus important de cette cité romaine si prospère.
Les vestiges de cet important centre d’agrégation sociale ne nous révèlent qu’en partie seulement la grandeur et la beauté d’autrefois.
L’image que le forum donnait autrefois de lui était à coup sûr plus grandiose et monumentale : il suffit de penser que cet endroit était parcouru sur ses trois côtés par une longue et élégante colonnade, surmontée à son tour par une vaste galerie.
Entre les colonnes étaient placées des statues de personnages illustres, ainsi que la tribune destinée à accueillir les orateurs.
Sur le fond se dressait le grand escalier menant au Temple de Jupiter qui fermait la place d’une manière très scénographique.
Ce temple était l'équivalent local du temple de Jupiter Capitolin, protecteur de Rome.
En parcourant le côté ouest du portique et en longeant le temple d’Apollon, nous trouvons, dans une niche creusée dans le mur extérieur du temple, la mensa ponderaria destinée au contrôle des poids et mesures.
Du même côté du portique est situé un entrepôt de céréales (horreum).
Le ComitiumLe comitium se situe dans l'angle sud-est du forum.
Ce bâtiment était réservé aux élections des magistrats de la ville (édiles et duumvirs).
Il a une forme presque carrée de 21,20 m de long sur 17,20 m de large et ne possédait pas de toit.
Il a subi deux phases d'aménagement.
La première phase se situe à la fin du IIe siècle av. J.-C..
Il possédait cinq entrées aménagées dans les murs est et ouest.
Lors des élections, les citoyens entraient par les entrées donnant sur le forum et sortaient par les portes donnant sur la voie de l'Abondance.
La deuxième phase se situe en 62 apr. J.-C., après le tremblement de terre.
Trois entrées du mur ouest et quatre du mur nord sont condamnées par un mur en opus incertum. Ceci fut réalisé à cause de l'instabilité du bâtiment.
Les parois est et sud étaient revêtues de marbre et de stucs polychromes.
Dans la paroi est, quatre niches ont été aménagées pour abriter des statues honorifiques. Le sol était dallé de marbre dont il ne reste que quelques fragments aux pieds des murs.
Un escalier permettait d'accéder à une tribune adossée à la paroi sud où siégeait le plus haut magistrat de la ville.
De 62 à 79 apr. J.-C., le Comitium étant en réfection, il n'était donc pas en fonction au moment de l'éruption de 79 apr. J.-C.
L’édifice d’EumachiaL'édifice d'Eumachia est situé sur le côté est du Forum, entre le temple de Vespasien et le Comitium. Cet édifice fut fouillé de 1819 à 1821.
Il fut édifié sur une terrasse artificielle aménagée entre le Forum, la voie de l'Abondance et une petite voie passant derrière l'édifice.
Il fut édifié dans les dernières années du Ier siècle av. J.-C. et est donc antérieur au Forum.
Il n'est d'ailleurs pas aligné sur ce dernier mais légèrement de biais.
Lors des fouilles, on découvrit deux squelettes: l'un coiffé d'un casque et l'autre écrasé par la chute d'une colonne.
On connaît le nom d'Eumachia grâce à une longue inscription sur l'architrave du portique donnant sur le Forum.
Cette même inscription est répétée sur l'entrée de l'édifice donnant sur la voie de l'Abondance.
Traduite, elle donne ceci : « Eumachia, fille de Lucius, prêtresse publique (de Vénus) a fait construire à ses frais en son nom et au nom de son fils Marcus Numistrius Fronto le chalcidicum, le cryptoportique et le portique, et les a dédié à la Piété et à la Concorde Auguste ».
La famille pompéienne des Eumachii était composée de propriétaires de vignobles et d'industries de briques.
En prenant l'entrée du Forum, on pénètre dans un espace appelé chalcidicum et qui sert de vestibule. Il s'agit d'un espace entre la colonnade du Forum et la façade de l'édifice.
Il fait 39,50 m de long sur 12,30 m de large.
Ce vestibule possède des accès latéraux qui pouvaient être fermés par une grille, obligeant les gens à entrer par le Forum.
Le toit était en batière, déversant l'eau de pluie à l'ouest sur le Forum et à l'est dans l'édifice.
Le sol est pavé de marbre blanc et des piédestaux étaient adossés aux colonnes.
La façade se situe au fonds du chalcidicum et est revêtue d'une frise sculptée sur les piedroits et le linteau de l'entrée.
Des rinceaux d'acanthes avec des animaux s'y cachant sont sculptés dans le marbre.
Ce type de sculpture rappelle le relief sculptés de l'Ara Pacis à Rome.
Après le tremblement de terre de 62, les plaques de marbre ont été retirées et stockées dans les petits locaux derrière la façade.
La façade fut revêtue de briques en attendant une restauration. Deux exèdres à absides flanquées de niches rectangulaires rythmes la façade.
Les niches rectangulaires portent à leur base des elogia de Romulus et Énée dont les statues étaient présentes.
Il s'agit d'un programme iconographique comparable à celui du Forum d'Auguste à Rome.
Deux exèdres rectangulaires sont situées aux extrémités de la façade. On y accédait par quelques marches.
Il s'agit soit des tribunes destinées à la vente à la criée de la laine si on accepte l'hypothèse d'une bourse à la laine.
Une tribune réservée à la déclamation des elogia lors des fêtes impériales est aussi possible.
Deux pièces de service sont situées derrière la façade.
Celle au nord sert de loge au gardien et celle du sud abrite un grand récipient en terre cuite encastré dans une plateforme pour recevoir les urines (voir la fullonica de Stéphanus).
Une fois passé la façade, on pénètre dans une cour intérieure ceinte par un portique à colonnes corinthiennes en marbre sur un possible double ordre de colonnes.
Cette cour est pavée de marbre, longue de 37,70 m et large de 19,16 m.
Le long du portique est, s'aligne une série de piédestaux en marbre blanc ainsi que des pierres légèrement creusées.
Une citerne se situe au centre du portique ouest, côté cour, fermée par une dalle possédant encore son anneau.
Le portique est large de 4 m.
Son mur était revêtu d'un soubassement de marbre africain mouluré d'arabesques.
Ce décor a totalement disparu actuellement mais reste décris dans des livres de l'époque.
Dans l'axe de l'entrée, entre deux massifs de blocage portant des bassins, on trouve une abside.
Cette dernière est soutenue par deux piliers carrés et peinte en vert et rouge. Deux colonnes surmontées d'un tympan précédait cette abside.
Une statue de la Concorde fut découverte dans cette abside mais la tête manquait.
Elle portait encore des traces de dorure et de peinture rouge.
Deux petits jardins avec deux niches semi-circulaires flanquaient les extrémités.
On pénètre dans le cryptoportique par deux portes du côté de la façade ouest.
Il s'agit d'une galerie couverte avec des baies donnant sur le portique.
Les murs étaient décorés de panneaux peints alternativement jaune et rouge avec de petits sujets au milieu.
Le soubassement était peint en noir avec un décor de fleurs rouges et jaunes et de plantes.
Au centre de la galerie est, une niche carrée peinte en vert et rouge à soubassement noir abrite une statue d'Eumachia consacrée par les foulons avec un piédestal portant une inscription : Eumachia L[uci] f(iliae) sacerd(oti) publ(icae) fullones ou « Les foulons ont dédié (cette statue) à Eumachia, fille de Licius, prêtresse publique ».
Cette statue fut découverte le 2 mars 1820 et elle portait encore des traces de couleur rouge et verte.
Dans l'angle sud-est, un corridor, orné de peintures à panneaux noirs séparés par des pilastres rouges aujourd'hui disparues, menait par un escalier sur une porte de 2,15 m sur la voie de l'Abondance, juste devant la fontaine du même nom.
Le fait que celle-ci soit décorée par une figure tenant une corne d'abondance rappelle la statue de la Concorde de l'édifice d'Eumachia et constitue un parallèle intéressant.
Une loge flanque cette entrée à droite du couloir. On y trouva une bouilloire en bronze et des murs peints.
La façade était décorée de pilastres avec des frontons rectangulaires alternant avec des frontons à lunette.
L'inscription mentionnée plus haut était gravée sur l'entablement.
Toute l'iconographie que l'on retrouve dans l'édifice d'Eumachia est inspirée par la politique augustéenne.
Celle-ci devait tenir lieu de propagande électorale.
La basiliqueLa basilique aujourd'hui La basilique au XIXe siècle.Carte stéréoscopique d'Alphonse BernoudLa basilique occupe l'angle ouest du forum.
Elle fut identifiée comme telle grâce à des graffiti visibles sur le plâtre des murs.
L'édifice, de 66 m sur 27 m, date de la deuxième moitié du IIe siècle av. J.-C.. comme l'indiquent des marques de fabrique en osque sur les tuiles mentionnant Numérius Popidius, un magistrat samnite.
La basilique abrite les duumvirs présidant à la justice.
Les gens s'y retrouvaient également pour des réunions d'affaires sur les problèmes légaux et économiques .
L'entrée principale se situe sur le côté est donnant sur le forum, précédée d'un chalcidicum ou vestibule.
Cinq baies sont délimitées par des piliers en gros blocs de tuf gris sans doute fermées par une grille métallique.
Une entrée se trouve aussi sur chacun des côtés nord et sud.
La façade d'entrée à l'ouest était composée de quatre colonnes ioniques divisant un escalier de quatre marches en basalte.
Les trois accès principaux empruntent l'espace des entrecolonnements centraux.
Les entrées latérales sont creusées dans un mur de briques reliées aux deux colonnes d'angle et aux murs latéraux de la basilique.
L'intérieur est divisé en trois nefs par vingt-huit grandes colonnes corinthiennes faites de briques recouvertes de stuc.
Vingt-quatre demi-colonnes ioniques étaient appuyées contre les murs latéraux.
Elles étaient elles-mêmes surmontées de demi-colonnes corinthiennes.
Les murs portaient un décor du Ier style en stuc.
Un étage devait exister mais on en sait peu de choses.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour la couverture de la basilique.
La plus répandue est celle d'une nef centrale découverte, seules les nefs latérales possédaient un toit.
Maintenant, on suppose plus volontiers un toit en bâtière recouvrant l'ensemble reposant sur une ferme unique à tuile avec des antéfixes à palmettes.
Au fond de la basilique, face à l'entrée principale, se dresse une estrade de 2 m de haut identifiée comme le Tribunal, lieu où siégeaient les juges.
Quatre colonnes corinthiennes étaient placées entre deux colonnes d'angle.
Au fond du tribunal, six demi-colonnes divisent la paroi.
Outre ces aménagements, d'autres pièces plus discrètes aidaient au bon fonctionnement de la basilique.
À l'est de la basilique, un avant-corps à deux étages abrite une pièce souterraine à laquelle on accédait par deux escaliers encadrant l'avant-corps.
Il peut s'agir du lieu de dépôt des archives.
Le tribunal est également flanqué de deux pièces carrées s'ouvrant sur deux colonnes d'antes.
Ces pièces abritaient sans doute des officines liées aux activités de la basilique.
À l'extérieur de l'édifice, dans l'angle sud-est, une petite pièce rectangulaire possède un pavement surélevé par rapport à celui de la basilique.
Cette pièce est accessible depuis le chalcidicum sans doute par un escalier en bois.
Un puits de plus de 21 m de fonds occupe la partie Ouest.
La partie Est possède un réservoir se remplissant de l'eau du puits grâce à une roue hydraulique.
On ignore à quoi exactement servait cette pièce. Peut-être alimentait-elle une fontaine à l'intérieur de la basilique, qui fut démantelée après le tremblement de terre de 62 ap. J.-C.
Le puits était obstrué, sans doute a-t-il été abandonné avec l'arrivée de l'aqueduc d'Agrippa qui amena les eaux du Serino.
Le forum triangulaireForum triangulaire et quartier des théâtres Forum triangulaire
Palestre
Temple d'Isis
Temple de Jupiter Meilichios
Théâtre et caserne des gladiateurs
Odéon
Le forum triangulaire occupe l'extrémité d'une crête de lave au sud-ouest du Grand Théâtre et du Portique des Gladiateurs.
Il domine la vallée du Sarno.
Son emplacement est occupé depuis le VIe siècle av. J.-C..
Son aspect actuel correspond à l'époque samnite au IIe siècle av. J.-C.
Le forum triangulaire constitue une zone sanctuaire distincte du sanctuaire d'Apollon.
Au IIe siècle av. J.-C., les élites locales décident d'effectuer le remaniement de la ville selon les modèles monumentaux hellénistiques.
Les façades de la rue menant au forum sont refaites avec des blocs de tuf gris de Nocera.
Les pilastres, colonnes et corniches font leur apparition dans les monuments.
L'entrée sur le forum se fait par un propylée — formé de six colonnes ioniques entre deux demi-colonnes d'angle — qui s'ouvre au Nord.
Une fontaine du Ier siècle av. J.-C. se situe devant le propylée, côté forum.
Le forum occupe un espace presque triangulaire, d'où son nom.
Un portique de quatre-vingt quinze colonnes entoure le forum sur trois côtés.
Le quatrième côté, au sud-ouest, est équipé d'une balustrade et s'ouvre sur le panorama du Golfe de Naples et sur l'embouchure du Sarno.
La colonnade et le stylobate du portique ont été restaurés en 62 apr. J.-C.
Sur le côté nord du portique, on trouve une fontaine et le socle d'une statue de Marcellus.
Un muret longe la colonnade à l'est. Il crée ainsi un large corridor allant du nord au sud.
On suppose qu'il s'agit d'une piste pour les courses athlétiques et équestres se déroulant pendant les fêtes religieuses.
Un temple dorique archaïque occupe le centre du forum.
Il n'en reste que le podium.
Il est orienté nord-ouest/sud-est.
Le temple est en mauvais état de conservation et a subi de nombreux remaniements pendant l'Antiquité.
Quatre remaniements ont été effectués entre le fin du VIe siècle et le IIe siècle av. J.-C.
Selon les vestiges, la période la plus ancienne du temple correspond au VIe siècle av. J.-C..
Il s'agit d'un temple dorique périptère avec sept colonnes en largeur et onze colonnes en longueur.
Ce nombre de colonnes ne respecte pas les normes classiques sans doute à cause du temple d'origine en bois.
Ce dernier possédait quatre colonnes en largeur et six colonnes en longueur, mais pour une meilleure stabilité des colonnes ont été ajoutées.
Les chapiteaux des colonnes possèdent une échine très aplatie, ce qui les fait remonter au VIe siècle av. J.-C..
Le pronaos est composé de deux colonnes corinthiennes datant d'une restauration ultérieure.
Les côté est de la cella possède une base rectangulaire décentrée.
Cela démontre l'existence d'une seconde base sur le côté opposé.
Deux divinités devaient avoir leur culte dans ce temple à double cella.
Il s'agirait de Minerve et Hercule selon les antéfixes découverts.
En 62 apr. J.-C., le temple est très endommagé et en 79 apr. J.-C., il n'est toujours pas restauré.
Une double enceinte rectangulaire se situe devant la façade du temple.
Elle représente probablement l’heroôn ou lieu de culte du fondateur de la ville.
Trois autels en tuf sont adjacents au temple et à l'heroôn.
Après l'heroôn, une tholos de sept colonnes doriques renferme un puits creusé dans la lave.
Une inscription en osque la présente comme un édifice élevé par les soins de Numérius Trebius, meddix (charge publique importante sous les Samnites).
Au nord-ouest du temple, un siège en demi-cercle à griffes de lion en guise de pieds correspond à la schola.
Il a été réalisé par Lucius Spunius Sandilianus et Marcus Herennius Epidianus, les duumvirs sous Auguste.
Une horloge solaire était installée derrière cette schola.
Le MacellumArticle détaillé : macellum.Le Macellum est situé dans l'angle nord-est du Forum.
C'était le marché où la population se procurait le poisson et la viande.
Il se situe sur le forum à cause d'une double nécessité : avoir un centre d'approvisionnement en ville et l'avoir en marge du forum pour ne pas gêner les activités de ce dernier.
Sa construction date de la deuxième moitié du IIe siècle av. J.-C..
Il possédait à ce moment une cour plus grande, une façade plus avancée et une décoration du Ier style.
Il avait également une vaste proéminence vers l'ouest avant d'être réorganisé.
Le plan actuel correspond à un remaniement de l'époque julio-claudienne.
Il s'écroule complètement lors du tremblement de terre de 62.
Il est reconstruit et décoré avec des fresques du IVe style composées de petits tableaux avec des scènes mythologiques et des natures mortes.
En 79, sa reconstruction n'est toujours pas achevée.
Entre 62 et 79, le bâtiment n'est pas en fonction.
Plan du MacellumLa façade principale du Macellum donne sur le forum.
Le bâtiment n'est pas dans l'axe de ce dernier.
Pour y remédier, les boutiques qui occupent la façade sont de moins en moins profondes en allant du nord au sud.
Le portique du forum masque la façade et crée avec celle-ci un chalcidicum ou vestibule.
On suppose que les boutiques de cette façade devaient être des bureaux de change.
La façade monumentale est aménagée avec deux piédestaux recouverts de marbre.
Ils supportaient deux statues ou deux colonnes sur lesquelles reposait une architrave s'appuyant sur les murs latéraux.
Dans l'entrée, une niche était cantonnée par deux colonnes corinthiennes en marbre.
L'entrée se trouvait donc limitée en deux accès de modeste dimension sur les côtés de cet édicule.
Il existe deux autres entrées pour le Macellum.
Une entrée se trouve sur le côté nord avec à côté une niche où étaient peints des serpents propitiatoires.
Une entrée au sud-est donne sur la voie des Balcons Suspendus.
Cour du MacellumÀ l'intérieur de l'édifice, s'ouvre une grande cour.
Elle est entourée d'un portique sur quatre côtés.
Le côté sud possède onze boutiques ouvertes sur cette cour et possédant un étage.
Les boutiques des côtés ouest et nord du Macellum ouvrent sur l'extérieur et sont isolées de ce dernier.
Au centre de la cour, douze bases de colonnes sont placées en dodécagone.
Ces colonnes portaient un toit conique.
Une tholos occupait ainsi le centre de la cour.
Elle abritait un comptoir destiné à la préparation du poisson.
Une fontaine en occupait le centre et permettait de toujours avoir de l'eau à disposition pour nettoyer les poissons.
Le pavement de cette tholos était fait de galets cernés d'un listel en marbre qui guidait l'eau sale vers un conduit sous-jacent.
Des arêtes et des écailles ont été retrouvées en masse dans ce conduit.
La partie est du bâtiment est partagée en trois pièces.
La pièce centrale est en fait un sacellum, une sorte de temple.
Il se situe dans l'axe de la tholos et de l'entrée donnant sur le forum.
Il possède une façade avec un escalier flanqué de deux podium.
La pièce abrite un édicule dont seule la base a été conservée.
Elle servait de support à la statue d'un empereur dont seul un bras avec une main tenant une sphère subsiste. Les deux parois latérales possèdent chacune deux niches.
Elles abritaient les statues honorifiques de personnalités locales ayant adopté l'iconographie impériale.
La pièce au nord du sacellum abrite une salle de grande dimension à la façade divisée en trois par deux colonnes placées sur une plinthe quadrangulaire.
L'angle sud-est de cette salle abrite un édicule en opus latericium.
Il devait abriter une statue de culte car un autel recouvert de dalles de marbre est placé devant.
La salle est décorée de fresques représentant une colonnade ornée de guirlandes avec des Amours au centre.
Cette fresque a disparu actuellement et n'est connue que par des descriptions du XIXe siècle.
Cette salle devait abriter un collège religieux qui tenait là ses banquets cultuels.
Pour preuve de cela, une banquette revêtue de dalles de marbre est adossée au mur sud.
Pénélope reconnaissant UlysseLa pièce au sud du sacellum abrite deux longs comptoirs en « L » accolés et creusés d'un canal permettant l'écoulement continu de l'eau.
C'est dans cette pièce qu'avait lieu la vente du poisson.
Sa façade était aménagée avec deux colonnes.
Des peintures du IVe style subsistent encore.
Un mur montre un tableau où figurent des personnifications du Sarno et de l'Abondance entourées de nymphes.
Le mur central possède un panneau avec des Génies ailés portant des jeunes filles sur leurs épaules.
Un deuxième panneau montre Pénélope reconnaissant Ulysse surmonté d'une nature morte.
Ces fresques ont été récemment restaurées.
Article connexe : Cuisine de la Rome antique.